AFPS Nord Pas-de-Calais CSPP

   


 

                       Journal  des Palestiniens            

               N° 125             

23- 06 au 29- 06
Par  M.Lemaire  
Ce journal est obtenu par la lecture journalière des journaux en ligne (Afp- ats - Ap - Reuters ainsi que les sources d'informations de la résistance). ensuite patiemment je fais les recoupements...
Vous retrouverez ce journal sur le site http://www.nord-palestine.org/Journaux_Palestiniens.htm  
ps : # veut dire important (a mes yeux) :

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Avant propos
28-06
# Les docteurs du Croissant Rouge palestinien, ont dit que les forces d'occupation utilise une nouvelle arme contre les citoyens qui protestent contre la construction du mur de la honte en Cisjordanie ...
Le Dr. Wael Qa'dan a affirmé que l'équipe de secours avait noté des nouveaux symptômes de blessures
'' Les cas, qui sont été rapportés par les docteurs, montrent des égratignures sanguinolents, des brûlures et des rougeurs  au lieu de blessures "
''les villageois ont rapporté l'arme, un plastique et une munition semi- cercle ''.
Dr. Qa'dan indique que  ''les munitions sont différente des autres armes, car elle reste accrochée à la peau du blessé ,infligeant une vaste surface de brûlure qui causent une douleur aiguë.''
Décrivant l'arme, Le Dr. Qa'dan spécifie que l'arme consiste en deux pieces : une spongieuse et un bout ferreux avec un cylindre qui se répand quand le projectile est lancée ''.
SOURCE : IPC+WAFA

Sommaire : 
1Politique Palestinienne (en Palestine toujours occupée)
2 Politique Israélienne

3 Politique internationale des territoires occupés 

4 La palestine en chiffre & au jour le jour
Décompte des pertes humaines
Détails par région
7 Dossier
7-1 Israël prépare l'expulsion de plus de 100.000 Palestiniens : le nettoyage ethnique sioniste est en cours
7-2 Abdel Nasser Awni Ferwana : Journée mondiale de solidarité avec les victimes de la torture  
7-3 Point de vue de René Backmann : Un mur dans les têtes 

          23-06 au 28-06 :   Peuple Palestinien  : 0 tué   -  20 blessés
                                                                              
1  Politique Palestiniene 
1-1  Processus de paix :
26-06
Le président Mahmoud Abbas a déclaré que malgré l'échec du sommet avec Sharon, les pourparlers devraient être repris et continués.
# Abbas '' La rencontre était très difficile mais cela n'a pas affaibli notre lutte jusqu'à l'application totale de nos demandes ''. " nous ne demandons que notre droit, tel qu'un retrait de nos territoires et un arrêt de l'expansion
coloniale et une libération de nos prisonniers politiques dans les prisons israéliennes, tous sont des droits ".
http://www.ipc.gov.ps/ipc_new/france/details.asp?name=5686
 
25-06
L'armée israélienne a indiqué avoir arrêté 14 résistants inscrit au Jihad islamique
# Cela fait un total de 70 résistants…
Khaled Al-Batch a affirmé que les "menaces (israéliennes) d'arrêter ou d'assassiner des cadres du Jihad risque de faire voler en éclats" une fragile trêve observée depuis la fin janvier par les palestiniens.
(afp- 11h36)

 

1-2 Les grandes manoeuvres
(Afp- 15h10)
Wafa condamne par ailleurs la décision d'Israël de reprendre sa politique d'assassinats ciblés tout en invitant les factions de résistance palestiniennes à "faire preuve de retenue".
(Afp- 15h10)
27-06
Le ministre de l'Intérieur Nasser Youssef a accusé Israël d'encourager le non-respect des lois et l'anarchie dans la bande de Gaza et la Cisjordanie.
Mr.Youssef remarque que les israéliens ont insisté pour empécher toute possibilité d'établissement d'un système fort de sécurité qui assurerait le contrôle palestinien sur la bande de Gaza et la Cisjordanie.
Il mentionne que les israéliens ont empêché les services de sécurité palestinienne de s'armer, mais même temps ils ont facilité l'accès de la contrebande des armes.
IPC
29-06
# Ahmed Qorei veut instaurer l’état d'urgence pendant le retrait israélien
Le premier ministre palestinien, Ahmed Qorei a déclaré  que le retrait israélien de la bande de Gaza et de la Cisjordanie devrait devenir un moment historique qui ressuscitera le processus de paix et la mise en place de la " Feuille de route ".
Il a appelé le peuple palestinien à participer et protéger le processus de retraite en affirmant que celui-ci devrait se faire de toutes les parts.
Mr. Qorei a mentionné la nécessité de munir l'économie palestinienne du soutien financier approprié afin de renforcer et améliorer la vie de citoyens palestiniens après le retrait israélien.
Le cabinet a adopté un nombre de résolutions:
1. La présence des ministres dans la bande de Gaza doit être intensifiée, de deux jours à trois jours par semaine et le gouvernement et toutes les institutions publiques devraient être mises en état d'urgence jusqu'à la fin de la retraite.
2. Assigner du matériel technique à tous les ministères afin de travailler pendant six semaines à l'intérieur du comité pour le retrait
3. La prévention de l'achat des terres et propriétés des régions du retrait
4. L’établissement d'une cour judiciaire et terminer la préparation de privatisation des constructions et des projets publiques abandonné par Israël.
 
1-3 Sur le terrain
24-06
WAFA rapporte que le président Abbas a décidé de créer une force de sécurité spéciale chargée de veiller au maintien de l'ordre après le retrait israélien des colonies de Gaza et de quatre des 120 implantations de Cisjordanie.
"Le président Abbas a ordonné la formation d'une nouvelle force spéciale qui sera entraînée et équipée pour protéger les zones laissées vacantes par les Israéliens", écrit WAFA, sans préciser de combien d'hommes cette unité sera formée.
26-06
Le premier ministre palestinien, Ahmed Qorei a déclaré mardi que le retrait israélien de la bande de Gaza et des parties de la Cisjordanie devrait être un moment historique afin de ressusciter le processus de paix et implémenter le plan international la " Feuille de route " ...
26-06
Le ministère d'Intérieur a nommé Ahmad Ismail al-Shaykh Mustafa al-Ahmed comme directeur général des Forces de la Sécurité Nationale logistiques et le département d'Approvisionnement.
Ipc

1-4 Gouvernement cherche coalition

29-06
Ahmed Qoreï s'est dit favorable à la création d'un cabinet d'union nationale regroupant les différents mouvements palestiniens afin d’assurer le bon déroulement du retrait israélien de la bande de Gaza.
M. Qoreï : "S'ils (les mouvements) le souhaitent, nous n'avons pas d'objection à la création d'un gouvernement temporaire d'union nationale pour superviser le retrait "" Tous ceux qui souhaitent se joindre au gouvernement sont les bienvenus "

Le Hamas a cependant minimisé la proposition de M. Qoreï, la qualifiant d'"acte de propagande ". " Cette offre n'est pas sérieuse, car elle a été lancée par le biais des médias sans être soumise aux factions, ce qui nous amène à ne pas donner suite à cette propagande médiatique ", a déclaré le porte-parole du Hamas Sami Abou Zouhri.
IPC
1-7 Action contre la politique colonialiste israélienne (Colonisation & colonies)
25-06
# Le Ministre de l'Intérieur, Nasser Youssef et les dirigeants du Mouvement du Djihad Islamique, ont discutés de l'escalade militaire israélienne visant les dirigeants du Djihad ainsi que les violations du cessez le feu ...
M. Shalah (Djihad Islamique, ) a affirmé qu'en dépit de la propagande israélienne contre son mouvement, le Djihad restait engagé dans le cessez-le-feu,  ceci afin de préserver l'unité nationale.
tout en ajoutant
 "c'est impossible pour le mouvement de rester avec les mains croisés devant les crimes et agressions israéliennes".
Al Jazzeera.
(Samedi, les troupes israéliennes ont arrêté 14 cadres du Djihad islamique à Ramallah),
 selon Al Jazzeera.

