Charm
el-Cheikh, février 2005, un mauvais coup se prépare !
Robert Bibeau. 25 février 2005
La
mise en scène
Le 4 septembre 1999, Yasser Arafat et Ehud Barak se rencontrent à
Charm el-Cheikh. Madeleine Albreight, alors secrétaire d’État américain,
assiste à cette séance de négociation. Cette rencontre devait «ouvrir
la voie à des négociations de paix définitive entre Palestiniens et
Israéliens». (1) On sait ce qu’il advint, l’Occupation
s’intensifia, les colonies se multiplièrent, les destructions de
maisons palestiniennes se poursuivirent, les assassinats continuèrent,
les prisonniers libérés furent réincarcérés et Sharon alla se
promener sur l’Esplanade des mosquées à Jérusalem, sous haute
protection policière, afin de s’assurer que les Palestiniens
comprennent bien que Jérusalem est la capitale du seul État hébreu et
qu’ils apprennent ce que c’est que la « paix de l’occupant ».
Qu’est-ce qui a changé en 2005 pour que tout à coup la presse
internationale s’évertue à faire croire que cette fois de « vrais
espoirs » sont permis ? Ne devrait-on pas poser la question
autrement ? Pourquoi les protagonistes actuels, Mahmoud Abbas,
Sharon et le Quartette, trouvent-ils nécessaire de reprendre la mascarade
de Charm el-Cheikh ?
Les observateurs internationaux et les militants qui soutiennent la cause
palestinienne comprennent que la rencontre du 8 février à Charm
el-Cheik en Égypte n’est pas le début d’un nouveau processus de paix
entre Israéliens et Palestiniens. Robert Fisk a bien résumé le
sentiment général en indiquant qu’avant d’applaudir les acteurs de
Charm el-Cheikh comme les « faiseurs de paix » il faut attendre de voir
si ce nouvel « accord de paix » ne se révélera pas tout aussi sanglant
que celui d’Oslo. (2) Le soupirant Abbas y était déjà présent, même
si aujourd’hui il joue les jeunes premiers.
Quel était le but de cette mascarade du 8 février ? Pourquoi
Mahmoud Abbas se prosternant devant Sharon et jurant de mettre fin
au « terrorisme et à la violence palestinienne » dont sont victimes les
FOI et les pauvres « colons israéliens innocents », ces « pauvres
colons » isolés sur ces terres spoliées au milieu de ces Palestiniens
renfrognant leur colère ? Par dérision, Robert Fisk écrivait : « Ainsi
les Palestiniens vont mettre un terme à leur occupation d'Israël. Les
tanks palestiniens n'entreront plus en écrasant tout sur leur passage
dans Haifa et Tel Aviv. Les F-18 palestiniens ne bombarderont plus les
villes israéliennes. Les hélicoptères Apache palestiniens ne mèneront
plus "d'assassinats ciblés" - c'est à dire de meurtres- de
leaders militaires israéliens.».(3)
Cette rencontre était destiné au public international. A chaque
nouvelle concession honteuse de la part de la bourgeoisie dirigeant l’Autorité
palestinienne, il convient d’organiser une grande manifestation publique
internationale afin que les « leaders palestiniens » viennent
publiquement faire amende honorable et répéter leur « mea culpa
» à la face du monde d’abord, puis devant leurs commettants rivés
à leur téléviseur ensuite. Cette fois, il s’agissait de rétablir
la crédibilité entaché de Sharon et des Forces de « défense »
israéliennes, que la plupart des populations occidentales considèrent
plutôt comme des Forces d’Occupation Israéliennes (FOI). En
effet, dans la plupart des pays les sondages indiquent qu’Israël est
perçu comme un état paria, comme un fauteur de guerre et l’un des plus
grands obstacles à la paix dans le monde. (4)
Quoi de mieux qu’un leader palestinien pour calomnier la résistance
palestinienne et la présenter comme le fauteur de guerre,
l’agresseur, contre lequel la misérable armée israélienne
d’occupation tente de se protéger.
