AFPS Nord Pas-de-Calais CSPP |
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Par Silvia Cattori 5 janvier 2005 En Palestine, Israël se sert d’un arsenal militaire impressionnant pour tuer tout espoir de paix juste. Hors de Palestine, Israël peut encore se servir d’un vaste réseau de désinformateurs, pour tuer toute vérité dans l’œuf. Cidinfo (1) ne recule devant rien pour magnifier les tortionnaires et dégrader les témoins de leurs actes odieux. Diffamer ceux qui témoignent de la réalité criminelle de l’occupation israélienne fait partie de la guerre à laquelle, d’une certaine façon, quantité de sites inféodés à Israël, participent. Donc, si vous êtes en quête de vérité sur ce dur conflit, méfiez-vous des sites qui font allégeance à Israël ; ils ont généralement pour vocation de travestir les faits et de déshumaniser les victimes palestiniennes ainsi que toutes les personnes qui témoignent de leurs souffrances. www.cidinfo.org est l’un de ces sites. L’exemple ci-dessous vous permettra de voir comment des individus peu scrupuleux falsifient les faits pour tenter de noircir les témoins des brutalités perpétrées par l’armée israélienne. De le savoir devrait vous inciter à être très attentif aux pièges qui vous guettent : pièges qui servent à décrédibiliser les défenseurs du droit, sur un conflit qu’Israël et ses soutiens ont tout intérêt à dénaturer. Quand Cidinfo déconstruit des articles qui décrivent comment les soldats israéliens vont à la « chasse » d’enfants palestiniens, comment ils s’amusent à les humilier, à les attirer par des leurres, à les exciter jusqu’à les rendre fous, et à tirer sur eux comme sur des pigeons, il participe à la guerre unilatérale qu’Israël mène en Palestine. Ce sont des procédés qui visent à empêcher toute évocation par les témoins directs de la réalité atroce qui prévaut : des témoins affligés qui désirent contribuer à la compréhension de la situation et à favoriser la paix. La tactique de Cidinfo est de faire des questions réponses sous des airs faussement naïfs : « Sylvia Cattori ne serait elle pas une affabulatrice, qui invente des histoires et des scènes à partir d'histoires entendues de ci de là? Pour Cidinfo, il était évident que Sylvia Cattori n'a pas assisté à la mort de l'enfant comme elle le dit, mais l'a simplement rencontré à l'hôpital, et a décidé, trois mois après cette rencontre, d'inventer de toutes pièces la scène de la mort de l'enfant et sa présence sur les lieux au même moment, et à quelques mètres de là!!!... ». www.cidinfo.org Quand j’ai découvert de quelle façon Cidinfo se saisit d’un fait, observé sur le terrain, pour le travestir en affabulation, j’ai éprouvé cette même sensation glaçante, d’irréalité, cet état de stupeur qui modifie instantanément votre conscience et vous remplit de douleur que je ressentais aux check points, quand je recherchais un reste d’humanité dans les yeux des soldats israéliens pour tenter de les dissuader de brutaliser les Palestiniens. Il faut être dépourvu de toute humanité pour s’emparer d’un évènement tragique, filmé, et vouloir en nier la véracité. Inhumains mais pas fous, ces individus savent ce qu’ils font. Il s’agit pour eux de sauvegarder l’image de victime dont Israël a longtemps su se parer. C’est ainsi, en camouflant la vérité sur les épurations ethniques et les massacres que, depuis 1948, Israël a pu gagner du temps et des terres, sans que le monde ne se rende vraiment compte que cet Etat s’est construit sur la dépossession et les mesures répressives qu’il a imposées à tout un peuple. Ces personnes qui se rangent du côté des crimes, du côté de l’insoutenable, du côté d’un Etat raciste, ne se soucient pas de morale. Tout est bon qui peut souiller les témoins. Ainsi, ce qui témoignait de mon sérieux, Cidinfo l’a transformé en péché. En effet j’avais pris soins de rectifier l’âge de Nour quand j’ai pu contacter Balata. L’agence Reuter, que Cidinfo donne comme exemple de professionnalisme, s’est également trompée. Nour n’avait pas 13 ans mais 12 ans. (2) Ce sont ces mêmes personnages cyniques qui - sous divers pseudonymes et sur le même mode -interviennent dans les forums pour tenter de désorienter les lecteurs, et pourrir le débat, comme ici : « Sylvia Cattori a-t-elle vu le frêre du petit Nour se faire tirer dans le dos par les soldats israéliens ? Est elle certaine que Nour a été tué d’une balle de mitrailleuse lourde qui crache plus de 500 balles à la seconde ? Comment peut elle omettre de dire que l’enfant est mort d’un tir de balle...en caoutchouc, alors qu’elle le savait ? Pourquoi dit elle que l’enfant a 12 ans alors que dans deux autres de ses textes, il a 15 puis 14 ans ? Pourquoi, alors qu’elle a rencontré Nour à l’Hôpital le jour de sa mort, et a écrit un article le lendemain disant qu’elle l’avait vu à l’hôpital, ne disait elle pas dans cet article qu’elle avait vu mourir l’enfant dont elle parlait ? ». http://www.oulala.net/Portail/article.php3?id_article=1241 Tout en sachant que les intervenants ne prendraient pas ma réponse en considération, mais par égard pour la souffrance des Palestiniens que ce genre de questions vise à faire oublier, j’ai répondu ce qui suit : « Les soldats israéliens vont chaque jour