AFPS Nord Pas-de-Calais CSPP |
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N° 136
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Politique internationale
des
territoires occupés
28-08 Le
Premier ministre Ahmad Qoreï
accuse Israël de mettre en péril
la viabilité d'un futur Etat #
M. Qoreï a déclaré
que la politique israélienne
de colonisation autour de Jérusalem-est
annexée ainsi que la
construction du
"mur" de
séparation autour de la
ville, visait à confiner
220.000 Palestiniens habitant
Jérusalem dans des
"ghettos". (afp-
14h19) la
plus importante colonie de
Cisjordanie avec 28.000
habitants. 29-08 29-08 #
Le Fatah affirme que
gouvernement israélien est
responsable de crimes contre
le peuple palestinien, et a
appelé la communauté
internationale et le Quartet
d'intervenir immédiate et
stopper l'agression militaire
israélienne contre les
palestiniens et exiger qu’Israël
se soumet à ses engagements. 30-08.
Le
ministère de l'Intérieur
Nasser Youssef a averti que
l'Autorité palestinienne ne
tolérerait pas l'existence de
résistants après la fin du
retrait israélien. (Reuters) 30-08 #
La résistance
s’est réengagée à
respecter jusqu'à la fin de
l'année la trêve conclue
avec Israël Mais
ont toutefois rappelé que le
respect de la trêve restait
assujetti à un arrêt total
des raids israéliens et à un
retrait complet de Tsahal de
la bande de Gaza "Nous
ne considérerons pas le
retrait comme complet tant
qu'il restera le moindre
soldat aux frontières",
a déclaré Nafez Azzam, haut
responsable du Djihad
islamique. Ils
ont également évoqué la
possibilité de nouvelles négociations
au Caire sur une extension de
ce cessez-le-feu, (Reuters) 30-08 Israël
semble prêt à laisser les Palestiniens
se rendre librement en
Egypte mais encompensation veut
conserver un droit de contrôle
sur l'entrée des biens et
des personnes dans le
territoire L'Etat
juif a également exiger de
continuer à exercer
un contrôle étroit sur les
accès aérien et maritime
à la bande de Gaza. Réponse 30-08 "Nous
voulons un retrait complet
(de la bande de Gaza), y
compris des postes-frontières,
de l'aéroport, du port et
des frontières", a déclaré
Mahmoud al Zahar, un haut
responsable du Hamas. 29-09 #
Accord pour le déploiement
de policiers égyptiens
pour surveiller la frontière
entre l'Egypte et la bande
de Gaza. Conformément
à cet accord, les forces égyptiennes
devraient garantir la
responsabilité des
actions de sécurité que
les soldats israéliens
conduiraient le long de la
frontière. "L'accord
engage l'Egypte à lutter
contre la contrebande
d'armes et il ouvre la
voie à une coopération
future sécuritaire entre la
palestine, l'egypte &
Israel ". L'accord
interdit le déploiement de
chars ou d'autres armes
lourdes. (Reuters) 30-08 "J'espère
que nous allons pouvoir
revenir à la Feuille de
route le plus vite
possible. Il est essentiel
que ces activités (de
colonisation) cessent pour
permettre un retour à la
Feuille de route", a
déclaré M. Abbas 28-08 31-08 M.
Mofaz a affirmé qu'un
"accord était très
proche" sur le
dossier des points de
passage entre l'Egypte
et la bande de Gaza, sur
lesquels Israël veut
garder un droit de contrôle. Il estime
qu'après l'évacuation
des colonies de la bande
de Gaza et des bases
militaires israéliennes,
"la présence de
l'armée israélienne
sur l'axe de
+Philadelphie+ le long
de la frontière avec l'Egypte
n'aura plus de
justification et mettra
inutilement en danger
les soldats". Mofaz
a affirmé que l'accord
ne remettait pas en
question les clauses du
traité de paix israélo-égyptien
de 1979 sur la démilitarisation
de la péninsule égyptienne
du Sinaï. (Reuters) 29-08 #
Le gouvernement
israélien a approuvé,
par 18 voix contre 2, le
déploiement de
policiers égyptiens
pour surveiller la
frontière entre l'Egypte
et la bande de Gaza. Conformément
à cet accord, les
forces égyptiennes
devraient garantir la
responsabilité des
actions de sécurité
que les soldats israéliens
conduiraient le long de
la frontière. 29-08 Le
ministre des Affaires étrangères
Shalom a prévenu qu'Israël
n'acceptera pas de négocier
sur la base de la Feuille de
route si le
"terrorisme"
palestinien continue. 29-08 Peres,
(vice-premier ) En
septembre, le G8 doit décider
d'une aide de trois
milliards de dollars, mais
cet argent ne sera pas versé
au Hamas" 28-08 #
La bagarre Sharon-Nétanyahou
a commencé,,, 29-08 : Sharon.
