AFPS Nord Pas-de-Calais CSPP |
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Retour aux tentes 18 mai 2004 Plus de 20.000 habitants palestiniens de la ville de Rafah au sud de la Bande de Gaza vont perdre leurs maisons, qui seront détruites par les forces de l'occupation israélienne sous prétexte de protéger les citoyens israéliens des attaques palestiniennes, et pour contrôler la zone frontalière qui sépare la bande de Gaza de l'Égypte. L'objectif numéro un de cette opération militaire israélienne est de continuer la guerre contre toute une population civile en accélérant la pression contre ce peuple de plus en plus isolé du fait du silence et de la complicité de la communauté internationale. Le gouvernement israélien est en train d'utiliser tous les moyens illégaux pour obliger les civils palestiniens non seulement à ne pas résister sur leur terre, mais surtout à quitter les Territoires palestiniens pour d'autres pays voisins, afin que Sharon puisse réaliser son projet, en complicité avec les Américains, d'amener d'autres Juifs du monde entier pour qu'ils s'installent sur la terre de Palestine. Les Palestiniens de Rafah se préparent à des moments terribles de leur histoire: habiter dans des tentes, être hébergés dans des écoles, et trouver refuge dans des centres et des stades. Des quartiers et des rues de cette ville résistante vont être dévastés par les bulldozers et les chars de l'armée de la cinquième puissance militaire dans le monde. Les enfants, les femmes, les jeunes et les vieillards de Rafah vont habiter dans des tentes offertes par les Nations unies... heureusement que les responsables des Nations unies en Palestine vont offrir ces tentes, contrairement aux responsables de cette organisation à New York qui n'arrivent même pas à condamner voire à exiger l'arrêt de ces crimes israéliens contre la population civile de Palestine, qui représentent des violations permanentes de toutes les conventions internationales y compris celle de Genève, et de tous les droits humains, parce que dans le cas d'Israël, personne n'ose dire non, et personne n'ose dire la vérité. Les habitants de Rafah vont dormir dans des tentes, ils vont manger dans des tentes, ils vont rester longtemps dans des tentes, et leurs enfants vont suivre leurs cours dans des tentes, toute une vie va être passée dans des tentes dans des conditions très difficiles à tous les niveaux. Habiter dans des tentes, ce n'est pas nouveau pour les Palestiniens, ils y ont déjà vécu après la catastrophe de 1948 lorsqu'ils ont été chassés de leur terre par la force de l'occupation israélienne qui a terrorisé la population civile et l'a expulsée vers la Cisjordanie et la Bande de Gaza, et les autres pays arabes. En 1948, les Palestiniens ont habité dans des tentes, les réfugiés palestiniens de la bande de Gaza, de Cisjordanie, du Liban, de Syrie, d'Égypte et de Jordanie sont tous restés pendant des années et des années dans des tentes, dans des conditions inhumaines, avant de commencer à se construire des maisons et des habitations. La tente est devenue le symbole des réfugiés palestiniens chassés de leur terre d'origine, et la tente, aujourd'hui, c'est l'image de la souffrance d'une population civile soumise à l'oppression d'un occupant qui déteste la lumière et la vie. Mais les tentes des habitants de Rafah témoignent aussi de l'indifférence d'un monde qui se tait, elles montrent l'incapacité à dire non à l'injustice, et surtout elles expliquent que les Palestiniens sont devenus isolés, victimes non seulement d'une occupation inhumaine, mais de la complicité internationale. Mais malgré tout, il faut saluer le courage de ces gens qui, partout dans le monde, essayent de briser le silence et de dire non à l'oppression, ces gens qui expriment une solidarité remarquable avec les habitants de Rafah qui vont habiter dans des tentes, une solidarité qui montre que l'espoir est toujours là, en dépit de toutes les injustices de notre monde. De nouveau, les Palestiniens vont retourner habiter dans des tentes, 56 ans après y avoir habité une première fois, mais ces Palestiniens gardent l'espoir de revenir un jour dans leurs quartiers et leurs rues, comme leurs parents expulsés en 1948 qui ont toujours les clés de leurs maisons arrachées par les militaires israéliens. Quelle honte de trouver, en 2004, encore des gens qui habitent dans des tentes, des gens qui n'ont pas choisi cette solution, mais qui ont été obligés d'habiter dans des tentes après la destruction massive de leurs maisons par des occupants. Comme dans l'histoire récente de la Palestine, ces tentes seront un lieu provisoire pour les Palestiniens qui vont continuer de garder l'espoir, l'espoir de revenir dans leur villes, villages, quartiers et maisons, mais surtout l'espoir de vivre dans une grande Palestine libre et indépendante, une Palestine de construction et de paix. Ziad Medoukh |
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