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 BALADI – Prisonniers 5 - Février 2013 

 

« Nés libres, nous le resterons »

Soutenir la lutte des prisonniers détenus dans les geôles sionistes

 

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I. Abolir la détention « administrative »

Les prisonniers poursuivent leur combat, pour la libération et les valeurs humaines les plus élevées. Ils ont gardé leur moral, comme leurs familles et les avocats l’affirment. Ils exigent leur libération immédiate, ils s’élèvent contre l’injustice et l’humiliation. Ils veulent vivre dans la dignité, dans leur patrie. Ils veulent chasser l’occupant qui est soutenu par la « communauté internationale ». Leur lutte défie l’occupation d’abord, mais aussi toutes les instances internationales qui prétendent défendre les droits de l’homme, à commencer par l’ONU et ses organisations, puis celles qui ont été érigées en références d’un monde soumis à l’injustice : Amnesty International et ses semblables.

Ayman Sharawneh, Samer Issawi ont dépassé les 6 mois de grève de la faim, Jaafar Izzidine et Tareq Qaadane les trois mois. Qui peut prétendre être libre et souverain alors que les résistants prisonniers palestiniens risquent de mourir à chaque instant ? Le nom de Samer Issawi, fils de la ville meurtrie d’al-Quds, veut dire « chrétien » (‘Issa étant le nom de Jésus).

N’est-il pas le représentant actuel de la lutte du prophète Jésus contre l’oppression et l’injustice ? Qui peut encore prétendre parler au nom des chrétiens dans ce monde, alors qu’il refuse de soutenir la résistance du représentant du véritable christianisme libérateur ? Certains évoquent la grève de la faim menée par Samer Issawi, la décrivant comme étant la plus longue de l’histoire. Probable, mais chaque jour qui passe sans sa libération ne fait que confirmer la collaboration de la « communauté internationale » avec l’occupation et l’oppression et sa soumission au diktat américano-sioniste.

II. Dernière lettre du combattant prisonnier Ayman Sharawbeh ?

Les autorités de l’occupation continuent à transférer Ayman sharawneh d’une prison à l’autre, alors qu’il poursuit la grève de la faim, affichant un sadisme rare, afin de le déstabiliser, et même le tuer. Ayman le sait. Il a écrit une lettre d’adieu à sa famille, son peuple, aux combattants et résistants pour une Palestine libre et libérée. Il dit : « je suis en train de dire adieu à toutes les parties de mon corps. Le rein droit ne fonctionne plus, le gauche fonctionne à 50%. Mon pied gauche est paralysé, mon œil droit ne voit plus, et mon état de santé est en détérioration constante…. Si je m’en vais, Samer Issawi et d’autres prisonniers en lutte ont besoin de votre soutien, ils relèvent de votre responsabilité….. Mon moral est très élevé, et je jure par Dieu le Tout-Puissant que je n’arrêterai pas ma grève avant de retourner dans ma maison et ma famille. Ce vendredi premier février, j’ai cessé de boire de l’eau et refuse toute consultation médicale de la part des sionistes haineux. Si je tombe martyr, mon sang poursuivra les occupants de sa malédiction.

Je vous remercie pour votre solidarité. Je sais pertinemment que la solidarité avec les prisonniers grévistes ne dépasse pas les quelques centaines de personnes, comme si la question des prisonniers était secondaire, nous sommes passés à la marge. J’espère que vous saurez réagir à la mesure des sacrifices consentis. Quand est-ce que vous allez vous réveiller ?

Je demande à tout être libre de notre peuple d’agir et de ne pas abandonner les prisonniers au sort des chiffres inscrits sur le tableau des martyrs. A ma famille, je vous demande d’éduquer mes fils dans la voie de l’islam et la vie digne . J’ai vécu, digne et fier, défendant ma patrie et mon peuple. J’ai accepté ce que mon Seigneur m’a accordé. »

III. Akhram Rikhawi enfin libéré.

Il avait repris la grève de la faim fin janvier pour exiger le respect de l’accord qui avait mis fin à sa lutte il y a quelques mois. Akram Rikhawi, de la bande de Gaza, avait mené une grève de la faim de trois mois. Les autorités de l’occupation avaient accepté qu’il soit libéré le 23 janvier dernier. Elles n’ont pas tenu parole. Il avait repris sa grève.