"Il panique et perd
le contrôle. Quelqu'un
qui fuit la responsabilité
(...) on ne peut pas lui
faire confiance pour
diriger le pays,
certainement pas un pays
comme Israël",
"Pour diriger ce
pays, pour faire face aux
problèmes les plus
complexes et difficiles,
vous avez besoin d'un bon
jugement et de nerfs
d'acier. Il n'a ni l'un ni
l'autre." 30-08 Nétanyahou,:
"L'homme qui a été
élu avec les voix du
Likoud lui a tourné le
dos. Il a abandonné les
principes du Likoud. Il a
choisi une voie différente,
la voie de la gauche"
"Nous devons ramener
au Likoud et au pays les
principes que Sharon a piétinés La bagarre
Sharon-Nétanyahou,
pourrait déboucher sur la
scission du Likoud et son
éviction du pouvoir,
mettent en garde de hauts
responsables. "Je
n'avais jamais de ma vie
vu un suicide collectif
commis avant tant
d'entrain", déplorait
lundi le ministre Meir
Shetreet, un proche de
Sharon. AP 29-08 #
Sharon a réaffirmé
que les principaux blocs
d'implantations (..)
liés territorialement
à Israël" ainsi
que "des zones de sécurité". Il
n'y aura pas de
"deuxième étape
du désengagement, C'était
une action unique. Cependant
toutes les colonies
juives
existantes ne seront pas
maintenues a déclaré
Sharon. Rappel :
À plusieurs reprises
Sharon a assuré que,
six grands blocs de
colonisation seront
maintenus sous contrôle
israélien en
Cisjordanie, notamment
autour de Jérusalem. La
prochaine étape doit
passer par des
pourparlers dans le
cadre de la
"feuille de
route", et la
question des frontière
d'Israël ne pourra être
soulevée qu'à la
fin du processus de la
feuille de route. "La
carte
finale (...) sera déterminée
dans la dernière étape
du processus", dans
le cadre d'un accord de
paix définitif avec les
Palestiniens, 30-08 Le
gouvernement Sharon a
donné son feu vert en
mars à la
construction d'un
nouveau quartier de
3.500 logements à
Maalé Adoumim malgré
l'opposition des Etats-Unis.
Mais
selon le bureau du
Premier ministre, les
mises en chantier ne
devraient pas
commencer avant
"deux à trois
ans" Reuters)" 30-08 #
Netanyahou
par-ci, Netanyahou
par là ,,, Netanyahou
réclame la
construction immédiate
de nouvelles colonies
en Cisjordanie, se
faisant l'écho de la
frange la plus dure de
la droite israélienne.
"Le
temps est venu de
construire ici et je
vais construire ici Netanyahu
exige que le
projet de construction
de plusieurs milliers
de logements dans Maale
Adumim,afin
qu'elle soit reliée
avec Jérusalem, soit
appliqué plus
rapidement.et accuse
Sharon de
"mettre en
danger" le contrôle
exercé par Israël
sur la partie
orientale de Jérusalem
annexée par l'Etat hébreu. (Reuters) (Benjamin
Netanyahou réclame la
construction immédiate
de nouvelles colonies
en Cisjordanie, se
faisant l'écho de la
frange la plus dure de
la droite israélienne.
"Le
temps est venu de
construire ici et je
vais construire
ici", a déclaré
l'ancien ministre des
Finances, Reuters)
- 31-08 Le
gouvernement a annoncé,
sans calendrier précis,
qu'il envisageait de bâtir
un millier
d'habitations dans la
zone qui relie Maale
Adumim, principale
colonie de
Cisjordanie, à Jérusalem-Est, Israël
a déjà prévu l'édification
d'un poste de police
et pourrait construire
un tunnel pour éviter
que les automobilistes
palestiniens
n'empruntent le
passage, a précisé,
Yehoshua Mor-Yosef.(un
responsable du projet) (Reuters)" Le
chef du service
Renseignements égyptiens,
le général Omar Suleyman
a affirmé le
soutien de son pays à la
cause palestinienne et
insisté sur le besoin de
mettre fin à l'occupation
des territoires
palestiniens L'Egypte
travaille aussi avec l'ANP
pour encourager tous les
mouvements régionaux et
locaux à parvenir à une
paix équitable dans la région'
a conclu Suleyman devant
les participants à
l'assemblée
d'aujourd'hui.. Source
: IPC 30-08 30-08 Rôle
européen dans l’avenir des
Palestiniens , après le
retrait israélien ? Javier
Solana aurait obtenu
qu'Israël accepte un rôle
dans le domaine économique
et civil, mais refuse
toute intervention de l’Ue
au niveau politique ou sécuritaire.
