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Les prisonniers palestiniens ne marchandent pas :

bienvenue aux prisonniers libérés, lutte jusqu’à ce que tous soient libres.

 

http://samidoun.ca/2013/08/palestinian-prisoners-are-not-bargaining-chips-welcome-to-the-released-prisoners-struggle-until-all-are-free/

Samidoun - RÉSEAU DE SOLIDARITÉ AVEC LES PRISONNIERS PALESTINIENS.

 

Samidoun félicite le peuple palestinien et les familles des prisonniers pour la  libération de tous les prisonniers qui sortent des portes des prisons de l’occupation et aujourd’hui pour la libération de 26 prisonniers de longue durée. Nous n’avons pas annoncé préalablement que des prisonniers seraient libérés parce qu’Israël a montré, à maintes reprises, qu’il bafoue régulièrement les accords avec les Palestiniens et particulièrement avec les prisonniers, et qu’il manipule la question des prisonniers – les otages au nombre de plus de 5000 derrière les barreaux- pour essayer de troquer les vies et la liberté des prisonniers contre des concessions palestiniennes sur les terres et les droits.

 

Les 104 prisonniers dont la libération a été annoncée, par groupes successifs de 26 à chaque fois selon ce qui a été allégué, dépendant de ce qu’Israël a qualifié de « progrès » dans les négociations, sont des prisonniers d’avant les accords d’Oslo, arrêtés avant la mise en œuvre de la Déclaration des Principes et de l’établissement de l’AP, le 4 mai 1994. Ces prisonniers ont été qualifiés d’« abandonnés » par l’Autorité Palestinienne, nouvellement établie à partir de l’époque de la signature d’Oslo. La libération de ces prisonniers a été promise à de multiples reprises, parmi lesquelles le mémorandum des négociations de Charm al-Cheikh de 1999, lequel prenait note que le « gouvernement d’Israël relâchera les prisonniers palestiniens et autres qui ont commis leurs infractions avant le 13 septembre 1993 et qui ont été arrêtés avant le 4 mai 1994. »

 

Les années depuis Oslo en 1993 ont été des années de promesses non tenues, pour les prisonniers comme pour les Palestiniens dans leur ensemble. de façon répétée, la libération des otages palestiniens a été présentée comme une mesure de « confiance » ou de « bonne volonté ». Cependant, les mêmes périodes énoncées se sont caractérisées par des arrestations massives, des descentes nocturnes, le large usage de la détention administrative sans accusation ni jugement, et l’emprisonnement massif continuel. Ainsi qu’Addameer le constate, « à vrai dire, plus de 23.000 prisonniers ont été libérés depuis 1993, comme « mesures de bonne volonté » pendant différentes négociations et pourparlers de paix. Cependant, pendant la même période, au moins 86.000 prisonniers ont été arrêtés, parmi lesquels des enfants, des femmes, des personnes handicapées et des étudiants. »

 

Beaucoup de ceux qui ont été arrêtés sont d’anciens prisonniers qui ont été libérés. La ré-arrestation de prisonniers libérés est devenue une donnée dans toute discussion de telles libérations. Le gouvernement israélien (ainsi que le remarque Addameer) a inclus dans son accord pour cette libération que « l’Etat d’Israël se réserve le droit de prendre tout moyen nécessaire  contre tout prisonnier libéré s’il perpètre des activités terroristes ou hostiles, comme de les remettre à purger le restant de leur peine, ainsi qu’il en sera décidé par les autorités compétentes. » Plus de 12 prisonniers, parties à l’échange de prisonniers d’octobre 2011 sont menacés actuellement de reprise de leur peine. Cette phrase signifie que les prisonniers ne sont pas relâchés, mais au lieu de cela libérés sur parole, et peuvent être arrêtés selon la fantaisie de l’occupant. Il faut noter que la définition d’activités hostiles comprend la participation à des manifestations et des défilés, l’«incitation » par des paroles ou des écrits, et l’appartenance ou l’adhésion à des partis politiques palestiniens.

 

Soumettre à condition la libération des 104 prisonniers à des arguments de progrès dans les négociations est particulièrement dangereux. Il est évident que l’état d’Israël considère comme progrès la construction de colonies, l’expropriation de terres palestiniennes et des concessions sur les droits palestiniens inaliénables, parmi lesquels le droit au retour. Les prisonniers palestiniens ne peuvent pas être utilisés, et ne le seront pas, comme un élément de marchandage à la table des négociations. Ils ont lutté avec dignité à l’intérieur des prisons de l’occupation, pendant des décennies, pendant lesquelles le soi-disant « processus de paix » n’a apporté aucun bienfait aux prisonniers palestiniens et même a vu les conditions de détention se détériorer et être soumises à une pression continuelle pour contrecarrer les résultats obtenus par les mouvements des prisonniers au cours des années.

