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BALADI – Prisonniers 11 - Avril 2013 « Nés libres, nous le resterons » Soutenir la lutte des prisonniers
détenus dans les geôles sionistes L’assassinat
du résistant prisonnier Maysara Abu Hamdiyyé par les forces de l’occupation au début du mois
d’avril a suscité une grande colère parmi les Palestiniens, et notamment les
autres prisonniers. L’occupant s’est innocenté par un rapport médical qui
affirme que le résistant Maysara est décédé des
suites du cancer qui a rongé son corps ; ce que tout le monde savait
d’ailleurs, mais l’occupant a ignoré, dans son rapport, qu’il a refusé de
soigner ce cancer et qu’il a administré des médicaments inefficaces et même
procédé à des expériences médicales, laissant le résistant mourir. C’est un
nouvel assassinat que l’occupant sioniste a perpétré contre les prisonniers.
Que dit la «communauté internationale », si prompte à dénoncer des
crimes commis ailleurs ? Rien, puisque l’entité coloniale bénéficie de
son soutien indéfectible et qu’il ne faut pas s’attendre à des mesures
punitives de sa part contre les colons criminels qui occupent la Palestine
depuis 1948. De nouveau, des officiels de l’AP réclament l’adhésion de la
« Palestine » au Tribunal pénal international, en vue de dénoncer
les crimes sionistes, comme si un tribunal sous la botte de l’ONU pouvait
rendre justice aux Palestiniens. Des illusions caressées par l’AP et ses amis
dans le monde, en vue de faire taire la résistance légitime. La vie du
résistant martyr Maysara Abu Hamdiyyé
est un exemple de la vie des combattants palestiniens qui se sont sacrifiés
pour que vivent la Palestine et les Palestiniens dans la dignité
. Né en 1948, l’année de la Nakba
palestinienne, il fut arrêté par l’occupation dès 1969, pour appartenance à
l’Union des étudiants palestiniens. Il fut détenu «administratif »
plusieurs fois jusqu’en 1975 puis refoulé de Palestine. Il rejoint les
combattants dans les camps de réfugiés au Liban et fait partie de la
direction de la Brigade al-Jormok, du Fateh. Il met en place la coordination militaire entre
l’intérieur (Palestine) et l’extérieur (les réfugiés) pour intensifier les
opérations armées contre l’occupant. Il ne peut revenir au pays après la
formation de l’Autorité palestinienne, l’occupant ayant mis un veto à son
retour. Après la levée du veto sioniste à la fin des années 90, il revient au
pays et fait partie des forces sécuritaires préventives, alors que sa vraie
tâche consiste à former les combattants, notamment des Brigades d’al-Qassam. Arrêté en 2002, il est d’abord condamné à 7 ans
de prison, puis condamné à la perpétuité lorsque l’entité coloniale le juge
pour sa participation à la résistance avant les accords d’Oslo. Le résistant
martyr Maysara Abu Hamdiyyé
fut l’un des combattants les plus engagés dans le dialogue et l’unité entre
les formations de la résistance contre l’occupation. Atteint récemment d’un
cancer, l’occupant refuse de le soigner et le laisse mourir. 1 - Abolir la détention « administrative » Le résistant
prisonnier Samer Issawi poursuit la grève de la
faim, entamée depuis plus de 260 jours, sans que la campagne de solidarité
avec sa lutte ne parvienne à le faire libérer. Son état de santé est en
constante détérioration et son cœur bat de plus en plus faiblement. Malgré
cela, il refuse les pressions sionistes et internationales qui s’exercent sur
lui pour qu’il accepte son bannissement vers la bande de Gaza, ou même vers
un Etat européen. Dans une récente lettre, il décrit les diverses pressions
exercées par les services sécuritaires « qui m’entourent et qui m’attachent
de 8 h du soir jusqu’à 8 h du matin. Les repas me sont servis tous les jours
en signe de pression, mais je refuse et les leur rend. Ils m’ont interdit de
m’asseoir près de la fenêtre, ils refusent que les rayons du soleil touchent
mon corps qui s’en va. Ma bataille est celle de tout le peuple : je ne
permettrai pas que l’occupant arrête à nouveau les prisonniers
libérés ». Il a également affirmé qu’il ne se rendra pas aux tribunaux,
puisqu’il ne reconnaît pas la légitimité des tribunaux militaires. La bataille jusqu’au
martyre menée par Samer Issawi commence à faire
trembler les cercles sionistes et impérialistes. Des Etats-Unis, à l’Europe,
aux Nations-Unies et même dans l’entité coloniale, des pourparlers et des
pressions sont exercées afin d’éviter le martyre du résistant, devenu un
symbole de la lutte pour la dignité. Certains proposent le bannissement,
d’autres un geste « généreux », mais tous ces cercles de
