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Les prisonniers palestiniens ne marchandent pas : bienvenue aux prisonniers libérés, lutte jusqu’à ce que tous soient
libres. Samidoun - RÉSEAU DE SOLIDARITÉ AVEC LES
PRISONNIERS PALESTINIENS. Samidoun félicite le peuple palestinien et les familles des prisonniers pour la libération de
tous les prisonniers qui sortent des portes des prisons de l’occupation et
aujourd’hui pour la libération de 26 prisonniers de longue durée. Nous
n’avons pas annoncé préalablement que des prisonniers seraient libérés parce
qu’Israël a montré, à maintes reprises, qu’il bafoue régulièrement les
accords avec les Palestiniens et particulièrement avec les prisonniers, et
qu’il manipule la question des prisonniers – les otages au nombre de plus de 5000
derrière les barreaux- pour essayer de troquer les vies et la liberté des
prisonniers contre des concessions palestiniennes sur les terres et les
droits. Les 104 prisonniers dont la libération a été annoncée, par groupes
successifs de 26 à chaque fois selon ce qui a été allégué, dépendant de ce
qu’Israël a qualifié de « progrès » dans les négociations, sont des
prisonniers d’avant les accords d’Oslo, arrêtés avant la mise en œuvre de la
Déclaration des Principes et de l’établissement de l’AP, le 4 mai 1994. Ces
prisonniers ont été qualifiés d’« abandonnés » par l’Autorité
Palestinienne, nouvellement établie à partir de l’époque de la signature
d’Oslo. La libération de ces prisonniers a été promise à de multiples
reprises, parmi lesquelles le mémorandum des négociations de Charm al-Cheikh de 1999, lequel prenait note que le
« gouvernement d’Israël relâchera les prisonniers palestiniens et autres
qui ont commis leurs infractions avant le 13 septembre 1993 et qui ont été
arrêtés avant le 4 mai 1994. » Les années depuis Oslo en 1993 ont été des années de promesses non
tenues, pour les prisonniers comme pour les Palestiniens dans leur ensemble.
de façon répétée, la libération des otages palestiniens a été présentée comme
une mesure de « confiance » ou de « bonne volonté ».
Cependant, les mêmes périodes énoncées se sont caractérisées par des
arrestations massives, des descentes nocturnes, le large usage de la
détention administrative sans accusation ni jugement, et l’emprisonnement
massif continuel. Ainsi qu’Addameer le constate, « à vrai dire, plus de 23.000
prisonniers ont été libérés depuis 1993, comme « mesures de bonne
volonté » pendant différentes négociations et pourparlers de paix.
Cependant, pendant la même période, au moins 86.000 prisonniers ont été
arrêtés, parmi lesquels des enfants, des femmes, des personnes handicapées et
des étudiants. » Beaucoup de ceux qui ont été arrêtés sont d’anciens prisonniers qui ont
été libérés. La ré-arrestation de prisonniers libérés est devenue une donnée
dans toute discussion de telles libérations. Le gouvernement israélien (ainsi
que le remarque Addameer)
a inclus dans son accord pour cette libération que « l’Etat d’Israël se
réserve le droit de prendre tout moyen nécessaire contre tout prisonnier libéré s’il perpètre
des activités terroristes ou hostiles, comme de les remettre à purger le
restant de leur peine, ainsi qu’il en sera décidé par les autorités
compétentes. » Plus de 12 prisonniers, parties à l’échange de
prisonniers d’octobre 2011 sont menacés actuellement de reprise de leur
peine. Cette phrase signifie que les prisonniers ne sont pas relâchés, mais
au lieu de cela libérés sur parole, et peuvent être arrêtés selon la
fantaisie de l’occupant. Il faut noter que la définition d’activités hostiles
comprend la participation à des manifestations et des défilés,
l’«incitation » par des paroles ou des écrits, et l’appartenance ou
l’adhésion à des partis politiques palestiniens. Soumettre à condition la libération des 104 prisonniers à des arguments
de progrès dans les négociations est particulièrement dangereux. Il est
évident que l’état d’Israël considère comme progrès la construction de
colonies, l’expropriation de terres palestiniennes et des concessions sur les
droits palestiniens inaliénables, parmi lesquels le droit au retour. Les
prisonniers palestiniens ne peuvent pas être utilisés, et ne le seront pas,
comme un élément de marchandage à la table des négociations. Ils ont lutté
avec dignité à l’intérieur des prisons de l’occupation, pendant des décennies,
pendant lesquelles le soi-disant « processus de paix » n’a apporté
aucun bienfait aux prisonniers palestiniens et même a vu les conditions de
détention se détériorer et être soumises à une pression continuelle pour
contrecarrer les résultats obtenus par les mouvements des prisonniers au
cours des années. Les prisonniers palestiniens héroïques ne seront pas utilisés comme
otages pour réduire au silence les droits palestiniens inaliénables. Ceux qui
ont manifesté contre les négociations à Ramallah –et qui ont été agressés et
attaqués par la police de l’AP pour avoir mis ces négociations en question-
comprennent d’anciens prisonniers, des membres des familles des prisonniers
et les organisateurs d’innombrables manifestations et rassemblements pour
soutenir les grévistes de la faim et le mouvement des prisonniers. Depuis Oslo, le soi-disant « processus de paix » n’a apporté ni
la paix, ni la justice aux prisonniers palestiniens ou au peuple palestinien
dans son ensemble. Au contraire, la lutte des prisonniers palestiniens, par
les grèves de la faim, la direction politique et la dignité continue, la
force et l’engagement politiques – a toujours montré un chemin alternatif de
fermeté devant une puissance occupante impitoyable. Bienvenue aux prisonniers libérés, héros de la bataille pour la liberté.