2  Politique Israélienne
2-2 Des Canons ... pas du beurre
27-06
Israël est proche de signer un accord avec les Etats-Unis réglementant ses ventes d'armes à la suite du mécontentement (1) exprimé par Les Usa sur des contrats avec la Chine, a annoncé le ministère israélien de la Défense.
L'accord stipulera que les deux pays sont des "partenaires stratégiques" qui doivent prendre en compte leurs intérêts réciproques concernant les ventes de technologie militaire, selon le journal Haaretz.
Il est actuellement discuté par deux délégations israéliennes au Pentagone, précise Haaretz.
(1) Les médias israéliens avaient affirmé en décembre 2004 que le Pentagone réclamait la destitution du directeur général du ministère israélien de la Défense, le général de réserve Amos Yaron, mais la nouvelle avait été démentie par les autorités….
Toutefois, le général Yaron devrait prendre sa retraite dans les prochaines mois.
(afp- 09h54)
 
27-06
# Taysir Wahid, membre d'une unité d'éclaireurs bédouins, a été reconnu coupable par un tribunal militaire d'"homicide involontaire pour le meurtre du pacifiste britannique Tom Hurndall, 22 ans, du Mouvement de solidarité internationale (ISM), à Rafah, a-t-on appris de sources judiciaires.
Le soldat, a en outre été reconnu coupable d'avoir ouvert le feu dans l'intention de blesser, d'obstruction à l'enquête, de faux témoignage et incitation aux faux témoignages.
La sentence doit être prononcée le 5 juillet par le tribunal militaire de Kastina, près d'Ashkelon, dans le sud d'Israël.
Le père de Hurndall, Anthony, présent au tribunal, a affirmé à la presse que la mort de son fils était révélatrice de "la culture de l'impunité" répandue chez les soldats israéliens déployés dans la bande de Gaza.
"Nous sommes préoccupés par cette politique qui prévaut parmi les soldats israéliens et l'armée à Gaza qui se croient capables de tirer sur des civils sans être inquiétés", a-t-il dit.
27-06
L’organisation israélienne de défense des droits de l'Homme B'Tselem a affirmé que les forces israéliennes avaient "tué au moins 1.722 Palestiniens non impliqués dans des violences, dont 563 mineurs" depuis le début de l'Intifada.
Selon le rapport, la police militaire n'a enquêté que sur 108 cas de Palestiniens tués ou blessés et dans deux cas seulement des militaires ont été reconnus coupables d'avoir causé la mort d'un Palestinien.
"Le procès du soldat accusé d'avoir tué Tom Hurndall est l'exception qui confirme la règle", a affirmé l'organisation dans un communiqué.
(afp- 14h52)

2-3 Sur le terrain
 -
 Les grandes manœuvres
24-06
# Le ministère de l'Agriculture a annoncé un plan destiné à doubler le nombre de colons dans la vallée du Jourdain (actuellement 6.300), qui devrait recevoir bientôt le feu vert du gouvernement.
"Le plan qui a déjà été approuvé par diverses instances ministérielles vise à augmenter de 50% le nombre de résidents des 21 implantations (de cette zone) en un an et à le doubler par la suite", a indiqué le porte-parole du ministère, Benjamin Rom.
AP 
Retrait de la bande de Gaza
24-06
Des extrémistes israéliens ont obliger… la police israélienne à renoncer à les faire évacuer d'un hôtel d'une colonie.
(suivant la voix officielle) Craignant que l'hôtel se transforme en forteresse imprenable… des unités de police appuyées par l'armée étaient bien prêtes jeudi soir à forcer les portes de l'hôtel Maoz Ha Yam ("La forteresse de la mer"), dans la colonie de Neve Dekalim (sud de la bande de Gaza). Elle était censée prendre d'assaut sans effusion de sang l'hôtel, où se sont barricadés des dizaines de militants ultranationalistes, nombre d'entre eux armés, venus pour lutter contre l'évacuation des colonies.
Mais, selon des sources policières, l'opération a été éventée et les militants sont parvenus à rameuter des centaines de sympathisants ultranationalistes.
Un tribunal israélien a délivré lundi des mandats d'arrêt à l'encontre de résidents de l'hôtel soupçonnés d'avoir agressé et blessé des Palestiniens.
 
Colonie illégale de Gush Katif (Bande de gaza)
26-06
Des extrémistes, ont empêcher la démolition de bungalows
"Durant l'opération, des dizaines de civils ont pénétré illégalement à l'intérieur de la zone militaire qui avait été déclarée fermée, pour tenter de s'immiscer dans les activités des forces de défense israéliennes et saccager du matériel et des véhicules militaires",
Dix civils israéliens et dix soldats ont été blessés dans ces échauffourées et ont été évacués pour recevoir un traitement médical, a déclaré l'armée.
Colonie de Shirat Hayam
26-06
Alors que de nombreux soldats avaient menacé de ne pas obéir aux ordres Avi Bieber, originaire du New-Jersey et âgé de 19 ans, a été le premier à passer à l'acte dimanche en criant son soutien aux manifestants qui s'opposaient à la démolition par des bulldozers
Avi Bieber est actuellement retenu, mais pas emprisonné, dans une base militaire. La possibilité d'un procès devant une cour martiale restait incertain dans l'immédiat.
AP
at/v702
Regroupement à Nitzanim ?
26-06
Le gouvernement israélien a approuvé (à une majorité de 12 voix contre deux. ) un plan controversé de regroupement à Nitzanim, sur la côte sud d'Israël. ou les mouvements écologistes qui voient d'un mauvais œil l'urbanisation de cette zone de dunes, l'une des rares d'Israël à être encore vierge
Le principal mouvement de colons, YESHA, a critiqué ce plan, accusant le gouvernement de s'entêter à défendre un retrait mal organisé .
les Israéliens affichent la couleur …
26-06
Opposants et partisans du retrait de la bande de Gaza mènent bataille à coups de rubans distribués aux automobilistes: oranges pour les premiers, bleus pour les seconds.
Lorsque les voitures s'arrêtent aux feux, des jeunes nationalistes portant pour la plupart une kippa, passent parmi les véhicules agitant rubans oranges et autocollants hostiles au retrait (déroute)
 
Shirat Ha’Yam (dans le bloc des colonies du Goush Katif bande de Gaza)
26-06
Des dizaines de colons opposés au retrait ont tenté de bloquer le travail des bulldozers, en grimpant sur les engins.
Les militaires ont dû traîner de force les colons qui résistaient, parfois à coups de poings et pieds, mais n'ont pas utilisé des armes anti-émeutes: gaz lacrymogène ou balles caoutchoutées.
Bilan : Une vingtaine de blessés légers, selon une source militaire: dix parmi les forces de l'ordre, neuf parmi les manifestants et un photographe. La police a procédé à quatre arrestations, selon une source policière..
A noter : Les bâtiments rasés servaient de résidences à des officiers égyptiens avant la conquête de la bande de Gaza par l’armée israélienne en juin 1967.
(afp- 15h38)
27-06
Des colons ont créé une implantation sauvage sur le site de bâtiments détruits la veille par l'armée israélienne.
Les colons ont érigé des cabanes et se sont installés dans deux bâtiments laissés intacts, sans que l'armée intervienne pour les en empêcher.
27-06
Des Israéliens (2.000 ?) ont manifesté le long des principaux axes routiers du pays, pour protester contre le retrait
AP
 