IV. Les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa, branche armée du Fateh, et le Front de la libération nationale (FDLP) menacent : la trêve (implicite) avec l’ennemi sera rompue si un quelconque malheur arrivait aux prisonniers en lutte. Par ailleurs, les Brigades d’al-Aqsa ont lancé un appel au président de l’AP, Mahmoud Abbas, pour qu’il assume ron rôle et sauve les prisonniers palestiniens, et un autre appel à l’Egypte qui a supervisé l’accord d’échange d’octobre 2011 afin d’intervenir auprès de l’occupation à propos de ce dossier.
De son côté, sheikh Nafez Azzam, membre du bureau politique du mouvement du Jihad islamique, a déclaré que les dirgeants réunis au sommet islamique au Caire pouvaient faire pression sur les Etats-Unis et les Etats européens et « perturber » l’Etat sioniste en intervenant sur les dossiers des prisonniers et de la colonisation dans les territoires occupés en 1967.

8 mois après avoir été libéré, Adnan Asfour (49 ans) de Nablus a de nouveau été arrêté le 4 février dernier. Adnan Asfour fut détenu administratif pendant 40 mois, pour appartenance au Hamas, ce qui signifie qu’il représente une menace à la sécurité de l’occupant, selon le Shabak.

V. Statistiques

Le rapport mensuel d’un organisme de solidarité avec les prisonniers indique que 370 Palestiniens ont été arrêtés au cours du mois de janvier 2013, en Cisjordanie et la bande de Gaza, la majorité en Cisjordanie. C’est dans la ville d’al-Quds où les arrestations furent les plus nombreuses, avec 92 Palestiniens arrêtés, puis la ville d’al-Khalil (82), la région de Jénine (44), la région de Bethlehem (36) et Nablus (35). 72 enfants et 5 femmes ont été arrêtés pendant ce mois. Le nombre total des prisonniers dans les geôles de l’occupation s’élève à 4750 prisonniers, à la fin du mois de janvier 2013, répartis sur 17 prisons et centres de détention et d’interrogatoire.

Les autorités de l’occupation ont multiplié les incursions et répressions dans les prisons, notamment dans la prison de Ascalan et de Naqab, qui a subi 7 incursions (sections 8 et 9). A cause des mauvaises conditions dans les prisons, les prisonniers Hisham Mohammad Taha (23 ans), d’al-Khalil, Mu’tassem Raddad et Nizar Mohammad Sadar (29 ans) ont dû être transportés d’urgence à l’hôpital.
42 prisonniers détenus administratifs ont subi le renouvellement de leur détention, parmi eux dr. Mohammad Izzat Sayyed, de Jénine (2ème fois), et le dirigeant du Hamas Jamal Tawil. 7 prisonniers libérés de la ville d’al-Khalil ont été à nouveau arrêtés par l’occupant. 150 enfants ont été arrêtés au cours du mois de janvier dans le bourg d’al-Issawiya (al-Quds).

VI. Prisonniers de la ville d’al-Quds

224 Palestiniens de la ville d’al-Quds sont actuellement prisonniers. 38 d’entre eux sont condamnés à perpétuité par l’occupation. Une femme, Intissar al-Hadra, arrêtée il y a deux mois, est détenue dans la prison de Hasharon. 15 enfants maqdisis sont détenus dans la prison de Hasharon également.
Après la rafle menée par l’occupation contre les militants et dirigeants du mouvement Hamas en Cisjordanie, le nombre des députés détenus s’élève à 16 députés au conseil législatif, la plupart des « détenus administratifs ». Parmi eux, le député d’al-Qods, précédemment expulsé vers Ramallah, Ahmad Attoun.

VII. Libérés

Le dirigeant du mouvement du Jihad islamique sheikh Bassam Saadi a été libéré le 4 février, après une détention de 21 mois. Il avait été arrêté le 5/5/2011, cinq jours seulement après sa libération d’une détention administrative de 8 ans (2003 – 2011). Il a été accueilli dès sa sortie de la prison de Ofer par des dizaines de manifestants, qui l’ont accompagné jusqu’au village de Arrabe, pour affirmer sa solidarité avec les familles des prisonniers en grève de la faim, sheikh Tareq Qaadane et Jaafar Izzidine. Il s’est ensuite rendu au camp de Jénine, à son domicile, après être passé au cimetière des martyrs, prier sur les tombes des martyrs, dont ses fils Ibrahim et Abdel Karim, tombés lors de la défense du camp en avril 2002.
Son épouse Nawal a été arrêtée il y a environ trois mois, ainsi que son beau-fils, Ashraf Jada’. Dans le camp de Jénine, où des centaines de Palestiniens sont venus l’accueillir, il a réclamé une grande mobilisation digne des prisonniers en lutte, pour exiger leur libération et a annoncé que les prisonniers préparaient un mouvement général de grève de la faim. Le 5 février, le prisonnier Khaled Abou Rayaleh (41 ans) a été libéré après 20 ans et quelques mois d’emprisonnement, ayant été accusé de résistance à l’occupation. Il fut arrêté le 12/8/1992 pour appartenance aux groupes du martyr Imad Akl, qui dépendent du mouvement Hamas.
Le 10 février, le prisonnier Bashar Irshid (39 ans) de la région de Jénine a été libéré après 9 ans de détention dans les prisons de l’occupation. Accueilli par la foule à partir de la prison de Meggido, Bashar s’est arrêté un moment devant la tente de soutien aux prisonniers en lutte installée à Jénine ; il a confirmé la vague de répression actuelle contre les prisonniers.

