AFPS Nord Pas-de-Calais CSPP |
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Vous avez dit élections ? Claude Léostic
Quelle
campagne sous occupation ? Quelle participation autorisée à Jérusalem-est ?
L’Autorité palestinienne est très préoccupée par la participation à l’élection palestinienne de dimanche, notamment à Jérusalem-est, et prend des mesures pour encourager les 160 000 électeurs potentiels palestiniens résidant à Jérusalem à aller voter, selon le journal israélien Haaretz. Parce que les Palestiniens de Jérusalem ne se sentiraient pas l’envie ou l’intérêt de voter ? Le Cheikh Tamimi, juge suprême du tribunal islamique, l’évêque orthodoxe Atallah Hana et la députée palestinienne Hanane Ashraoui ont tenu hier une conférence de presse où ils ont vivement dénoncé les autorités israéliennes qu’ils ont accusées de faire pression sur les Palestiniens de Jérusalem, les menaçant de perdre leur droit de résider à Jérusalem s’ils prennent part à l’élection. [1] A une réunion à Jérusalem -est des différents partis et groupes palestiniens, les participants ont aussi critiqué Saeb Ereqat, représentant de l’Autorité Palestinienne, qui a passé un accord avec les autorités israéliennes sur le déroulement des élections. Elles se dérouleront comme en 1996, la précédente élection présidentielle qui avait démocratiquement amené Yasser Arafat à la tête de l’Autorité palestinienne, c’est à dire dans des bureaux de poste pour Jérusalem-est. Les autorités israéliennes sont déterminées à empêcher toute expression d’une présence palestinienne officielle à Jérusalem [2] , et interdit donc qu’il y ait des bureaux de vote palestiniens. Les bulletins seront ensuite dépouillés à Ramallah et Jérusalem n’aura pas officiellement pris part à l’élection palestinienne. Mais les bureaux de poste palestiniens à Jérusalem -est peuvent recevoir de 5 à 6000 électeurs seulement. Les quelque 170 000 autres ne voteront pas ou devront se déplacer dans d’autres villes de Cisjordanie, en traversant check-points ou « barrière de sécurité » s’ils y sont autorisés. Quant à la campagne à Jérusalem, elle dément totalement les promesses de facilitation du gouvernement Sharon : Mustafa Barghouti [3], a encore été arrêté à Jérusalem-est, détenu quelques heures et ramené manu militari à l’entrée de Ramallah aujourd’hui, vendredi 7 janvier, tandis que Mahmoud Abbas qui devait y tenir un meeting l’a annulé. Lui, candidat « choisi » par les Israéliens parce que officiellement modéré, était autorisé à s’y rendre (diviser pour régner...) mais entouré de sécurité israélienne, ce qu’il a refusé. Son image en aurait bien sûr souffert et le piège évident où Israël espère le coincer aurait commencé à se fermer sur lui. Pendant ce temps des bénévoles sillonnent Jérusalem -est pour inscrire les Palestiniens sur les listes électorales car les bureaux d’inscription on été saccagés par l’armée israélienne puis fermés, dès le début de la campagne d’inscription. Avec l’aplomb de l’occupant, Shalom, ministre des Affaires étrangères israélien, affirme vouloir que tout se passe bien dimanche et qu’Israël va commencer à retirer ses troupes des villes et villages de Cisjordanie. Rien n’est visible pour le moment sur le terrain, sinon qu’elles y sont à demeure, ces troupes, et que c’est ça l’important. Election ou pas, la vie démocratique à laquelle les Palestiniens ont toujours adhéré ne pourra pas s’exprimer sous occupation. Les troupes d’occupation reviendront dans les villes et villages de Palestine dès après l’élection, mais Rocard, responsable des observateurs de l’Union Européenne en Palestine ose dire que « cette élection est le début de la démocratie » [4]. La démocratie palestinienne n’a pas attendu cet observateur -qu’on espère quand même impartial et dont on attend qu’il fasse en sorte que les candidats puissent s’exprimer et les électeurs accéder aux bureaux de vote (comme le lui demandent les Palestiniens, notamment le PCHR)- pour s’exprimer. La seule réalité de la démocratie en Palestine c’est la fin de l’occupation et le respect du droit international. [1]
Les Palestiniens de Jérusalem, occupée par Israël depuis 1967, ont un
statut particulier octroyé par l’occupant et sont détenteurs d’une
carte de résidant. Les pressions multiples sur les Palestiniens de Jérusalem
et une législation spécifique sur le logement, ont déjà contraint
beaucoup d’entre eux à quitter leur ville.
Claude Léostic, AFPS, 7 janvier 2005
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Ce texte n'engage que son auteur et ne correspond pas obligatoirement à notre ligne politique. L'AFPS 59/62, parfois en désaccord avec certains d'entre eux, trouve, néanmoins, utile de les présenter pour permettre à chacun d'élaborer son propre point de vue." |
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