La
guerre israélo-palestinienne, des prémices à nos jours
Par Pierre Stambul
Exposé
organisé par « Emancipation syndicale et pédagogique » fait à
l’occasion des journées de Blois (11-12 octobre 2013)
Partie 1
Cette
guerre n’a commencé ni en 1948, ni en 1967. Elle plonge ses sources dans un
passé lointain. La création de l’Etat d’Israël s’est faite au nom du
« retour du peuple juif » dans son pays. Il est donc indispensable
d’explorer l’histoire antique et l’histoire de l’antisémitisme avant
d’aborder l’apparition du sionisme et la période actuelle.
L’Antiquité :
ce que dit la Bible et ce que dit l’archéologie
Les premiers
archéologues qui arrivent en Palestine dans la deuxième moitié du XIXe siècle
sont persuadés que la Bible est un ouvrage historique et que leurs
découvertes confirmeront le discours biblique. Et puis, petit à petit, les
découvertes sont venues infirmer ces certitudes. Pour plus de précisions, il
faut lire « La Bible dévoilée » des archéologues israéliens Finkelstein et Silberman et
« Comment le peuple juif fut inventé » de l’historien Shlomo Sand.
Aujourd’hui, il y a un consensus général des historiens et des archéologues
sur les points suivants : les Hébreux ne sont pas venus de Mésopotamie.
Il n’y a aucune trace d’un départ ou d’un passage de populations sémites
migrant vers l’Ouest. La Genèse évoque des événements ou des animaux (comme
le dromadaire) très postérieurs à cette histoire supposée.
L’épisode de
l’entrée et de la sortie d’Egypte avec Moïse ou le ministre Joseph est
également légendaire. Les textes égyptiens n’en parlent pas. Le Sinaï à
l’époque était truffé de garnisons égyptiennes et on voit mal comment tout un
peuple aurait pu passer. Les archéologues n’ont trouvé aucune trace des faits
mentionnés dans l’Exode. Par contre, lors des périodes de sécheresse, la
population de Canaan migrait souvent vers le delta du Nil, d’où sans doute
l’origine de cet épisode égyptien.
La conquête
sanglante de Canaan décrite dans le livre de Josué (et utilisée aujourd’hui
pour légitimer la colonisation de la Cisjordanie) est également infirmée par
l’archéologie. Les trompettes n’ont pas sonné à Jéricho. Il y a des
divergences sue l’origine des Hébreux. Pour Finkelstein,
c’était un peuple de pasteurs vivant au-delà du Jourdain et échangeant ses
produits avec les cités côtières de Canaan. Pour d’autres, Hébreux et
Cananéens formeraient un seul et même peuple. Ce que dit la Bible et qui est
confirmé, c’est que de nombreux peuples et de nombreuses religions ont
cohabité à des périodes différentes dans la région (Hébreux, Cananéens,
Moabites, Iduméens, Philistins …). La première trace historique des Hébreux
figure sur la stèle du pharaon Mérenptah (vers 1210
av JC).
Il y a débat
sur l’origine de la religion juive qui est monothéiste. Certains y voient une
influence égyptienne (le culte d’Aton). Pour Shlomo Sand, il y a une
influence perse.
L’existence
du « Royaume unifié » de David et Salomon (la Bible parle
longuement du grand temple de Jérusalem, de la reine de Saba …) est très
hypothétique. Les nombreuses fouilles faites à Jérusalem dévoilent des restes
antérieurs ou postérieurs mais il semble bien qu’à l’époque présumée de
Salomon, Jérusalem n’était qu’un petit village. Les deux royaumes (Israël au
nord détruit par les Assyriens en 722 av JC et Judée au sud détruit par les
Babyloniens en 586 av JC avec déportation des élites à Babylone) ont
probablement toujours été deux royaumes distincts (bien que tous deux
monothéistes) avec un environnement et une économie très différents.
Il y a des
divergences pour savoir quand la Bible hébraïque a été écrite. Pour Finkelstein, c’est essentiellement dans le royaume de
Judée, sous le règne du roi Josias (fin du VIIe siècle av JC). Pour d’autres,
c’est postérieur et l’essentiel a été écrit pendant l’exil à Babylone. En
tout cas, si la Bible a une importance considérable, ce n’est pas un livre
d’histoire. Pendant des années, les livres (manuels scolaires, dictionnaire
« Mourre ») ont pris pour argent comptant des mythes sur l’histoire
antique.
Exil et
retour ? D’où viennent Juifs et Palestiniens ?
Les Juifs ne
sont pas tous revenus à Jérusalem quand l’empereur Perse Cyrus permet ce
retour vers 530 av JC. Les Juifs Irakiens, Iraniens ou ceux de Samarkand sont
les descendants de ceux qui sont restés. La religion juive a commencé très
tôt à se disperser. Bien avant la conquête romaine, il y avait des Juifs à
Alexandrie et probablement déjà en Tunisie et en Espagne (lire « Guia judia de Espana »).