Mawassi
27-06
Une vingtaine de colons ont pris le contrôle d'une maison palestinienne de trois étages en construction dans l'enclave palestinienne de Mawassi sur le front de mer, a constaté un correspondant de l'afp
Les policiers sont repartis sans prendre d'action et d'autres colons ont été vus arriver dans la maison

2-10 Politique colonialiste israélienne (Colonisation & colonies)
Rapport de l'organisation israélienne des Droits de l'homme, B'Tselem
26-06
# " C'est évident que les poursuites judiciaires et la conviction d'assassinant de Tom Hurndall représentent une exception, pas la règle, comme aussi est bien clair que l'armée israélienne s'abstient d'enquêter la plupart des cas impliquant la meurtre des civils palestiniens par l'armée israélienne ", indique le rapport de B'Tselem.
Le rapport démontre que depuis le mois de septembre 2 000, l'armée israélienne a tué 1 722, civils palestiniens, dont 536 enfants, qui n'avaient aucun rôle dans les hostilités
26-06.
Le rapport indique également que l'Office du ministère Public a initié des enquêtes pour seulement 108 cas et SEULEMENT dans 19 cas des coupables ont été condamnés.
Le rapport ajoutte : Seul deux soldats israéliens ont été déclarés coupables de meurtre sur des Palestiniens
.
SOURCE : AL JAZEERA
25-06
Israël continue à exproprier des Palestiniens à Jérusalem-Est. pour construire dans sa principale implantation, Maaleh Adoumim, ainsi que dans d'autres colonies de Cisjordanie
Ces nouvelles constructions viole les termes de la "feuille de route", qui réclame le gel de la colonisation
26-06
# Malgré les termes du plan de paix international, "La Feuille de Route", le gouvernement israélien continue à faire des schémas d'occupation illégale pour étendre son territoire.
Sharon pense que la retraite israélienne de la bande de Gaza permet à l'état israélien à renforcer son occupation en Cisjordanie, où l’immense majorité des 245 000 colons illégaux vivent.
http://www.ipc.gov.ps/ipc_new/france/details.asp?name=5697
 
25-06
Le ministère de l'Agriculture israélienne a tracé les grandes lignes du plan qui doublera le nombre de colons illégal juifs vivant dans la région de la Vallée du Jordan en Cisjordanie(6 300 de actuellement)
le porte-parole Benjamin Rom. : " Le plan qui avait obtenu déjà l'accord des différents ministères, augmenterait le nombre de résidents en 21 colonies par 50% pendant une année et puis par plus de 50% pendant l'année prochaine ",
D'après Rom, le plan impliquera une croissance majeure de la subvention agricole et du développement touristique dans a région qui comprenait aussi la Mer Morte.
Le coût d'ensemble pour ce projet, qui comprendra au moins 50 unités des logements construits par an, est de 32$millions, selon le journal.
source : Ipc
 
25-06
Ont annonce de source bien informé que 40 familles de colons d'Elei Sinai, Dugit et Nissanit, vont quitter leurs maisons fin juillet, avant le début officiel des opérations d'évacuation du territoire,
Ps : De plus en plus de colons passent des accords de compensation et relogement avec le gouvernement: c'est déjà le cas de 500 familles..
AP
 
25-06
Les troupes d’occupations ont évacué deux positions à Hébron, dont une dans une école élémentaire palestinienne, signale Mohammed Qaouasme,( le directeur de l'Education) qui a ajouté qu'il faudrait un an pour réparer les dégâts commis dans les bâtiments et rouvrir les portes.et ajoute que l'école se trouve dans un quartier où est très présent le Hamas.
Rappel : 2.000 élèves avaient dû changer d'établissement en 2002 avec l'installation d'un poste militaire.
Attention :
Ces retraits font partie du plan de redéploiement (plus large) des troupes autour de l'implantation illégale de colons à Hébron, a précisé Tsahal, affirmant que l'école se trouve dans un quartier où est très présent le Hamas
AP
 

2-11 Politiques extérieure

26--06
Israël s'alarme de l'arrivée au pouvoir en Iran d'Ahmadinejad
Le général de réserve Amos Gilad, responsable politique au ministère de la Défense, a estimé à la radio militaire que le résultat de ce scrutin "va annuler tout le processus de réformes et de changements en Iran". et considère Israël comme une entité sioniste ".
Selon David Kimche, haut responsable "Les Iraniens vont davantage entre Israël et les Palestiniens Il y aura plus d'argent et d'entraînements militaires pour le Hezbollah et le Hamas qui vont torpiller un arrangement avec Israël "
Elections en Iran.
26-06
Saëb Erakat, (porte –parole) à indiquer qu'elle "respecte le choix démocratique des Iraniens".
 
2-12 Prisons & tortures
 25-06
La sécurité a lancé une campagne d'arrestations de résistants à Jénine
Selon le général Ali Abou Al-Fath, commandant des services de sécurité palestiniens dans la région, au moins cinq persones ont été arrêtés.
25-06
L'armée israélienne a indiqué avoir arrêté 14 résistants inscrit au Jihad islamique
Cela fait un total de 70 résistants…
Mofaz (ministre ( de la Défense) a affirmé que ce type d'opérations "se (poursuivrait) en tout lieu et à tout moment".
(afp- 11h36)
28-06
Après 27 mois et 14 séances, le député parlementaire palestinien Hussam Khader a obtenu la permission de se défendre lui-même devant le tribunal militaire israélien dans la prison de Salam et en présence d'un observateur de l'UPI (Union Inter Parlementaire, une organisation internationale de parlementaires d'états souverains représentant 130 parlements dans le monde, dont la Knesset israélienne) ...
http://www.ipc.gov.ps/ipc_new/france/details.asp?name=5768
28-06
La famille du prisonnier Bashar Aref Bani Awda, de Tobasse en Cisjordanie, a demandé une enquête sur le décès ambigu de leur fils dans la prison de Gilboa ...

Politique internationale des territoires occupés 
3-3 Pays Arabes & voisins
# Liban : Une cinquantaine de métiers dans le secteur privé étaient ’interdit aux Palestiniens depuis depuis 22 ans,
28-06
Le ministre libanais du Travail Trad Hamadé a publié un mémorandum " exemptant les Palestiniens nés au Liban et dûment enregistrés auprès du ministère de l’Intérieur de l’interdiction d’exercer " les professions limitées aux Libanais,
Interrogé par L’Orient-Le Jour, M. Hamadé a affirmé qu’il n’a fait qu’appliquer la prérogative que lui donne l’arrêté n° 1/79 qui autorise le ministre concerné à " lever l’interdit frappant une certaine catégorie de travailleurs étrangers ". " Il était temps de remédier à la situation socio-économique des réfugiés palestiniens, devenue inadmissible ", a ajouté le ministre, précisant que ce nouveau sursis reste toutefois " tributaire des demandes du marché ".
La Confédération générale des travailleurs du Liban (CGTL) a " félicité " l’Union générale des travailleurs palestiniens de cette décision. " Il s’agit d’un premier pas pour octroyer aux Palestiniens leurs droits civils et sociaux conformes à la justice et aux droits de l’homme ", souligne la CGTL.
NB : Cette décision intervient alors qu’une forte proportion d’ouvriers syriens, estimés à plusieurs centaines de milliers avant le retrait des troupes de Damas fin avril, a quitté le Liban.
Réaction :
" C’est un pas positif très important au regard des droits des Palestiniens ", a pour sa part indiqué à l’AFP Souheil Natour, directeur du Centre de protection des droits de l’homme, une ONG palestinienne basée à Beyrouth. " Il faudrait le compléter en autorisant le travail des cadres palestiniens, détenteurs de diplômes universitaires, comme les avocats, les médecins et ceux qui exercent d’autres professions libérales de ce type, qui sont toujours interdites ", a-t-il ajouté.
" Il faudrait également annuler l’amendement de la loi adoptée en 2001, interdisant aux Palestiniens du Liban l’acquisition de propriétés foncières et immobilières ", a-t-il souligné, citant l’exemple de Palestiniens détenteurs au Liban d’appartements acquis avant cette date et qui se retrouvent en état de " non- droit ".
Ps : selon des estimations concordantes, le Liban abrite 250 000 Palestiniens, répartis dans 12 camps de réfugiés et vivant dans des conditions extrêmement précaires. – Avec L'Orient-Le Jour et AFP du 28 juin 2005
WAFA ...