l’arrogance n’envisagent même pas la justesse des revendications des
prisonniers et ne réclament pas la justice pour les prisonniers et le peuple
palestinien. Samer Issawi réclame sa liberté,
injustement confisquée par l’occupation. Younes al-Hroub poursuit la grève de la faim depuis 56 jours,
réclamant sa libération. Détenu « administratif », il refuse les
mesures arbitraires et humiliantes de l’occupation. Il a été tranféré il y a une semaine à l’hôpital Soroka, suite à
la détérioration de son état de santé. Il a été arrêté au mois de juillet
2012, et détenu sur « dossier secret ». Sa détention a été
renouvelée. Il avait déjà été arrêté en 2002 et condamné à 6 ans et demi de
prison. Son frère Khaled, prisonnier depuis 10 ans, menace d’entamer la grève
de la faim en solidarité avec Younes. Le prisonnier Ayman Abu Daoud a décidé le 14 avril d’entamer une grève illimité de la faim, pour protester contre son arrestation
et sa condamnation dans les mêmes termes qu’avant sa libération, dans
l’opération d’échange d’octobre 2011. Il avait été arrêté pour la première
fois en 2004, et condamné à 36 ans de prison. Libéré dans le cadre de
l’échange avec le soldat Shalit, il a été de
nouveau arrêté le 13/2/2012. L’occupant a décidé de revenir à l’ancienne
condamnation pour se venger des prisonniers libérés. Le prisonnier
résistant Samer el-Barq poursuit la grève de la
faim depuis 44 jours, refusant la détention dite administrative. L’occupant
avait fait la promesse de le libérer et de l’expulser lorsque Samer avait
mené une grève de la faim il y a quelques mois, mais il n’a pas tenu parole. Le prisonnier Mansour
Mawqida a débuté une grève de la faim il y a plus
de dix jours, pour protester contre la politique de négligence médicale
suivie par l’occupant. Mansour est gravement malade. Il réclame des soins,
pour lui et pour tous les prisonniers malades et handicapés. 2 – Libérer les prisonniers malades Le martyre de Maysara Abu Hamdiyyé met en
lumière les conditions de détention dans les prisons de l’occupation où les
sionistes se vengent des résistants. Ils les rendent malades puis refusent de
les soigner. Le manque de réactions de la part de la « communauté
internationale » quant aux prisonniers malades, atteints de cancer et
d’autres maladies graves, est un soutien à l’arrogance de l’occupant. Les autorités de
l’occupation se vengent contre les prisonniers malades. Le résistant Mohammad
Mardawi (34 ans) de Arrabe, dans la province de Jénine,
a été isolé dans une cellule séparée alors qu’il souffre d’une infection
pulmonaire. Ses compagnons ont affirmé qu’il ne pouvait plus parler. Il y a
un mois, il avait été transféré à ce qui tient lieu d’hôpital, dans la prison
de Ramlé, mais juste pour un jour. Mohammad Mardawi a été arrêté en 1999, et condamné à 28 ans de
prison. Le prisonnier Nahed al-Aqraa a dû subir
l’ablation de sa jambe gauche, le 2 avril 2013, par manque de soins
appropriés depuis son arrestation. Nahed Al-Aqraa est âgé de 41 ans et est condamné à trois
perpétuités pour résistance à l’occupation. Il demande l’ouverture de son
dossier médical et accuse les autorités de l’occupation d’avoir sciemment
négligé de soigner sa jambe gauche, qui était blessée. Il avait déjà perdu sa
jambe droite au début de son arrestation. Le club des
prisonniers de la ville d’al-Khalil a récemment informé de la détérioration
de l’état de santé du prisonnier résistant Maher
Abou Rayyan, suite à la négligence intentionnelle
de l’occupation. Maher a 35 ans et a été arrêté en
2003 après une longue poursuite de la part de l’occupant. Le résistant
récemment libéré Ibrahim Baroud a déclaré que les prisonniers malades vivent
un vrai calvaire dans les prisons de l’occupation, et nombreux sont ceux qui
assistent impuissants à leur mort lente. Ils sentent qu’ils sont visés et
qu’ils risquent la mort, à cause de la négligence médicale intentionnelle
pratiquée par l’occupant. 3 – Martyrs Trois martyrs parmi
les prisonniers depuis le début de l’année 2013. Leur décès est dû à la
politique criminelle des sionistes, qui négligent sciemment de soigner les
prisonniers et qui les prennent pour des cobayes pour leurs industries
pharmaceutiques, ou par suite de la torture subie, pratiquée à présent sous
la supervision d’une compagnie anglaise. Les martyrs sont : Ashraf Abu Dhrai, Arafat Jaradat et Maysara Abu Hamdiyyé. 4 – Arrestations et condamnations Le prisonnier libéré Thaer Halahla, qui avait entamé
une grève de la faim pour sa libération, a été arrêté de nouveau à Ramallah.
