Cette conclusion provient du rapport annuel de l’association israélienne pour les droits de l’Homme, B’tselem. Elle fait référence aux Palestiniens de la Jérusalem arabe occupée, de Cisjordanie et de la Bande de Gaza. Cette association a étudié les violations des droits de l’Homme dans les territoires occupées pendant toute l’année.

Le rapport, publié le 1er janvier, dit que sur les 803 Palestiniens tués par l’armée israélienne entre le 1er janvier et le 27 décembre 2004, au moins 450 dont de nombreux enfants, ne participaient pas à des actions armées lorsqu’ils ont été tués. D’après des sources officielles palestiniennes, la réalité est bien pire.

B’tselem rapporte qu’il n’y a pas de preuve évidente de participation à la résistance pour 19 Palestiniens supplémentaires tués pendant cette période.

Enfin, 7 Palestiniens, y compris une écolière âgée de 10 ans, ont été tués dans les derniers jours de 2004, ce qui porte à 810 le nombre de Palestiniens tués au cours de l’année.

Colons et soldats

B’tselem rapporte que 107 Israéliens, dont 40 soldats et 67 civils, ont été tués par des résistants palestiniens. Mais l’association classe les colons juifs des commandos paramilitaires parmi les civils, plutôt que dans une catégorie particulière.

D’après le rapport, le nombre de Palestiniens tués par l’armée israélienne ou par les colons armés depuis le début de la seconde Intifada en septembre 2000 à 3174, dont 617 mineurs. 1702 d’entre eux (environ 54%) n’étaient pas impliqués dans la résistance armée.

Ratio

Pendant la même période, le nombre de morts israéliens s’élève à 940, dont 116 mineurs. L’armée israélienne et les colons ont donc tués 5 enfants palestiniens pour chaque enfant israélien tués par les combattants palestiniens. Parmi ces 940 personnes, 300 étaient des soldats ou du personnel de sécurité, le reste était des civils et des colons.

B’tselem ne donne pas d’information sur le nombre de blessés de chaque côté.

D’après des sources palestiniennes, il y aurait au moins 60 000 blessés, la plupart civils, dont de nombreux enfants. Environ 17 000 d’entre eux sont handicapés à vie, ont perdu un membre ou sont paralysés. Environ 2000 Israéliens, soldats et civils, ont été blessés au cours des 52 derniers mois, la plupart d’entre eux souffrant que de blessures légères.

Démolitions des maisons

Au cours de 2004, l’armée israélienne a détruit 1538 maisons dans la Bande de Gaza et en Cisjordanie, dont de nombreux immeubles, ce qui laisse 11 500 Palestiniens sans abri. Selon le rapport de B’tselem, le nombre de maisons détruites depuis septembre 2000 est de 4100, ce qui a conduit à 28 000 sans abris. Les sources palestiniennes parlent quant à elles de 9000 maisons détruites.

De plus, le nombre d’arbres déracinés par l’armée israélienne est évalué à plus de 1.3 millions, la plupart des oliviers, en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza, soit en matière de représailles contre des attaques palestiniennes, soit pour permettre l’édification du Mur en Cisjordanie.

L’armée israélienne s’est aussi emparée de centaines d’hectares de terres agricoles palestiniennes, apparemment dans l’objectif d’étendre les colonies juives dans les territoires occupés.

Enfin en 52 mois, l’armée israélienne a arrêté plus de 40 000 Palestiniens, soit 1.5% de la population palestinienne des territoires occupés. Actuellement Israël détient entre 7500 et 8000 Palestiniens, la plupart d’entre eux étant des professionnels, des étudiants et des responsables politiques. Plus de 1000 Palestiniens sont en détention administrative, sans charge ni procès, vraisemblablement en punition en raison de leurs opinions anti-israéliennes et de leurs orientations politiques.