AFPS Nord Pas-de-Calais CSPP

   


 

La nouvelle carte israélienne du "Plan de Désengagement"
Par PENGON
PENGON/Campagne contre le mur d’Apartheid


La Cisjordanie est un ensemble. Elle forme un morceau unique de territoire.
Pourtant en réalité, c’est un terrain découpé, le terme continuité ou contiguité ne s'y appliquera jamais sauf dans la rhétorique trompeuse des Etats-Unis et de l'Europe, dont le soutien au système d’Apartheid qu'Israel crée est essentiel.
Ils sont disposés à accepter la création de cet Apartheid avec ses cantons, ses ghettos et ses bantustans et à l'appeler un état.


La nouvelle carte "du Plan de Désengagement" montre les sections réalisées du mur de l'Apartheid au nord de la Cisjordanie (en noir) et les sections restant à construire en bleu.

La première phase du mur de l'Occupation au nord de la Cisjordanie, qui va du village de Zububa dans le District de Jénine au village de Masha au sud du District de Qalqiliya, a eu comme conséquence pour 51 villages la perte de la majorité de leurs terres agricoles de l'autre côté du mur.

Dans les villages tels que Jayyous à Qalqilya et Qaffin à Tulkarem, le mur a annexé certaines des terres les plus fertiles de la Cisjordanie, laissant les Palestiniens sans rien.


Ici les colonies israéliennes comme Alfe Minashe se développent sur des terres isolées derrière le mur, alors qu'une nouvelle colonie est maintenant en construction juste derrière le mur sur les terres isolées de Jayyous.


Le gouvernement d'occupation, afin d'essayer de cacher ses plans expansionnistes coloniaux derrière la construction du mur, prétend qu'un nouveau tracé du mur a été imaginé.

Cependant, bien que quelques changements aient été appliqués au tracé du mur dans différents villages tels que Zawiya à Salfit, à Biet Inan et Beit Surik au nord-ouest de Jérusalem, et dans les régions au sud et à l'ouest d'Hébron, le tracé du mur continue comme avant dans le reste de la Cisjordanie, annexant environ 47% de la Cisjordanie.

Il laissera les Palestiniens dans des ghettos ou des semi ghettos, liés entre eux par des tunnels et des ponts sous le contrôle de l'occupation.

Ce qui est nouveau dans ce tout dernier tracé du Mur, c'est qu'il est fait sous l’appellation du "Plan de Désengagement" approuvé par les Américains et les Européens qui ont choisi de le considérer en tant qu'élément de la "Feuille de Route".

Ce qu'il y a de "nouveau" maintenant, c'est que le mur est construit en conformité avec les visions israélo occidentales de la "Paix ", tandis qu'en réalité, il perpétue le projet sioniste et colonialiste.

La ligne bleue sur la carte montre les phases incomplètes du Mur à venir telles qu’elles ont été approuvées par le gouvernement israélien le 20 février 2005.


1. Les parties réalisées du mur sont d’environ 145 kms, alors que la deuxième phase dont le travail sur les nouvelles sections du mur a commencé depuis l'an dernier les prolonge de 210 kms sur les terres de Cisjordanie sans compter les 90 kms de la prétendue enveloppe de Jérusalem.


2. Le mur annexe de grandes zones des terres, coupant la Cisjordanie en son milieu dans la région de Salfit pour annexer Ariel et les blocs de colonies de Shomron, et à Jérusalem il annexe les blocs de colonies d'Etzion, de Giv'at Ze'ev et de Ma'ale Adumim laissant les Palestiniens dans des ghettos sans potentiel d'expansion.

Annexer ces blocs de colonies avec les colonies déjà annexées au nord de la Cisjordanie aura comme conséquence la perte de 554 km2 de la Cisjordanie.

C'est presque 9,5% de toute la surface de la Cisjordanie.


3. Près de la moitié de la surface prise par le mur est située à Jérusalem-Est et ses environs, laissant la ville palestinienne et ses banlieues tel un groupe fracturé de semi-ghettos, volant les citoyens palestiniens de leurs dernières perspectives restantes pour le développement urbain dans leur capitale et réduisant fatalement la capacité de la Cisjordanie d’une réadaptation socio-économique.


