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La seule démocratie au
Moyen-Orient
MIFTAH
Miftah
analyse la Loi sur la Citoyenneté et l'Entrée en Israël, loi
ouvertement raciste qui vient d'être prorogée.
Israël, qui se glorifie d'être "la seule démocratie au Moyen-Orient", vote régulièrement des lois étonnamment racistes qui sont explicitement discriminatoires à l'encontre de ses propres citoyens [1] . Ces lois, aucun pouvoir législatif démocratiquement élu et doué de bon sens ne les voterait nulle part ailleurs dans le monde. Aucune Cour Suprême ne les soutiendrait et aucune instance exécutive, responsable devant un pouvoir législatif démocratique, ne se verrait autorisée à les mettre en pratique nulle part ailleurs dans le monde. Et pourtant la discrimination, soutenue par l'état, contre les non- juifs (Arabes israéliens ou immigrants), une discrimination qui nie l'essence même de la démocratie, est rampante en Israël au point que quand la Knesset [2] vote une loi raciste de plus, presque personne ne le remarque . Le parlement de "la seule démocratie au Moyen-Orient" a voté le 31 juillet 2003 la Loi sur la Citoyenneté et l'Entrée en Israël. Cette loi, écrite spécifiquement pour tous les citoyens non- juifs d'Israël et donc discriminatoire spécifiquement contre eux, a été votée initialement pour un an et puis prolongée de 6 mois la semaine dernière. Pour les 6 mois à venir et vraisemblablement pour toujours à partir de là, la citoyenneté et le droit de résidence seront refusés à tous les conjoints non-juifs (et leurs enfants) des citoyens israéliens non-juifs. La Loi sur la Citoyenneté et l'Entrée, comme nombre de lois de noms semblables dans l'Afrique du Sud de l'apartheid, cherche à limiter le nombre de non-juifs qui vivent en Israël et à Jérusalem-Est particulièrement, pour maintenir l' « équilibre démographique » de l'Etat juif. Comme l'a récemment observé le ministre israélien Dani Neveh, de même que de nombreux intellectuels et hommes politiques israéliens,« l'Etat d'Israël a clairement le droit élémentaire de préserver son caractère d'Etat juif, d'Etat des Juifs ». L'une des manières de préserver ce « droit élémentaire »au racisme est de nier catégoriquement le "droit au retour" des réfugiés palestiniens. Une autre manière est de garantir automatiquement, par la Loi du Retour, la citoyenneté à toute personne juive de n'importe quel pays du monde, même si cette personne n'a jamais mis les pieds e n Israël avant. Une troisième manière, plus subtile et non moins insidieuse, est de forcer tous les citoyens qui ont commis le double crime d'être non-juifs et de ne pas avoir de conjoint juif,à quitter Israël et sinon à y vivre -choix agréable- sans leurs familles. L'article 2 de la Loi sur la Citoyenneté et l'Entrée pose que « le ministre de l'Intérieur ne donnera pas la citoyenneté à un résident de la région, selon la Loi sur la Citoyenneté, qu'il ne donnera pas de permis de séjour en Israël à un résident de la région selon la loi d'Entrée et que le commandant militaire régional ne donnera pas à ces résidents de permis de séjour en Israël selon la législation sur la défense dans la région. » Comme l'article 1 de la loi définit comme « résidents de la région », les résidents de Cisjordanie et de Gaza et qu'il exclut spécifiquement les résidents des colonies juives dans ces zones, ceci veut dire essentiellement que tous les citoyens israéliens ou les Palestiniens détenteurs d'une carte d'identité de Jérusalem mariés à des Palestiniens de Cisjordanie ou Gaza se voient interdire de demander la citoyenneté ou un permis de séjour pour leurs conjoints et même leurs enfants. Alors, s'ils veulent vivre avec leurs familles , ces citoyens israéliens ou ces Palestiniens Jérusalémites doivent faire un choix impossible : ou bien leurs conjoints et leurs enfants vivent illégalement en Israël et courent par conséquent le risqu d'être déportés ou pire, ou bien ils vont vivre dans les Territoires Occupés et risquent par conséquent de perdre la vie, comme les dizaines d'autres victimes quotidiennes de l'occupation. La Loi sur la Citoyenneté rejoint ainsi la cohorte de lois israéliennes qui cherchent à protéger "l'équilibre démographique" de la présence accrue des non-juifs : des lois qui empêchent des citoyens naturalisés israéliens non-juifs de vivre avec leurs familles ; des lois qui interdisent aux enfants non-juifs d'immigrants de demander la citoyenneté ; des lois qui autorisent des tests AND sur des immigrants pour s'assurer de leur "origine juive" ; et bien sûr, enfin mais ce ne sont pas les moindres, les lois racistes inhumaines de l'occupation. Alors que les excès de la « démocratie israélienne » sont apparents pour tous ceux qui veulent bien les observer, cette Loi sur la Citoyenneté en particulier rappelle tellement les lois de citoyenneté et de résidence votées par le régime d'apartheid d'Afrique du Sud (qui se réclamait aussi - et c'est intéressant- de la démocratie) que la comparaison entre les deux est inévitable. [1] lire : et citoyennes, de même lire aussi au féminin pour conjoint, résident etc. [2] parlement israélien traduction : Claude Léostic, Afps Source: France-Palestine. http://www.france-palestine.org/article493.html |
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