à Balata pour tuer des enfants. Il me paraît assez étrange que votre préoccupation soit de savoir si l’enfant avait 12 ou 15 ans et quelle sorte de balle l’a tué. Votre principale préoccupation ne serait-elle pas tout simplement de décrédibiliser les témoignages et les dénonciations de ceux qui ont pris la peine et le risque d’aller voir sur place les violences que l’armée israélienne fait subir à la population civile palestinienne, notamment aux enfants ? Par égard pour ceux qui pourraient être troublés par vos insinuations - qui ont vraisemblablement pour objectif de faire croire que je ne suis jamais allée à Balata, donc, que les violences des soldats israéliens contre les enfants que je dénonce n’existent pas - je précise ce qui suit. J’ai écrit plusieurs textes en décembre 2003. (Voir www.ism-suisse.org) Dans « Violences israéliennes gratuites au camp de Balata » j’ai décrit la situation en général et le niveau de violence dont j’avais été témoin. Dans un paragraphe, j’ai indiqué au passage que j’avais profité d’une accalmie pour rendre visite aux enfants blessés, parmi lesquels Nour Emran, touché en pleine tête et dans le coma, et j’ai donnée l’âge qu’on m’avait indiqué le jour de l’accident : 15 ans (on avait aussi parlé de 14 ans). Je n’avais pas développé les circonstances dans lesquelles cet enfant avait été touché n’en ayant pas eu le temps, ni surtout le cœur à ce moment là. Vous vous étonnez que je n’aie pas écrit davantage ? Moi je suis étonnée d’avoir autant écrit dans un contexte de guerre si perturbant. Pourquoi suis-je revenue sur ces faits trois mois plus tard ? Je suis revenue sur ces épisodes traumatisants au moment où je m’en suis senti la force. Il m’a fallu en effet des mois avant de pouvoir revenir sur ces moments que j’avais vécu, c’est ce que je souligne au début de mon texte « Les enfants de Market Street », où je ne décris du reste qu’un épisode de cette longue journée. Nour a été pris pour cible vers 16 heures de l’après midi. J’ai raconté dans ce texte certains aspects que je n’avais pas développé dans les textes écrits en décembre 2003 à Balata : l’attitude des soldats qui provoquent les Palestiniens en proférant des injures grossières, la peur tétanisante, la tragédie de ces deux frères jumeaux. Comme j’avais toujours un doute sur l’âge précis de Nour j’ai demandé récemment confirmation à Balata. Nour avait 12 ans (il faisait plus âgé que son âge). Par ailleurs je n’ai jamais mentionné nulle part avec quelle balle Nour a été tué. Je ne me livre pas à ce genre d’expertise. Les soldats israéliens utilisent toutes sortes d’armes et de balles : balles réelles, balles en acier recouvertes de caoutchouc, gaz toxiques, etc... Ce qui m’importe et me révolte, et qui devrait vous importer et vous révolter, est que ces armes tuent des enfants. L’armée israélienne tire avec des armes de guerres sur des enfants partout en Palestine. Des armes qui n’ont pas été conçues pour tuer des civils mais pour faire la guerre contre des armées. Et cela est inacceptable. Tirer sur des innocents, les mutiler, les assassiner, est devenue une routine pour l’armée israélienne. Mais cela n’a pas l’air de vous préoccuper : vous préférez, pour couvrir l’armée israélienne, répandre le doute sur la réalité des crimes qu’elle commet ». Cidinfo ment effrontément. Il n’a bien évidemment pas pris en compte mes précisions comme vous pouvez le constater par vous même. Il en a encore profité pour chercher à me faire dire ce que je n’ai pas dit. (3) Dans son déni de la vérité, partant d’un évènement tragique - qui montre de quelle façon perverse les soldats d’Israël attirent des enfants dans des pièges mortels - Cidinfo n’hésite pas à falsifier les faits. Nour n’a pas eu droit à la vie. Il n’a connu que violence et humiliation. C’est de cela que Cidinfo devrait parler. De la souffrance des Palestiniens. Quant à dire que la mère de Nour a envoyé à la mort son fils, comme le suggère Cidinfo dans son « dossier » (4) c’est vouloir encore une fois calquer son discours sur la propagande israélienne. Une mère palestinienne n’est pas différente de toutes les mères du monde. Aucune mère n’envoie à la mort son enfant en Palestine.
(1) CIDINFO, Collectif pour l'Information et Contre la désinformation au Proche-Orient. (2) Photo de Nour Emran dans le coma, prise par le photographe qui m’accompagnait à l’hôpital. (3) Témoignages écrits dans un contexte de guerre - où il était difficile de se déplacer - que Cidinfo cherche à mettre en doute à des fins de propagande.
(4) www.cidinfo.org « Mensonges sur la mort d’un enfant » Note : Cet article est en Copyleft. Tout site ou forum qui entend le diffuser et le mettre en ligne, doit d'abord en demander l'autorisation à son auteur : silviacattori@yahoo.it Et après autorisation, mentionner la source et la date de diffusion originale.
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Ce texte n'engage que son auteur et ne correspond pas obligatoirement à notre ligne politique. L'AFPS 59/62, parfois en désaccord avec certains d'entre eux, trouve, néanmoins, utile de les présenter pour permettre à chacun d'élaborer son propre point de vue." |
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