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BALADI – Prisonniers 12 - Avril 2013 « Nés libres, nous le resterons » Soutenir la lutte des prisonniers
détenus dans les geôles sionistes Victoire
éclatante du prisonnier résistant Samer Issawi, qui
a mis fin à sa longue lutte de grève de la faim : 275 jours avec la menace,
au cours des derniers jours, de refuser tous les supports le maintenant en
vie. Samer Issawi a vaincu les oppresseurs et les
bourreaux, en refusant tout bannissement. Dans 8 mois, Samer Issawi sera libéré des prisons de l’occupation, et
retournera dans sa ville, al-Quds, et dans sa
famille. Les pressions exercées par l’occupation sur le résistant Samer,
notamment au cours des dernières semaines, furent insupportables, pour lui
faire accepter des accords mitigés qui incluent son bannissement vers Gaza ou
vers un pays européen. Samer a tenu bon et a refusé. Les mauvais traitements
à son encontre, de la part des geôliers, du Shabak,
et des médecins et infirmiers de l’occupation, ainsi que les mauvais
traitements infligés aux membres de sa famille ne l’ont pas fait fléchir, ni
lui ni sa famille. Samer Issawi a dû également
affronter tous les esprits faibles, tous ceux qui ont douté de sa lutte et de
la lutte des prisonniers, comme ils doutent de la lutte de leur peuple, comme
il a fait face à tous les comploteurs qui souhaitaient qu’il cesse sa lutte
et essayaient de trouver des issues sans gêner l’occupation. Samer Issawi a fait face aussi à tous les mensonges diffusés
par la presse sioniste, porte-voix des services sécuritaires de l’occupation.
La victoire de Samer Issawi est celle de la
victoire de la volonté de résistance contre la voie des règlements. Comme
l’exprime si bien le mouvement du Jihad islamique, la fermeté de Samer Issawi renoue avec la fermeté inébranlable du peuple
palestinien, elle exprime la volonté de lutte du peuple palestinien, qui
refuse de plier et de se soumettre. La lutte du résistant Samer Issawi, cadre du FDLP, est une lutte exemplaire et
indique la voie de la libération : ne pas fléchir, être prêt au martyre.
Alors que les prisonniers n’ont pour seule arme que leur « ventre
creux », ils parviennent à arracher leur liberté par leur persévérance,
leur volonté, leur sacrifice, leur conscience politique, leur humanité, et
par la solidarité de leur famille et de leur peuple. La lutte de Samer Issawi et sa victoire sont une école pour tous les
peuples en lutte pour la liberté et la dignité. Par la lutte et la victoire
de Samer Issawi, le peuple palestinien vient de
prouver une nouvelle fois sa détermination à vaincre l’occupation et à vivre
libre et digne. De nombreux
articles parus dans la presse arabe saluent la victoire du prisonnier Issawi et de sa famille et insistent sur l’efficacité de
la lutte contre l’occupation et le sens de l’abnégation dont jouit le peuple
palestinien. Ils soulignent par ailleurs que les sionistes ont reculé par
crainte d’un nouveau soulèvement du peuple palestinien, en Cisjordanie
notamment, alors que leur entité vit de plus en plus dans une instabilité
stratégique et que l’AP est devenue incapable d’assurer « l’ordre
sioniste » dans les territoires occupés. D’autres ont mis en avant la
signification profonde de cette victoire sur l’occupant, d’autant plus que le
peuple palestinien fut uni sur le terrain, comme il le fut lors de la lutte
de sheikh Khodr Adnan, il
y a plus d’un an. Les luttes menées par les prisonniers rassemblent le peuple
palestinien, et autour de lui, les peuples arabes et les peuples libres. 1.
