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Ha'aretz, 4 avril 2005
Il
faut renforcer Mahmoud Abbas
éditorial de la rédaction d'Ha'aretz
Trad.
: Gérard pour La Paix Maintenant
Les saccages commis dans les rues de Ramallah la semaine dernière par des
Palestiniens armés membres des Brigades des Martyrs d'Al-Aqsa, et les dégâts
importants qu'ils ont causés, ont forcé Mahmoud Abbas à réagir. De façon
générale, Mahmoud Abbas a jusqu'ici évité d'agir avec agressivité
pour imposer le règne de la loi. En deux occasions seulement, il a utilisé
la force. La première, quand le Hamas, le Djihad islamique et les Comités
populaires de résistance ont tiré plusieurs dizaines d'obus de mortier
et de roquettes Qassam sur les colonies du Goush Katif. Le dirigeant
palestinien s'est alors rendu dans la bande de Gaza et a relevé de leurs
fonctions certains officiers des services de sécurité. Puis, après le
saccage de mercredi par des hommes armés, dont certains s'étaient cachés
auparavant dans la Moukata, Abbas a réagi de la même manière, en
renvoyant le chef des forces de sécurité en Cisjordanie, le général
Hadj Ismaïl, et un certain nombre d'autres officiers.
Ce dernier incident, dirigé contre la population palestinienne et n,on
contre Israël, constitue clairement un défi à Mahmoud Abbas et à son
pouvoir. Il a aussi prouvé combien Abbas avait raison d'en appeler au
principe "une loi, une arme" au sein de l'Autorité
palestinienne. Il est clair que sur le long terme, Mahmoud Abbas ne pourra
pas accepter l'existence de multiples organisations armées. Mais
jusqu'ici, il n'a pas réussi à réformer les services de sécurité,
comme la Feuille de route et les Américains le lui demandent.
L'application de "l'accord palestino-israélien
sur les hommes recherchés" ne ferait pas seulement avancer le
dialogue avec Israël, il lui faciliterait la mise en oeuvre de cette réforme.
Il est de l'intérêt d'Israël que Mahmoud Abbas réussisse dans son
entreprise consistant à étendre la période d'accalmie et à relancer
les négociations sur un traité global. Cet intérêt oblige Israël à
faire davantage pour l'aider, lui et d'autres dirigeants palestiniens modérés.
Israël ne peut pas se contenter d'observer de l'extérieur. Il doit, dans
la mesure du possible, contribuer au processus que Mahmoud Abbas a du mal
à mettre en branle, même si cette aide entraîne des risques pour la sécurité.
Par exemple, le plan de retrait de la ville de Qalqilya, qu'Israël contrôle
pour le moment,
faciliterait la liberté de circulation pour les Palestiniens qui habitent
Tulkarem, Qalqilya et les villages alentour, créant ainsi une sensation
de mieux être. Israël doit également agir avec plus d'énergie pour démanteler
d'autres checkpoints, ne laissant sur place que ceux qui sont essentiels
à
l'armée.
Avant que le désengagement ne s'effectue, Israël doit également améliorer
le retrait du nord de la Cisjordanie et en faire l'équivalent du retrait
de la bande de Gaza. Actuellement, le plan est d'évacuer quatre colonies
du nord de la Cisjordanie, mais d'autoriser l'armée à continuer à opérer
dans le secteur, tout comme aujourd'hui. Cela ne peut pas être considéré
comme un désengagement. Les Palestiniens auront le sentiment que
l'occupation dans le nord de la Cisjordanie continue comme auparavant.
Toutes les mesures que nous venons de citer sont à court terme, et leur
but est d'aider Mahmoud Abbas à améliorer sa position aux yeux de
l'opinion palestinienne. Mais sur le long terme, elles sont insuffisantes.
Israël doit se préparer dès aujourd'hui aux prochaines phases de ses
relations avec les Palestiniens. Une mesure importante serait de commencer
à appliquer réellement la Feuille de route. Pour que le processus
diplomatique progresse, Israël doit commencer à penser aux prochaines
mesures qui suivront le désengagement. On attend d'Israël qu'il les
prenne, et il ferait donc mieux d'y penser dès maintenant.
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