La « rencontre » était aussi destiné au public Palestinien. A ce
propos Mahmoud Abbas s’est très bien acquitté de sa tâche. Il a
d’abord « déployée » une force Palestinienne d’interposition entre
la résistance et les gardes frontières israéliens à Gaza, de façon à
protéger, non pas la population et les enfants Palestiniens des exactions
des FOI, mais de façon à protéger l’armée israélienne des ripostes
de la résistance, des jets de pierres des enfants Palestiniens suite aux
assassinats, à la destruction des maisons, à l’occupation des terres,
à l’expansion des colonies, à la destruction des récoltes et des
oliviers, ou encore, suite au processus d’épuration ethnique que
subissent les Bédoins du Naqab. (5)
Alors que les exactions contre le peuple palestinien se poursuivent
inlassablement ( 290 violations et agressions entre le 8 et le 15 février
sous un silence médiatique presque total) (6) Mahmoud Abbas en appel
« à l'arrêt de toutes les opérations militaires qui portent atteinte
à l'intérêt national ». Mahmoud Abbas lance ces appels à la «
trêve » sans jamais prononcé le mot « Occupation », non plus que
l’expression « droit de retour ». Abou Mazen, devant les caméras
des télévisions internationales et sous le regard médusé de Sharon,
a bien fait comprendre au public palestinien qu’une nouvelle étape de
concessions et de capitulation était ouverte.
Cette mascarade était enfin destinée au public Israélien. Il
s’agissait de faire la démonstration que l’hydre Palestinien était
en voix d’être mâté, brisé. Que la politique d’agression et de répression
de Sharon était bien la seule tactique valable pour casser la volonté de
ce peuple et l’obliger à vivre dans les bantoustans qui lui sont réservés,
derrière le Mur d’annexion dont la construction se poursuit (7)
et dans le bagne à ciel ouvert de Gaza, qui sera bientôt vidé de ses
occupants israéliens (relogés dans de nouvelles colonies en Cisjordanie)
puis refermé sur plus d’un million de bagnards palestiniens. (8)
La « feuille de route » de Sharon et des sionistes
De fait, la « rencontre de Charm el-Cheikh » a été l’occasion
d’actualiser « La feuille de route de Sharon », pas celle du
Quartette, mais la vraie « feuille de route », celle que Sharon a présenté
le 23 février 2003 lors de son investiture comme premier ministre. (9)
La vraie feuille de route se détail en six points comme suit : 1)
« L’Autorité palestinienne doit mettre fin à la terreur et à la
provocation ». Ce sont les palestiniens qui terrorisent les
Forces d’Occupation Israéliennes qui ne peuvent maintenir leurs 700
cheks-points dans les territoires et ne peuvent mener leurs assassinats
ciblés sans crainte de représailles. Mahmoud Abbas a promis que
cela cesserait. Et pour prouver sa bonne foi il a associé un général américain
(William Ward) au général Dahlan.
Les colonies de peuplement ne peuvent s’étendre sans rencontrer de
fortes résistances de la part des agriculteurs palestiniens qui défendent
leurs terres. Mahmoud Abbas a promis d’y mettre fin. La
construction du Mur d’encerclement et d’emprisonnement rencontre
chaque jour des obstacles, des résistances, des protestations. Ceci doit
cesser. Ce sont des « violences et des provocations » qui rendent pénibles
le travail des terrassiers et des bâtisseurs du Mur et qui coûtent très
cher au service de sécurité d’Israël. Mahmoud Abbas a promis
que cela cesserait et qu’il allégerait ce fardeau financier pour l’État
hébreu en prenant à charge une partie de ces coûts de sécurité. Ce
sera la « trêve » pour les résistants, pas pour les occupants, et si
les résistants et les enfants Palestiniens ne le comprennent pas ce sont
les forces de sécurité Palestinienne, organisées par un général américain,
qui les tueront pour leur faire comprendre la « trêve de l’occupant ».
2) « Tout règlement politique obtenu à l’avenir doit garantir les
intérêts historiques, de sécurité et stratégiques d’Israël ».
Cette réclamation de Sharon signifie que le Mur d’annexion et les
routes réservées aux seuls israéliens ne devront pas être détruits et
que si un État palestinien voit le jour son territoire sera sous contrôle
militaire Israélien et son économie sous dépendance israélienne.