30-08 La
radio israélienne a
rapporté que la cause du désaccord
entre l'Union européenne
et l'Israël était la
participation du Hamas aux
élections législatives
de Janvier 2006 (le
Hamas qu’Israël, considère
comme un organisation
terroriste.) Perez :
si le terrorisme
n’aurait pas existé,
l'Israël aurait évacuer
la bande de Gaza dix ans
plus tôt,. SOURCE
: IPC+arabs48 Toulkarem 30-08 basée
sur 3.934 familles
palestiniennes. Les
indicateurs révèlent que
l'alimentation est la première
priorité pour les familles
palestiniennes, représente
(44.6%), L’argent 14.8% Le
travail
17.0% Nécessité
de l'Education
8.4% Médicaments
7.4% 87.0%
de familles compte sur leur
revenue mensuel, 61.8%
ont retardé le paiement de
leurs dettes, 31-08 Dans
un rapport de 400 pages, le
contrôleur des finances Micha
Lindenstrauss estime que les
lois sur les constructions illégales
n'ont pas été appliquées
avec suffisamment de rigueur,
que ce soit vis-à-vis d'Israéliens
ou de Palestiniens
vivant dans des secteurs sous
autorité israélienne. Cette
étude met en exergue les
"errements graves et
durables" des
gouvernements successifs censés
empêcher toute construction
illégale dans les territoires
occupés, comme le prévoit la
loi sur ces terres prises aux Palestiniens
lors de la guerre israélo-arabe
de 1967. Les
gouvernements israéliens
n'ont pas suivi leurs propres
lois et règlements concernant
la confiscation de terres et
l'édification de colonies en
Cisjordanie, territoire occupé,
"Dans certains cas
l'administration a alloué des
milliers de dunams de terres
à des (colonies juives) sans
passer par la procédure
requise", peut-on lire
dans ce document. "Depuis
1993 l'administration a cessé
d'enregistrer les territoires
appartenant à l'Etat mais
continue cependant à
confisquer des terres sans les
enregistrer." Le
rapport du contrôleur des
finances fait écho aux
critiques formulées en mars
par un expert mandaté par le
gouvernement, selon lequel 105
avant-postes de colonies ont
été construits en
Cisjordanie sans la permission
du gouvernement puis se sont
agrandis en bénéficiant
d'une aide de l'Etat et d'une
protection militaire. Selon
le contrôleur des finances,
le ministère de la Défense
s'est montré « incapable »
d'empêcher
plus de 70% des constructions
illégales israéliennes et
plus de 55% des constructions
illégales palestiniennes en
Cisjordanie entre 2000 et
novembre 2004. Par
ailleurs, l'armée a saisi
plusieurs milliers de dunams
de terres en Cisjordanie entre
2001 et 2003 en vertu de décrets
de confiscation temporaires émis
pendant l'insurrection
palestinienne, et n'a toujours
pas restitué près de 40%
d'entre elles. "Par
conséquent, les habitants palestiniens
(de ces secteurs) n'ont pas pu
cultiver leurs terres",
souligne le rapport. Rappel :
Un dunam correspond à 1.000
m2. 7 Dossier
Le
plan de désengagement de
Sharon débute comme suit :
« L’Etat d’Israël
est engagé dans le
processus de paix et aspire
à trouver une solution négociée
au conflit, basée sur la
vision du président des
Etats-Unis Georges Bush.
L’Etat d’Israël croit nécessaire
d’agir afin de faire évoluer
la présente situation. L’Etat
d’Israël est arrivé à
la conclusion qu’il n’y
a pas actuellement de
partenaire Palestinien
fiable avec lequel réaliser
un quelconque progrès dans
un processus de paix à deux
partenaires ». Puis un
plan a été développé, révisant
le désengagement et basé
sur les considérations
suivantes : « Un :
l’impasse liée à la
situation actuelle est
nocive, l’Etat d’Israël
est dans l’obligation de
lancer une initiative ne dépendant
pas de la coopération
palestinienne. » « Deux :
l’objectif du plan est
d’améliorer la situation
sur les plans sécuritaire,
politique, économique et démographique. » « Trois :
dans toute futur accord
permanent, il n’y aura ni
villes ni villages israéliens
dans la Bande de Gaza.
