Le retrait de Gaza, par Sharon : aucun risque que cela se produise !
Par Tanya Reinhart
Texte d’une allocution prononcée au concert
Euro-Palestine, Porte de Versailles à Paris, le 6 novembre 2004
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Nous sommes rassemblés ici en des temps difficile, des temps où il
semble que la cause palestinienne ait été presque éliminée de
l’agenda international. Le monde occidental chante les laudes de
la nouvelle "vision de paix" que le plan de désengagement
de Sharon serait censé représenter. Le jour où ce projet a été
adopté par la Knesset (parlement israélien), la semaine passée, a
été salué par le journal Le Monde comme une "journée
historique ".
Reste-t-il quelqu’un pour prêter la moindre attention à
l’entrefilet de deux lignes indiquant que l’armée israélienne
a tué, le même jour, seize Palestiniens, à Khan-Younis ?
Il est bien connu – même en Occident – que le plan de Sharon ne
vise aucunement à mettre un terme à l’occupation.
Pour ce qui concerne la bande de Gaza, le plan de désengagement tel
que publié par les journaux israéliens le vendredi 16 avril spécifie
qu’ « Israël supervisera et conservera les frontières extérieures
des territoires, et conservera un contrôle exclusif de l’espace aérien
de Gaza.
Il continuera à effectuer des patrouilles militaires dans
l’espace maritime de la bande de Gaza. »
Autrement dit : les Palestiniens seront emprisonnés de tous côtés,
ils n’auront plus aucune connexion avec le reste du monde, sinon
via Israël.
De plus, Israël se réserve le droit de procéder à des incursions
militaires à l’intérieur de la bande de Gaza. En échange de
cette "concession", Israël serait autorisé à terminer
l’édification du mur et à maintenir le statu quo en Cisjordanie.
L’innovation, dans l’accord Bush-Sharon, qui a entériné ce
projet, tient au fait qu’il ne s’agit pas d’une simple
proposition, dans l’attente de l’approbation du peuple
palestinien.
Désormais, on ne pose même plus la question aux Palestiniens.
C’est Israël et les Etats-Unis qui décident des faits accomplis
sur le terrain. Israël procède au bornage des terres qu’il veut
s’accaparer, après quoi il construit son mur, suivant le tracé désiré.
Pour les opposants à l’occupation israélienne, il est dès lors
très clair que le désengagement de Sharon n’est qu’un plan
visant à pérenniser l’occupation, avec un peu plus de légitimité
internationale.
Toutefois, on relève une présupposition, omniprésente dans toutes
les discussions autour de ce projet, à savoir que dans le
processus, Sharon a l’intention de démanteler les colonies de la
bande de Gaza, et de restituer les terres sur lesquelles elles sont
construites aux Palestiniens. Je dois dire que si j’avais cru une
seule minute cela crédible, j’aurais été en faveur de ce
projet.
Les colonies de Gaza, avec leurs réserves étendues de terres,
leurs zones de sécurité, leurs routes "Israeli-only" et
tout l’appareil militaire qui les protège, occupent près du
tiers de la superficie de ce territoire, qui est une des zones les
plus densément peuplées au monde.
Si ces territoires avaient été restitués à leurs propriétaires,
cela aurait représenté une avancée. Nous ne devons jamais oublier
que la lutte des Palestiniens n’a pas pour seul objectif leur libération,
mais aussi le recouvrement de leurs terres dans les territoires
occupés – des terres qu’Israël confisque depuis 1967.
Tant que les Palestiniens réussiront à s’accrocher à leurs
terres, même dans les pires conditions d’occupation, ils finiront
par conquérir aussi leur liberté.
Sans terre, ce n’est pas seulement leur libération qui est
compromise, c’est leur survie.
Mais qu’est-ce qui serait de nature à nous amener à croire que
Sharon a véritablement l’intention de démanteler des colonies,
à une date connue de lui seul ?
Ce n’est en tout cas pas le contenu de la résolution adoptée par
la Knesset le 26 octobre – ce jour qui a été présenté par les
médias israéliens et la quasi-totalité des médias occidentaux
comme une journée "historique", en raison de cette résolution
"fondatrice".
En réalité, le parlement israélien a voté l’approbation du
"plan de désengagement révisé", qui avait été précédemment
approuvé au cours d’une autre "réunion historique" du
cabinet israélien, le 6 juin dernier.
