AFPS Nord Pas-de-Calais CSPP |
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N° 125
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3
Politique internationale
des
territoires occupés
2-11
Politiques
extérieure
Yatta,
(près
de Hébron)
Tulkarem.
7 Dossier
Le
26 juin,
les
Nations-Unies
et les
organismes
agissant
en
faveur
des
prisonniers
et des
droits
de
l'homme
célèbrent
la journée
mondiale
de
solidarité
avec les
victimes
de la
torture.
C'est le
jour décrété
par
l'Assemblée
générale
des
Nations-Unies
en 1997
pour
mettre
fin à
la
torture,
soutenir
et réhabiliter
ses
victimes
et
activer
la
convention
contre
la
torture. L'organisation
internationale
a voté
plusieurs
traités
internationaux
interdisant
la
torture,
le
premier
étant
la déclaration
mondiale
pour les
droits
de
l'homme
en 1948,
dont
l'article
5
interdit
la
torture,
puis la
convention
internationale
des
droits
civiques
et
politiques
de l'année
1966
dont
l'article
7
interdit
la
torture,
qui
furent
suivies
par
d'autres
traités
visant
à
interdire
la
torture,
et le 10
décembre
1984, la
convention
contre
la
torture
est
adoptée,
avant
d'entrer
en
vigueur
le 26
juin
1987. Cette
convention
définit
la
torture
comme étant
"
tout
acte par
lequel
une
douleur
ou des
souffrances
aiguës,
physiques
ou
mentales,
sont
intentionnellement
infligées
à une
personne
aux fins
notamment
d'obtenir
d'elle
ou d'une
tierce
personne
des
renseignements
ou des
aveux,
de la
punir
d'un
acte
qu'elle
ou une
tierce
personne
a commis
ou est
soupçonnée
d'avoir
commis,
de
l'intimider
ou de
faire
pression
sur elle
ou
d'intimider
ou de
faire
pression
sur une
tierce
personne,
ou pour
tout
autre
motif
fondé
sur une
forme de
discrimination
quelle
qu'elle
soit,
lorsqu'une
telle
douleur
ou de
telles
souffrances
sont
infligées
par un
agent de
la
fonction
publique
ou toute
autre
personne
agissant
à titre
officiel
ou à
son
instigation
ou avec
son
consentement
exprès
ou
tacite.
Ce terme
ne s'étend
pas à
la
douleur
ou aux
souffrances
résultant
uniquement
de
sanctions
légitimes,
inhérentes
à ces
sanctions
ou
occasionnées
par
elles.
" La
torture
dans les
prisons
israéliennes
a
commencé
dès le
début
de
l'occupation,
elle a
été
largement
pratiquée
sur les
prisonniers
palestiniens
et
arabes.
Elle a
été
adoptée
en tant
que
pratique
systématique
et
institutionnelle,
et a
constitué
une
partie
intégrante
et
indissociable
du
traitement
des
prisonniers.
Des
centaines
de
milliers
des fils
de notre
peuple
sont
passés
par des
expériences
terribles
de
torture.
Ils ont
été
soumis
à différentes
formes
de
torture,
plus de
80,
physiques
et
morales,
et la
plupart
sont un
mélange
des
deux.
Les
formes
de
torture
physique,
comme le
shabeh
ou les
coups,
causent
des
douleurs
vives et
un
effondrement
général.
Quant à
la
torture
morale,
comme
les
insultes,
les
menaces
de mort
ou les
atteintes
à la
famille,
la détention
en
isolement,
elle est
cause de
troubles
psychologiques
importants,
et
provoque
la peur
et
l'effroi. La
torture
vise à
détruire
l'être
palestinien,
à démolir
l'être
humain,
physiquement,
moralement
et
psychologiquement.
La
torture
vise à
destructurer
la
personnalité
du
Palestinien,
à
modifier
son
comportement
et sa réflexion,
afin
qu'il
devienne
un
fardeau
pour sa
famille
et sa
société.
Ces
dures
expériences
ont
laissé
des
traces
profondes
dont les
répercussions
risquent
de durer
pendant
des générations
encore.
Les conséquences
négatives
de la
torture
ne se
limitent
pas aux
détenus,
mais
elles s'étendent
pour
toucher
les
familles
et les
enfants,
les pères
et les mères,
les
proches,
mais
aussi le
cercle
des amis
et des
voisins. Israël
est le
seul
Etat au
monde
qui a légalisé
la
torture
-
interdit
et dénoncé
mondialement,
sous
toutes
ses
formes,
physiques
et
morales.
Il l'a
intégrée
dans ses
institutions
sécuritaires
et
judiciaires,
lui
assurant
une
couverture
légale
et
juridique.
Les
recommandations
de la
commission
israélienne
Landau
publiées
partiellement
le 30
octobre
1987
orientent
les
services
des
renseignements
vers les
moyens
de
pression
psychologique
au cours
des
interrogatoires
des détenus.