3-6 Usa
Israël continuant à exproprier des Palestiniens à Jérusalem-Est. pour construire dans sa principale implantation, Maaleh Adoumim, ainsi que dans d'autres colonies de Cisjordanie
Ces nouvelles constructions viole les termes de la "feuille de route", qui réclame le gel de la colonisation
26-06
Rice met Israël en garde contre les nouvelles constructions dans les colonies . 
" Washington refuserait d'être contraint à accepter un nouvel état de fait. Israël doit donc arrêter l'expansion des implantations, avant que cela ne devienne un problème "
Tant l'ambassade américaine que la diplomatie israélienne se refusaient à commenter cette interdiction
AP

Suisse
# Près de 80 % de la population palestinienne dépend de l'aide internationale.
24-06
La Suisse a présenté son plan pour faciliter l'accès humanitaire à la bande de Gaza pendant le retrait israélien.
Le document de 25 pages a été élaboré par le Programme sur la politique humanitaire et la recherche sur les conflits (HPCR) de l'Université de Harvard.
Dans ce plan, des discussions auront lieu d'ici le 15 août, afin de promouvoir la mise en œuvre des procédures permettant d'assurer la survie des 1,4 million de Palestiniens de Gaza en cas de bouclage du territoire.
"Il y a deux scénarios:
a) après le retrait israélien, Gaza pourra se développer économiquement.
b) Gaza passera de l'occupation à l'isolement et sera en état de siège dès qu'un incident de sécurité surviendra",
"Dans cette éventualité, Israël doit au moins assurer l'accès aux biens essentiels", a-t-il dit.
(ats - 18:13)
 

4 Territoire palestinien occupé : 
4-1 Décompte des pertes humaines (Depuis le début de l'Intifada le 25 septembre 2000 )
2-1 Palestine : 
Civils & résistants  tués                                                                                 : 4.064
                                                                                                            dont : 658 de moins de 21 ans
Internationaux  soutenant la Palestines                                                          : 118 (chiffre tout a fait minimal)
Palestiniens blessés par les forces israéliennes et les colons                          : 44.793
 
(balles réelles ou caoutchoutées, gaz lacrymogène, autres moyens)
Arrêtés     :                                                                                                    :  40.352
En prison  :                                                                                                    :+/- 8.200
Pacifistes en prison ou arrêtés                                                                         : + 89
Autres actes           
Journalistes tués                                                                                            :  9
Nombre de maisons palestiniennes détruites ou partielemnt démolies               :  66.257
2-2 Occupants:
Israéliens  tués                                                                                               : 1.049
                                                                                                                   ( 324 militaires)
Israeliens  blessés                                                                                          : 5.779
                                                                                                                   ( 1192 militaires)
Chiffres tenu à jour  par ML (suivant un décompte gouvernemental palestinien& Ap, Afp (pour la Palestine& Afp pour Israël)

4-2 Détails par région



Cisjordanie
Jérusalem.
26-06
Un policier israélien a été légèrement blessé dans une attaque au couteau dans le secteur oriental annexée de Jérusalem-est,
apprend-on de source policière
(Afp- 15h10)

 

Hébron (sud de la Cisjordanie)
Hébron
23-06
Une pacifiste britannique a été blessée quand des soldats l'ont attaquée dans la Vieille Ville.
Une source médicale de l'hôpital Alia, à Hébron, a indiqué qu'Ashcalen, 24 ans, souffre de contusions et de commotions multiples sur l'ensemble du corps.
La pacifiste britannique shcalen, qui est volontaire au Youth League dans la ville d'Hébron, effectuait une visite de terrain dans la Vieille Ville d'Hébron quand les soldats l'ont attaquée.
25-06
Une fillette a été blessée par des colons.
26-6
Deux jeunes ont été blessés dans des heurts avec des colons au cours desquels une échoppe a été incendiée par les colons, selon des témoins palestiniens.
(afp- 16h44)

26-06
Deux résidents ont été blessés par un groupe de colons juifs appuyés par des soldats israéliens.
(Faress Al Batsh,a été grièvement blessé et transporté à l'hôpital de Souroka en Israël.)

26-06
Un autre groupe de colons a brûlé des magasins palestiniens dans la ville.
Kayed Jabber, un ouvrier à la municipalité a déclaré qu'il avait essayé d'arrêter le feu à un magasin voisin mais les soldats l'en ont empêché.
26-06
L'office de la Société des Prisonniers palestiniens  d'Hébron a rapporté que les soldats avaient arrêté au moins 8 citoyens
http://www.ipc.gov.ps/ipc_new/france/details.asp?name=5700
 
villages d'Ithna et d'al-Sammoa, près d' Hebron.
23-06
Les soldats ont fouillé les maisons, et arrêté six habitants, une pacifiste britannique a été blessée
 
Colonie de ''Haji '' au sud d'Hébron
25-06
Mayada Abu Fanona, 13 ans, a été griévement blessée par une grenade lancée par un groupe de colons, selon des sources médicales et sécuritaires 

Dans les villages de Soref, Bit Kamal, Dora, Kharas et le camp d'Al Fawara.
25-06
Les forces de l'occupation israélienne ont arrêté au moins 10 citoyens dont deux fillettes
 
Village de Dora, au sud d'Hébron
25-06
Salam Rabi , a été blessé par les tirs de soldats israéliens.
Selon des habitants , les forces ont envahi le village et ont ouvert le feu et lancé des bombes lacrymogènes contre un groupe

Ipc
28-06
Les Foi ont arrêté Salah Abu Deyya et Hazim Ajarin du camp d'al-Arroub et occupé une maison dans le village, et l'ont transformé en poste militaire.
IPC+WAFA
 
Check point militaire dans la région d'Al Sahla,
26-06
Al Batash, un ouvrier constructeur, a été attaqué par un groupe de colons pendant que les soldats israéliens l'avaient bloqué au check point au centre de la ville.
Des témoins ont déclaré que les colons l'ont battu sévèrement sous les yeux de soldats
 
Colonie illégale de Beit Hagaï, ( sud-ouest d’Hébron)
24-06
Au cours de 2 attaques, 2 colons ont été tué et 2 autres ont été blessés, par des tirs palestiniens dans le sud de la Cisjordanie, a indiqué l'armée israélienne.
(afp- 16h44)

Yatta, (près de Hébron)
27-06
Une sources locale a rapporté que Mohammad Hussein Ashour, retournait chez lui lors que les soldats israéliens l'ont attaqué à un check point près du village. Il a été transporté à l'hôpital gouvernemental de Hébron, souffrant de fractures aux jambes

Ramallah
Bi'lin à l'ouest de la ville de Ramallah
23-06
Les forces de l'occupation israélienne ont attaqué une manifestation pacifique contre le mur de séparation construit illégalement par Israël dans le village
Quatre citoyens ont été blessés par les soldats israéliens.
26-06
L'armée israélienne a dispersé deux manifestations contre le mur de la honte
Bilan : 5 blessés - 13 pacifistes israéliens et deux étrangers ont été arrêtés
 

Autres territoire palestinien en Cisjordanie occupée par Israël depuis 1967

Tulkarem.