Ces concessions et ces capitulations seront traitées plus tard, quand
toutes les autres auront été acquises. D’ici là, l’État israélien
fait tout en son pouvoir pour que l’économie et notamment
l’agriculture palestinienne ne puisse se développer et que donc un État
palestinien viable soit impossible. C’est l’une des constatation
qu’a faite Jean Ziegler, rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à
l’alimentation, lors de sa visite dans les territoires occupés.
« Le R.S. (rapporteur spécial de l'ONU, monsieur Jean Ziegler) est également
gravement préoccupé par la destruction et la confiscation continues de
terres, de puits et d’autres ressources en Palestine. La
confiscation incessante de terres palestiniennes rendra totalement
impossible l’option d’un État palestinien indépendant, capable
d’assurer durablement une économie et un secteur agricole viables et
qui soit en mesure d’assurer que le droit à l’alimentation soit
garanti à la population palestinienne. » (10)
3) « L’accord devrait inclure des zones de sécurité et des zones
tampons ». Cette concession est en cours. Elle complète
le point précédent de la « feuille de route » de Sharon et des
sionistes. Tout étant fait pour que l’économie, l’agriculture et le
droit à l’alimentation des palestiniens ne puisse être assuré,
ceux-ci seront forcés de travailler dans de petites manufactures que les
israéliens ont prévus à cet effet. Déjà, Israël a demandé aux
américains et à l’Union européenne de prévoir des crédits pour la
construction de zones industrielles en périphérie du Mur d’annexion où
les Palestiniens pourront travailler dans des « sweat shops »
appartenant tantôt à des hommes d’affaires Israéliens, tantôt à des
hommes d’affaires Palestiniens. Le tracé du Mur prévoit
justement l’établissement de zones tampons entre la Ligne Verte de 1967
et le Mur d’annexion. Ces zones seront à l’extérieur du Mur « de sécurité
» de façon à ce que l’armée israélienne puisse en interdire l’accès
chaque fois qu’un acte de résistance quelconque se produira quelque
part en territoire occupé. Mahmoud Abbas, ou son successeur, aura
alors pour tâche de rappeler que le privilège d’être exploité dans
ces « sweat shops » est conditionnelle à la « trêve », des résistants,
pas celle des occupants.
4) « Mettre en oeuvre des réformes de grande ampleur et remplacer son
actuelle direction ». Ce processus, amorcé avant la mort d’Arafat
et qui s’est poursuivi avec l’élection sous Occupation avance
rapidement mais pas à l’entière satisfaction des parties américaine
et israélienne. Abou Mazen et ses ministres de l’Autorité sans autorité
devront faire davantage pour satisfaire leurs maîtres. Ils s’y
emploient. (11) Tous auront compris que selon leurs maîtres américains
ce n’est pas l’Occupation de la terre Palestinienne, non plus que la
disette imposée au peuple Palestinien (12) qui fait obstacle à la paix
au Proche-Orient, mais la corruption de ces potentats palestiniens qui
empochent les aumônes que leurs jettent l’Union européenne et l’USAID.
Ce n’est pas à ce détournement de fonds ni à cette corruption que
veulent mettre fin les américains, mais ils aimeraient un peu plus de
reconnaissance et un plus grand effort contre la résistance de la part de
ceux qui en bénéficient.
Le peuple Palestinien aurait-il accepté d’élire l’homme des Israéliens
et des Américains à la tête de l’Autorité pour seule fin de
satisfaire cette revendication de Sharon ? Au cours de ces élections,
sous Occupation, certains Palestiniens déclaraient : « Ils le veulent,
alors nous allons l’élire…on verra bien ce qui va arriver ».
Il semble de plus en plus que ce calcul opportuniste leur coûtera cher.
« Ce qui arrive » justement n’est pas de bonne augure pour le peuple
Palestinien et chaque nouvelle capitulation en appelle une autre. C’est
à ce processus qu’il faut mettre fin, pas à l’Intifada. (13)
5) « La renonciation à la revendication sans fondement du « droit au
retour ». Vous avez bien lu, c’est Sharon qui qualifie le « droit
au retour » de revendication « sans fondement ».