D’un autre côté, il est
clair qu’il y a en
Cisjordanie des zones qui
feront partie de l’Etat
d’Israël, ceci incluant
les principaux centres de
population, cités, villes
et villages, zones de sécurité
et autres parties d’un intérêt
particulier pour Israël . »
(Plan de désengagement du
premier ministre Ariel
Sharon - révision du 28 mai
2004.) J’ai cité les
passages qui précédent car
avec toutes les fanfares
faites autour du désengagement,
le monde peut avoir oublié
de quoi il est en réalité
question. Laissez-moi faire
les clarifications nécessaires. Le
plan de désengagement de
Sharon est une tentative de
mettre la feuille de route
sur la touche. C’est une
tentative de couper
l’herbe sous le pied à
quiconque voudrait lancer
une initiative pour sortir
de « l’impasse »
(qui n’est que le résultat
de l’intransigeance israélienne,
ou autrement dit, de
l’absence d’un
partenaire Palestinien préparé
à accepter les diktats des
Israéliens pour un accord
final) et fait plaisir aux
Etats-Unis, même si ce
n’est que du point de vue
de leur image dans la région
après l’occupation de
l’Irak, en suivant
apparemment la feuille de
route telle qu’elle était
initialement formulée. Bien
que l’initiative de Sharon
offre d’abandonner les
colonies de Gaza, lesquelles
sont dans tous les cas sans
aucun avenir, l’objectif
de ces « concessions »
est de garantir la pérennité
de larges blocs de colonies
en Cisjordanie et à Jérusalem.
C’est certainement pour
cette raison qu’il a
cherché pour son plan une
approbation américaine plutôt
qu’arabo-palestinienne. Il
avait besoin du soutien américain
pour éviter toute pression
internationale concernant le
futur des colonies de
Cisjordanie et de Jérusalem,
ou sur la question du statut
de Jérusalem et du Droit au
retour des Palestiniens réfugiés.
Il a obtenu tout cela sous
forme d’échanges de
lettres avec le président
Bush le 14 avril 2004.
Finalement, les 6 mois de
discussion avec Washington
n’ont pas servi à
persuader les Américains
qu’Israël devait quitter
Gaza, mais à tirer le prix
le plus élevé de ce désengagement.
Peu nous étonne que Sharon
ait déclaré au journal
Yediot Aharanot lors de sa
dernière interview (11 août
2005) avant que le désengagement
ait débuté, qu’il préférait
négocier avec les Américains
plutôt qu’avec les
Arabes. Franchement,
l’approbation
Palestinienne et Arabe au désengagement
a peu de valeur. Sharon ne
leur a jamais demandé leur
avis. Ou plutôt, leur
accord rétroactif procède
à la fois du désir de
faire le jeu de Washington
et de l’acceptation du
fait que Sharon est celui
qui mène le jeu. La joie
populaire manifestée au départ
des colons est parfaitement
compréhensible et
justifiable. Cependant,
faire l’éloge du désengagement
ou présenter Sharon comme
un homme de paix n’est ni
justifiable ni compréhensible,
sauf s’il s’agit de se résigner
à la faiblesse du monde
Arabe. Les intentions de
Sharon sont claires et
enregistrées, comme elles
le sont dans l’échange de
lettres avec Bush. C’est
une chose de les ignorer et
de se décevoir soi-même ;
c’en est une autre de décevoir
la population alors que les
colonies s’étendent à
pleine vapeur en Cisjordanie
et à Jérusalem. Dans
une interview récente le 11
août, Sharon a répété sa
certitude que la feuille de
route était consommée après
le désengagement de Gaza.
Si beaucoup d’Arabes ont
pris cela à cœur, ils
devraient garder en mémoire
que Sharon conditionne toute
avancée après le désengagement
aux progrès réalisés par
l’Autorité Palestinienne
dans la lutte contre le
terrorisme. Pour Sharon,
« le démantèlement
de l’infrastructure du
terrorisme » est le début
de la feuille de route, une
position reprise par Bush
lors de la même interview
lorsqu’il affirma qu’après
le désengagement « la
nécessité de faire ses
preuves » serait du côté
de la direction
palestinienne et de son
engagement à « lutter
contre le terrorisme ».
