La question à soulever ici, c’est pourquoi les Nations Unies
commencent par cet article de la décision de la CIJ ?
Cette question suppose que les Nations Unies peuvent et veulent
forcer Israël à donner des compensations aux Palestiniens pour les
dommages résultant du Mur et ne veulent pas ramener ce problème à
cet autre champ de "l’aide humanitaire" pour lequel les
pays donateurs sont ceux qui paient.
Les Nations Unies ne feront rien pour les Palestiniens, excepté
perpétuer la réalité de l’Occupation.
Les
Nations-Unies ont déclaré le 11 janvier 2005 qu’elles avaient
l’intention d’établir un registre des dommages causés par le
Mur d’Apartheid que les Forces d’Occupation Israélienne
construisent en Cisjordanie.
L’Assemblée Générale a réclamé ce pointage l’été dernier
après avoir demandé qu’Israël respecte l’avis de la Cour
Internationale de Justice en déclarant que ledit Mur est illégal
et demandant qu’Israël en arrête immédiatement la construction
et le détruise immédiatement.
La déclaration des Nations Unies indique que « le but de ce
pointage est simplement de regrouper toutes les revendications aux
fins possibles d’un jugement et de compensations futurs »
Donner des compensations aux Palestiniens spoliés par le mur d’Apartheid,
c’est
l’une des suggestions du Conseil de la Cour Internationale de
Justice, publiées en juillet dernier, à propos des conséquences
juridiques du mur.
Evidemment, la compensation est ce qu’il y a de plus facile dans
la décision de la Cour internationale de Justice. Ca ne peut pas être
la priorité à partir de laquelle les Nations Unies vont mettre en
oeuvre les mesures requises pour obliger Israël à respecter les décisions
de la Cour Internationale de Justice.
La décision de la Cour Internationale de Justice ne peut se réduire
à ce seul article.
Dans un article précédant celui-là une décision de la CIJ déclare
« qu’Israël a l’obligation de mettre un terme à ses
violations de la loi internationale ; il a l’obligation de cesser
sur le champ ses travaux d’édification du mur, en construction
dans les Territoires Occupés, y compris dans et autour de Jérusalem-Est,
de démanteler sur le champ la structure in situ et d’abroger ou
de geler immédiatement tout acte juridique et de contrôle qui
s’y rattachent.
Dans l’article suivant, il est dit qu’qu’Israël a
l’obligation d’accorder des réparations pour tous les dommages
causés par le Mur.
Tandis que la construction du mur d’Apartheid continue et que
toutes les parties construites du mur restent, ces compensations se
transformeront : n’étant qu’une partie de la décision, elles
deviendront la décision même.
Voilà pourquoi les compensations de dommages ne peuvent pas servir
de point de départ au travail des Nations Unies pour faire exécuter
de la décision de la CIJ.
Que les Nations Unies se mettent à travailler sur des points qui
devraient être les derniers risque d’être compris comme la
reconnaissance de ce que l’Occupation a créé sur le terrain.
Au lieu de quoi, les Nations Unies créent des stratégies pour
obliger Israël à arrêter le Mur et à détruire ce qu’il en a
terminé, c’est-à-dire qu’il respecte la loi internationale -
chose que les Nations Unies ont constamment échoué à réaliser
depuis 60 ans - nous voyons le corps international commencer par ce
qui est supposé être la dernière étape.
Cet échec rend légitime que nous nous demandions si les Nations
Unies veulent vraiment assumer leurs responsabilités en faisant
respecter la décision de la CIJ.
Les Nations Unies essaient de contourner les responsabilités que
lui a données la décision de la CIJ.
La
décision des Nations Unies d’ignorer la requête faite par Israël
aux Etats-Unis pour obtenir 180000$ afin installer de nouveaux
corridors le long du mur de l’Apartheid, sous forme de nouveaux
checkpoints contrôlés par les Forces d’Occupation, est en
contradiction flagrante avec la décision de la CIJ.
Son verdict dit que « tous les états ont obligation de refuser la
situation illégale résultant de la construction du mur et de
n’apporter ni aide ni assistance en maintenant la situation créée
par cette construction ».
Comment, alors, les Nations Unies peuvent-elles travailler à
maintenir et à mettre en application la loi internationale alors
qu’en même temps il ignore cette nouvelle déclaration d’Israël.
Est-ce une coïncidence si la déclaration israélienne de continuer
à construire le Mur et à établir de nouveaux passages de contrôle
sur les Bantoustans créés par le Mur, arrive au moment où les
Nations Unies affirment leurs intentions d’établir un bureau
d’enregistrement pour les demandes de compensations ?
On peut comprendre la décision de Nations Unies comme une nouvelle
déclaration implicite pour ne pas prendre une véritable position
contre les violations israéliennes de la loi internationale.
La déclaration des Nations Unies souligne aussi son interminable échec
à soutenir le peuple palestinien dans son combat pour ses droits.
La question à soulever ici, c’est pourquoi les Nations Unies
commencent par cet article de la décision de la CIJ ?
Cette question suppose que les Nations Unies peuvent et veulent
forcer Israël à donner des compensations aux Palestiniens pour les
dommages résultant du Mur et ne veulent pas ramener ce problème à
cet autre champ de "l’aide humanitaire" pour lequel les
pays donateurs sont ceux qui paient.
Les Nations Unies ne feront rien pour les Palestiniens, excepté
perpétuer la réalité de l’Occupation.
Les Nations Unies veulent créer un autre bureau d’entre’aide
pareil à celui créé pour les réfugiés après l’Occupation de
1948.
Comme dans ce dernier cas, les Nations Unies ont réduit leur rôle,
pour ce qui est des droits des Palestiniens, au «côté humanitaire»
- une étape de plus dans la transformation de la cause
palestinienne en cas "humanitaire" qu’on peut résoudre
avec l’aide internationale.
Cette approche ignore le fait que la cause palestinienne est le
combat d’un peuple pour ses droits et que le rôle des Nations
Unies ne devrait pas se limiter à fournir des paniers
d’alimentations et des tentes pour ceux qui vivent dans les
destructions de l ‘Occupation.
Les Nations Unies ont décidé au contraire de ne pas mobiliser la
pression mondiale contre les violations de la loi internationale par
Israël, de ne pas renforcer les stratégies pour qu’Israël
respecte la décision de la CIJ, mais de fonder un bureau
d’enregistrement en Cisjordanie «avec la coopération d’Israël».
Une fois de plus les Nations Unies n’offrent rien d’autre aux
Palestiniens qu’un bureau d’aide comme à chaque fois que l’Occupation
viole les droits des Palestiniens, continuant à se faire complices
de la politique coloniale qui n’a qu’un but, l’annihilation de
tout ce qui peut être un droit palestinien.
Finalement, il ne faut pas s’étonner que la dernière déclaration
des Nations Unies soit en accord avec l’Occupation et cherche à
vendre aux gens une volonté de "compensation" pour leurs
terres confisquées en raison du Mur, dans une tentative de légitimer
le vol et la dépossession et de donner l’illusion de la légalité
à une réalité illégale. |
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