Il convient donc d’examiner ce qui a été effectivement entériné
par cette réunion du gouvernement israélien.
Le titre pompeux du Ha’aretz du 7 juin déclarait : "Le désengagement
est mis sur les rails".
Mais voici ce qui était imprimé en plus petits caractères,
dans le corps de l’article :
"A la fin d’une réunion historique du cabinet, hier,
le gouvernement a adopté le projet amendé d’Ariel Sharon sur le
désengagement, par 14 voix contre 7, mais la décision n’autorise
pas le démantèlement de colonies, et le Premier ministre devra référer
au cabinet lorsqu’il voudra entamer effectivement le processus
d’évacuation…
La décision d’évacuation de colonies sera soumise au
gouvernement au terme d’une période préparatoire qui se
terminerait vraisemblablement le 1er mars 2005".
[Aluf Benn, Gideon Alon et Nathan Guttmann, Ha’aretz, 07.06.2004]
Ailleurs, dans le même journal, on peut lire qu’ "il
n’y a pas eu d’approbation d’évacuations spécifiques… Une
deuxième discussion au niveau du gouvernement sera tenue, à cet
effet, "qui prendra en compte les circonstances de l’heure"
[Aluf Benn, Ha’aretz, 07.06.2004].
La seule chose que le gouvernement, cette fois-ci suivi par la
Knesset, ait approuvé, est donc simplement la tenue d’un débat
sur l’idée de démanteler des colonies à Gaza, un jour, l’an
prochain.
Il a été également décidé que, d’ici là, la construction et
le développement de colonies peuvent se poursuivre, à Gaza :
"Le projet entériné garantit qu’il soit « pourvu aux nécessité
de la vie quotidienne" dans des colonies vouées à l’évacuation.
Les interdictions de permis de construire et de location de terres
ont été elles aussi exclues de la proposition du Premier ministre
(ibidem).
Et, de fait, sur le terrain, des parcelles de terrains sont encore
louées (pour des prix dérisoires) à des Israéliens désireux de
s’installer à Gaza, et des permis de construire sont accordés
par un comité spécial désigné par le gouvernement, au cours de
la même séance "mémorable" du 6 juin [1].
Pourtant, aucun de ces faits ne semble avoir été enregistré par
la conscience du grand public.
La teneur effective de la décision prise par le cabinet n’a été
rapportée qu’une seule fois – le jour même – puis elle a
disparu des articles qui ne cessent de recycler les sempiternelles
histoires au sujet de son importance héroïque. C’est précisément
la même chose qui vient de se produire.
Le fait que la Knesset n’a procédé à un vote qu’à la seule
fin d’approuver "le plan amendé de désengagement",
lequel ne comporte aucune décision de démanteler des colonies a été
rapporté par les médias israéliens :
Les membres de la Knesset, en votant ce soir sur le projet de désengagement,
ont reçu copie de la "loi de désengagement amendée"
adoptée par le Cabinet le 6 juin dernier, ainsi que des addenda
contenant les principes du projet et de sa mise en pratique…
D’après le compromis négocié à l’époque… la décision
du cabinet "ne comporte aucune allusion à l’évacuation de
colonies".
Afin d’éliminer les derniers doutes à cet égard, la décision
du cabinet énonce également qu’ "après la conclusion du
travail préparatoire, le cabinet se réunira à nouveau afin de débattre
séparément de la question de savoir s’il convient ou non d’évacuer
des colonies, lesquelles, à quel rythme, en fonction des
circonstances de l’heure". [Yuval Yoas, Ha’aretz,
26.10.2004.]
Mais, encore une fois, cette information n’a paru qu’une ou deux
fois, noyée sous les gros titres, qui allaient jusqu’à comparer
Sharon à Churchill… C’est ainsi que se bâtissent les mythes.
Un autre test du sérieux des inventions d’évacuer est représenté
par la question des compensations à verser aux colons évacués.
Depuis la décision du cabinet gouvernemental, en juin dernier,
beaucoup de colons de Gaza ont commencé à s’enquérir,
directement ou via des avocats sollicités à cette fin, de la manière
et du moment où ils seraient susceptibles de percevoir des dédommagements.