Avec cette si curieuse
facilité, l’interview a
ensuite dévié vers les
projets de Bush pour l’Iran,
la question du Hizbollah, la
confrontation de Sharon avec
les colons et autres sujets
qui déterminent le climat général
aujourd’hui. Concernant
les colons, il faut mettre
l’accent sur le fait que
leur position par rapport au
désengagement est un élément
important dans les relations
à l’intérieur de
« l’establishment »
israélien et de la société
israélienne. Les colons ne
jouent aucune comédie ;
ils s’opposent réellement
à Sharon. Il est cependant
possible de les classer en
deux catégories. Tout
d’abord ceux qui défendent
les colonies de Gaza non pas
pour une question de survie,
mais comme une première
ligne de défense contre
tout empiètement sur les
colonies de Cisjordanie. A
long terme, leur opposition
tournera à l’avantage de
Sharon face aux pressions
extérieures car il pourra
les pointer du doigt pour
illustrer quelles « concessions
douloureuses » il a dû
faire. L’autre catégorie
comprend les colons qui sont
de fait profondément
hostiles à Sharon pour les
avoir trahis en ayant
subordonné un principe
absolu de leur foi - tel que
le « droit de
coloniser toute la terre
historique d’Israël »
- à des impératifs de
pragmatisme politique. Dans
tous les cas, alors qu’il
est erroné de considérer
ces deux catégories comme
une forme de jeu politique,
il est tout aussi erroné de
prendre cette cassure entre
les colons et Sharon comme
une preuve que le désengagement
est une victoire du monde
arabe. Il n’en est rien. Le
plan de désengagement de
Sharon est essentiellement
une tentative de profiter de
la situation internationale
pour faire avancer ses
objectifs à long terme. Il
serait utile de rappeler
avec quelle constance et
combien systématiquement
Sharon s’est efforcé
d’atteindre ces objectifs.
A la suite de son élection
comme premier ministre,
Sharon a déclaré au
journal « Maariv »(le
13 avril 2001), « Je
n’ai pas changé mon point
de vue... La seule chose qui
ait changé est mon opinion
que la Jordanie est la
Palestine. Et ce changement
s’est produit uniquement
à cause des évolutions sur
le terrain. Je ne voudrai
jamais qu’il existe deux
Etats Palestiniens. »
A présent, si on considère
que ses souhaits pour
aboutir à un petit Etat
Palestinien invivable combiné
à un désengagement démographique
et au mur de séparation
poussent inexorablement vers
une entité
Palestino-Jordanienne, on
comprend que même sa
position sur la Jordanie et
la Palestine n’a pas changé
substantiellement. Sharon
préfère clairement un
accord intermédiaire
prolongé avec des
concessions limitées du côté
israélien à un arrangement
permanent avec les Arabes.
Comme Henry Kissinger, il
souscrit à l’idée
qu’une solution « de
non-guerre » à long
terme est plus réaliste
qu’un accord permanent.
Pour Sharon, une paix
permanente est possible non
pas à la condition que les
Arabes reconnaissent Israël
comme étant une réalité,
mais seulement s’ils
reconnaissent les droit
historique des Juifs à établir
un état. En d’autres
mots, les Arabes sont
effectivement sollicités
pour qu’ils acceptent le
sionisme, et tant qu’ils
ne l’auront pas fait les
concessions n’auront de
valeur que dans le cadre
d’arrangements intérimaire
de sécurité et seront
distribués avec une grande
parcimonie. Un
état prolongé « de
non guerre », d’un
autre côté, confine la création
d’un Etat Palestinien dans
approximativement 42% de la
Cisjordanie, et exclut Jérusalem.
Un tel Etat serait issu
d’un accord négocié plutôt
que d’un processus unilatéral.
Dans tous les cas, l’Etat
que Sharon conçoit et que
les Arabes devraient
accepter, d’après ses déclarations
au journal « Maariv »,
serait « réduit et désarmé »
et « disposerait
d’une force de police équipée
uniquement des armes nécessaires
au maintien de la sécurité.
Israël conservera ses
limites extérieures pour
les années qui viennent. Un
Etat comme celui-là ne
pourra pas conclure
d’alliances avec des Etats
hostiles à Israël. Israël
conservera le droit de
survoler son espace aérien.
Tant que rien ne remet en
cause la sécurité d’Israël,
je n’ai aucun problème. »
(13 avril 2001) Il a ajouté
à ceci, dans une interview
du journal « Haaretz »,
que l’Etat [Palestinien]
aurait une continuité
territoriale et qu’il y
aurait une solution apportée
aux checkpoints israéliens,
car il y a sur ce point des
sujets propres « à
irriter les Palestiniens
dans leur vie quotidienne ».
(13 avril 2001). En
fait la vision de Sharon
d’un « Etat »
Palestinien remonte à bien
avant cela. Sharon avait
soutenu la conception de
Menachem Begin d’une
autonomie pour la
Cisjordanie et pour Gaza
telle que mentionnée dans
les accords de Camp David.