Il y a eu un
royaume juif dans l’Antiquité, celui des Maccabées aux IIe et Ie siècles av JC, issu d’une résistance à l’hellénisation
du Proche-Orient. Il y a eu aussi des rois collaborateurs avec l’occupant
comme Hérode qui a réprimé férocement tous les opposants à la domination
romaine et qui a bâti sa richesse sur le fait que Jérusalem était un lieu de
pèlerinage pour des Juifs déjà dispersés.
La révolte
des Juifs contre Rome a eu essentiellement un caractère religieux. La plupart
du temps, la religion romaine et la religion locale se superposaient et le
peuple conquis devait reconnaître la domination romaine. Pour la religion
juive, cette symbiose ne s’est pas faite. La révolte s’est accompagnée d’une
véritable guerre civile entre différentes factions juives (Juifs romanisés,
Pharisiens, Sadducéens et Zélotes insurgés (lire Flavius
Josèphe et Pierre Vidal-Naquet). Toute une
historiographie affirme qu’après la prise de Jérusalem et la destruction du
temple par les troupes de Titus en 70 ap JC, des
centaines de milliers (des millions disent certains) de Juifs seraient partis
en exil. Il n’y a pas la moindre trace de ce départ massif qui n’a
probablement pas eu lieu. La révolte s’est poursuivie encore 3 ans jusqu’au
suicide collectif des insurgés assiégés dans Massada au-dessus de la Mer Morte.
Cet épisode a donné naissance à ce qu’on appelle aujourd’hui en Israël le
complexe de Massada, c’est-à-dire l’idée que le suicide est préférable au
compromis.
L’hypothèse
de l’exil massif des Juifs est démenti par de
nombreux faits. Il y avait encore de nombreux Juifs dans la région au moment
de la révolte de Bar Kokhba (135 ap JC) qui a mobilisé de nombreuses légions romaines.
Sous le règne d’Hadrien, Jérusalem est interdite aux Juifs. Mais ça ne
signifie pas leur départ. Il y a encore une importante présence juive dans la
région, notamment en Galilée, quand ceux-ci s’allient aux Perses Sassanides
contre les Byzantins au début du VIIe siècle ap JC.
Pendant les
trois premiers siècles de l’ère chrétienne, plusieurs religions prosélytes
ont été en concurrence : christianisme, judaïsme, culte d’Isis, culte de
Mithra … On trouve des synagogues de cette époque près du mur d’Hadrien, dans
la vallée du Rhin, à Rome, en Afrique du Nord, sur le Golan, à Doura Europos sur l’Euphrate (c’est le plus beau monument visible
au musée de Damas) … Les Juifs ont probablement constitué une importante
minorité religieuse dans l’empire, mais ces Juifs étaient essentiellement des
citoyens romains convertis. C’est au IVe siècle, avec l’empereur Constantin
qui fait du christianisme la religion officielle de l’empire que le judaïsme
cesse d’être prosélyte. La plupart des Juifs se convertissent à la nouvelle
religion dominante, les autres constituent une minorité dispersée.
Après la
chute de l’empire romain, il y aura plusieurs conversions massives au
judaïsme : en Afrique du Nord (et ces Berbères judaïsés sont les
ancêtres des Juifs maghrébins), dans l’empire Khazar entre Caspienne et Mer
Noire (et les Slaves de cet empire turc sont en partie les ancêtres des
Ashkénazes), ou au Yémen (où les Himyarites sont les ancêtres des Juifs
yéménites et ceux qui ont converti les Falashas). Les Juifs d’aujourd’hui
sont en grande partie des descendants de convertis.
Il est
probable que les descendants des Judéens de l’Antiquité soient essentiellement
… les Palestiniens. Même si d’autres populations ont émigré ultérieurement en
Palestine, il n’y a pas de trace de mouvement massif de population. Un indice
de la permanence de la population au cours des siècles : les Samaritains
qui vivent près de Naplouse et se considèrent comme Palestiniens sont les
descendants d’une dissidence du judaïsme qui remonte au VIIIe siècle av JC.
Ces Judéens
sont devenus majoritairement chrétiens après la défaite de Bar Kochba, puis majoritairement musulmans après la conquête
arabe du VIIe siècle ap JC.
Comme l’a
écrit Shlomo Sand dans « Comment le peuple juif fut inventé », il
n’y a pas eu exil des Juifs et donc il n’y a pas eu « retour » au
XXe siècle.
De l’anjudaïsme chrétien à l’antisémitisme racial
C’est le
christianisme triomphant qui a instauré contre les Juifs toute une série de
stéréotypes et de discriminations. Les Juifs ont été accusés de crimes
rituels, d’être un peuple déicide, de vouloir dominer le monde. De nombreux
métiers et surtout la possession de la terre leur ont été interdits.
Ils ont
occupé des métiers interdits aux Chrétiens (banquiers, usuriers) qui ont fait
d’eux des intermédiaires entre les seigneurs et la population et les ont
rendus très impopulaires. Ils ont été enfermés dans des quartiers (juderias en Espagne, ghettos – du nom d’un quartier de
Venise — en Europe). Parfois protégés par les souverains ou les papes, les
périodes de prospérité ont alterné avec de très nombreuses expulsions et
surtout des massacres. Les moments les plus emblématiques de cet antijudaïsme
chrétien sont les tueries commises par les Croisés en route pour l’Orient, le
massacre d’Ecija (1391 en Andalousie) prélude à un siècle d’agonie du
judaïsme espagnol qui se terminera par l’expulsion de 1492, et les pogroms du
cosaque Khmelnytsky en Ukraine au XVIIe siècle.
