AFPS Nord Pas-de-Calais CSPP |
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Il ne peut être passé sous silence ce qui se passe en Palestine Mireille Mendès France
Il ne peut être passé sous silence ce qui se passe en Palestine. La
capacité à s’indigner doit être convoquée aussi longtemps que les
assassinats de civils et les enfermements massifs continueront. Je
continuerai à interroger, non pour comprendre, mais pour demander des
comptes. Nous sommes un certain nombre à le faire parce que nous sommes
convaincus qu’il est fondamental de défendre l’importance et
l’apport des droits de l’homme dans l’organisation sociale et
politique des peuples. Les droits de l’homme ne sont pas seulement une
idée, ils nécessitent un engagement et une défense continuelle.
Toujours menacés, toujours objets de tentative de réduction, toujours
à être les premiers bafoués...
Certains veulent nous habituer à assister, passivement, à leur remise
en cause, voire leur destruction. Heureusement, nous réagissons,
demandons des comptes et cherchons des solutions pour contrer ces plans
machiavéliques. Le droit doit devenir notre arme. S’il doit évoluer,
ce sera avec nous, citoyens du Nord et du Sud, qui ne voulons plus, par
exemple, qu’il soit possible d’organiser des campagnes
d’arrestations massives, de maintenir en détention administrative
arbitraire des centaines de personnes, de dénier le droit à la défense
ou que soient utilisées la torture ou des traitements inhumains et dégradants.
Nous ne voulons plus que nos gouvernements ou nos États se taisent et
acceptent que le droit international soit violé avec leur appui. Nous
ne voulons plus les entendre se taire. Ils sont liés par le droit des
traités. Ce qui se passe en Palestine doit être nommé, remis en cause
par les hautes parties contractantes à la quatrième convention de Genève,
comme constituant des crimes de guerre. Des comptes doivent être demandés.
Revenons à l’enfermement massif et systématique d’une partie de la
population palestinienne. Ce procédé vient compléter le processus de
destruction des structures politiques, économiques, sociales,
culturelles de l’ensemble de cette société. La puissance occupante
essaie de déstructurer, le plus vite possible, en profondeur et de manière
définitive, tous les pans de la société palestinienne. Enfermement
dans les territoires, dans les villes, dans des prisons, enfermement du
pouvoir politique, de la culture, enfermement des esprits, enfermement
par l’oppression, l’humiliation, le déni de l’autre, enfermement
dans un statut de terroriste construit à partir de représentations
manichéennes.
Ces enfermements inclus les uns dans les autres ont un effet pervers.
Cette occupation légalise les violations massives des droits de
l’homme, et du coup, les questions de droit se trouvent reléguées en
arrière-plan et même masquées. Pour accélérer le processus de démantèlement
des liens forts et dynamiques cimentant la société palestinienne, le
gouvernement israélien joue de la peur du terrorisme et l’utilise
comme un argument nécessaire et suffisant. Quiconque ne comprend pas
que cette occupation est faite au nom du bien-être des peuples et
d’une idée impérialiste de la démocratie, devient un ennemi. Alors
nous sommes nombreux, au nom des droits de l’homme et du respect du
droit international, parce qu’il a été pensé pour les peuples des
nations et non contre eux, à demander à ce que nos gouvernements répondent
de leur silence et de leur participation à la mise en danger organisée
de ce que représentent les droits fondamentaux de l’homme. Nous ne
nous tairons pas.
Source : Liste Assawra
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