Ces
recommandations
furent
adoptées
par la
Knesset
israélienne
le 8
novembre
1987. Ce
fut la
première
pierre
pour une
loi
effective
autorisant
l'utilisation
de la
torture
sur les
prisonniers,
ce qui a
permis
aux
services
de
renseignements
israéliens
d'agir
avec une
couverture
légale
et sans
crainte
d'être
poursuivis
ou contrôlés,
en exerçant
toutes
sortes
d'actes
répressifs
contre
les
prisonniers. Suite
à des
efforts
entrepris
par des
associations
humanitaires
palestiniennes
et
quelques
associations
israéliennes
et
internationales,
la Cour
suprême
israélienne
a
promulgué
en
septembre
1999 une
décision
interdisant
l'utilisation
de
moyens
corporels
contre
les
prisonniers
palestiniens,
y
compris
le
shabeh
ou les
secousses
violentes,
la
privation
de
sommeil,
l'attitude
de la
grenouille,
considérant
ces
moyens
illégaux. Mais
cette décision
ne
s'appuie
pas sur
l'interdiction
absolue
de la
torture,
mais
plutôt
sur
l'absence
de loi
autorisant
les
services
sécuritaires
à
utiliser
les
pressions
corporelles
contre
les
prisonniers.
Malgré
cela, la
torture
n'a pas
cessé
dans les
prisons
de
l'occupation.
Cette décision
n'a pas
été
appliquée
effectivement,
l'utilisation
de la
torture
n'a pas
été
limitée
ou
restreinte,
malgré
la clarté
du texte
international
interdisant
toutes
sortes
de
traitements
cruels,
inhumains
ou dégradants,
qu'ils
soient
physiques
ou
moraux,
et à
tout
moment. La
torture
dans les
prisons
et
centres
de détention
israéliens
ne se
limite
pas aux
jeunes
ou aux
combattants
de la résistance,
mais
elle est
pratiquée
sur les
jeunes
filles
et les
femmes.
Les
prisonnières
subissent
encore
pire,
comme
les harcèlements
sexuels,
les
menaces
de
viols,
ou le
viol
effectif,
de même
que les
enfants
prisonniers
sont
soumis
à la
torture
et aux
mauvais
traitements.
Rares
sont les
enfants
prisonniers
n'ayant
pas subi
une des
formes
de
torture,
même
quand il
s'agit
de viser
les
parents
de
l'enfant,
ses
proches
ou ses
amis. Les
médecins
israéliens
participent
à la
torture,
ou du
moins,
ils
couvrent
ou
aident
les
tortionnaires,
au lieu
de
soulager
les
prisonniers
blessés
ou
malades
: les
blessures
et les
maladies
s'aggravent,
ce qui a
mené au
décès
de
quelques
prisonniers,
en
prison
ou hors
de
prison.
70
prisonniers
sont décédés
depuis
l'occupation,
du fait
de la
torture,
et 39
prisonniers
sont décédés
à cause
de la
politique
de négligence
médicale,
alors
que 71
prisonniers
sont décédés
ayant été
exécutés
lors de
leur
arrestation. Nous
pouvons
affirmer,
sans
aucune
exagération,
qu'il
est
difficile
de décrire
la
sauvagerie
des
tortionnaires
israéliens.
La
laideur
dépasse
toute
description,
la
souffrance
est plus
puissante
que tout
ce qui
peut être
écrit
ou décrit. Les
pratiques
de
l'occupation,
quel que
soit son
nom ou
son lieu
géographique,
sont des
pratiques
répressives
et
inhumaines,
terroristes
et
sanguinaires.
L'occupant
bafoue
le droit
international
et le
droit
humain,
il viole
les
droits
de
l'homme
par la
force
des
armes,
il
profite
du
silence
international
et
modifie
de fond
en
comble
la
terminologie,
la résistance
devient
pour lui
du
terrorisme,
et la
torture
devient
un moyen
de
limiter
le
terrorisme.
Ce que
le monde
a pu découvrir
concernant
les
pratiques
et les
violations
dans les
prisons
américaines
en Irak,
se déroule
quotidiennement
et
depuis
des
dizaines
d'années
dans les
prisons
israéliennes. Mais
alors
que les
photos
des
tortures
dans les
prisons
américaines
ont réussi
à
sortir
des
prisons,
très
peu
d'articles
ont été
écrits
sur les
prisons
israéliennes,
et
personne
ne
proteste,
ni dénonce,
alors
que
l'occupation
est la même. Un
an après
la
publication
des
photos
des
soldats
américains
se délectant
de
plaisir
en
torturant
les
prisonniers
irakiens,
dénudés,
et
souriant
rien que
parce
qu'ils
violaient
l'honneur
et la
dignité
arabes
des
prisonniers,
les geôliers
de la
section
7 de la
prison
israélienne
Asharon,
où se
trouvent
des
enfants,
ont pris
des
photos
scandaleuses
de nos
enfants
prisonniers,
dénudés,
pour
briser
leur
mouvement
de grève
qu'ils
avaient
entrepris,
comme
s'ils
voulaient
commémorer
à leur
manière
le
scandale
d'Abu
Ghrayb.