23-06
Mohmed Maghdoba a été blessé par l'explosion d'un corps non identifié laissé par les forces de l'occupation israélienne.

Bande de Gaza
Khan Younés
26-06
Quatre résidents  du sud-est de la ville, ont été blessés, (dont deux grièvement(un blessé à la tête & Deeb Aby Tafka, deux jambes amputées); ceci après qu'un dispositif explosif, laissé par des forces de l'occupation israélienne (FOI) , ait explosé près d'eux.
Sources : sécurité palestinienne & Ipc.
 
Al Mawwasi, à Khan Younés
26-06
Le Dr. Moawiya Hussanien, chef de l'unité d'urgence au Ministère de la Santé, a rapporté que les colons de la colonie de Kfar Yam avaient attaqué la clinique y causant des dégâts considérables.
http://www.ipc.gov.ps/ipc_new/france/details.asp?name=5725
 
Al Matahen et Abu Huli
28-06
Les forces de l'occupation israélienne ont bloqué la route de Salah Al Din reliant le sud et le nord de la bande de Gaza
Selon des témoins, les soldats israéliens installés aux check points militaires d'Al Matahen et d' Abu Huli , au nord de la ville de Khan Younés, au nord de la bande de Gaza , ont fermé les deux check points militaires empêchant les citoyens de passer...

7 Dossier

7-1 Israël prépare l'expulsion de plus de 100.000 Palestiniens : le nettoyage ethnique sioniste est en cours
Pendant que des cercles de soi-disant intellectuels cherchent encore à analyser le conflit engendré par l'occupation de la Palestine en 1948, pour essayer de comprendre la nature de ce conflit et comment réagir, afin d'éviter les "dérives communautaires et/ou "antisémites"", l'Etat d'Israël poursuit son crime inhérent à son existence : vider le pays de la Palestine de ses habitants autochtones.
Alors que l'Union européenne vient de décider que toute remise en cause de la légalité de l'Etat d'Israël constitue une forme d'antisémitisme, son protégé poursuit impunément, du moins par rapport à l'Europe, sa politique de nettoyage ethnique envers les Palestiniens.
Le gouvernement de cet Etat hors-la-loi, peuplé de colons et de fils de colons, sur des terres illégalement acquises, trouve que le peuple palestinien est encore trop nombreux sur sa propre terre.
Que les "intellectuels" en mal de réflexion continuent à réfléchir, à trouver les mots qui n'effarouchent pas ceux qui ont du mal à admettre que l'Etat d'Israël est un Etat foncièrement colonial et raciste, malgré les exemples quasi-quotidiens fournis par le mouvement sioniste, de l'intérieur et de l'extérieur.
Lors de la création de cet Etat, les Palestiniens expulsés revenaient "illégalement" sur leur terre : ils étaient immédiatement abattus, afin que l'Etat montre sa fermeté : "ce qui a été volé ne sera pas rendu". Cet Etat hors-la-loi a la prétention de juger "illégal" tout Palestinien revenu sur sa terre, par le biais du mariage.
26 juin 2005
Le gouvernement israélien a approuvé ce dimanche un projet de loi interdisant le séjour de longue durée à tout époux ou épouse d'un citoyen israélien, qui se trouverait en "Israël" de manière illégale, et l'expulsant du territoire.
Cette décision israélienne est conçue spécialement pour les familles palestiniennes dont l'un des membres est originaire des territoires occupés, la Cisjordanie et la bande de Gaza, ou des pays arabes.
Les médias israéliens affirment que le projet de loi a été proposé au gouvernement par le ministre de l'intérieur, du parti travailliste. Le projet de loi spécifie que "le ministre de l'intérieur ne donne pas de visa ou de permis de séjour en Israël à celui qui entre en Israël ou qui y reste de façon illégale, que cela soit fait délibérément ou non, ou dans des conditions dans lesquelles il aurait été difficile d'obtenir le visa".
Le projet de loi note aussi que le ministre de l'intérieur ne donne pas de visa ou d'autorisation de séjour en Israël "à toute personne constituant un danger sur la sécurité de l'Etat israélien et la tranquillité du public".
Dans la décision on lit aussi que toute personne se trouvant en Israël de façon illégale sera expulsée, elle devra quitter le pays et ensuite, faire une demande de visa de long séjour à condition que sa présence illégale en Israël n'ait pas dépassé un an. La décision du gouvernement israélien interdit au ministre de l'intérieur d'accorder un visa de séjour permanent en Israël à celui qui s'appuie sur l'article 7 de la loi de la citoyenneté, qui spécifie la possibilité d'obtenir la citoyenneté israélienne par suite de mariage avec un citoyen israélien. Cet article de la décision vise spécialement les Palestiniens qui se marient avec les Palestiniens portant la nationalité israélienne.
Le quotidien Yediot Aharanot avait indiqué en fin de semaine dernière que le nombre des membres de ces familles est de l'ordre de 100.000, et que l'époux qui ne porte pas la nationalité israélienne est menacé d'expulsion, lui et probablement aussi les enfants issus de ce mariage.
Il faut indiquer que le gouvernement et la Knesset (cet organe démocratique de l'Etat hors-la-loi) ont approuvé récemment de prolonger l'effet de la modification de la loi sur la citoyenneté qui empêche le regroupement des familles, si l'un des époux est Palestinien (des territoires occupés ou des pays arabes) et ne porte pas de visa de séjour en Israël. Israël prolonge l'effet de cette modification depuis 2002.
L'association des droits du citoyen : "les entraves les plus difficiles et celles qui bafouent le plus les droits de l'homme"
L'association des droits du citoyen s'est adressée ce dimanche 26 juin au premier ministre et aux ministres leur demandant de s'opposer à cette proposition de loi présenté par le ministre de l'intérieur qui met des entraves à la nationalisation en Israël, sachant que ces entraves sont les pires et celles qui bafouent le plus les droits de l'homme, depuis que le gouvernement a décidé d'interdire de donner aux Palestiniens (des territoires occupés en 67) le droit de séjourner en Israël depuis mai 2002.
L'association a déclaré que les entraves ne prennent pas en compte les conditions de plusieurs demandeurs de nationalité ainsi que la situation juridique dans l'Etat d'Israël aujourd'hui. Par exemple, Israël n'accorde aucune place aux Palestiniens (des territoires) mariés à de citoyens et habitants de l'Etat (Palestiniens de 48) et à leurs enfants s'ils sont en situation "irrégulière", et cette proposition de loi va toucher énormément les citoyens bédouins, qui sont nés dans le Naqab mais qui ne possèdent jusqu'à présent aucun lieu "juridique" en Israël (villages non-reconnus).
Le communiqué de l'association affirme que l'Etat d'Israël n'a jusqu'à présent une politique imprécise en ce qui concerne l'émigration vers Israël pour les non-Juifs. Le comportement est varié en fonction du demandeur, d'après des réglementations internes du ministère de l'intérieur, qui ne sont pas publiées. La plupart du temps, les instructions n'appliquent pas les mêmes critères précis et clairs, mais s'appuient sur des discussions internes entre fonctionnaires du ministère de l'intérieur.
Le communiqué demande également que l'Etat définisse une politique d'émigration claire et publique, aborde tous les aspects de l'émigration, les devoirs de l'Etat envers ses citoyens et ses habitants ainsi que ses engagements internationaux. Cette politique devra s'appuyer sur des critères clairs et publics pour donner aux Non-Juifs une place en Israël.
D'autre part, le gouvernement israélien a adopté une loi pour accorder la citoyenneté aux enfants des travailleurs immigrés entrés illégalement en Israël, à leurs parents se trouvant en Israël. Selon cette proposition, le ministre israélien de l'intérieur pourra donner des autorisations de séjour permanents aux enfants qui se trouvent en situation irrégulière en Israël, nés en Israël, avec certaines conditions, comme le fait que l'enfant soit né en Israël, qu'il y habite de façon permanente jusqu'à aujourd'hui, date de la proposition, que "l'enfant ait entre 10 et 18 ans, à la date du 21 décembre 2005, et qu'il accomplisse le service militaire, que les parents de l'enfant soient entrés en Israël avec une autorisation avant qu'ils aient eu l'enfant, que l'enfant ait reçu son instruction dans une école israélienne, qu'il sache l'hébreu et au cas où son expulsion constituerait un acte de séparation de sa civilisation, et de sa culture pour se rendre dans un Etat auquel il ne se sent pas appartenir". Après lui avoir accordé une place en Israël, le ministre de l'intérieur a la prérogative d'accorder à ses parents et à ses autres frères une situation qui les autorise à rester, même de façon provisoire.
Le président du parti Shas a critiqué le gouvernement pour cette décision qui accorde la citoyenneté aux enfants des travailleurs étrangers, affirmant qu'une telle loi limiterait le caractère juif de l'Etat.
 

