BALADI – Prisonniers 15 – Juin 2013
« Nés libres, nous le resterons »
Soutenir la lutte des prisonniers
détenus dans les geôles sionistes
La lutte des
prisonniers détenus dans les prisons de l’occupation se poursuit. Dirigeants et
société coloniale dans l’entité sioniste, dans toutes ses composantes, ont
déclaré la guerre aux prisonniers, à leurs familles et à leur société. A
travers les prisonniers, la société coloniale se venge et exerce son racisme
inhérent. Des émissions de télévision aux journaux, la presse coloniale se
déchaîne contre des Palestiniens désarmés et enfermés dans des conditions
inhumaines, qui n’ont que leur foi, leur volonté et leur « ventre
creux » pour se défendre contre la pire machine à tuer qu’est l’Etat sioniste.
Le fait de
visiter la famille d’un combattant prisonnier est devenu un
« crime » pour les sionistes et leurs alliés américains, qui ont
demandé à l’Autorité Palestinienne d’expulser des territoires occupés un
responsable du Fateh (rien que ça !) qui a
rendu visite à la famille d’un combattant, d’ailleurs gravement blessé et
détenu. En réalité, les sionistes sont sur le qui-vive, puisque des dizaines
de tentatives de kidnapper des soldats sionistes ont eu lieu, en vue de les
échanger contre des prisonniers (30 selon Netanyahu depuis le début de cette
année). Il a même fallu qu’un quotidien sioniste publie les photos d’un camp
de jeunes organisé par le mouvement du Jihad islamique, où ils ont vu les
jeunes s’entrainer à kidnapper des soldats, pour que les sionistes tombent
« en émoi » !
Cependant,
l’AP de Ramallah veille. C’est d’ailleurs ce que vient de déclarer Nabil Shaath, un haut responsable du Fateh,
qui s’adressant à la presse sioniste, a voulu rassurer les sionistes, en leur
disant que l’AP a dépensé pour la collaboration sécuritaire avec l’Etat
colonial plus qu’elle n’a dépensé pour l’éducation dans les territoires
occupés sous sa tutelle. De quoi être fier !
Solidarité
avec les prisonniers jordaniens en grève de la faim
Les
prisonniers jordaniens détenus dans les prisons de l’occupant poursuivent la
grève de la faim, depuis le 2 mai 2013 (45 jours). 5 prisonniers sont dans ce
qui tient lieu d’hôpital dans la prison de Ramleh : Mohammad Rimawi, Hamze Osman, Mounir Mar’i, Alaa Hamad. Le dirigeant
des Brigades al-Qassam, Abdallah Barghouty, a été visité par l’avocat de Nadi al-Assir à l’hôpital de Afoula. Il a annoncé que le
résistant refusait les analyses médicales, et qu’il poursuit la grève de la
faim. Ce 16 juin, une rencontre a eu lieu entre le consul jordanien et les
familles des prisonniers et certains prisonniers jordaniens ont reçu sa
visite, dans la prison de Haddarim. Le consul a
déclaré que les autorités jordaniennes envisageaient de discuter la question,
d’autant plus que le parlement jordanien avait affirmé sa solidarité avec la
lutte des prisonniers et réclamé leur libération ainsi que l’expulsion de
l’ambassadeur sioniste installé à Amman.
1 – Abolir la détention « administrative »
Les autorités de
l’occupation étudient les moyens de « légaliser » la détention
« administrative ». La loi proposée à la Knesset, le parlement de
l’occupation, propose d’autoriser une détention de 96 heures, avant que la
personne arrêtée ne soit traduite devant un juge et plusieurs autres mesures
renforçant la répression. En somme, le système judiciaire de la colonie est
en retard, puisque toutes les pratiques illégales sont en cours depuis
l’existence de l’entité sioniste. Juste un peu de poudre dans les yeux, de
façon à faire croire que l’entité sioniste est « légale ».
Néanmoins, l’organisation Ufree Network, basée en
Europe, a décidé de mener une campagne de dénonciation de la pratique de la
détention administrative en expliquant également la gravité de ces
propositions de lois.