Abolir la détention « administrative » Le
prisonnier Ayman Abu Daoud poursuit la grève illimité de la faim, pour protester contre son arrestation
et sa condamnation dans les mêmes termes qu’avant sa libération, dans
l’opération d’échange d’octobre 2011. Il avait été arrêté pour la première
fois en 2004, et condamné à 36 ans de prison. Libéré dans le cadre de
l’échange avec le soldat Shalit, il a été de
nouveau arrêté le 13/2/2012. Les associations militantes qui ont développé la
solidarité avec Samer Issawi, dont le cas est
semblable, réclament une mobilisation populaire vaste et sérieuse de soutien
au prisonnier Ayman Abu Daoud. Le 28 avril,
le prisonnier « administratif » Ayman Hamdane de la ville d’al-Khalil a décidé d’entamer une
grève de la faim illimitée réclamant sa libération. Il a décidé de lutter
contre la détention « administrative » juste après avoir reçu la
décision de renouvellement pour 6 mois de sa détention. Le
prisonnier « administratif » Younes El-Hroub
a suspendu la grève de la faim, après avoir reçu l’assurance qu’il serait
libéré au mois de juillet prochain et que sa détention « administrative »
ne serait pas renouvelée. Après 65 jours de grève de la faim, Younes El-Hroub dont l’état de santé s’était dramatiquement
détérioré, a accepté la proposition de l’occupation, comme l’a affirmé sa
famille. Younes El-Hroub, ancien prisonnier libéré
(il avait été arrêté en 2002 et détenu pendant 6 ans et demi) et cadre du
mouvement du Jihad islamique dans la région d’al-Khalil, fut arrêté en
juillet 2012 et placé en détention « administrative » à cause de
son activité militante dans la défense des prisonniers. Ahmad Qatamech, écrivain, journaliste et militant, est placé en
détention « administrative » depuis le mois d’avril 2011, sur ordre
du Shabak, qui l’accuse d’appartenir au FPLP et de
représenter un danger contre l’occupation. Amnesty International a décidé de
réclamer sa libération, le considérant comme un « prisonnier
d’opinion ». Le doyen des
détenus « administratifs » est Darrar
Mohammad Abu Manchar, 34 ans, de la ville
d’al-Khalil. Il est détenu sans aucune charge retenue contre lui par les
forces de l’occupation depuis le 5 novembre 2010. Détenu dans la prison du Naqab, sa détention a été renouvelée 6 fois de suite,
quelques jours avant la fin de la période fixée. Le renouvellement sans cesse
de la détention « administrative » est en soi une forme de torture
morale, pour le détenu et pour sa famille. Au cours
d’une journée d’étude sur la détention « administrative », des
juristes ont considéré que les détenus administratifs sont des otages
kidnappés dans leurs propres maisons, sans aucune charge contre eux.
L’occupant doit libérer immédiatement et leur verser des compensations. Ils
ont appelé à une large mobilisation pour abolir cette pratique inhumaine. La pratique
de la « détention administrative » est un crime perpétré par
l’autorité coloniale sioniste contre le peuple palestinien. Il s’agit d’une
arme terrible utilisée par l’occupant pour empêcher toute protestation et
révolte et pour maintenir sa domination. Abolir cette forme de torture reste
une priorité pour les Palestiniens et tous les peuples libres dans le monde. Les
prisonniers jordaniens détenus dans les prisons de l’occupation ont décidé
d’entamer la grève illimitée de la faim à partir du 2 mai 2013 jusqu’à la satifaction de leurs revendications qui sont, entre
autres : des visites régulières de leurs familles, formation d’un comité
médical qui puisse suivre leur état de santé, visites pour les prisonniers
arabes non jordaniens. Les prisonniers jordaniens avaient mené une grève de
la faim en 2012, pendant 31 jours, sans rien obtenir que des promesses. 2.
Libérer les prisonniers malades L’avocat de
l’association palestinienne « Mandela », Buthayna
Shaaban, tire la sonnette d’alarme : 15
prisonniers palestiniens, détenus dans la prison Ramleh, dans la section
appelée « hôpital », risquent de tomber martyrs, si rien n’est fait
pour les libérer. Elle a affirmé que les conditions de détention dans ce
pseudo hôpital sont catastrophiques, et qu’ils ne reçoivent aucun soin
approprié. « Les prisonniers se trouvent dans quatre pièces fermées, ils
se déplacent à l’intérieur des pièces en chaises roulantes… Un infirmier y
passe de temps à autre, notamment lorsqu’un prisonnier élève la voix ou
crie. » Elle a également décrit l’état de santé du prisonnier Mansour Mawqidi, condamné à la perpétuité, qui nécessite une
intervention chirurgicale urgente. Le
prisonnier Mu’tassem Raddad
de Tulkarm est gravement malade depuis quatre ans.
