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MOYEN-ORIENT : L'IMPASSE EST LEVÉE,
ESTIME KIERAN PRENDERGAST
New York, Mar 24 2005 4:00PM
En dépit des obstacles et de la fragilité du processus de paix,
l'impasse a été levée entre Israéliens et Palestiniens, a affirmé ce
matin le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques de l'ONU
lors d'un exposé au Conseil de sécurité. Sur le Liban, il a informé
que le rapport sur l'assassinat de Rafic Hariri serait remis aujourd'hui
au Conseil de sécurité par le Secrétaire général.
La visite du Secrétaire général en Israël et en Territoire palestinien
« l'a conforté dans sa conviction selon laquelle les Palestiniens et les
Israéliens ont fait les premiers pas en vue d'une pleine reprise du
processus de paix. Il en est reparti avec des sentiments d'espoir et
d'optimisme prudent mais également avec le sentiment que les échecs et
les reports sont inévitables », a déclaré aujourd'hui le Secrétaire général
adjoint aux affaires politiques, Kieran Prendergast, à l'occasion d'une
<"http://www.un.org/News/fr-press/docs/2005/CS8342.doc.htm">séance
du Conseil de sécurité consacrée à la situation au Moyen-Orient.
La principale raison de la visite de Kofi Annan avait été «
l'invitation qui lui a été faite par le Gouvernement israélien
d'assister à l'inauguration du Nouveau Musée d'histoire de l'Holocauste
à Yad Vashem », a rappelé le Secrétaire général adjoint (voir notre
<" http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=10090&Cr=Annan&Cr1=Isra
">dépêche du 15 mars et du <" http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=10086&Cr=Israël&Cr1=Palestine
">14 mars 2005).
« Le Gouvernement israélien a souligné que sa première priorité était
de voir l'Autorité palestinienne joindre le geste à la parole et prendre
des mesures pour traduire en justice ceux qui organisent ou commettent des
actes de terrorisme » exprimant la crainte « qu'un cessez-le-feu » ne
soit pas suffisant, « et pourraient même rendre plus difficile le démantèlement
par l'Autorité palestinienne des capacités et infrastructures
terroristes », a précisé Kieran Prendergast.
Sur le plan intérieur, Ariel Sharon, le Premier Ministre israélien, « a
dit au Secrétaire général que le Gouvernement israélien connaîtrait
ce mois le moment de vérité. Il a expliqué que le vote du budget 2005
au Parlement était prévu la semaine prochaine et que si la Knesset
n'approuvait pas le budget avant la fin du mois, cela signifierait la
chute du Gouvernement et la tenue automatique de nouvelles élections.
Cela compromettrait la mise en ouvre rapide de l'initiative de retrait
israélienne, qui conserve l'appui de 62 % du public israélien », a-t-il
ajouté.
Du côté palestinien, « les dirigeants de l'Autorité palestinienne ont
souligné avec une égale vigueur la nécessité urgente de soulager les
souffrances quotidiennes de leur population ».
Ces derniers ont notamment « exprimé leur déception devant le refus
d'Israël d'assouplir notablement les bouclages ou de libérer un grand
nombre de prisonniers, en particulier ceux qui ont de l'influence et de
l'importance pour les Palestiniens, ainsi que devant les retards enregistrés
dans la mise en ouvre des engagements de Charm el-Cheikh ».
Quant à la mise en oeuvre de la <" http://www.un.org/french/newscentre/infocus/middle_east/roadmapF2003.pdf
"> Feuille de route pour le Moyen-Orient, « je voudrais souligner
ici la préoccupation de l'ONU face à l'incapacité dont a fait preuve
Israël jusqu'à présent de démanteler les colonies de peuplement et de
geler l'expansion de l'implantation ».
Kieran Prendergast a cité un « rapport récent du Gouvernement sur les
nouvelles colonies, dressé par l'ancien Procureur général israélien,
Talia Sasson », qui « fait le constat que plusieurs ministères, ainsi
que les Forces de défense israéliennes, et l'Organisation sioniste
mondiale, avaient appuyé la construction de colonies non autorisées ».
Si le Cabinet israélien a adopté le 13 mars le rapport et sa
recommandation que le Gouvernement « assume lui-même la responsabilité
de ce qui se passe au niveau des colonies dans les territoires et ne se
contente pas de regarder faire les colons, sans que personne ne les arrête
», il y a eu cette semaine « des informations officieuses faisant état
d'une décision du Gouvernement d'approuver la construction cette année
d'au moins 3500 nouvelles unités de logement, destinées à relier
l'importante implantation israélienne de Maaleh Adoumim à Jérusalem »,
a précisé le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques.
« Nous pensons qu'il est nécessaire d'interrompre ces activités [de
colonies] maintenant pour préserver l'espoir d'un avenir viable pour le
peuple palestinien », a affirmé Kieran Prendergast, pour qui ces préoccupations
« ne peuvent être dissociées de la question de la barrière ».
« Le tracé récemment adopté comprend encore un pourcentage notable de
terres palestiniennes, ce qui a des retombées sur les moyens de
subsistance de nombreux Palestiniens », a-t-il souligné, soulevant une
inquiétude, pour « quiconque en a observé l'ampleur et le tracé », «
de ses incidences possibles pour la continuité du futur Etat palestinien
».
Le Secrétaire général adjoint a par ailleurs fait part du retard dans
le transfert à l'Autorité palestinienne des principales villes de
Cisjordanie, et de l'absence d'accord sur la libération de 400 nouveaux
prisonniers palestiniens.
« Le résultat le plus important du sommet de Charm el-Cheikh (voir notre
<" http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=9920&Cr=Pales&Cr1=Annan">dépêche
du 8 février 2005) a été l'annonce faite par le Premier Ministre israélien,
M. Sharon, et le Président Abbas d'un arrêt de la violence et des opérations
militaires. Cet important objectif sera difficile à atteindre, notamment
en raison des militants extrémistes dont l'objectif est de faire dérailler
le processus de paix », a-t-il estimé, citant notamment l'attentat
suicide du 25 février à Tel-Aviv (voir notre <"http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=10011&Cr=Isra&Cr1=Annan">dépêche
du 28 février 2005).
Abordant par ailleurs la situation au Liban, le Secrétaire général
adjoint a affirmé que depuis l'assassinat de l'ancien Premier Ministre
Rafic Hariri et de 19 autres personnes, le 14 février, « le Liban était
en proie à l'incertitude politique » (voir sur les dernières déclarations
du Secrétaire général sur la question, notre <"http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=10124&Cr=Liban&Cr1=Moyen">dépêche
du 23 mars 2005).
Kieran Prendergast a par ailleurs signalé qu'aujourd'hui, le Secrétaire
général devait transmettre au Conseil le rapport de la Mission d'enquête
sur l'assassinat du Premier Ministre Hariri.
2005-03-24 00:00:00.000
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