4. Cependant, Israel ne tient pas compte pas de Jérusalem dans ses chiffres concernant le mur et la Cisjordanie.
Le mur tel qu’il est prévu autour de Jérusalem annexe pratiquement tout ce qui est inclus dans les frontières municipales de l’occupation actuelle de Jérusalem-Est (sauf Kafr Aqab, au nord de Qalandiya).
Pourtant afin d'essayer de tromper le monde au sujet de la véritable taille des terres annexées derrière le mur, Israel n'inclut pas les 70 km2 pris à Jérusalem, représentant 1,2% de la Cisjordanie.

En outre, les calculs israéliens excluent les 46 km2 (0,8% Cisjordanie) volés à Latrun.

Les deux secteurs pris ensemble représentent environ 116 km2, soit 2% de la Cisjordanie.
Ces 2% de la Cisjordanie doivent être ajoutés aux 7,6 % de terre annexés par le mur.


5. La prétendue "enveloppe de Jérusalem" va de Beit Horon au nord-ouest de la ville jusqu’à la colonie de Kfar Etzion au sud-ouest dans le District de Bethlehem.

L'enveloppe annexera le bloc de colonie de Ma'ale Adumim, jusqu’à l'est de la ville de Jérusalem, annexant 62 km2 (juste plus de 1% de la Cisjordanie), 71 km2 d'Etzion Ouest au sud-ouest de Jérusalem, et 31 km2 dans le bloc de Giv'on au nord-ouest de Jérusalem. Pris ensemble, cela ajoute 237 km2


6. Dans la zone située à l’ouest de Bethlehem et au nord-ouest de Jérusalem, deux importantes routes de contournements pour colons coupent en son milieu la route n° 60 de Cisjordanie (Beit Jala-Khadr) et la route 443 (sud de Rafat), agissant en tant que séparation et outil de ghettoisation.
Les deux routes seront murées des deux côtés et déjà certaines parties le sont déjà.


7. Dans le bloc de colonies d'Etzion, le mur doit s'étendre de Har Gilo, tourner autour des villages palestiniens de Walaja (y compris Ain Juwaizeh) et Battir, les isolant derrière le mur vers Wadi Fukin où il se termine, laissant un espace énorme avec d'où vient le mur (Bethlehem).

Cet espace peut être mieux expliqué par les projets énormes d'expansion qu'Israel a pour ses colonies dans ce secteur, à l’ouest et à l'est de la Ligne Verte (Zur Hadassah, Geva'ot et Bat Ayin) qui ne doivent pas être séparés par un mur dans ce secteur.


8. La réalisation du Mur autour de la colonie d'Ariel annexera 123 km2, soit 2,1% de la Cisjordanie.


9. La vallée du Jourdain, comme on le voit sur la carte, reste, avec ou sans un mur, sous contrôle de l’occupation excepté Jericho.
Les colonies établies à l'est de presque chaque ville palestinienne créent une "ceinture" isolant ces villes de leurs terres situées à l’est et de la vallée. Cela s’ajoute aux colonies à l'intérieur de la vallée elle-même.

D'ailleurs, la présence des camps de formation militaire de l’occupation, le contrôle des ressources en eau par les colons et l'isolement des villages palestiniens renforcent le contrôle de l’occupation sur la vallée.

Annexer la vallée du Jourdain signifiera l'annexion supplémentaire de 28% de l’ensemble de la Cisjordanie


10. Le Mur, ses parties achevées et celles prévues, fait partie du "Plan de Désengagement" israélien, considéré par les Européens et les Américains en tant qu'élément de la "Feuille de Route" et de la vision israélo-occidentale "d'un état viable".

Il mènera à la création d'un état de Bantustans.
En principe la rhétorique israélienne autour de la "viabilité" sert à légitimer les actions illégales de l’occupation israélienne en Cisjordanie. La Cisjordanie est un ensemble. Elle forme un morceau unique de territoire.

Pourtant en réalité, c’est un terrain découpé, le terme continuité ou contiguité ne s'y appliquera jamais sauf dans la rhétorique trompeuse des Etats-Unis et de l'Europe, dont le soutien au système d’Apartheid qu'Israel crée est essentiel.
Ils sont disposés à accepter la création de cet Apartheid avec ses cantons, ses ghettos et ses bantustans et à l'appeler un état.


Voir la carte : fichier PDF

Source : http://stopthewall.org/maps/860.shtml  
Traduction : MG pour ISM-France

 

Source : ISM France

 

Ce texte n'engage que son auteur et ne correspond pas obligatoirement à notre ligne politique. L'AFPS 59/62,  parfois en désaccord avec certains d'entre eux, trouve, néanmoins, utile de les présenter pour permettre à chacun d'élaborer son propre point de vue."

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