VIII. Martyr

Le prisonnier libéré Ziyad Radayda (36 ans) , un des combattants du mouvement du Jihad islamique, et libéré quatre ans auparavant, est décédé des suites d’une longue maladie depuis son incarcération. Il habitait le village Ubaydiya, près de Bayt-Lehem. C’est l’occupation qui est la seule responsable du martyre de Ziyad, a affirmé un responsable du ministère chargé des prisonniers à Ramallah. L’occupation, par sa politique sadique envers les prisonniers, vise à se débarrasser des prisonniers en les laissant mourir ou handicapés à vie.

IX. Traitements inhumains et refus des soins

Les autorités carcérales sionistes sont responsables du décès de centaines de prisonniers palestiniens et arabes, à cause de leur refus de les soigner. Elles sont également responsables du handicap de milliers de prisonniers. C’est le cas précisément du prisonnier Nahed Al-Aqra’, de Gaza, arrêté en 2007 et condamné à trois perpétuités. Nahed a été arrêté blessé, mais il ne fut pas soigné. Il suivait un traitement en Jordanie avant qu’il ne soit arrêté, mais les autorités carcérales n’ont pas poursuivi ce traitement. Son pied gauche devra être tranché. Ce nouveau crime envers les prisonniers palestiniens ne soulève aucune émotion de la part de la Croix-Rouge Internationale, ni des organisations internationales.

X. Ils veulent torturer sans « témoins »

Le shabak (service de renseignements sioniste) ne tient pas à ce que ses interrogatoires musclés des prisonniers palestiniens soient filmés, même par les services sionistes. Le shabak souhaite torturer sans « témoins », même sionistes. Il faut rappeler que la torture physique et morale est admise dans l’Etat de la colonie sioniste en Palestine, et que c’est le seul Etat où la torture n’est pas illégale. Craignant les « dérapages » ou prévoyant les multiples procès qui pourraient être intentés contre les services sécuitaires, des libéraux sionistes ont réclamé que les « scènes de torture » (les interrogatoires) soient filmés. Le shabak refuse.

XI. Solidarité

Les militants solidaires de la lutte des prisonniers inaugurent de nouveaux moyens en vue de populariser la solidarité dans les territoires occupés. Ayant réalisé depuis quelques temps que les rassemblements devant les sièges du CICR ou autres organismes manquaient de dynamisme et s’essouflaient et ne concernaient plus que les mêmes personnes, les militants et les familles ont installé le village « briser les chaînes » dans la région de Jénine, qui fut vite démantelé par l’occupation, puis à présent « la forêt du prisonnier » dans la même région. Un bout de terrain visé par la colonisation a été investi par les militants et paysans qui l’ont nommé « forêt du prisonnier » pour à la fois lutter contre la colonisation et réclamer la libération des prisonniers.

Dans les territoires occupés en 48, plusieurs manifestations se sont déroulées devant les prisons « israéliennes », réclamant la libération des prisonniers en lutte. Le mouvement des jeunes du Front national démocratique ont produit une vidéo « pourquoi ce silence ? Les prisonniers sont en danger » concernant la lutte des prisonniers. Une manifestation s’est également déroulée à Yafa.
Jamal Zahalqa, membre dirigeant de Rassemblement National démocratique, a lancé un appel à diverses personnalités internationales, leur demandant d’intervenir en faveur de la libération des prisonniers en lutte. Sur sa page Facebook, il lance une campagne de solidarité, demandant d’écrire à Ban Ki-Moon et à Amnesty International.

Dans l’exil, les Palestiniens réfugiés au Liban ont organisé plusieurs rassemblements de solidarité avec les prisonniers grévistes de la faim ou les prisonniers dans leur ensemble : dans le camp de Ayn el-Helwé, dans celui de Baddawi, mais aussi devant le siège de la Croix-Rouge Internationale, et au siège du syndicat des journalistes.

A Jénine, les familles des prisonniers en lutte ont pris l’initiative d’interpeller les passants en leur offrant des roses et leur demander de multiplier les invocations à Dieu pour libérer les prisonniers. Elles ont également organisé une soirée aux bougies dans les rues de la ville.

 

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