Cette conception est devenue
une approche centrale de la
question palestinienne après
la guerre du Liban en 1982,
au cours de laquelle il a échoué
à expulser les Palestiniens
vers la Jordanie avec
l’aide de certaines
milices libanaises. Lors
d’une conférence de
presse qui s’était tenue
le 20 juin 1982, juste deux
semaines après que
l’invasion israélienne du
Liban ait commencé, Sharon
révéla le lien entre la
guerre et son idée d’une
autonomie palestinienne :
« Les habitants de Judée,
Samarie et Gaza doivent
comprendre que maintenant il
n’y a personne d’autre
qu’eux-mêmes pour résoudre
leurs problèmes. Beaucoup
d’hommes politiques
comprennent, comme le font
à présent les habitants,
que le chemin de la paix
passe par des négociations
directes entre eux et Israël...
La réalisation de cet
objectif restera en attente,
jusqu’à ce qu’il soit
clair jusqu’à quel point
la direction de l’OLP a été
touchée ... Je crois que
les Arabes de Judée,
Samarie et Gaza veulent négocier.
Dans les jours qui viennent,
lorsque les combats sur le
front se seront calmés,
nous entamerons une
offensive de paix vers les
territoires [sous occupation
- N.d.T] pour tenter de
mettre en place des canaux
de communication permettant
d’ouvrir un dialogue
concernant la mise en place
d’un régime d’autonomie
[self-rule] ». (Haaretz,
21 juin 1982). Moins
de six mois plus tard,
Sharon annonçait son
souhait de négocier avec la
Jordanie sur le programme
d’autonomie de Camp David
(Maariv, 13 janvier 1983).
En 1988, il était plus précis
en ce qui concerne sa
perception d’une autonomie
palestinienne et ses
relations avec la Jordanie :
« Je crois
personnellement que le
programme d’autonomie est
un pont pour la paix entre
nous et l’Etat Palestinien
en Jordanie. Dans le futur
lointain, l’autonomie
conduira à une fédération
ou confédération israélo-palestinienne
sur les deux rives du
Jourdain » (Yediot
Aharanot, 26 février 1988). Au
contraire de ce que certains
imaginent, Sharon voit la
Jordanie comme étant l’Etat
Palestinien, mais pas nécessairement
avec le but de changer le régime
en place en Jordanie. Il
n’y a pour lui aucune différence
si « l’Etat
Palestinien » reste le
royaume hachémite. Lorsque
Sharon invitait le roi
Hussein à le rencontrer en
1980, il faisait la remarque
suivante : « Je
n’ai jamais dit que la
Jordanie devait se
transformer en Etat
Palestinien. La Jordanie est
un Etat Palestinien, car 60%
de sa population est
palestinienne. » (Yediot
Ahranot, 30 août 1982).
Dans un article paru au début
de la première Intifada,
Sharon mettait en évidence
ce qu’il croyait devoir être
« les conditions
d’encadrement »
qu’Israël devait obtenir
des Etats-Unis et devant
servir de base à tout
accord futur : « Jérusalem
unifiée est la capitale éternelle
d’Israël. Le Jourdain est
la frontière de sécurité
Est d’Israël (notez
qu’il ne dit pas « frontière
politique »). Il ne
doit qu’une seule armée
à l’Ouest du Jourdain, et
c’est l’armée israélienne.
Israël est responsable de
la sécurité interieure et
extérieure de toute la
partie Ouest d’Israël
(c’est-à-dire toute ce
qui est à l’Ouest du
Jourdain). Il n’y aura pas
de souveraineté en Judée,
Samarie et Gaza. Il n’y
aura pas de deuxième Etat
Palestinien à l’Ouest du
Jourdain. Le problème des réfugiés
Palestiniens doit être résolu
par les Arabes. Le Golan
fait partie d’Israël ».
Et il ajoute à la fin de
l’article : « A
l’avenir, ma proposition
permettra de mettre en œuvre
la ligne du Likud - un Etat
Palestinien en Jordanie et
une autonomie en accord avec
Camp David comme phase intérimaire
- et la mise en oeuvre de la
ligne du Parti Travailliste
qui consite à trouver un
compromis territorial ».