Derrière les protestations tonitruantes des dirigeants des colons,
beaucoup d’entre eux sont en réalité soulagés de pouvoir enfin
quitter leur colonie, et ils n’attendent plus que les
compensations.
Quiconque aurait sérieusement l’intention de les évacuer
commencerait par les dédommager, en commençant par ceux qui sont
prêts à partir immédiatement, en ne laissant que la petite
minorité idéologique de ceux qui devront être évacués par la
force.
De fait, en cinq mois, depuis la décision du cabinet, en juin
dernier, tant les colons que l’opinion israélienne croient que
c’est ce qui est susceptible d’arriver à tout instant, désormais.
Là encore, il s’agit d’une croyance totalement infondée. Des
comités spécialisés travaillent, entourés de force publicité,
au règlement du moindre détail du projet de compensation.
Beaucoup pensent que celui-ci a été finalement approuvé par la
Knesset, le 4 novembre.
Ce n’est que dans les comptes rendus en petits caractères de ce
qui s’est passé en réalité qu’on peut apprendre que la loi de
dédommagement n’a franchi que ses premières auditions préliminaires.
En principe, la seconde et la troisième lecture pourraient avoir
lieu d’ici quelques semaines, mais il a été clairement dit, par
avance, que la seconde lecture n’aurait pas lieu avant que le
gouvernement n’ait décidé d’une évacuation effective, soit en
mars 2005, voire plus tard [Yossi Verter, Ha’aretz, 08.10.2004].
Dans l’attente, personne ne percevra la moindre compensation.
Comme l’a résumé Aluf Benn, "La Knesset votera la
première lecture de Texte d’application de la Loi portant projet
de désengagement, autorisant le gouvernement à évacuer des
colonies et à verser des dédommagements aux colons évacués.
C’est alors qu’il y aura débat dans les commissions
parlementaires, puis une seconde et une troisième lectures…
la loi pouvant être bloquée à chacun de ces stades" [Ha’aretz,
27.10.2004].
En dehors d’Israël, les détails de ce qui a été effectivement
décidé n’ont même pas encore été diffusés par les médias,
et la seule chose qui soit répétée ad nauseam par les médias
occidentaux, c’est la propagande produite par le système
politique israélien : des gros titres, d’après lesquels on
pourrait croire que le démantèlement de certaines colonies serait
pour demain.
Ainsi, le débat politique autour du plan de Sharon ne se concentre
que sur ce qui est suffisamment positif pour être présentable. Le
risque qu’il ne s’agisse, en l’occurrence, qu’une énième
tromperie israélienne n’est pas même évoqué.
Et si vous essayez de le faire, vous êtes immédiatement perçu
comme quelqu’un tout juste débarqué de la planète Mars. J’en
ai personnellement fait l’expérience, au cours de plusieurs
interviews sur des médias européens.
Tromperie et mensonges sont les pierres angulaires de la
politique israélienne, portées à un nouveau de perfection depuis
Oslo.
Alors que le monde entier a cru que Rabin avait promis de mettre
finalement fin à l’occupation et de démanteler les colonies, le
nombre de colons israéliens a en réalité doublé au cours de son
mandat.
Au moment même où Barak déclarait son intention de démanteler
les colonies sur les hauteurs du Golan, en 1999, il faisait voter
des crédits pour financer leur extension. Alors que Sharon avait
promis de démanteler, au moins, les avant-postes illégaux de
colonisation en Cisjordanie, leur nombre n’a cessé de s’accroître.
Qu’importe : rien de tout ceci n’est présent dans les mémoires.
Chaque nouveau mensonge est accueilli par les vivats de bienvenue du
camp israélien (dit) de la paix, et par les gouvernements européens.
Depuis Oslo, chaque gouvernement israélien sait pertinemment
qu’il lui suffit, pour obtenir un relâchement de la pression
diplomatique qui pèse sur lui, de produire un énième « plan de
paix ».
Le rituel se renouvelle, à chaque nouveau "plan" de cette
nature.
Le facteur crucial, pour convaincre le monde que, cette fois-ci,
"c’est pour de vrai", ce sont les protestations de
l’extrême droite. Bien entendu, quand le gouvernement se pointe
avec un nouveau schéma de tromperie, la droite et les colons le
croient bien volontiers, eux aussi.