C’est l’étape en cours. L’accord de Genève fut le premier
acte de cette nouvelle renonciation. Mahmoud Abbas a poursuivi la démarche
en ne faisant aucune mention de cette revendication à la rencontre de
Charm el-Cheik. Quand il aura fait entériné cette prochaine
capitulation son rôle prendra fin et un autre « leader » moins discrédité
sera probablement mis de l’avant. (14)
6) « Préserver l’unité de la capitale d’Israël, Jérusalem
». Cette dernière concession sera probablement le lot du prochain
« leader » Palestinien, après que Mahmoud Abbas aura fait son travail
de capitulation sur le « droit de retour » et qu’il aura été liquidé
politiquement ou physiquement.
Conclusion
Quand cette « feuille de route », la vraie, aura été complétée,
alors l’Autorité palestinienne aura l’autorisation de gérer l’état
bantoustan Palestinien, un état pénitentiaire, emmuré, comprenant
environ 60 % des 22 % restants des terres de la Palestine historique.
Évidemment, Sharon, les sionistes et leurs complices, en organisant la
mascarade de Charm el-Cheikh le 8 février 2005 pour annoncer leur mauvais
coup au monde, aux Israéliens et aux Palestiniens, ont fait abstraction
du peuple Palestinien, faisant comme s’il était déjà battu, mâté,
brisé, le considérant comme quantité négligeable et c’est
probablement là leur plus grande erreur.
Notes
(1) : « Charm al-Cheikh, le retour des illusions » Pierre-Yves Salingue.
Liste Assawra, 7 février 2005. « Charm al-Cheikh. 4/5
septembre 1999. Yasser Arafat, président de l’Autorité palestinienne,
et Ehud Barak, premier ministre israélien signent un nouvel accord censé
« ouvrir la voie à des négociations de paix définitive entre
Palestiniens et Israéliens. ». Présents à cette rencontre et en
garantissant le sérieux des engagements pris: le roi Abdallah II de
Jordanie, le président égyptien Hosni Moubarak et le secrétaire d’état
américain , Madeleine Albright. Le Mémorandum de Charm al-Cheikh
organise un calendrier de reprise des négociations sur le statut
permanent , mises à mal par le refus quasi systématique des Israéliens
de mettre en oeuvre les principales mesures adoptées lors des différents
accords intérimaires négociés depuis la signature à Washington de
l’accord d’Oslo en septembre 1993 ».
(2) Robert Fisk « There will be no Middle East peace without justice ».
The Independent, 9 Février 2005. http://news.independent.co.uk/world/fisk/story.jsp?story=609177
Traduit par Danielle Mourgue.
(3) Robert Fisk « There will be no Middle East peace without justice ».
The Independent, 9 Février 2005. http://news.independent.co.uk/world/fisk/story.jsp?story=609177
Traduit par Danielle Mourgue.
(4) « European poll calls Israel a big threat to world peace ». Thomas
Fuller IHT. International Herald Tribune. Friday, October 31, 2003.
http://europa.eu.int/comm/public_opinion/flash/fl151_iraq_full_report.pdf
(5) www.arabs48.com
Mercredi 9 février. « Alors que les regards sont tournés vers Charm
el-cheikh et les suites de ce sommet, les autorités israéliennes ont
procédé à la démolition d'une dizaine de maisons dans le village
non-reconnu d'al-Hadajj, au sud du Naqab, expulsant ainsi plus de 100
Palestiniens. Les autorités israéliennes s'appuient pour démolir
et expulser la population sur une loi votée par la Knesset dont le titre
exprime toute la conception sioniste du conflit avec le peuple palestinien
: la loi sur « l'invasion des terres », considérant que les
Palestiniens Bédouins du Naqab sont des envahisseurs, alors qu'ils vivent
sur leurs terres depuis des centaines d'années, avant même la création
de l'Etat d'Israël. ». http://www.aloufok.net/article.php3?id_article=1865
(6) CNPI : Charm el-Cheikh est suivi par 290 violations et agressions.