(Yediot Aharanot, 12 mars
1988). Qu’est-il
arrivé depuis ? La
première Intifada a traîné
en longueur et la Jordanie a
décidé de façon unilatérale
de se retirer de la
Cisjordanie et de Gaza. Le
roi Hussein a coupé
l’herbe sous le pied à
l’option du Parti
Travailliste [israélien] de
déporter les centres de
population de la Cisjordanie
vers la Jordanie. Dans un
article important du journal
« Yediot Ahranot »
daté du 12 août 1988 et
lors d’une conférence de
presse une semaine plus
tard, Sharon a jeté le gant
au Parti Travailliste, le
mettant au défi d’annexer
de façon unilatérale tous
les territoires qui
n’auraient pas été
attribués à la Jordanie
lors d’un compromis
territorial, et de remettre
ce qui avait été
initialement concédé aux
Jordaniens aux Palestiniens
eux-mêmes. Les
territoires qu’il a
retenus dans cette option,
qui avait pour objectif de
dissuader les Palestiniens
de s’aventurer dans les
ruines de l’option
jordanienne, représentent
42% de la Cisjordanie, plus
Gaza. Si, depuis lors, l’OLP
a pris la place de la
Jordanie dans les accords
d’Oslo, c’est un héritage
dû à Rabin. Si Sharon
parle maintenant en termes
d’Etat Palestinien plutôt
que de régime
d’autonomie, sa conception
d’une souveraineté
palestinienne ne diffère de
sa conception de
l’autonomie palestinienne
que parce que la première
suppose que les Palestiniens
aient le contrôle de leur sécurité
domestique et aient un
semblant de souveraineté.
Et s’il se désengage de
Gaza aujourd’hui, c’est
là aussi une tentative de
prendre l’initiative dans
un contexte régional et
international nouveau. L’élement
le plus significatif de ce
nouveau contexte est le
soutien sans faille de la
politique du Likud par
Washington depuis le 11
septembre 2001,
l’occupation de l’Irak
par les Etats-Unis et la
deuxième Intifada. Aucun de
ces éléments n’a altéré
les fondements du but que
s’est fixé Sharon.
Lucas Catherine.
Les images que nous voyons
à la télévision jouent
sur les sentiments mais
elles fournissent peu
d'explications. Prenons
l'exemple des quatre petites
colonies dans le nord de la
Cisjordanie qui vont aussi
être démantelées. Pendant
cette dernière année, plus
de 150 personnes s'y sont
installées en sachant
qu'elles obtiendraient des
primes en compensation à
leur départ forcé. Lorsque
je lis un article du Jérusalem
Post qui compare ces déménagements
à l'expulsion des
Palestiniens d'Israël en
19481, je rigole!
Ce n'est pas du tout la même
chose. Ces colons israéliens
se sont installés à Gaza
en dépit de toutes les règles
internationales et en
contradiction avec les résolutions
de l'ONU. Ils s'y sont donc
établis en étant
conscients d'être des
colons et tout en sachant
qu'une application juste du
droit international les
forcerait à partir. Parmi
ceux qui ont fait ce choix
conscient, on retrouve
beaucoup d'immigrés récents,
entre autres des Américains
et des Européens. Je n'ai
donc pas de compassion à
leur égard. En
2001, Sharon prétendait
pourtant que les colonies de
Gaza étaient aussi
importantes que Tel-Aviv.
Pourquoi ce revirement? Lucas Catherine.
Ariel Sharon a toujours été
le plus grand défenseur de
la colonisation. C'est une
des raisons et des
conditions de son succès électoral.
Les colons ont voté pour
lui et l'ont réélu. Malgré cela, comme
beaucoup d'Israéliens, il
est obsédé par la démographie
et la nécessité de
maintenir une importante
majorité juive en Israël.
Sur l'ensemble des
territoires contrôlés par
Israël (Israël dans ses
frontières de 1967, la
Cisjordanie et Gaza), les
Juifs sont minoritaires, ils
ne forment que 49% de la
population. Cela a effrayé
les sionistes en Israël qui
ont exigé une réaction adéquate.
De plus, depuis la création
de l'Etat d'Israël, une
partie des territoires, à
l'intérieur d'Israël même,
sont peuplés
majoritairement par des
Palestiniens. Notamment au
nord du pays, où cinquante
et quelques pourcent de la
population est palestinienne
et en Galilée précisément,
on parle de 80 à 90% de
Palestiniens. Dans le désert
du Néguev, au sud d'Israël,
cette proportion atteint un
quart des habitants. Il
s'agit en fait d'une préoccupation
majeure du mouvement
sioniste depuis ses débuts.
Ses membres tiennent à ce
qu'un certain seuil «psychologique»
au niveau démographique ne
soit pas dépassé. Ce seuil
est dépassé puisqu'ils
constatent que dans
l'ensemble du territoire
contrôlé militairement,
les Israéliens ne sont même
pas 50%. Il est important de
remarquer que la répression
israélienne continue
aujourd'hui contre les Bédouins
palestiniens vivant dans le
Néguev. La patrouille des
«bérets verts», créée
par Sharon, détruit leurs
maisons et leurs cultures.