La tromperie de Rabin lui a coûté la vie.
Les mêmes menaces pèsent aujourd’hui sur Sharon. Et voilà qui
suffit à convaincre le camp de la paix israélien que Sharon serait
déterminé à démanteler des colonies…
Même des intellectuels sérieux, opposés à l’occupation,
pondent des articles mettant en garde contre le danger d’une
"guerre civile" avec les colons (en oubliant simplement
que pour que cette éventualité fort peu probable devienne du
domaine du possible, il faudrait sans doute que quelqu’un fasse
mine de les évacuer !).
La conséquence est presque immédiate : dans la perspective de la
guerre civile qui s’annonce à nos portes, Sharon est notre chef !
Nous devons tous nous unir derrière lui, contre les forces maléfiques
tapies dans l’ombre en Israël…
Il faut bien reconnaître que cette propagande israélienne massive
fonctionne. Dans l’ensemble du monde occidental, Sharon est
aujourd’hui dépeint comme un messager de paix, parce qu’il a déclaré
qu’il est prêt à évacuer certains des territoires occupés.
Soudain, Sharon est perçu comme incarnant le centre politique sensé
d’Israël, s’efforçant de résister à la pression de la
droite. La perception du jour est celle qu’Israël est, enfin,
dirigé par un homme de paix, dont la détermination à faire des
concessions douloureuses est éminemment respectable.
Et tant que telle sera la perspective, Sharon pourra faire
absolument tout ce qu’il voudra.
L’armée israélienne terrorise la bande de Gaza, des dizaines de
Palestiniens se font tuer, dont des enfants sur le chemin de leur école,
des maisons sont démolies et des parcelles agricoles sont détruites.
Au moment de l’opération "Bouclier de Protection", en
Cisjordanie et dans le camp de réfugiés de Jénine, voici deux ans
de cela, les protestations se sont élevées dans le monde entier.
La dernière opération en date, intitulée "Jours de Pénitence",
dans le camp de Jabalya, situé dans la bande de Gaza, n’a
pratiquement pas été couverte par les médias.
Soutenu par les Etats-Unis, Sharon met en œuvre, avec une efficacité
effrayante, sa vision de longue date, consistant à évincer le plus
grand nombre possible de Palestiniens de leurs terres.
Dans l’esprit d’Orwell, on nous a même expliqué qu’un des
objectifs de "Jours de Pénitence", c’est d’ "étendre
les zones de sécurité" qui entourent les colonies de Gaza (c’est-à-dire
: agrandir leurs terres, et en expulser des Palestiniens supplémentaires),
afin de garantir que lorsqu’on les évacuerait, ce ne serait
pas "sous le feu". [Aluf Benn, Ha’aretz,
04.10.2004].
Mais l’Europe regarde ailleurs, rassurée par la nouvelle vision
de paix de Sharon.
Nous vivons des jours difficiles, où Orwell semble pâlir, en
comparaison avec le pouvoir de la propagande, aujourd’hui, tandis
qu’il semble que les gouvernements européens sont inébranlables
dans leur soutien à Israël, quelle que soit la gravité des crimes
qu’il commet ; et les Palestiniens meurent à petit feu, leurs
souffrances ne faisant même plus les entrefilets des journaux.
Mais en des temps tels ceux-ci, où les gouvernements ne veulent pas
imposer le droit international, les peuples du monde entier peuvent
encore prendre les affaires en mains.
Bien qu’elle soit largement occultée, une lutte commune des
Palestiniens, des Israéliens et des internationaux du Mouvement
International de Solidarité [ISM] ne cesse de monter en puissance :
ces militants se tiennent quotidiennement debout face à l’armée
et aux colons, dans les territoires palestiniens, protestant de manière
non-violente et pacifique, recueillant des informations sur les
circonstances du crime, protégeant autant de parcelles agricoles
qu’ils le peuvent, et ralentissant le travail de destruction
titanesque de Sharon.
Pour la première fois, dans toute l’histoire de cette occupation,
nous apercevons les prémisses d’une lutte conjointe israélo-palestinienne.
A côté d’Israël, de l’armée israélienne et des colons israéliens,
c’est un nouveau pays qui voit le jour : Israël / Palestine.