7-2 Abdel Nasser Awni Ferwana : Journée mondiale de solidarité avec les victimes de la torture
Entre l'arrestation et la détention, des milliers d'histoires. La torture a également ses histoires et ses moments douloureux.
A chaque souvenir, la souffrance s'intensifie, et nous ressentons le désir de vengeance, à cause de ce que nous avons subi et de ce que subissent encore nos prisonniers, cette torture systématique et mortelle, dès les premiers instants de l'arrestation. Cette torture qui se poursuit et qui accompagne toute la période de la détention mais dont les conséquences demeurent même après la libération et la fin de la détention. Bien que libérés depuis des années, nous sommes encore soumis à la torture et nous souffrons de ses conséquences, la prison est toujours en nous, nous vivons toujours en prison, la torture nous poursuit, nous élance, nous fait souffrir. Nous sommes toujours prisonniers...

Le 26 juin, les Nations-Unies et les organismes agissant en faveur des prisonniers et des droits de l'homme célèbrent la journée mondiale de solidarité avec les victimes de la torture. C'est le jour décrété par l'Assemblée générale des Nations-Unies en 1997 pour mettre fin à la torture, soutenir et réhabiliter ses victimes et activer la convention contre la torture.

L'organisation internationale a voté plusieurs traités internationaux interdisant la torture, le premier étant la déclaration mondiale pour les droits de l'homme en 1948, dont l'article 5 interdit la torture, puis la convention internationale des droits civiques et politiques de l'année 1966 dont l'article 7 interdit la torture, qui furent suivies par d'autres traités visant à interdire la torture, et le 10 décembre 1984, la convention contre la torture est adoptée, avant d'entrer en vigueur le 26 juin 1987.

Cette convention définit la torture comme étant " tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou mentales, sont intentionnellement infligées à une personne aux fins notamment d'obtenir d'elle ou d'une tierce personne des renseignements ou des aveux, de la punir d'un acte qu'elle ou une tierce personne a commis ou est soupçonnée d'avoir commis, de l'intimider ou de faire pression sur elle ou d'intimider ou de faire pression sur une tierce personne, ou pour tout autre motif fondé sur une forme de discrimination quelle qu'elle soit, lorsqu'une telle douleur ou de telles souffrances sont infligées par un agent de la fonction publique ou toute autre personne agissant à titre officiel ou à son instigation ou avec son consentement exprès ou tacite. Ce terme ne s'étend pas à la douleur ou aux souffrances résultant uniquement de sanctions légitimes, inhérentes à ces sanctions ou occasionnées par elles. "

La torture dans les prisons israéliennes a commencé dès le début de l'occupation, elle a été largement pratiquée sur les prisonniers palestiniens et arabes. Elle a été adoptée en tant que pratique systématique et institutionnelle, et a constitué une partie intégrante et indissociable du traitement des prisonniers. Des centaines de milliers des fils de notre peuple sont passés par des expériences terribles de torture. Ils ont été soumis à différentes formes de torture, plus de 80, physiques et morales, et la plupart sont un mélange des deux. Les formes de torture physique, comme le shabeh ou les coups, causent des douleurs vives et un effondrement général. Quant à la torture morale, comme les insultes, les menaces de mort ou les atteintes à la famille, la détention en isolement, elle est cause de troubles psychologiques importants, et provoque la peur et l'effroi.

La torture vise à détruire l'être palestinien, à démolir l'être humain, physiquement, moralement et psychologiquement. La torture vise à destructurer la personnalité du Palestinien, à modifier son comportement et sa réflexion, afin qu'il devienne un fardeau pour sa famille et sa société. Ces dures expériences ont laissé des traces profondes dont les répercussions risquent de durer pendant des générations encore. Les conséquences négatives de la torture ne se limitent pas aux détenus, mais elles s'étendent pour toucher les familles et les enfants, les pères et les mères, les proches, mais aussi le cercle des amis et des voisins.

Israël est le seul Etat au monde qui a légalisé la torture - interdit et dénoncé mondialement, sous toutes ses formes, physiques et morales. Il l'a intégrée dans ses institutions sécuritaires et judiciaires, lui assurant une couverture légale et juridique. Les recommandations de la commission israélienne Landau publiées partiellement le 30 octobre 1987 orientent les services des renseignements vers les moyens de pression psychologique au cours des interrogatoires des détenus. Ces recommandations furent adoptées par la Knesset israélienne le 8 novembre 1987. Ce fut la première pierre pour une loi effective autorisant l'utilisation de la torture sur les prisonniers, ce qui a permis aux services de renseignements israéliens d'agir avec une couverture légale et sans crainte d'être poursuivis ou contrôlés, en exerçant toutes sortes d'actes répressifs contre les prisonniers.

Suite à des efforts entrepris par des associations humanitaires palestiniennes et quelques associations israéliennes et internationales, la Cour suprême israélienne a promulgué en septembre 1999 une décision interdisant l'utilisation de moyens corporels contre les prisonniers palestiniens, y compris le shabeh ou les secousses violentes, la privation de sommeil, l'attitude de la grenouille, considérant ces moyens illégaux.

Mais cette décision ne s'appuie pas sur l'interdiction absolue de la torture, mais plutôt sur l'absence de loi autorisant les services sécuritaires à utiliser les pressions corporelles contre les prisonniers. Malgré cela, la torture n'a pas cessé dans les prisons de l'occupation. Cette décision n'a pas été appliquée effectivement, l'utilisation de la torture n'a pas été limitée ou restreinte, malgré la clarté du texte international interdisant toutes sortes de traitements cruels, inhumains ou dégradants, qu'ils soient physiques ou moraux, et à tout moment.

La torture dans les prisons et centres de détention israéliens ne se limite pas aux jeunes ou aux combattants de la résistance, mais elle est pratiquée sur les jeunes filles et les femmes. Les prisonnières subissent encore pire, comme les harcèlements sexuels, les menaces de viols, ou le viol effectif, de même que les enfants prisonniers sont soumis à la torture et aux mauvais traitements. Rares sont les enfants prisonniers n'ayant pas subi une des formes de torture, même quand il s'agit de viser les parents de l'enfant, ses proches ou ses amis.

Les médecins israéliens participent à la torture, ou du moins, ils couvrent ou aident les tortionnaires, au lieu de soulager les prisonniers blessés ou malades : les blessures et les maladies s'aggravent, ce qui a mené au décès de quelques prisonniers, en prison ou hors de prison. 70 prisonniers sont décédés depuis l'occupation, du fait de la torture, et 39 prisonniers sont décédés à cause de la politique de négligence médicale, alors que 71 prisonniers sont décédés ayant été exécutés lors de leur arrestation.