La politique israélienne ne
se limite donc pas à la
colonisation de Gaza et de
la Cisjordanie, elle réprime
aussi les Palestiniens de
l'intérieur. Les Américains ont
promis 2 milliards 250
millions de dollars pour
leur permettre de se retirer
de Gaza. On apprend par la
presse israélienne qu'un
tiers seulement de cet
argent est consacré à
reloger les colons, et aux
aménagements militaires.
Les deux autres tiers seront
réinvestis dans la
colonisation, non seulement
de la Cisjordanie, mais
aussi de la Galilée et du Néguev.
Sharon a déclaré que 40
nouvelles colonies devaient
être installées à l'intérieur
des frontières israéliennes.
Cette volonté de judaïsation
de la Galilée et du Néguev
existe depuis les années
cinquante, mais demeurait
difficile à réaliser par
manque de moyens financiers.
Tel-Aviv peut se le
permettre en évacuant les
colons juifs de la bande de
Gaza. De plus, ce
gouvernement bénéficie de
la bienveillance d'une
partie des médias qui
voient là «un grand pas
vers la paix». Et
c'est faux? Ne s'agit-il pas
de la réalisation d'une
partie des revendications
palestiniennes? Lucas Catherine.
Je ne le crois pas, les Israéliens
ne quittent pas totalement
Gaza. Par exemple, avec
l'argent qu'il a reçu, le
gouvernement va construire
une troisième barrière
autour de Gaza (deux isolent
déjà la bande depuis
plusieurs années). Il va également
construire une barrière
infranchissable dans la mer,
tout au long de la côte. Au
point de vue économique,
celui des exportations, les
habitants de Gaza resteront
dépendants des Israéliens.
L'ombre d'Israël reste
toujours présente. L'Autorité
palestinienne considère néanmoins
ce retrait comme une
victoire. Lucas Catherine.
Pour moi, il s'agit de naïveté
de la part de Mahmoud Abbas.
D'ailleurs, au début, cette
célébration n'était pas
envisagée par l'autorité
palestinienne. C'est, en
fait, le Hamas qui désire
pousser une analogie entre
le retrait de Gaza et celui,
en 2000, du Sud Liban.2
Dans ce cas-là, le
Hezbollah a poussé Israël
à quitter le territoire
libanais. Mais là, les Israéliens
sont totalement partis, leur
ombre n'y plane plus. L'économie,
la circulation, l'espace
maritime, etc est depuis
lors contrôlé par les
Libanais. A Gaza, ce ne sera
pas la même chose. La
résistance n'aurait donc
pas joué un rôle dans ce
retrait? Elle ne peut le
considèrer comme une
victoire. Lucas Catherine.
Bien sûr, l'ampleur des
forces militaires qui
devaient être mobilisées
pour protéger ces neuf
milles colons a joué un rôle
dans la décision de Sharon.
La lutte est donc un des éléments,
mais pas le principal. Les déclarations
du Front Populaire pour la
Libération de la Palestine33
étaient beaucoup plus réalistes. Ne perdons pas de vue
qu'Ariel Sharon, qui avec ce
show médiatique a gagné du
temps pour coloniser là où
il le veut(en Galilée, dans
le Néguev et en
Cisjordanie) peut aussi
crier victoire. De plus, les
Américains ont publiquement
proclamé qu'Israël avait
le droit d'annexer de
grandes colonies comme Ariel
(colonie en Cisjordanie).
Ces colonies en Cisjordanie
sont beaucoup plus
importantes pour lui, au
niveau idéologique et économique.
Pas d'euphorie donc, la
lutte sera encore longue. 1
Entre décembre 1947 et mai
1948, plus de 750.000
palestiniens ont été
expulsés de leur terre (où
ils vivaient légalement
depuis des décennies,
parfois des siècles) par
les milices juives qui
voulaient créer un état
israélien avec le moins
d'Arabes possible (ndlr.) ·
2 Pendant l'été 2000, sous
la pression des militants du
Hezbollah et en prévision
de l'Intifada, Ehud Barack,
alors Premier ministre Israélien,
retirait les troupes israéliennes
qui occupaient le sud Liban
depuis 1982 · 3 Mouvement
de résistance palestinien
communiste dont le président,
Hamad Sadate, est emprisonné
depuis 2002. intervewer
par
Joaquim Da Fonseca
31-08-2005 dans
l'hebdomadaire 'solidaire
|
||
Ce texte n'engage que son auteur et ne correspond pas obligatoirement à notre ligne politique. L'AFPS 59/62, parfois en désaccord avec certains d'entre eux, trouve, néanmoins, utile de les présenter pour permettre à chacun d'élaborer son propre point de vue. |
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