Le détenu
« administratif » Ayman Hamdan, de Beit-Laham poursuit
la grève de la faim, depuis 50 jours, protestant contre la détention
« administrative ». Il est actuellement détenu dans la prison de Ofer.
Le détenu
« administratif » Imad Batrane, de la
ville d’al-Khalil, est toujours en grève de la faim, depuis 41 jours,
réclamant l’abolition de cette forme de détention qui menace tous les
Palestiniens.
Le détenu Ayman Itbichiya (33 ans) de
Doura – al-Khalil, a été arrêté le 9 mai. Il a entamé la grève de la faim
qu’il poursuit depuis 25 jours, juste après la décision de sa détention
« administrative » pour 4 mois. Il a été enfermé dans les cellules
de la prison de Ofer.
Le détenu Adel Herbiyat, 38 ans, de
Doura, poursuit la grève de la faim, depuis 25 jours, pour protester contre
sa détention « administrative », qui a été renouvelée pour 6 mois.
Il a été enfermé, dans les prisons de l’occupation, pendant 10 ans, en tant
que détenu « administratif ».
2 – Libérer les prisonniers malades
Le prisonnier Riad Dakhlallah (43 ans) et condamné à la perpétuité a déclaré
que 15 prisonniers malades se trouvant en permanence dans la prison de Ramleh
ont décidé de rendre les repas, en protestation contre la politique de
négligence médicale suivie par l’occupant. De plus, les prisonniers malades
protestent contre leur transfert en « bosta »
(car spécial pour le transfert des prisonniers qui ressemble plus à une
prison plutôt qu’autre chose) au lieu des ambulances, ce qui accentue leurs
maladies et handicaps. Les prisonniers sont : Nahed
Al-Aqraa, Riad al-Ammour,
Usman Khalili, Mansour Moqada,
Mahmoud Salman, Samer Uwaysat, Iyad
Radwan, Mu’tassem Raddad, Salah Ali, Mu’tazz Ubaydu, Salah Titi, Ameer Assaad, Mohammad Assaad, Salam Zaghl, Khaled Shawich.
Le résistant
prisonnier Thaer Halahla
accuse les autorités de l’occupation de vouloir son décès puisqu’elles
ne le soignent pas de l’hépatite virale B dont il a été atteint en
prison. Thaer Halahla
avait mené la grève de la faim pour faire cesser sa détention administrative,
avec Bilal Diab et d’autres frères du mouvement du
Jihad islamique. Les autorités de l’occupation l’avaient libéré. Au mois
d’avril dernier, il est de nouveau arrêté, et il subit un dur interrogatoire
de 24 jours. Il découvre ensuite être atteint d’hépatite virale B, suite à
une intervention de la clinique dentaire de la prison. Le père du résistant a
déclaré que Thaer entamerait une grève de la faim
si les autorités de l’occupation ne le soignaient pas, malgré son état de
fatigue extrême dans laquelle il se trouve.
Ahmad Saadate, secrétaire général du FPLP, prisonnier dans les
geôles de l’occupation, a demandé que les prisonniers malades soient les
premiers sur toute liste de prisonniers devant être libérés. Il a déclaré à
son avocat que la direction palestinienne devrait accorder la priorité aux
prisonniers malades, d’autant plus que l’Etat de l’occupation a reconnu que
25 prisonniers sont atteints de cancer.
Le ministre chargé
des prisonniers dans l’AP de Ramallah, Issa Qaraqe’
a affirmé que les maladies graves dont les prisonniers sont atteints ont
augmenté de 80% depuis 2010. Il a affirmé que la situation médicale des
prisonniers s’est gravement détériorée depuis 3 ans. C’est suite à la visite
du prisonnier Mansour Youssef Shahatit, de la
région d’al-Khalil, que le ministre a fait ses déclarations. Le résistant
prisonnier Mansour, condamné à 18 ans de prison, souffre de troubles
psychiques graves et la perte de mémoire, depuis son long isolement. Il a été
emmené finalement à l’hôpital Soroka, dans le Naqab
occupé.
