BALADI – Prisonniers 10 - Avril 2013
« Nés libres, nous le resterons »
Soutenir la lutte des prisonniers
détenus dans les geôles sionistes
Le martyr Maysara Abu Hamdiyyé
1 - Abolir la détention
« administrative »
Au moment où ce bulletin était prêt pour être diffusé,
nous avons appris le décès du martyr Maysara Abu Hamdiyyé, à l’hôpital Soroka, dans le Naqab.
Atteint de cancer, les sionistes ont refusé de le soigner et même de le
libérer, afin qu’il soit soigné convenablement. Le martyre de Maysara Abu Hamdiyyé vient une
nouvelle fois mettre en évidence les mauvais traitements et les conditions
désastreuses dans les prisons de l’occupation. Les organisations de la
résistance ont appelé à des mouvements de révolte dans les prisons, les
territoires occupés et à un élan de solidarité, en réaction aux pratiques
criminelles de l’occupation sioniste. Déjà, les prisonniers avaient décidé
une journée une grève de la faim pour réclamer sa libération (cf plus bas).
Le
résistant Samer Issawi poursuit la grève de la
faim, réclamant sa libération immédiate. Plus de 260 jours déjà, et les
autorités de l’occupation sioniste négligent sciemment sa demande, comme
elles négligent de prendre en compte les multiples manifestations et
rassemblements en Palestine. Il est clair qu’elles ont calculé que son
martyre n’entaînerait pas une révolte palestinienne
ni des réactions efficaces dans le monde. La solidarité manifestée avec le
résistant Samer Issawi, devenu le symbole de la
fermeté et du sacrifice consenti par le peuple palestinien pour sa liberté,
s’est étendue, sans cependant pouvoir peser sur la décision de l’occupation.
L’occupant s’appuie sur le soutien américain et européen et sur le silence de
l’ONU et de ses organismes, et prend en compte la situation déplorable dans
les pays arabes et les sommets de ses dirigeants, où la Palestine, que ce
soit al-Quds ou les prisonniers, ne représente que
des paroles et des promesses.
En signe de
solidarité avec Samer Issawi, le militant argentin
gréviste de la faim, Faysal Sergio Tabia a demandé
aux autorités sionistes de l’emprisonner à la place de Samer Issawi. Le militant argentin est président de
l’association islamique internationale des droits de l’homme et mène depuis
plusieurs semaines la grève illimitée de la faim.
Pour
empêcher la popularisation de la lutte du résistant Samer Issawi,
l’occupation a interdit à sa mère de voyager et de rendre à Tunis, pour une
conférence sur les prisonniers. Mais par contre, la sœur du résistant, Shirine Issawi, a réussi à
parler par téléphone à la réunion organisée par le C.A.P. à Bordeaux, et a
rapporté les paroles de Samer Issawi, disant
« « Mon état de santé se détériore gravement et mes souffrances
s’amplifient : un groupe de médecins dirigés par l’adjoint du directeur de la
prison m’ont prévenu que mon cœur risque de s’arrêter de battre à tout
moment.
Cependant,
je m'engage devant vous tous à ce que mon état de santé n'affecte aucunement
mes décisions : je suis plus que jamais déterminé dans ma conviction.
Je suis
contre l’enfermement et je continue ma grève de la faim illimitée. Je ne
retournerai jamais sur mes pas car ma vie n’est pas plus chère que le sang
des martyrs qui ont fait le sacrifice de leur âme pour défendre la patrie de
Palestine et le peuple palestinien.
Le combat
est clair et sans ambiguïté aucune, il ne s’agit point de symboles ou de
slogans. C’est un combat pour la liberté. C’est pourquoi je poursuis ma grève
de la faim jusqu’à l’obtention de la liberté. »
Le
prisonnier Younes al-Hroub, en grève de la faim
depuis plus de 37 jours, a refusé la proposition de l’occupation de
l’éloigner vers Gaza en contrepartie de sa liberté. Il a affirmé poursuivre
sa lutte jusqu’à l’abolition de la détention « administrative »
dont il est victime.
2 – Statistiques
105 Palestiniens
de la ville d’al-Quds ont été arrêtés depuis le
début de l’année 2013, selon le Club des Prisonniers, dont 20 enfants. Mais
il ne s’agit que du nombre de maqdisis dont les
dossiers ont été traités par le Club car en réalité, le chiffre est plus
important. 85 d’entre eux ont été accusés de résistance à l’occupation (jets
de pierre, participation aux manifestations, attaques contre des soldats ou
appartenance à une organisation).
35 enfants
palestiniens, âgés entre 13 et 17 ans, ont été arrêtés dans la ville occupée
d’al-Khalil pendant le mois de mars.
14
journalistes palestiniens sont détenus dans les prisons de l’occupation, dont
6 depuis le début de cette année. 14 députés et 3 anciens ministres de l’AP
sont également détenus. La plupart des députés sont des « détenus
administratifs », mais Ahmad Saadate,
secrétaire général du FPLP, a été condamné à 30 ans de prison, Marwan Barghouty, appartenant
au Fateh, a été condamné à la prison à perpétuité +
40 ans et Jamal Tirawi (Fateh)
à 30 ans de prison, ainsi que Hassan Youssef (Hamas) à 28 mois.
3 – Arrestations et
condamnations
Les deux
membres de la famille de Jaafar Izzidine,
qui avait mené la grève illimitée de la faim contre la détention
administrative, ont été arrêtés. Assaad et Ahmad Izzidine, du village de Arrabe dans la province de Jénine,
sont toujours arrêtés (depuis le 22 mars), le tribunal de Salem ayant reporté
leur « condamnation ».