Nous ne prendrons aucun repos jusqu’à ce que chacune de nos sœurs et chacun
de nos frères soit libre, y compris les courageux grévistes de la faim, les
prisonniers malades qui souffrent et les enfants palestiniens qui sont
derrière les barreaux. Les noms de ceux qui ont été libérés aujourd’hui sont les suivants
(traductions par le biais d’Addameer) : Fayez Mutaweh
Hammad, arrêté le 29 novembre 1985, de Gaza,
purgeant une peine d’emprisonnement à perpétuité Maqdad Ibrahim Ahmad Salah, arrêté le
14 juin 1993, de Naplouse, purgeant une peine de 32 ans d’emprisonnement Sameer Nayef AbdulGhafar Al-Na’neesh,
arrêté le 5 mars 1989, de Naplouse, purgeant une peine à perpétuité Yousef Abdelhameed Yousef Arsheed,
arrêté le 5 mars 1993, de Jénine, purgeant une
peine à perpétuité Mustafa Othman Omar Al-Haj,
arrêté le 20 juin 1989, de Salfit, purgeant une
peine à perpétuité Salameh Abdallah Salameh
Misleh, arrêté le 9 octobre 1993, de Gaza,
purgeant une peine à perpétuité Atiyeh Salam Ala
Abu Mousa, arrêté le 30 mars 1994, de Gaza,
purgeant une peine à perpétuité Salah Mahmoud Zayid Maqlad,
arrêté le 14 juillet 1993, de Gaza, purgeant une peine à perpétuité Mohammad Abd-AlMajeed
Mohammad Sawalha, arrêté le 2 décembre 1990, de
Naplouse, purgeant une peine à perpétuité ‘Atef ‘Azat Sh’aban Sha’ath, arrêté le 15
mars 1993, de Gaza, purgeant une peine de 29 ans Yousef Sa’eed Odeh
Abdel-Aal, arrêté le 20 février 1994, de Gaza,
purgeant une peine de 22 ans Madhat Fayez Rajeb Burbukh, arrêté le 21
janvier 1994, de Gaza, purgeant une
peine à perpétuité Ala Ibrahim Salem Al-Ra’i,
arrêté le 9 avril 1994, de Gaza, purgeant une peine à perpétuité Mohammad Jaber Yousef Nishbet,
arrêté le 21 septembre 1990, de Gaza, purgeant une peine de 25 ans Sameer Haseen Ghanem Murtaja, arrêté le 29 octobre 1993, de Gaza, purgeant une
peine de 20 ans Husni Faregh
Ahmad Sawalha, arrêté le 2 décembre 1990, de Naplouse, purgeant une peine à perpétuité Faraj Salah Abdallah Al-Ramahi, arrêté le 14 juillet 1992, de Gaza, purgeant
une peine à perpétuité ‘Alaa Aldeen Ahmad Sa’eed Abu-Sitta, arrêté le 3
janvier 1994, de Gaza, purgeant une peine à perpétuité Ayman Taleb Mohammad Abu-Sitta, arrêté le 24 janvier 1994, de Gaza, purgeant une
peine à perpétuité Ismat Omar Abd-AlHafeed Mansour, arrêté le 29 octobre 1993, de Ramallah,
purgeant une peine de 22 ans Khaled Mohammad Ahmad Askara, arrêté le 1er
mai 1991, de Bethleem, purgeant une
peine à perpétuité Nehad Yousef Radwan
Jandiyeh, arrêté le 14 juillet 1989, de Gaza, purgeant une peine de 25,5 ans Mohammad Mahmoud Awad Hamdiyeh,
arrêté le 14 juillet 1989, de Gaza, purgeant une peine de 25,5 ans Jameel Abd-AlWahab Jamal Al-Natsheh,
arrêté le 15 décembre 1992, d’Hebron (al-Khalil)
purgeant une peine de 21 ans Taher Mohammad Taher
Ziyad, arrêté le 6 février1993, de Jénine, purgeant une peine de 21 ans Burham Abd-Hammad Sbeih, arrêté le 18
février 2001, de Jénine, purgeant une peine à
perpétuité (note: il n’est pas clair de savoir pourquoi Burham Sbeih est compris dans cette libération, décrite comme
étant celle de prisonniers d’avant Oslo) (traduit de l’anglais par Y.
Jardin) |