Un autre prisonnier,
isolé dans la prison de Ascalan,
souffre de troubles psychiques, c’est Said Shahadé Hijaz, de Ramallah, 49
ans. Il a également été agressé et blessé par les prisonniers de droit
commun, et à l’hôpital où il a été emmené, il est attaché par les pieds et
les mains.
Le résistant
prisonnier Khodr Amin Dabaya,
du camp de Jénine (28 ans) et condamné à 16
ans et demi de prison, a été touché par 9 balles aux jambes. Il est enfermé
dans la prison de Ascalan.
Il souffre également de troubles psychiques après avoir été sauvagement
frappé par les forces sécuritaires « Nahshon »
spécialisées dans la répression des prisonniers.
3 – Libération
L’ancien ministre
chargé des prisonniers, Wasfi Qubbah, qui avait été
détenu administratif pendant plusieurs années, a été libéré au cours de ce
mois. Il a déclaré que les prisonniers étaient en train d’étudier les moyens
d’entrer en lutte, massivement, au mois de septembre prochain.
Après 9 ans de
détention, le résistant membre des Brigades al-Qods,
branche armée du mouvement du Jihad islamique, Adham
Youssed Abdel Karim Aydi,
27 ans, a été libéré. Il habite dans le camp Nusayrat,
dans la bande de Gaza.
Après 20 ans de
détention, le résistant Riad Said Abdel Aziz Issa,
du FPLP, a été libéré, vers la bande de Gaza. Il a été arrêté en 1993, et
condamné à 20 ans de prison pour appartenance au FPLP et pour avoir résisté à
l’occupation. L’occupant avait refusé de réduire sa « peine ».
Les forces de
l’occupation ont remis en liberté la prisonnière Salwa
Hassan, 54 ans, de la ville d’al-Khalil, après 21 mois de détention. 15
résistantes sont toujours détenues, la plus ancienne étant Lina Jarbouni, des territoires occupés en 48, accusée
d’appartenir au mouvement du Jihad islamique.
Raed Halabi (29 ans), de la
ville d’al-Quds, a été libéré après 26 mois de
détention dans la prson de Nafha,
où il a subi un interrogatoire sauvage. Son crime ? Appartenir au FPLP.
4 – Portrait
Le prisonnier Iyad Abu Khdayr a décidé de
reprendre la grève de la faim, après le refus des autorités de l’occupation
de le libérer vers la bande de Gaza. Citoyen jordanien, le prisonnier
résistant Abu Khdayr a achevé sa
« peine » et est devenu, de ce fait, « clandestin » dans
l’Etat de l’occupation. Le ministre de l’intérieur sioniste a décidé de
l’expulser vers la Jordanie, mais de le garder en prison le temps de finir
les modalités administratives de l’expulsion. Dans ce laps de temps, l’avocat
d’Abu Khdayr a réclamé que le prisonnier soit
libéré vers Gaza, où vit toute sa famille. Les sionistes ont refusé. Ils
avaient proposé de l’expulser vers un pays européen, mais le résistant a
refusé. La crainte actuelle est qu’il reste en prison, la Jordanie refusant
de le recevoir, et les sionistes refusant de le libérer vers sa famille. Il
avait d’ailleurs été arrêté en 2005 au barrage militaire de Netsarim, et a fini sa « peine » le 12 avril
dernier. Le prisonnier a mené une grève de la faim, le 13 mai dernier, puis
l’a cessée après avoir reçu une promesse verbale de le libérer.
5 – Condamnations
Deux enfants de 13 et
14 ans ont été condamnés par un tribunal sioniste : Ahmad Moufid Khalaf (13 ans) et Ussama Yasser Sobh (14 ans) de Borqin, dans la région de Jénine,
ont été condamnés à trois mois de prison et 2000 shekels.
Les tribunaux de
l’occupation ont condamné 6 jeunes Maqdisis, de la
région de Issawiya et du
camp de Sheefat, pour résistance à l’occupation.
