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Cet article a le mérite de confirmer ce que l'AFPS Nord-Pas de Calais avait analysé lors de son CA de juillet dernier: les fameuses "lignes directrices européennes" font partie du dispositif mis en place par les USA en vue de la reprise du "processus". Dispositif bien connu visant à l'expulsion du peuple palestinien par Israël. J.F. Larosière _________________________________________________________________________ du 11 septembre 2013
La crise syrienne
complique les discussions israélo-palestiniennes
Par Laurent Zecchini Le conflit accapare Washington, interlocuteur indispensable des deux parties Difficile de savoir si l’éloignement de la perspective d’une intervention militaire contre la Syrie aura un effet positif sur les négociations de paix israélo-palestiniennes. A coup sûr, des frappes contre Damas auraient eu pour conséquence de rétrograder nettement le dossier dans les priorités de Washington. Mais outre que la menace de frappes n’est pas complètement écartée, il est probable qu’en tout état de cause, la Syrie va accaparer John Kerry, le secrétaire d’Etat américain, dans les mois à venir. Or, les deux parties en conviennent : sans un engagement américain déterminé et soutenu dans la durée, le risque est grand que cette reprise des pourparlers directs - le " facilitateur " américain Martin Indyk n’y participe pas - prenne la forme d’un dialogue de sourds. " Cela va être très difficile et problématique ", avait prédit la ministre israélienne de la justice, Tzipi Livni, chargée des négociations avec les Palestiniens. Six semaines après leur lancement, les discussions ont pris un tour acrimonieux et le pessimisme l’emporte nettement. A tel point que Yasser Abed Rabbo, secrétaire général de l’Organisation de libération de la Palestine et proche conseiller du président Mahmoud Abbas, a dressé ce constat, le 4 septembre : " Ces négociations sont vaines et n’aboutiront à aucun résultat ", à moins, a-t-il insisté, " d’une immense et puissante pression américaine ", sous entendu sur Israël. D’autres responsables palestiniens ont distillé - les négociations sont en principe secrètes - le même message : absence totale de progrès ! C’est en partie pour cela que John Kerry s’est beaucoup investi dans le dossier gigogne des négociations de paix que constitue la tension entre l’Union européenne et Israël, générée par la publication, le 19 juillet, des " lignes directrices " de Bruxelles : celles-ci stipulent qu’à partir de 2014, aucun programme d’aide européen ne pourra bénéficier à des " entités israéliennes " dont l’activité se situe dans les territoires occupés par l’Etat juif depuis 1967. Devant la colère des dirigeants israéliens, pour qui l’UE préjuge ainsi les résultats de la négociation sur les futures frontières d’un Etat palestinien, M. Kerry a exhorté les Européens à suspendre ou à reporter l’application des " lignes directrices ". Le résultat de cette pression a pris la forme d’une visite à Jérusalem, mardi 10 septembre, de représentants de Catherine Ashton, la chef de la diplomatie européenne, chargés d’" expliquer " la démarche de Bruxelles. " Renégocier le texte ou surseoir à son application ne sont pas une option, soulignait un diplomate européen, ces lignes directrices ne constituent en rien un changement de doctrine de l’UE, la seule nouveauté est leur date d’entrée en vigueur. " Côté israélien, on confirme que cette réunion n’a pas permis de rapprocher les positions. La négociation n’est pas terminée, Israël devant décider avant fin novembre s’il participera ou non au programme européen de recherche scientifique Horizon 2020. Les Américains et les Israéliens soulignent que les " lignes directrices " incitent les Palestiniens à se montrer maximalistes lors des négociations de paix. Faux, répondent les Européens : sans celles-ci, les Palestiniens n’auraient pas accepté de renouer le dialogue avec Israël. S’ils l’ont fait, a confirmé lundi au Monde Nabil Shaath, haut responsable du Fatah, le parti de M. Abbas, c’est notamment parce que John Kerry leur a confié une lettre garantissant que, du point de vue américain, les négociations se déroulent sur la base des frontières de 1967. Or Israël ne se sent nullement lié par cette assurance : " Les noms de Benyamin Nétanyahou - premier ministre israélien - et Tzipi Livni ne figurent pas sur ce document ", insiste un diplomate israélien. Les Israéliens sont ulcérés par les fuites d’origine palestinienne. Selon celles-ci, Israël envisagerait un Etat palestinien avec des frontières provisoires sans démantèlement de la plupart des colonies. L’Etat juif garderait le contrôle militaire de la vallée du Jourdain et maintiendrait des stations d’alerte avancée en Cisjordanie. Les Palestiniens ne veulent pas entendre parler d’une solution intérimaire, qui risque de devenir définitive. Ces divergences fondamentales empêchent à ce stade toute approche pragmatique des différends, d’autant que la durée des négociations - neuf mois - incite les deux parties à temporiser. |