AFPS Nord Pas-de-Calais CSPP |
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Destruction d’un village dans le Negev Negev Coexistence Forum
Depuis la Nakba, l’expulsion et les tueries des
populations civiles palestiniennes par l’armée du tout nouvel état
israélien en 1948, plus de 400 villages palestiniens ont été rasés
de la carte par les forces israéliennes.
Les villageois d’ « Al-Sidr » ont reçu des ordres de démolition pour 50 bâtiments appartenant aux familles Abu Gmada (AlAgnmi). Le village d’Al-Sidr qui n’est pas reconnu par les autorités israéliennes, est situé au Sud-Ouest de la base aérienne de Nevatim, à 6kms à l’ouest de la ville d’Arara dans le Néguev. En juin dernier, les villageois ont reçu des « avertissements avant démolition » pour toutes les maisons du village. Des membres du Forum Hacara (Reconnaissance) ont visité samedi dernier le village. Le forum est constitué du Council of Forty (Conseil des Quarante), du Comité contre les destructions de maisons (ICAHD), New Profile, Rabbies for Justice, The Bedouin Rights. La famille d’Abu Gmada vit depuis des générations dans la zone où la base aérienne de Nevatim a été établie sur de vastes terres. En 1983, lors de la signature de l’accord de paix avec l’Egypte et l’établissement de la base, les habitants ont été déplacés avec leur accord et réinstallés près de la barrière de la base aérienne, sur des terres gouvernementales et sur 1.5 hectare de terres sur lesquelles certaines familles avaient des revendications de propriété. Les familles n’ont pas reçu de compensation pour les terres qu’elles ont données et les autorités ont alors promis de leur donner des terrains à Arara dans les 3 ans. Les autorités ont donné une permission tacite pour construire des bâtiments sur ces terres. Ce n’est que dix ans plus tard que les personnes ont reçu une offre pour déménager à Arara mais les conditions n’étaient pas acceptables et n’incluaient pas une compensation raisonnable pour les terres auxquelles elles avaient renoncé. Et la deuxième génération a été obligée d’acheter des terrains. De 1993 à juin 2004, il n’y a eu aucun contact entre les autorités et les Bédouins et les ordres de la Cour en juin 2004 sont arrivés totalement par surprise. Après que les ordres ont été donnés, les gens ont contacté différentes autorités et ont commencé des négociations avec l’Autorité Bédouine sur la question de leur déplacement à Arara. Mais il est apparu qu’il n’y avait pas de lot de terrain de libre à Arara du fait d’une importante demande de lots de construction. L’Autorité a proposé aux villageois d’aller dans le village d’Um Matnan, mais les villageois ont appris que les autorités n’étaient pas arrivées à un accord avec les propriétaires des terrains. L’installation à Um Matnan n’était donc pas possible. Malgré les efforts des villageois pour trouver une solution, les ordres de démolition pour tous les bâtiments du village ont été donnés de façon imprévue à la fin de la semaine dernière. Plusieurs villageois ont déclaré qu’ils étaient prêts à arriver à un accord avec les autorités et à aller dans un village planifié si les conditions étaient acceptables même s’ils savent qu’ils n’obtiendront pas une valeur égale à celle des terres qu’ils abandonnent. Le nouveau mode opératoire des autorités rappelle l’époque de l’administration militaire pendant laquelle des fonctionnaires spéciaux étaient les contacts pour la population civile bédouine. Aujourd’hui, des employés du bureau des Affaires Internes qui apportent les ordres de démolition, sont accompagnés par un officier politique pour les affaires des minorités dont le travail est « d’expliquer » à la population que le fait de signer l’ordre d’évacuation dans les 14 jours, pourrait empêcher les démolitions. Cela semble peu probable et illégal étant donné que cela implique que l’ordre de démolition est « conditionnel ». Si quelqu’un signe cet ordre, sa maison ne sera pas détruite. Le cas présent s’oppose à l’idée que la population des villages non-reconnus n’est pas prête à arriver à un accord avec l’état en ce qui concerne son futur. Même quand les villageois acceptent de négocier, pour arriver à un accord et pour évacuer encore plus de terres que dans le passé, le gouvernement continue sa politique dure et injuste vis-à-vis des citoyens arabes du Néguev et les mène à un futur sombre et dur. Negev Coexistence Forum : http://dukium.org/index.php 14 décembre 2004,traduction Ana Cleja Intro : C. Léostic, Afps
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Ce texte n'engage que son auteur et ne correspond pas obligatoirement à notre ligne politique. L'AFPS 59/62, parfois en désaccord avec certains d'entre eux, trouve, néanmoins, utile de les présenter pour permettre à chacun d'élaborer son propre point de vue." |
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