Deux fois de suite, les sionistes l’ont transféré à l’hôpital pour l’opérer,
mais sans suite. Le club des prisonniers lance un cri d’alarme réclamant sa
libération immédiate et accuse l’occupation de négliger les soins pour le
laisser mourir. Ameer et Muhammad Farid Ass’ad sont de Kfar Kanna, en Palestine occupée en 48. Arrêtés en 2011, et
condamnés à 6 ans et demi de prison, les deux frères sont gravement malades,
d’après le centre Ahrar de solidarité avec les
prisonniers. Ameer est paralysé avant son
arrestation et son état se dégrade, par manque de soins et Muhammad est
gravement atteint à la jambe, mais les autorités de l’occupation refusent de
le soigner. 3.
Mémoires A l’occasion
de la journée des prisonniers (17 avril), les femmes anciennement détenues
dans les prisons sionistes ont raconté aux nouvelles générations leurs
sacrifices et leurs luttes car l’histoire du mouvement national des
prisonniers palestiniens et arabes dans les geôles de l’occupation reste une
histoire à écrire, à raconter, à diffuser et à en tirer les leçons de
bravoure, d’abnégation et d’espoir. Fatmé Halabi,
62 ans, a été arrêté au début de 1971 : « je travaillais avec mon
père Omar Halabi, qui faisait partie des forces
populaires de la libération dans la bande de Gaza et au nord du Sinaï. J’ai
été arrêtée prè de l’hôpital des enfants et détenue
dans la prison « as-Saraya ». Elle avait
16 ans. « Notre fermeté alimentait le courage des prisonniers. Nous
entendions leurs cris, qui nous ébranlaient… Ils (les soldats sionistes) nous
prenaient pour assister aux séances de torture, ils voulaient nous faire peur
et nous arracher des aveux. Nous étions nous-mêmes torturées : nous
devions porter sur nos têtes des chaises pendant des heures, ils plaçaient
des sortes de chauffage près de jambes, ils nous brûlaient avec des
cigarettes (je porte encore les traces de brûlures). Fatmé
a été condamnée à 20 ans de prison, alors qu’elle n’avait rien avoué. Elle
fut détenue pendant 14 ans. Elle se rappelle les séances de torture et
spécialement lorsqu’un enfant de 14 ans, de la famille al-Ghoul,
fut torturé devant elle. 4.
Arrestations et condamnations Les forces de
l’occupation ont arrêté trois jeunes Palestiniens dans la ville d’al-Quds dont Raed Abu Mayale et Yazan Derbas, qui se trouvaient dans la tente de solidarité
avec le prisonnier Samer Issawi. La tente de
solidarité a été démolie pour la trentième fois. Même si les
médias refusent sciemment de couvrir la situation dans la ville d’al-Quds, les maqdisis poursuivent
les protestations et les rassemblements : en solidarité avec Samer Issawi et les prisonniers en lutte, en défense de la
mosquée al-Aqsa, contre les démolitions de maisons
et pour stopper la judaïsation rampante de la ville. Tous les jours, les
forces de l’occupation arrêtent des jeunes et des enfants, qui affrontent les
soldats et les colons. Mahmoud Zahran, 34 ans, du mouvement Fateh,
est le nouvel héros palestinien qui a osé affronter les soldats de
l’occupation dans la prison de Ascalan.
