[Avec
un taux de participation de 81%, les récentes élections locales [1] dessinent les contours de la nouvelle carte politique pour ce qui
concerne la Cisjordanie tout au moins. Les leçons de cette élection, cependant,
exigent une lecture prudente]
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http://www.haaretzdaily.com/hasen/pages/ShArt.jhtml?itemNo=518919
Les
leçons des élections locales
par Danny Rubinstein
(trad.
Tal pour LPM)
Gardons-nous de tirer des conclusions définitives des résultats des
élections municipales dans 26 conseils régionaux de Cisjordanie,
vendredi
dernier. Les alliances familiales du candidat tiennent une place non
négligeable dans une élection locale, surtout dans les villages, où
interviennent des facteurs spécifiques aux sociétés traditionnelles et
des
rivalités tribales et claniques. L¹affiliation politique du
candidat en
tant que telle compte moins dans ce genre d¹instances.
La très grande majorité des 145 000 électeurs inscrits en Cisjordanie n¹en
a
pas moins pris part à ces élections, offrant un large échantillon de
l¹opinion publique sur la Rive occidentale du Jourdain.
La première et plus claire conclusion qui se dessine à l¹issue de ces
élections est qu¹elles se sont déroulées dans le calme, presque sans
incident qui vaille la peine d¹être noté. La direction palestinienne s¹est
félicitée de l¹ordre qui a présidé à leur tenue et espère que cela
va se
répéter dans les jours prochains, lors d¹élections similaires dans la
bande
de Gaza.
Les résultats, quant à eux, reflètent plus ou moins ce qui s¹imposait
à la
lecture des sondages à savoir que le Fata¹h gagne en force. Si l¹on
considère le fait qu¹il a emporté près de 65% des 306 sièges de
conseillers
régionaux en jeu dans ces élections, la tendance est nette. Le second
groupe
victorieux, le H¹amas, a pris environ 20% des sièges. Près des 2/3 des
présidences de conseil sont allées à des hommes du Fata¹h, et le reste
à des
membres du H¹amas [2 ].
Très peu de voix sont allées au Parti du Peuple, l¹ex-formation
communiste,
tandis que certains candidats jouissaient du double soutien du Fata¹h et
du
H¹amas.
Les régions traditionnelles [rurales], comme les monts de Hébron, ont en
général soutenu le H¹amas, tandis que le Fata¹h trouvait ses appuis
dans des
zones plus urbanisées, comme Jéricho, Abu-Dis et Al-Azarieh [3].
La plus notable des leçons de cette élection vient peut-être de ce que
le
H¹amas a choisi d¹y participer. Des porte-parole du groupe avaient déclaré
par le passé qu¹ils prendraient part aux élections locales, comme ils l¹ont
toujours fait pour les élections syndicales et étudiantes, dans la
mesure où
elles n¹ont rien à voir avec les accords d¹Oslo.
Quoi qu¹il en soit, à en juger par la dernière crise entre lui et l¹Autorité
palestinienne, le H¹amas adopte progressivement les caractéristiques d¹un
parti politique organisé fonctionnant selon les critères imposés par la
direction palestinienne. Il est donc tout à fait possible qu¹il
prenne part
aux élections législatives prévues d¹ici six mois.
NOTES______________________________________________
[1] Le déclenchement de l¹Intifada des pierres étant survenu un an plus
tard.
[2] Soit 12 présidences de conseils sur 26 pour le Fata¹h et 7 pour le H¹amas.
Les 7 restantes sont encore en suspens, faute de résultats décisifs en
faveur de l¹un ou de l¹autre. Les deux partis vont devoir y quêter l¹appui
des candidats indépendants ou de petites formations pour gagner la présidence.
[3] Deux localités à l¹est de Jérusalem, en fait les vastes faubourgs
palestiniens de la ville dont ils sont aujourd¹hui séparés par le Mur.
Signalons encore celle de H¹alh¹oul dans les environs de Hébron, ou d¹Azun,
près de Tul Karm.
Source
: La Paix Maintenant
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