Par crainte de l’extension du mouvement de révolte, suite à l’assassinat du
combattant prisonnier Maysara Abu Hamdiyyé, l’occupant a lancé une campagne d’arrestations
des membres et cadres du Jihad islamique dans plusieurs villes de la
Cisjordanie. 6 membres cadres ont été arrêtés, parmi eux Thaer
Halahla et Mu’tazz Ubaydu, handicapé. Mu’tazz a
été maintes fois arrêté au cours de ces derniers mois puis remis en liberté. Le prisonnier libéré,
membre actif du soutien aux prisonniers, Usama Shahine,
a assisté au renouvellement de sa détention administrative pour 6 mois
supplémentaires. Arrêté depuis le 30 octobre 2012, il est détenu dans la
prison du Naqab. L’administration
coloniale a renouvelé la détention « administrative » pour la
quatrième fois de Assaad Izzidine et de son cousin Ahmad, du village Arraba dans la province de Jénine. 5 – Libération Le résistant du
mouvement du Jihad islamique, Ibrahim Baroud, a été libéré au début du mois
d’avril après 28 ans de détention. Il avait été arrêté en 1986 dans la maison
familiale dans le camp de Jabaliya. Le résistant Mohammad
Kanaane, membre de la direction collective de
« Abnaa al-Balad »,
du village de Arrabe en
Galilée, a été libéré le 14 avril. Il a été arrêté et détenu suite à sa
participation à la journée de mobilisation du retour des réfugiés, en juin
2011, dans le Golan syrien occupé. Sa famille qui attendait sa libération
prévue à 9h du matin a été surprise de savoir qu’il avait été libéré à 6h du
matin et transféré à une autre prison, rien que pour empêcher l’accueil
populaire et familial du résistant. Le combattant des Saraya al-Quds (branche armée
du Jihad islamique) Youssef Abu Slaysel, 31 ans, a
été libéré après 9 ans de détention, pour résistance à l’occupation. 6 – Statistiques Des statistiques ont
été publiées à l’occasion de la Journée du prisonnier palestinien, le 17
avril. Les colons sionistes détiennent dans leurs prisons 4900 prisonniers,
en majorité palestiniens (les autres étant de nationalité jordanienne,
syrienne, égyptienne, libanaise…). Parmi eux, 235 enfants, 14 femmes dont la
doyenne est Lina Jarbouni, appartenant au mouvement
du Jihad islamique, 14 membres du conseil législatif palestinien, en majorité
du Hamas et deux anciens ministres. 50.000 ordres
militaires de détention « administrative » ont été prononcés depuis
1967, dont 23.000 depuis septembre 2000, date du début de l’Intifada al-Aqsa. 168 Palestiniens sont aujourd’hui détenus
« administratifs », c’est-à-dire sans aucune charge ni raison,
sinon la crainte des colons sionistes d’une révolte palestinienne. 533
prisonniers sont condamnés à la perpétuité. 1400 prisonniers
souffrent de graves maladies. L’état de 170 d’entre eux nécessite des soins
urgents. 16 prisonniers malades se trouvent en permanence dans ce qui tient
lieu d’hôpital dans la prison de Ramlé, et 25
prisonniers sont atteints de cancer. 7 – Solidarité A l’appel de la
communauté palestinienne en Allemagne, des centaines de militants ont
manifesté en solidarité avec les prisonniers palestiniens dans la ville de
Dortmund, réclamant aux responsables de l’AP (Abbas et Haniyyé)
de concentrer leurs efforts pour faire libérer les prisonniers. L’association
palestinienne Addameer vient de lancer sa campagne
pour l’abolition de la détention administrative. Elle a mis en place un site
d’information sur cette forme barbare de détention pratiquée par
l’occupant : http://stopadcampaign.com/. Les services
sécuritaires de l’AP poursuivent l’arrestation des militants et des
prisonniers libérés, actifs dans le soutien à la lutte des prisonniers.
Plusieurs militants du Jihad islamique et du Hamas ont été récemment arrêtés.
Parmi eux, Hamza Abul Hayja,
le fils du combattant prisonnier du Hamas, Jamal Abul
Hayja, dont la maison a été investie à plusieurs
reprises, et les affaires personnelles confisquées, menaçant la famille de
continuer ces pratiques jusqu’à l’arrestation de Hamza. D’après les
déclarations des services de l’AP, Hamza est « accusé » de soutenir
la lutte des prisonniers. |