Le paysage saisissant de beauté de la Cisjordanie est saucissonné
par les nouvelles routes tracées par les colons à leur usage
exclusif. Entre ces routes toutes neuves, subsistent les tronçons
des vieilles routes défoncées des vaincus.
C’est là, généralement dans les creux, que l’autre Israël,
Israël – Palestine est en marche.
Depuis près de deux ans, de jeunes Israéliens arrivent à bord des
bus des colonies, puis ils poursuivent leur chemin à pied et en
taxi palestinien, franchissant les checkpoints.
Ils marchent d’un village à l’autre, en groupes, ou seuls.
Certains y dorment.
D’autres parcouront demain le même trajet, pour rejoindre la
manifestation.
Partout où ils se rendent, ils sont accueillis par des bénédictions
et des visages amènes et rayonnants de joie.
"Tafaddalû !", "Je vous en prie, entrez !",
leur disent les enfants sur le palier de leur maison : on dirait que
ceux-là n’ont jamais entendu parler d’enfants jetant des
pierres !
Tout au long de la « ligne de jonction », en Cisjordanie, sur le
tracé du mur, les Palestiniens ont ouvert leur cœurs et leurs
maisons aux Israéliens et aux militants venus du monde entier
soutenir leur résistance non-violente au mur et à l’occupation
qui leur volent leurs terres.
Ces jours-ci, des centaines d’Israéliens se rendent quasiment
chaque jour en Cisjordanie, afin d’aller protéger la récolte des
olives des Palestiniens contre les menées de colons, lesquels,
couverts par l’armée israélienne, font tout pour l’empêcher.
Ce qui amène de jeunes Israéliens à se tenir aux côtés des
Palestiniens, face à l’armée, c’est leur conviction qu’il
existe une ligne de justice élémentaire qui ne saurait être
franchie, qu’il y a une justice qui est supérieure aux lois
militaires des zones militaires fermées : il y a le droit
international, qui interdit l’épuration ethnique, et puis il y a
la loi de la conscience.
Mais ce qui les fait revenir, jour après jour, c’est la nouvelle
alliance qui a été conclue entre les peuples de cette terre, un
pacte de fraternité et d’amitié entre Israéliens et
Palestiniens qui aiment la vie, qui aiment cette terre, qui aiment
la brise du soir. Ils savent qu’il est possible de vivre
autrement, sur cette terre.
Leur lutte de tous les jours est notre espoir. Elle est devenue
possible grâce à l’aide de personnes, partout dans le monde, qui
vont en Palestine rejoindre ce nouveau mode de résistance. Ils sont
confrontés au harcèlement de l’armée.
Beaucoup d’entre eux sont arrêtés et expulsés, mais ils
continuent à se rendre en Palestine.
Tant qu’ils seront de plus en plus nombreux à le faire, même
pour une courte période, tant qu’ils seront encouragés et
soutenus par beaucoup d’autres militants, dans tous les pays, qui
n’ont pas pu encore faire le déplacement, la lutte continuera,
offrant l’espoir là où les gouvernements sont incapables de le
faire.
[1] : Petit exemple : "Hier, des photographes de presse
ont été invités à prendre des photos de la première réunion du
comité devant examiner la construction de colonies à Gaza, dirigée
par le Directeur général du Cabinet du Premier ministre, Ilan
Cohen.
Le comité est censé étudier le problème des constructions et de
nouveaux projets de développements dans des colonies vouées au démantèlement.
Cohen fait savoir que Sharon lui a recommandé « de ne faire aucun
compromis au détriment des nécessités de notre sécurité ».
Le secrétaire du Conseil régional de Gaza, Avner Shimoni, a obtenu
le feu vert pour l’édification de 26 buildings pare-balles dans
le bloc de colonies de Gush Katif.
Ces nouveaux bâtiments, destinés à abriter des logements et des
écoles, doivent être édifiés dans les colonies de Kfar Darom,
Netzarim et Neveh Dekalim.
Jusqu’ici, ce sont près de 350 projets de développement qui ont
été soumis à l’examen du comité » [Aluf Benn et Nir Hason,
Ha’aretz, 27.07.2004].
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Source
: http://www.tau.ac.il/~reinhart |
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Traduction
: Marcel Charbonnier |
Source : ISM
http://www.ism-france.org/news/article.php?id=1858&type=analyse&lesujet=Plan%20de%20Désengagement
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