GAZA. 15 Février 2005. Suivant le sommet de Charm el-Cheikh, qui a conclu
par une déclaration de trêve de la part du président palestinien
Mahmoud Abbas et un engagement d'arrêter les violences de la par du
premier ministre israélien, Ariel Sharon, les troupes d’occupation israéliennes
se sont livrées à des actes de violence à travers les villes, villages
et camps de réfugiés palestiniens, selon un rapport fourni par le Centre
national palestinien d'Information (CNPI).
http://www.ipc.gov.ps/ipc_new/france/details.asp?name=2631
La politique israélienne de confiscation des terres palestiniennes
continue
Hébron. 15 février 2005. (CNPI). Une manifestation populaire a été
organisée pour protester contre la construction d'une nouvelle route
coloniale à Tal Ramida à Hébron en Cisjordanie. Azmi Al Chiokhi, le
chef du Comité populaire à Hébron, a déclaré que aujourd'hui mardi,
la manifestation se déplacera devant le bâtiment d'Al Karntaya à 10:00
AM, vers la région de Tal Ramida où les bulldozers israéliens ont
commencé de percer une route coloniale sur les terres d'habitants
palestiniens. http://www.ipc.gov.ps/ipc_new/france/details.asp?name=2621
(7) Une dépêche de l'agence d'information Reuters nous apprend que « La
Haute cour israélienne a rejeté ce jeudi 3 février 2005 l'appel déposé
par des Palestiniens contre la construction d'une nouvelle route qui doit
permettre aux Juifs de rejoindre dans de meilleures conditions de sécurité
le Tombeau de Rachel, à Bethléem, depuis Jérusalem. Cette route
serait protégée par un mur construit spécialement pour protéger l'accès
de la sépulture de ce personnage biblique considéré comme la mère de
Joseph. Pour la Haute cour, cette route, dont le tracé s'intégrera
à celui de la "clôture de sécurité", n'aura pas un grand
impact sur les libertés de déplacements des Palestiniens. ». Pour
Hanna Nasser, maire de Bethléem, « Cette route va (...) empêcher des
gens de cultiver leurs terres et de construire de nouvelles maisons. Elle
aura un impact sur l'économie et le tourisme à Bethléem. ». «
Cette décision va nous faire perdre nos terres et les ressources nécessaires
pour vivre. », a dit Tony Salman, un propriétaire palestinien vivant près
du Tombeau de Rachel. http://www.aloufok.net/article.php3?id_article=1907
Le mur. Source : Médecins du Monde (MDM). Sur les 622 km prévus
pour le Mur, 255 km sont déjà construits ou en cours de construction. 85
% du tracé prévu du Mur ne suit pas le tracé de la Ligne Verte et empiète
sur la Cisjordanie. La longueur prévue du Mur est le double de celle de
la Ligne verte. · Une fois le Mur terminé, 93 200 Palestiniens
habiteront entre le Mur et la Ligne verte. · 32,7 % de tous les
villages de Cisjordanie n'auront pas accès libre et ouvert à leur système
de santé à cause du Mur. Ce chiffre atteindra 80,7 % dans les zones fermées
et dans les enclaves. · 10 000 patients souffrant de maladies chroniques
n'ont pas accès aux services médicaux essentiels. 117 600 femmes
enceintes, dont 17 640 ayant des grossesses à risque pourraient avoir des
difficultés à accéder aux soins prénataux, à l'accouchement en hôpital
et aux soins postnataux. 133 000 enfants de moins de cinq ans risquent de
ne pas pouvoir bénéficier à temps, ou même du tout, de tous les
vaccins nécessaires. · 26 centres de soins de santé primaire ont
été isolés du reste du système de santé palestinien par le Mur. 52 %
des médecins travaillant dans ces cliniques sont retardés pour accéder
à leur lieu de travail, ou ne peuvent y accéder. http://www.aloufok.net/article.php3?id_article=1936
(8) http://www.haaretz.com/hasen/spages/540223.html.
Israël prévoit de construire en Cisjordanie une nouvelle colonie, qui
pourrait héberger des colons dont l'évacuation est prévue cet été de
la bande de Gaza, ont fait savoir les autorités. Le ministère du
Logement précise qu'il projette de construire la nouvelle colonie, Gvaot,
dans la principale enclave de Cisjordanie, Gush Etzion. Source :
Reuters.