Condamné à 18 ans de détention, Mahmoud Zahran a
frappé un officier sioniste, il y a quelques jours, lors d’une fouille
provocatrice menée par les forces sécuritaires dans les cellules. L’officier
fut blessé. Plus de dix colons armés se sont jetés sur Mahmoud Zahran, qui gît à présent à l’hôpital. Le tribunal de
l’occupant vient de l’accuser de « tentative d’assassinat ». Sheikh Khodr Adnan avait appelé à manifester dans Ramallah en
soutien au prisonnier Mahmoud Zahran. Assassinat
d’un prisonnier libéré : l’Etat de l’occupation a tiré de sang-froid sur
le prisonnier libéré et banni en Jordanie, Saleh Jahhalin,
54 ans, qui essayait de revenir au pays en traversant la Mer morte. Le martyr
Saleh Jahhalin est originaire d’al-Khodr, où il a été enterré, après un cortège funèbre
militaire solennel. Saleh Jahhalin fut l’un des
membres les plus actifs des « Martyrs d’al-Aqsa »
(Fateh) pour faire passer les armes en Palestine. L’Etat de
l’occupation a arrêté Mahmoud Abu Hash-hash à Doura, province d’al-Khalil,
pour la troisième fois. Mahmoud Abu Hash-hash est un cadre du Jihad
islamique, et militant actif dans le soutien aux prisonniers et à leur lutte.
Il a participé, aux côtés de Thaer Halahla, arrêté lui aussi, à tous les rassemblements de
soutien à la lutte des prisonniers. 5.
Solidarité Dans la
ville d’al-Quds et ailleurs en Cisjordanie occupée,
les militants poursuivent leur mobilisation pour soutenir les prisonniers en lutte,
mettre fin à la détention administrative et libérer les prisonniers malades.
De son côté, l’association palestinienne Addameer
poursuit sa campagne pour l’abolition de la détention administrative. Elle a
mis en place un site d’information sur cette forme barbare de détention
pratiquée par l’occupant : http://stopadcampaign.com/ Au moment où
les Palestiniens poursuivent leur mobilisation en soutien aux prisonniers en
lutte, et réclament la libération des prisonniers gravement malades, des
parlementaires européens sont arrivés à Ramallah pour participer au congrès
de solidarité avec les prisonniers organisé par le comité de soutien à Marwan Barghouty, le prisonnier
dirigeant du Fateh, parlementaire condamné à la
perpétuité. Les parlementaires socio-démocrates européens ont réclamé la
libération des « prisonniers politiques palestiniens », tout en
affirmant soutenir la voie non-violente du président Abbas. Il reste à savoir
si les paroles prononcées à Ramallah seront suivies d’actes et si les
parlementaires agiront en faveur des prisonniers, lorsqu’ils retourneront en
Europe. Une campagne
de solidarité avec les prisonniers détenus dans les geôles sionistes sera
lancée début mai jusqu’au mois d’octobre prochain, à partir de la bande de
Gaza. Cette campagne sera suivie dans plusieurs pays musulmans, comme
l’affirme les responsables palestiniens. Au moment où
les forces de l’occupation poursuivent les militants et résistants en
Cisjordanie, tentant d’empêcher toute révolte populaire, les forces
sécuritaires de l’AP poursuivent et arrêtent les journalistes. Khaldoun Mazloum, de l’agence Qudspress, a été arrêté le 28 avril. De même, une dizaine
de membres du parti islamique Hizb at-Tahrir ont été arrêtés par
les services sécuritaires de l’AP de Ramallah, au cours d’un meeting organisé
par ce parti. L’AP semble avoir déclaré la lutte contre les membres de ce
parti islamique, qui avait proclamé depuis sa fondation(1947) que sa lutte
politique est pacifique, et elle a remis 25 de ses militants aux autorités
sionistes. D’autres
part, les forces sécuritaires de l’AP en veulent au camp de Jénine et à ses combattants et résistants : une
tentative d’arrêter le frère du prisonnier libéré sheikh
Bassam Saadi, dirigeant au Jihad islamique, dont l’épouse est toujours
détenue par les forces de l’occupation, et l’arrestation de deux fils du sheikh dirigeant au Hamas, Mahmoud Abul-Hayja, détenu dans les prisons de l’occupation. |