Le même
phénomène
s'est répété
un mois
après
le
scandale
de la
profanation
du saint
Coran à
Guantanamo,
lorsque
les
soldats
israéliens
de la
prison
de
Meggido
ont également
profané
le Coran
en le déchirant
devant
les
prisonniers. Ces
images
qui ont
bafoué
la
dignité
humaine,
profané
le saint
Coran,
sont une
forme de
torture.
Ces
images
visuelles,
ces
histoires
lues ou
écoutées,
racontées
par tel
ou tel
prisonnier,
de
Palestine
ou
d'Irak,
resteront
gravées
dans les
esprits,
et ne
s'effaceront
pas de
sitôt
de la mémoire.
Un jour
viendra
où les
peuples
sauront
se révolter
et
regagner
leur
dignité
bafouée
et leur
honneur
violé. Pour
nos
prisonniers
libérés,
il est
incontestable
que les
jours,
les mois
et les
années
passés
dans les
mortels
cubes en
ciment
ou dans
les
tentes
des
camps de
concentration
nazis ne
peuvent
passer
sans
laisser
des
traces
psychologiques
et
corporelles
sur les
prisonniers.
Leur état
nécessite
une
attention
particulière
après
leur libération,
ils ont
besoin
d'intérêt,
de
soutien,
de réhabilitation
et
d'insertion
dans la
société.
Ils ont
besoin
d'un
traitement
équitable
et
approprié,
d'encouragement
et de
solidarité
pour
enrayer
les conséquences
négatives
de la
torture.
Ils
doivent
pouvoir
trouver
des
possibilités
de
travail
digne,
afin de
pouvoir
vivre
avec
leurs
familles
dans la
fierté
et la
dignité,
eux qui
ont donné
leur
jeunesse
pour la
liberté.
Nous
leur
devons
au moins
cela.
7-3
Point de
vue de
René
Backmann
: Un
mur dans
les têtes En
Israël
aussi,
un
passé
qui
ne
passe
pas…
Ce
n’est
pas
propre
à
ce
pays:
regardez,
sur
le
temps
long,
la
difficulté
de
la
France
à
aborder
Vichy
ou
la
période
coloniale.
Les
nations
jeunes
éprouvent
encore
plus
de
difficultés
à
considérer
les
pans
peu
reluisants
de
leur
histoire.
Ce
qui
est
propre
à
Israël,
c’est
l’importance
centrale
du
déni.
Du
double
déni,
puisque
au
déni
israélien
répond
une
forme
différente
de
déni
palestinien,
que
j’étudie
également.
Déni
de
soi,
et
déni
de
l’autre.
En
France,
Vichy
ou
la
période
coloniale
sont
des
épisodes
très
douloureux,
mais
ne
mettent
pas
en
question
la
constitution
de
la
nation.
En
Israël,
le
déni
de
la
manière
dont
l’Etat
s’est
constitué
touche
à
un
pilier
central
de
l’édifice
national.
Il
explique
une
partie
des
peurs
qui
hantent
la
société.
D’où
la
difficulté,
pour
la
plupart
des
Israéliens,
à
se
projeter
dans
ce
qui
rendrait
possible
un
avenir
pacifique
au
Proche-Orient.
Le
déni
fondamental
porte
sur
1948.
Il
faut
se
souvenir
des
célèbres
phrases
de
Ben
Gourion:
"Nous
n’avons
pas
expulsé
un
seul
Arabe"
et
de
Golda
Meir:
"Les
Palestiniens
n’existent
pas,
ce
sont
des
Arabes."
Elles
résument
les
deux
refus
fondateurs:
celui
d’admettre
une
responsabilité
israélienne
dans
la
création
du
problème
palestinien
et
l’existence
d’un
fait
national
palestinien
légitime.
D’où
la
difficulté
à
reconnaître
que,
depuis
1967,
Israël
occupe
indûment
un
autre
peuple.
Ces
deux
aveuglements,
qui
pèsent
toujours
sur
l’état
d’esprit
d’une
majorité
d’Israéliens,
sont
accompagnés
par
la
perception
d’une
"infériorité
morale"
de
l’adversaire
arabe.
La
question
que
posent
de
plus
en
plus
de
chercheurs
israéliens
est:
pourquoi
a-t-on
besoin
d’élaborer
et
d’enseigner
aux
enfants
une
histoire
falsifiée?
Aujourd’hui,
lorsqu’ils
étudient
les
événements
menant
à
la
création
de
l’Etat
d’Israël,
les
"nouveaux
historiens"
israéliens,
que
je
préfère
appeler,
comme
Tom
Segev,
"les
premiers
historiens
sérieux",
concluent
qu’il
y
a
eu
expulsion,
entre
1947
et
1950.
A
l’époque,
les
rapports
des
officiers
qui
évacuaient
les
populations
indiquaient:
la
zone
une
telle
a
été
"purifiée",
"nettoyée".
|
||||
Ce texte n'engage que son auteur et ne correspond pas obligatoirement à notre ligne politique. L'AFPS 59/62, parfois en désaccord avec certains d'entre eux, trouve, néanmoins, utile de les présenter pour permettre à chacun d'élaborer son propre point de vue. |
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