Nous pouvons affirmer, sans aucune exagération, qu'il est difficile de décrire la sauvagerie des tortionnaires israéliens. La laideur dépasse toute description, la souffrance est plus puissante que tout ce qui peut être écrit ou décrit.

Les pratiques de l'occupation, quel que soit son nom ou son lieu géographique, sont des pratiques répressives et inhumaines, terroristes et sanguinaires. L'occupant bafoue le droit international et le droit humain, il viole les droits de l'homme par la force des armes, il profite du silence international et modifie de fond en comble la terminologie, la résistance devient pour lui du terrorisme, et la torture devient un moyen de limiter le terrorisme. Ce que le monde a pu découvrir concernant les pratiques et les violations dans les prisons américaines en Irak, se déroule quotidiennement et depuis des dizaines d'années dans les prisons israéliennes.

Mais alors que les photos des tortures dans les prisons américaines ont réussi à sortir des prisons, très peu d'articles ont été écrits sur les prisons israéliennes, et personne ne proteste, ni dénonce, alors que l'occupation est la même.

Un an après la publication des photos des soldats américains se délectant de plaisir en torturant les prisonniers irakiens, dénudés, et souriant rien que parce qu'ils violaient l'honneur et la dignité arabes des prisonniers, les geôliers de la section 7 de la prison israélienne Asharon, où se trouvent des enfants, ont pris des photos scandaleuses de nos enfants prisonniers, dénudés, pour briser leur mouvement de grève qu'ils avaient entrepris, comme s'ils voulaient commémorer à leur manière le scandale d'Abu Ghrayb. Le même phénomène s'est répété un mois après le scandale de la profanation du saint Coran à Guantanamo, lorsque les soldats israéliens de la prison de Meggido ont également profané le Coran en le déchirant devant les prisonniers.

Ces images qui ont bafoué la dignité humaine, profané le saint Coran, sont une forme de torture. Ces images visuelles, ces histoires lues ou écoutées, racontées par tel ou tel prisonnier, de Palestine ou d'Irak, resteront gravées dans les esprits, et ne s'effaceront pas de sitôt de la mémoire. Un jour viendra où les peuples sauront se révolter et regagner leur dignité bafouée et leur honneur violé.

Pour nos prisonniers libérés, il est incontestable que les jours, les mois et les années passés dans les mortels cubes en ciment ou dans les tentes des camps de concentration nazis ne peuvent passer sans laisser des traces psychologiques et corporelles sur les prisonniers. Leur état nécessite une attention particulière après leur libération, ils ont besoin d'intérêt, de soutien, de réhabilitation et d'insertion dans la société. Ils ont besoin d'un traitement équitable et approprié, d'encouragement et de solidarité pour enrayer les conséquences négatives de la torture. Ils doivent pouvoir trouver des possibilités de travail digne, afin de pouvoir vivre avec leurs familles dans la fierté et la dignité, eux qui ont donné leur jeunesse pour la liberté. Nous leur devons au moins cela.

 

 Abdel Nasser Awni Ferwana, ancien prisonnier  et directeur du département des statistiques au ministère des affaires des prisonniers et libérés  aferwana@gawab.com
Traduit par : Centre d'Information sur la Résistance en Palestine

 


 

7-3 Point de vue de René Backmann : Un mur dans les têtes 

En Israël aussi, un passé qui ne passe pas… Ce n’est pas propre à ce pays: regardez, sur le temps long, la difficulté de la France à aborder Vichy ou la période coloniale. Les nations jeunes éprouvent encore plus de difficultés à considérer les pans peu reluisants de leur histoire. Ce qui est propre à Israël, c’est l’importance centrale du déni. Du double déni, puisque au déni israélien répond une forme différente de déni palestinien, que j’étudie également. Déni de soi, et déni de l’autre. En France, Vichy ou la période coloniale sont des épisodes très douloureux, mais ne mettent pas en question la constitution de la nation. En Israël, le déni de la manière dont l’Etat s’est constitué touche à un pilier central de l’édifice national. Il explique une partie des peurs qui hantent la société. D’où la difficulté, pour la plupart des Israéliens, à se projeter dans ce qui rendrait possible un avenir pacifique au Proche-Orient. Le déni fondamental porte sur 1948. Il faut se souvenir des célèbres phrases de Ben Gourion: "Nous n’avons pas expulsé un seul Arabe" et de Golda Meir: "Les Palestiniens n’existent pas, ce sont des Arabes." Elles résument les deux refus fondateurs: celui d’admettre une responsabilité israélienne dans la création du problème palestinien et l’existence d’un fait national palestinien légitime. D’où la difficulté à reconnaître que, depuis 1967, Israël occupe indûment un autre peuple. Ces deux aveuglements, qui pèsent toujours sur l’état d’esprit d’une majorité d’Israéliens, sont accompagnés par la perception d’une "infériorité morale" de l’adversaire arabe. La question que posent de plus en plus de chercheurs israéliens est: pourquoi a-t-on besoin d’élaborer et d’enseigner aux enfants une histoire falsifiée? Aujourd’hui, lorsqu’ils étudient les événements menant à la création de l’Etat d’Israël, les "nouveaux historiens" israéliens, que je préfère appeler, comme Tom Segev, "les premiers historiens sérieux", concluent qu’il y a eu expulsion, entre 1947 et 1950. A l’époque, les rapports des officiers qui évacuaient les populations indiquaient: la zone une telle a été "purifiée", "nettoyée".

En 1948, un "nettoyage ethnique"? Les archives montrent que la moitié des Palestiniens sont expulsés manu militari ou s’enfuient paniqués avant l’attaque des Etats arabes contre Israël, le 15 mai 1948. En mars-avril 1948, par exemple, la mise en œuvre du plan D génère des expulsions massives. Des travaux d’historiens israéliens montrent qu’il y avait, depuis les années 1930, une logique de "transfert". La direction du Yishouv (la nation israélienne en formation) était convaincue qu’il serait impossible de bâtir un Etat juif en y maintenant la population arabe. Mais il faut des "conditions particulières" pour transformer un souhait, même vif, en actes: la guerre civile que déclenche le plan de partage va fournir ces "conditions". Perçu comme injuste par les Palestiniens, ce plan attribue 60% du territoire au tiers de la population. Et dans l’espace alloué à l’Etat juif vivent… 46% de Palestiniens, une menace jugée mortelle par le Yishouv: comment assurer la pérennité d’un "Etat juif" avec la moitié de la population qui ne le serait pas? La guerre civile, vu le rapport de forces, va permettre de mettre en œuvre un projet d’expulsion soigneusement tu jusque-là.

La reconnaissance de l’expulsion, clé de la paix? De la paix, non. On peut imaginer une "paix froide", après un retrait israélien général des territoires. Mais la "réconciliation historique", inscrite dans le préambule de l’accord d’Oslo, ne se fera pas sans bilan du passé – des deux côtés, d’ailleurs. Si les Israéliens continuent d’éduquer leurs enfants dans le mensonge fondateur – "les Arabes sont partis volontairement" –, aucune "réconciliation" ne sera possible. Mais le "travail de mémoire" n’est pas la condition de la paix. Seule la fin de l’occupation, lorsque les Israéliens constateront qu’elle n’entraîne pas la "fin de tout", de leur propre existence, leur ouvrirait la possibilité de s’engager collectivement dans ce nécessaire travail de vérité. Reste que le déni du passé constitue un lourd handicap. En 2000, à Camp David, pour Ehoud Barak, le thème des réfugiés doit être marginalisé, et pas question d’admettre une quelconque responsabilité israélienne fondamentale. Pour les Palestiniens, c’est exactement le contraire. L’expulsion et la condition de réfugié sont constitutives de leur identité. "Nous ne pouvons l’évacuer de la négociation", disent-ils. Cela étant, ils ajoutent: nous sommes un peuple de réfugiés; si vous, Israéliens, faites un geste symbolique, si vous reconnaissez être à l’origine du problème, nous pourrons alors accepter une solution dans laquelle très peu de réfugiés "retournent". Les Palestiniens voulaient être reconnus dans leur identité historique. Pour les Israéliens, élevés dans l’idée qu’ils n’ont expulsé personne, c’était manifestement encore impossible.