Mohammad Nayef Ubayd (42 mois), Mohammed Maher Ubayd, Imjad Idriss et Ali Moussa Mustafa (34 mois), ont été
condamnés pour appartenance au FPLP et faits de résistance. Ahmad Derbas (7 mois) et Mohammad Fawzi
Mhaysen (10 mois) ont été condamnés pour résistance
à l’occupation dans la mosquée al-Aqsa. Le
renouvellement de la détention a été prononcé à l’encontre de 9 Maqdisis, dont deux enfants de 13 ans et 14 ans.
Tahrir Qinni, de Kfar Qalil,est
toujours arretée, sans condamnation. L’occupant a
reporté son « jugement » au premier juillet. Au cours de son
dernier passage au tribunal, Tahrir Qinni a été accusée d’appartenir au FPLP. Son frère Saddam
est toujours en phase d’interrogatoire, dans la prison de Ascalan.
6 – Droits des prisonniers
Les prisonniers, et
notamment les enfants, ont été privés de passer leurs examens « Tawjihi ». Cette violation des droits des
prisonniers ne suscite aucune réaction de la part de la « communauté
internationale » ni de ses institutions. Cela fait plusieurs années que
l’occupation le leur interdit.
Jamil Umayra, de Sour Baher dans al-Qods, a été interdit de se présenter aux examens du Tawjihi : il a été arrêté il y a un mois, dans sa
maison, alors qu’il dormait. Aucune « charge » n’a été fournie
contre lui.
7– Solidarité
Le dirigeant du
mouvement du Jihad islamique, Khaled Batch a affirmé que « le chemin pour
la libération des prisonniers est clair, il s’agit de kidnapper des soldats
sionistes pour les échanger. … Nous ne manquerons aucun effort pour ce
faire ». Se demandant où se trouve la nation et la Ligue des Etats
arabes concernant la lutte des prisonniers, il s’est adressé aux prisonniers,
leur demandant d’avoir confiance en Dieu, puis dans les combattants, car
« nous ne vous laisserons pas derrière les barreaux ».
Une nouvelle
manifestation a eu lieu dans la région de Tulkarm,
en soutien aux prisonniers malades, et notamment Mu’tassem
Raddad, qui souffre d’un cancer et dont l’état de
santé est devenu très grave. Les autorités de l’occupation refusent de le
libérer afin qu’il soit soigné. D’un jour à l’autre, Mu’tassem
Raddad risque de mourir, faute de soins. Le 12
juin, il a été transféré à l’hopital Kfar Saba, suite à la détérioration de son état de santé.
Mu’tassem Raddad
finira-t-il comme Maysara Abu Hambiyyeh,
en martyr ?
De nombreuses pages
« facebook » sont dédiées aux prisonniers
palestiniens, principalement en langue arabe. Elles suivent les informations
relatives aux prisonniers et à leurs familles. Elles mobilisent les
Palestiniens mais malheureusement, très peu les autres Arabes, pris dans
leurs tourmentes. Plusieurs campagnes de solidarité sont lancées et plusieurs
mouvements surgissent dans les territoires occupés, en 48 ou en 67, pour
soutenir telle ou telle revendication des prisonniers. La question de la
libération des prisonniers détenus dans les geôles de l’occupation reste une
des principales questions qui mobilisent le peuple palestinien. A travers les
prisonniers et leur résistance, le peuple palestinien se lie à la résistance
à l’occupation et refuse toute sorte de marchandages et démissions.
Cependant, les
services sécuritaires de l’AP de Ramallah poursuivent leur « sale
boulot » consistant à arrêter les résistants et les prisonniers sitôt
libérés des geôles de l’occupation. Celles-ci ont été rendues responsables,
par le mouvement du Jihad islamique, du décès de Hajj Said
Sakhl le 15 juin, dans les locaux des services
sécuritaires, alors qu’il accompagnait son fils, que ces services venaient d’arrêter.
Hajj Saadi Sakhl est père du prisonnier libéré Nael
Sakhl, éloigné vers Gaza, du prisonnier dans les geôles
de l’occupation Mustafa Sakhl et du prisonnier dans
les geôles de l’AP, Anwar Sakhl. En Palestine,
nombreuses sont les familles dont tous les membres résistent et se sacrifient
pour la liberté et la libération.
|