 

Les prisonniers palestiniens héroïques ne seront pas utilisés comme otages pour réduire au silence les droits palestiniens inaliénables. Ceux qui ont manifesté contre les négociations à Ramallah –et qui ont été agressés et attaqués par la police de l’AP pour avoir mis ces négociations en question- comprennent d’anciens prisonniers, des membres des familles des prisonniers et les organisateurs d’innombrables manifestations et rassemblements pour soutenir les grévistes de la faim et le mouvement des prisonniers.

 

Depuis Oslo, le soi-disant « processus de paix » n’a apporté ni la paix, ni la justice aux prisonniers palestiniens ou au peuple palestinien dans son ensemble. Au contraire, la lutte des prisonniers palestiniens, par les grèves de la faim, la direction politique et la dignité continue, la force et l’engagement politiques – a toujours montré un chemin alternatif de fermeté devant une puissance occupante impitoyable.

Bienvenue aux prisonniers libérés, héros de la bataille pour la liberté. Nous ne prendrons aucun repos jusqu’à ce que chacune de nos sœurs et chacun de nos frères soit libre, y compris les courageux grévistes de la faim, les prisonniers malades qui souffrent et les enfants palestiniens qui sont derrière les barreaux.

 

Les noms de ceux qui ont été libérés aujourd’hui sont les suivants (traductions par le biais d’Addameer) :

 

Fayez Mutaweh Hammad, arrêté le 29 novembre 1985, de Gaza, purgeant une peine d’emprisonnement à perpétuité

Maqdad Ibrahim Ahmad Salah, arrêté le 14 juin 1993, de Naplouse, purgeant une peine de 32 ans d’emprisonnement

Sameer Nayef AbdulGhafar Al-Na’neesh, arrêté le 5 mars 1989, de Naplouse, purgeant une peine à perpétuité

Yousef Abdelhameed Yousef Arsheed, arrêté le 5 mars 1993, de Jénine, purgeant une peine à perpétuité

Mustafa Othman Omar Al-Haj, arrêté le 20 juin 1989, de Salfit, purgeant une peine à perpétuité

Salameh Abdallah Salameh Misleh, arrêté le 9 octobre 1993, de Gaza, purgeant  une peine à perpétuité

Atiyeh Salam Ala Abu Mousa, arrêté le 30 mars 1994, de Gaza, purgeant une  peine à perpétuité

Salah Mahmoud Zayid Maqlad, arrêté le 14 juillet 1993, de Gaza, purgeant une peine à perpétuité

Mohammad Abd-AlMajeed Mohammad Sawalha, arrêté le 2 décembre 1990, de Naplouse, purgeant une peine à perpétuité

AtefAzat Sh’aban Sha’ath, arrêté le 15 mars 1993, de Gaza, purgeant une peine de 29 ans

Yousef Sa’eed Odeh Abdel-Aal, arrêté le 20 février 1994, de Gaza, purgeant une peine de 22 ans

Madhat Fayez Rajeb Burbukh, arrêté le 21 janvier 1994, de Gaza, purgeant une  peine à perpétuité

Ala Ibrahim Salem Al-Ra’i, arrêté le 9 avril 1994, de Gaza, purgeant une peine  à perpétuité

Mohammad Jaber Yousef Nishbet, arrêté le 21 septembre 1990, de Gaza, purgeant une peine de 25 ans

Sameer Haseen Ghanem Murtaja, arrêté le 29 octobre 1993, de Gaza, purgeant une peine de 20 ans

Husni Faregh Ahmad Sawalha, arrêté le 2 décembre 1990, de  Naplouse, purgeant une peine à perpétuité

Faraj Salah Abdallah Al-Ramahi, arrêté le 14 juillet 1992, de Gaza, purgeant une  peine à perpétuité

Alaa Aldeen Ahmad Sa’eed Abu-Sitta, arrêté le 3 janvier 1994, de Gaza, purgeant une peine à perpétuité

Ayman Taleb Mohammad Abu-Sitta, arrêté le 24 janvier 1994, de Gaza, purgeant une peine à perpétuité

Ismat Omar Abd-AlHafeed Mansour, arrêté le 29 octobre 1993, de Ramallah, purgeant une peine de 22 ans

Khaled Mohammad Ahmad Askara, arrêté le 1er mai 1991, de  Bethleem, purgeant une peine à perpétuité

Nehad Yousef Radwan Jandiyeh, arrêté le 14 juillet 1989, de  Gaza, purgeant une peine de 25,5 ans

Mohammad Mahmoud Awad Hamdiyeh, arrêté le 14 juillet 1989, de Gaza, purgeant une peine  de 25,5 ans

Jameel Abd-AlWahab Jamal Al-Natsheh, arrêté le 15 décembre 1992, d’Hebron (al-Khalil) purgeant une peine de 21 ans

Taher Mohammad Taher Ziyad, arrêté le 6 février1993, de Jénine, purgeant une peine de 21 ans

Burham Abd-Hammad Sbeih, arrêté le 18 février 2001, de Jénine, purgeant une peine à perpétuité (note: il n’est pas clair de savoir pourquoi  Burham Sbeih est compris dans cette libération, décrite comme étant celle de prisonniers d’avant Oslo)

 

(traduit de l’anglais par Y. Jardin)

 

 

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