L’occupant a
arrêté plusieurs dirigeants du mouvement Hamas dans la ville d’al-Khalil, dont
des prisonniers récemment libérés. Parmi eux, le député Mohammad Jamal Natché, qui avait été libéré il y a trois mois.
L’occupant
sioniste a arrêté et placé en détention à domicile, la mère du prisonnier
Rami Khanfar, condamné à 15 ans de prison, Fathiya Khanfar, 58 ans.
Malade, Fathiya Khanfar
est en détention à Rahat, dans le Naqab occupé en 1948, dans l’attente de passer devant un
tribunal, prévu le 14 avril.
Le tribunal
sioniste de la ville occupée de Nazareth, en Galilée, a condamné le
prisonnier libéré syrien du Golan, Sadqi al-Miqt, à 14 jours de détention à domicile et une taxe de
5000 shekels, et interdit de s’approcher d’un terrain de foot pendant 3 mois.
Sidqi al-Miqt, résistant
du Golan, avait passé 28 ans dans les geôles de l’occupation, accusé d’avoir
organisé la résistance armée dans le Golan occupé. Il a récemment participé à
la protestation populaire dans le Golan contre la venue d’une équipe de foot
« israélienne » au Golan, considérant que cela signifiait
l’annexion du Golan.
4 – Libération
Le résistant
Issam Abdel Qader Abu
Hassan (38 ans) du village Yamoun dans la région de
Jénine a été libéré fin mars après avoir été
incarcéré pendant 9 ans pour résistance à l’occupation. Il a confirmé, dès
son arrivée chez lui, que les forces de l’occupation ont accentué la
répression contre les prisonniers palestiniens et qu’elles utilisent le
dossier des prisonniers pour faire pression sur l’Autorité palestinienne.
Le
combattant Mohammad Al Akhras, des Saraya al-Quds (branche armée
du Jihad islamique), a été libéré après 8 années de prison. Il fut arrêté en
2005 à l’est de la ville de Rafah.
Deux Maqdisis, Alaa Ali et Azmi Askar ont été libérés fin mars après avoir été
prisonniers pendant respectivement 12 et 8 ans.
5 – prisonniers en danger
Le
prisonnier palestinien Maysara Abu Hamdiyé est en danger de mort. Ses camarades dans la
prison de Eshel dans le Naqab ont tiré la sonnette d’alarme : il a
perdu la capacité de se mouvoir et son état de santé se dégrade. Maysara Abu Hamdiyé est atteint de cancer depuis quelques mois et les autorités
sionistes refusent sa libération, et procèdent à des expériences médicales
sur son cas. Depuis plusieurs mois, les associations de solidarité avec les
prisonniers ont réclamé sa libération afin qu’il puisse être soigné. Mais
l’occupant refuse. Le résistant et combattant du Hamas, Abbas Sayyed, a réclamé un mouvement puissant de solidarité
pour le faire libérer avant qu’il ne décède. Il a accusé les autorités de
l’occupation de procéder à un assassinat intentionnel et lent du prisonnier Maysara. Il y a quelques jours, Maysara
a été emmené à l’hôpital Soroka dans le Naqab, il
est toujours attaché, mais non soigné, d’après l’avocat du club des
prisonniers qui a réussi à le voir.
Lina Jarbouni, la doyenne des prisonnières palestiniennes dans
les geôles de l’occupation, subit ces jours-ci une détérioration alarmante de
son état de santé, selon ses camarades de cellule. Mais les médecins de
l’Etat de l’occupation ont refusé de la soigner, car ils n’ont pas le temps, ont-ils
dit à Lina. Elle ne peut plus se lever et n’a pu rencontrer son avocat. Lin Jarbouni est détenue depuis le 18 avril 2002, pour
appartenance au mouvement du Jihad islamique. Elle fut « oubliée »
lors de l’accord d’échange avec le soldat sioniste détenu par la résistance
en octobre 2011.
21
prisonniers détenus dans la prison Echel de Beer Saba’ ont mené une grève de la faim pour réclamer la
libération immédiate du prisonnier malade Maysara
Abu Hamdiyé et plusieurs prisonniers atteints de cancer.
L’occupant a envoyé son unité spécialisée dans la répression contre les
grévistes.
6 – Solidarité
Les actions
de solidarité se sont amplifiées dans le monde entier, sans cependant pouvoir
peser sur la « communauté internationale » ou l’Etat sioniste, qui
poursuit ses pratiques terroristes et inhumaines envers les Palestiniens, et
les prisonniers. A Paris, un rassemblement a eu lieu devant le siège de la
Croix-Rouge, auquel a participé le prisonnier libéré Mahmoud Sersek, de passage dans la capitale française.
Tous
les jeudis, un rassemblement se tient à Gaza devant le siège du CICR, pour
rappeler à cet organisme international le sort des prisonniers palestiniens
et témoigner de l’inquiétude des familles palestiniennes quant à la
détérioration des conditions de détention.
Une
association européenne de solidarité a déclaré le mois d’avril « mois de
solidarité avec les prisonniers palestiniens », d’autant plus que le 17
avril est « la journée du prisonnier palestinien », journée de
lutte célébrée tous les ans.
Les services
sécuritaires de l’AP ont arrêté des prisonniers libérés : Khalil Halayka, 28 ans, libéré il y a moins d’un an, qui vit
dans la province d’al-Khalil et Mohammad Murr, 25
ans, de Yatta, libéré des prisons de l’occupation
il y a un mois.
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