Le désir sioniste de se débarrasser des réfugiés
palestiniens, de leurs droits, de leur avenir, de leur identité
Par Marie-Elise – AFPS 59/62
Dès
le début de l’entreprise sioniste, le décor est planté : on prétend
qu’il s’agit d’une « terre sans peuple ».
1948
Alors,
ils y sont allés : offensive territoriale, massacres, expulsions,
invasion, occupations, destruction des villages, pillages, obstruction à
toute récupération de leurs biens par les citoyens évacués.
Dans
ces circonstances, l’ONU prend des décisions pour protéger les droits du
peuple palestinien et créer les conditions favorables à la survie de ceux
qui sont maintenant des « réfugiés » en pays étranger,
généralement apatrides.
Des
camps sont installés et organisés sur des terres louées en Cisjordanie, à
Gaza, en Jordanie, en Syrie, au Liban. On en confie la charge à un
organisme créé pour eux : l’UNRWA (Office de secours et de travaux des
Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) qui
leur procure des emplois dans des écoles, des dispensaires qu’on leur
construit, une administration des camps responsable de l’état-civil…
Par
ailleurs, leur « droit au retour » est gravé dans le marbre par
la résolution 194 du 11 décembre 1948.
Selon
Ben Gourion : « ils oublieront…»
Car
ce qui valide Israël c’est sa démographie : il s’agit de repeupler
le pays, on attire les coreligionnaires du monde entier pour s’installer
et on scrute les statistiques.
1967.
Deuxième offensive territoriale, contre la Cisjordanie et la Bande de
Gaza, invasions, expulsions, nouvelle vague de réfugiés.
Sur
tout ce territoire conquis ou à conquérir, il y a trop de non-juifs, les
statistiques sont formelles. Et il ne faut pas que les millions de
Palestiniens (réfugiés) qui attendent, entassés dans leurs camps,
l’application de leurs droits puissent imaginer retourner chez eux, dans
leurs villes et villages d’origine. Alors les agressions se succèdent
pour les poursuivre là où ils sont : guerre contre les camps en
Jordanie, guerre contre les camps au Liban, guerres contre la Bande de
Gaza peuplée à 80 % de réfugiés, bombardements en Tunisie, guerre contre
les camps de Cisjordanie…
Parallèlement
aux actions de la machine militaire, la Hasbara (ministère de la
propagande israélienne) poursuit une stratégie de dévalorisation de
l’UNRWA et de toutes les agences et organisations internationales luttant
pour la justice : les droits nationaux légitimes du peuple
palestinien.
Et
certains ministres d’Israël répètent (pour s’en convaincre ?) :
« la Palestine n’existe pas », « Les Palestiniens
n’existent pas. »
Mais
les Palestiniens sont coriaces et les chiffres sont là :
Environ 14,9 millions de Palestiniens
dans le monde à la fin de 2024 : 7,3 millions dans la Palestine
historique (5,5 millions dans l’État de Palestine et 1,8 million de
« Palestiniens israéliens ») et 7,6 millions dans la diaspora.
Alors
que« la population d'Israël est estimée à environ 10.027.000 habitants
(7,7 millions de Juifs, 2,1 millions d'Arabes israéliens, 216 000
étrangers), le taux de croissance de la population en 2024 a diminué à
1,1 pour cent, par rapport au 1,6 pour cent de l'année 2023. Plus de 82 000
personnes ont quitté le pays en 2024…
Pourtant,
l’année dernière des ministres israéliens ont parlé de « déportation
massive des habitants de Gaza » et déclaré que :
« l’émigration volontaire doit parfois être imposée avant d’être
consentie »… Car il s’agit de se débarrasser d’un maximum de
personnes : « À mort les Arabes ! », et en premier
lieu les réfugiés ! Ou bien : partez à nouveau !
Profitant
des carnages et destructions dans cette dernière guerre contre Gaza,
l’armée israélienne a regroupé la population dans le sud du territoire dans
le but de les chasser en Égypte… sans résultat !
Et
puisque 5,9 millions de réfugiés palestiniens sont enregistrés à l’UNRWA,
il faut donc se débarrasser de l’UNRWA. La disparition de l’Office est
devenue un objectif : on l’a calomniée et accusée… sans
résultat !
Mais
les événements s’accélèrent :
-
Ce sont les camps de Cisjordanie qui sont attaqués depuis une
semaine : Jénine, Tulkarem, Tubas, Naplouse… bombardements,
destructions, évacuation des habitants…
-
Après une loi visant à interdire le travail de l’UNRWA en Israël, les
bureaux de l’UNRWA à Jérusalem ont été vidés hier…
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Trump parle de réinstaller les Gazawis en Indonésie, en Albanie, en
Egypte, en Jordanie…
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