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"Nous ne voulons pas
mourir pour Netzarim" : lettre de protestation du 30 mai 2004 signée
par des soldats israéliens (information transmise par le Gush Shalom -
01/06/04 - traduction par Claire Paque) Aussi cynique et tordu qu'il
soit, le pari de Sharon avec son "plan de désengagement de
Gaza" vient d'aboutir à ce que 46 soldats et officiers israéliens
se joignent aux refus d'effectuer leur période de réserve
militaire à la colonie de Netzarim, dans la Bande de Gaza.
Voici leur message (résumé), tiré partiellement du Yediot Aharonot :
NOUS NE VOULONS PAS MOURIR
POUR NETZARIM Des dizaines de parachutistes
réservistes (soldats et officiers) ainsi qu'un commandant et un
commandant-adjoint, qui viennent de terminer leur période de réserve à
la colonie de Netzarim (dans la Bande de Gaza) ne veulent plus rester
silencieux. "Il n'y a aucune logique à déployer un bataillon entier
pour garder une seule colonie isolée et sa dangereuse route d'accès",
ont-ils écrit au Premier Ministre Sharon. L'un des signataires indique :
"Est-ce que je dois me suicider pour le bien de 60 familles de colons
? C'est absurde". Les signataires indiquent
qu'ils représentent diverses opinions politiques. "Nous ne sommes
pas des refuzniks, nous nous présenterons à l'appel chaque fois que nécessaire,
mais ceci ne veut pas dire que nous devons rester silencieux au sujet de
ce que nous sommes appelés à faire " dit un autre signataire. Le sergent-chef Michel Halimi,
l'un des initiateurs, dit : " Après avoir servi à Netzarim, nous
nous sommes rendus compte que nous ne pouvions plus rester silencieux.
Pourquoi devrai-je me suicider pour le bien de 60 familles de colons ?
Nous ne voulons pas mourir pour le bien d'une colonie totalement
illogique. Nous sommes devenus les serviteurs et les chauffeurs des colons
de Netzarim. Ils entrent dans notre poste militaire sans même demander la
permission à quiconque, désorganisant les opérations militaires, et
personne n'ose s'y opposer. Je fais mes périodes de réserve depuis des
années, et je n'ai jamais encore vu cela". "C'est une situation
folle" dit un autre signataire. "Lorsqu'un convoi transportant
des civils hors de Netzarim est en retard, les colons se plaignent de nous
au commandant en chef. Mais quand il n'y a pas assez de places dans
le convoi, ils font descendre les soldats et mettent des colons à leur
place, même quand les soldats auraient dû prendre leurs congés depuis
longtemps". Les signataires ont été
rendus tout spécialement furieux à la suite d'un incident. Pendant une cérémonie
qu'ils avaient organisée et qui était dédiée à la mémoire de quatre
soldats tués à Netzarim, la sortie d'un convoi a été retardée d'un
quart d'heure. Le "coordinateur de sécurité" des colons a
surgi et a dérangé la cérémonie. "Il était intolérablement
arrogant, nous réprimandant, et criant 'Qui êtes-vous donc pour
stopper le convoi ? -- Qui est-il donc pour nous donner ainsi des ordres
?!". Halimi est furieux en se
rappelant un autre incident. Les soldats devaient aller sur la route d'accès
pour ramener un colon qui avait raté le convoi. "Sur le chemin, on a
été visés par des tirs de RPG. La jeep a été touchée, et
par miracle personne n'a été blessé. Si quelqu'un avait été tué,
qu'aurions-nous dit à ses parents. Comment justifier une telle
mort". "Nous avons ressenti tout
cela très profondément pendant toute notre période de service, et nous
avons pensé que nous devions en sortir, le plus vite possible. Avant de
contacter la presse, nous avons parlé à notre commandant du bataillon,
comme au chef de régiment et à son adjoint". Le porte-parole des colons à
Gaza a fait le commentaire suivant : "Il s'agit d'une seule erreur du
coordinateur de sécurité de Netzarim, qui a été sévèrement traitée
depuis par ses collègues colons. Il est regrettable que les réservistes
utilisent de telles allégations pour influencer une décision du Conseil
des ministres (sur le plan de désengagement). Nous avons des piles de
lettres de remerciements, à la suite de leurs séjours dans les colonies
de Gaza". En parallèle à l'envoi de
leur lettre, de nombreux réservistes prévoient d'organiser une
"Marche du Dialogue", en allant à pied de Yavneh aux
colonies de la Bande de Gaza. "Nous, les réservistes qui avons
fait plusieurs périodes de réserve dans la Bande de Gaza, avons
l'intention de parler aux colons" dit le Major Tuly Flint, un
commandant-adjoint de bataillon / régiment Alexandroni. "Nous
voulons leur dire que nous ne sommes pas des refuzniks, mais qu'Israël
doit quitter la Bande de Gaza. C'est ce que nous devons faire ". |
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