Victimes contre victimes. David Grossman expliquait que "être fort et se percevoir comme faible est une terrible menace". A la source de cette inversion du sens, il y a la permanente perception de soi comme victime. Aussi répréhensibles que soient leurs actes, les Israéliens, dans un "réflexe pavlovien", selon le chroniqueur de "Haaretz" Gideon Levy, estiment qu’ils sont toujours les agressés, ils ne font que se défendre. Voyez comment a été présentée par la "hasbara" (la communication officielle israélienne) l’éclatement de la seconde Intifada. Celle-ci commence au lendemain de la visite de Sharon sur l’esplanade des Mosquées. Des jeunes jettent des pierres sur des juifs au mur des Lamentations, puis affrontent la police. Celle-ci tire, sur eux et sur la foule des fidèles musulmans. Les 7 morts et 200 blessés palestiniens sont, pour l’essentiel, non des lanceurs de pierres mais des gens âgés, au sortir de la mosquée Al-Aqsa. Même si les morts et les blessés sont palestiniens, chacun en Israël a accepté la thèse officielle: ""Ils" avaient tout préparé, "ils" ont voulu la violence."
La "hasbara" a immédiatemment martelé que l’Autorité palestinienne, après l’échec de Camp David, avait "planifié" l’Intifada, et qu’Israël en détenait les preuves. Depuis, le général Amos Malka, qui commandait l’Aman (les renseignements militaires), a eu un débat très vif avec son second, que je raconte dans mon livre. Il a révélé que cette thèse était une fabrication rétroactive, qu’aucun rapport officiel préalable n’indiquait une volonté de la direction palestinienne de passer à la violence.
Cela étant, la "victimisation" israélienne, qui l’empêche de voir l’interlocuteur pour ce qu’il est – un occupé –, est en concurrence avec une démarche symétrique du côté palestinien, où la comparaison fréquente avec la Shoah, l’utilisation à tort et à travers du mot "génocide" sont très préjudiciables au mouvement national. En Israël, la "victimisation" va de pair avec la primauté absolue accordée au "sécuritaire". "Nous disons que nous sommes agressés et qu’ils sont les agresseurs, expliquait Ben Gourion dans les années 1930. Sur le plan sécuritaire, c’est exact, mais sur le plan politique, les agresseurs, c’est nous." Le primat du sécuritaire, central dans la mentalité majoritaire des Israéliens, induit la pérennisation du rapport de domination et l’"oubli" des conditions politiques qui rendraient une paix possible.

Le gâchis d’Oslo. Potentiellement, Oslo a été un accord extraordinaire: chacun reconnaissait l’autre. Non inscrite, la création de l’Etat palestinien était implicite, par l’échange de la terre – le retrait des territoires contre la paix. L’accord survient à l’issue de la première Intifada. Après Oslo, l’Intifada s’arrête. Arafat "rentre" en Palestine. Mais très vite, les tropismes sécuritaires israéliens reprennent le dessus. Les négociations suivantes portent quasi exclusivement sur les aspects sécuritaires, au mépris des enjeux politiques de fond. Et le "processus d’Oslo", en s’enlisant, a débouché sur un gâchis.
Souvenez-vous: le premier attentat après Oslo est commis par un colon d’Hébron, qui assassine 29 Palestiniens au caveau des Patriarches, en février 1994. Quelle est la réponse israélienne? Imposer le couvre-feu aux Palestiniens de la ville, pour éviter le risque de vengeance. Aucun colon n’est évacué, alors qu’une évacuation générale des "fous d’Hébron" aurait, à ce moment, bénéficié d’un soutien massif des Israéliens. La logique sécuritaire de l’occupation, c’est ça: que le terroriste soit palestinien ou israélien, dans les deux cas, les Palestiniens se retrouvent bouclés par l’armée. Cette logique-là est catastrophique.

Pour Sharon, le temps joue en faveur d’Israël. Voir en l’autre un égal en droits et en dignité, c’est très difficile pour des Israéliens qui ne peuvent surmonter la peur qu’il leur inspire qu’en le dominant. Mais les questions posées par Oslo sont toujours vivaces. Déjà, le retrait unilatéral annoncé de Gaza relève d’une forme d’acceptation de la réalité. En arrivant au pouvoir, Sharon n’avait aucune intention de le faire. Il s’y est résolu parce que ses services et l’opinion ont admis qu’on ne peut maintenir 7000 colons au milieu de 1,2 million de Palestiniens à Gaza. Depuis les années 1980, Sharon a un plan, dont il ne s’est jamais écarté: laisser 50% de la Cisjordanie et Gaza aux Palestiniens, pour y créer quelques "bantoustans", en gardant la maîtrise des frontières. Il pense que le conflit sera très long et estime – comme les islamistes palestiniens – que le plus déterminé l’emportera. Il l’a dit: "Ni moi ni mes petits-enfants ne verront la paix." Il est convaincu par toute l’histoire du sionisme que le temps joue en faveur d’Israël. Qu’il y aura des avancées, des reculs, mais que le sionisme finit toujours par être gagnant avec le temps. Il a raison pour le passé, mais je me demande si nous n’entrons pas dans une période où le temps joue contre la logique traditionnelle israélienne.

L’occupation, guêpier mortel ? En profondeur, la société israélienne vit une crise interne comme le pays n’en a jamais connu. L’Intifada a fait resurgir les grandes questions " existentielles " posées par 1948 et 1967. L’occupation n’est pas seulement insupportable aux Palestiniens, elle a des effets dévastateurs sur la société israélienne. D’un côté, d’anciens tropismes " coloniaux " qui se sont puissamment renforcés mènent au rêve d’un nouveau " transfert ". De l’autre, de plus en plus d’Israéliens sortent du déni. Beaucoup sont las, d’autres très inquiets des dérives de leur société. Dans l’histoire du sionisme, dès les années 1910 jusqu’à Avraham Burg (ancien président de la Knesset et de l’Agence juive) aujourd’hui, en passant par un Martin Buber dans les années 1930, il y a toujours eu un " camp moral " qui craint que l’imposition par la force de la domination sur l’autochtone et le refus de son identité et de son humanité ne finissent dans la tragédie pour celui qui l’impose. Historiquement, ils ont eu tort. Mais aujourd’hui, hormis dans l’influente frange mystique ultranationaliste, qui reste minoritaire, de plus en plus de gens se disent que la situation n’est plus tenable, qu’Israël " va dans le mur ".
En l’absence de perspective, de plus en plus de gens sentent confusément que le problème n’est pas de parvenir à un accord de paix, mais de mettre fin à l’occupation, parce qu’elle est un guêpier mortel. Le problème, c’est que l’idée d’un retrait général des territoires est terriblement déstabilisante, parce que ce retrait poserait des questions de fond aux Israéliens sur eux-mêmes, à commencer par le rapport mythique à Eretz Israël dans lequel des générations ont été élevées.


René Backmann


Le Nouvel Observateur Semaine du jeudi 23 juin 2005 - n°2120 - Réflexions

 

Source : lemaire.marcus@skynet.be


Ce texte n'engage que son auteur et ne correspond pas obligatoirement à notre ligne politique. L'AFPS 59/62,  parfois en désaccord avec certains d'entre eux, trouve, néanmoins, utile de les présenter pour permettre à chacun d'élaborer son propre point de vue.

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