(9) Al Faraby «L’illusion Charm el-Cheikh » http://www.aloufok.net/article.php3?id_article=1928
(10) Ziegler, Jean. Rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à
l’alimentation. Septembre 2003. http://www.reseauvoltaire.net/rapport-ziegler.html
(11) « Il n’y aura pas de négociations politiques », ni maintenant,
ni avant que « les Palestiniens respectent leurs engagements inclus dans
la feuille de route », poursuit la déclaration. L’Autorité
Palestinienne avaient pourtant pris ce dernier temps des mesures pour
lesquelles le nouveau Président palestinien avait été jugé «
impressionnant », et ce par Shimon Peres et Condoleeza Rice en personne.
N’avait-il pas déployé plus de 4000 policiers à Gaza pour empêcher
les tirs de roquettes sur Israël et permettre même à Ariel Sharon de
tenir son conseil de ministres à Sdérot pour sauver la face alors que
l’armée israélienne avait été jugée incapable d’y parvenir ?
Comme l’atteste une déclaration, le 19 janvier 2005, du ministre de
l’infrastructure Binyamin Ben Eliezer : « Il faut donner carte blanche
à l'armée pour qu'elle stoppe les tirs de Qassam, mais malheureusement
elle a déjà presque tout tenté pour y parvenir et il faut donc accélérer
la mise en oeuvre du plan de retrait de la bande de Gaza ». AFP.
(12) Ziegler, Jean. Rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à
l’alimentation. Septembre 2003. http://www.reseauvoltaire.net/rapport-ziegler.html
« Les TPO sont au bord d’une catastrophe humanitaire, conséquence de
mesures militaires extrêmement sévères imposées par les forces
militaires israéliennes d’occupation (…) Plus de 22 % des enfants de
moins de cinq ans souffrent aujourd’hui de malnutrition. (…) La
consommation de nourriture a chuté de plus de 30 % per capita. »
Page 9 du rapport « Près de 60% des Palestiniens vivent aujourd’hui
dans une pauvreté aiguë » page 11 du rapport.
(13) Entretien avec Jamalat Abuyousef (8 février 2005) : « Mais pourquoi
les Palestiniens ont fait ce choix ? » (…) « Les élections se sont déroulées
dans les conditions de l’occupation, ce qui ne peut que produire un résultat
déformé. Les gens ont subi un lavage de cerveau et on observe que la
propagande était exceptionnelle. Jamais dans un pays de tiers de monde
autant d’argent n’a été dépensé dans une campagne électorale. Une
grande partie de la population à Gaza, à Rafah, à Khan Younes et
ailleurs est sans abri et sans travail. Des millions ont été dépensés
pour que les photos d’Abou Mazen et Barghouti soit accrochées… »
(…) « La situation actuelle est pire. La première phase d’Oslo a préparé
le terrain à la phase actuelle. Dans la première phase, le peuple
palestinien a été écrasé, économiquement, socialement et
politiquement. La société palestinienne qui était politisée est
aujourd’hui une société apolitisée. Il n’y a plus de programmes
politiques. Il n’y a qu’à voir le déroulement des dernières élections,
aussi bien les municipales que les présidentielles. Elles ont montré que
le peuple palestinien se désintéresse complètement de la classe
politique actuelle. Il n’y a personne qui représente les aspirations et
les espoirs des gens. Les élections municipales ont été faites sur la
base des alliances tribales et familiales. Ce n’étaient pas des élections
politiques mais tribales. Dans les présidentielles, il n’y a eu que 43%
de participation…soit 775 000 votants sur 1800 000 électeurs potentiels
».
(14) Entretien avec Jamalat Abuyousef (8 février
2005) : « Israël et les Etats-Unis veulent actuellement obtenir
l’abandon du droit au retour. Ils ne l’ont pas obtenu de Yasser
Arafat, mais Abou Mazen et ses compagnons, adeptes des accords de Genève,
sont prêts actuellement à donner cette carte à Israël. Après cela,
leur rôle sera fini. »
|