En pays
musulman, les Juifs ont eu, comme les autres « religions du livre »
le statut de « dhimmi ». Ils n’avaient
pas les mêmes droits que les Musulmans. Ils devaient payer l’impôt et étaient
soumis au souverain. Mais ils s’auto administraient et, avant le XXe siècle,
il n’y a aucun massacre spécifique de Juifs et en tout cas rien de comparable
à ce qu’ont subi les Juifs européens.
En 1492,
quand les Juifs espagnols sont expulsés, la plupart trouveront refuge en pays
musulman, Maghreb et empire Ottoman. Ces derniers iront à Salonique, Smyrne,
Sarajevo … mais pas à Jérusalem alors que c’est possible. Dans la religion
juive, un tel retour était interdit avant l’arrivée du Messie.
Il a
toujours existé en Palestine une petite minorité juive, proportionnellement
plutôt moins importante qu’en Égypte ou en Irak.
L’émancipation
des Juifs commence en Allemagne et en France à la fin du XVIIIe siècle. En
Allemagne, les Juifs qui se convertissent accèdent à des postes de
responsabilité. En France, la Révolution avec l’Abbé Grégoire leur donne la
citoyenneté. Le décret Crémieux donnera la citoyenneté aux Juifs algériens
(et la refusera aux Musulmans). Cette émancipation va transformer
l’antijudaïsme chrétien en antisémitisme racial. Désormais invisibles, les
Juifs concentrent une haine liée à l’aspiration à construire des nouveaux
États ethniquement purs. En Allemagne et dans l’empire Austro-Hongrois,
les Juifs constituent une minorité intellectuelle privée de toute possibilité
de progresser dans l’échelle sociale. Hannah Arendt a parlé de
« parias ». Dans la deuxième moitié du XIXe siècle apparaissent les
théoriciens de l’antisémitisme racial (Gobineau, Marr
…) qui inventent le concept de race juive.
Un seul pays
concentre plus de 60% de la population juive mondiale, c’est l’empire russe
depuis les conquêtes du règne de Catherine II. Le recensement de 1881
comptabilise 6 millions de Juifs sur 135 millions d’habitants (lire Henri Minczeles). Dans la « zone de résidence » hors
de laquelle sauf exception, les Juifs ne peuvent pas résider, les Juifs
forment 10% de la population et souvent la moitié de celle des grandes
villes. Dans ce Yiddishland qui va de la Baltique à
la Mer Noire, l’antisémitisme d’État organise des pogroms (le plus célèbre
étant celui de Kichinev en 1903). Les Juifs de ces régions sont très pauvres
(colporteurs, artisans, ouvriers). Dès 1880 commence une émigration massive
vers l’Ouest (surtout les États-Unis), une perte de religion et un engagement
massif dans tous les mouvements ou partis révolutionnaires.
Le
sionisme
C’est par
réaction à l’antisémitisme que les premiers sionistes et leur dirigeant, Theodor Herzl vont vouloir créer un État juif. Ils
s’inspirent aussi directement de l’explosion nationaliste de la fin du XIXe
siècle. Après avoir songé à créer cet État en Ouganda ou en Argentine, ils
décident en 1905 de le faire en Palestine. En fait, les sionistes ont
d’entrée considéré que l’antisémitisme était inéluctable, qu’il était inutile
de le combattre et qu’il fallait partir.
Pendant des décennies, les sionistes seront très minoritaires parmi les
Juifs. Pour les haredims (Juifs orthodoxes), l’idée
d’aller à Jérusalem n’a aucun sens et les sionistes dont les dirigeants sont
pour la plupart non-croyants leur semblent dangereux. Démarchés par Herzl, la
plupart des grands rabbins condamneront le sionisme (lire Yakov
Rabkin et Shlomo Sand).
Pour les
nombreux Juifs engagés dans le mouvement ouvrier, la lutte contre
l’antisémitisme est inséparable de la lutte pour la révolution. Il y aura
même un parti révolutionnaire juif, le Bund, farouchement antisioniste,
prônant l’autonomie culturelle des Juifs sur place (avec la langue Yiddish)
dans le cadre de la révolution.
Le sionisme
affirme que Juifs et Non-juifs ne peuvent pas vivre ensemble, ni dans le pays
d’origine, ni dans l’État à construire. Il proclame la centralité d’Israël.
Le sionisme repose sur l’idée qu’après 2000 ans d’exil, le peuple juif
retourne chez lui. La diaspora est considérée comme une parenthèse
douloureuse. Les langues juives de la diaspora (Ladino, Yiddish) sont
remplacées par l’hébreu religieux modernisé. C’est Israël Zangwill qui
parlera le premier d’une « terre sans peuple pour un peuple sans
terre » et très tôt cette formule sera appliquée à la Palestine.
Le sionisme
n’a pas d’origine religieuse. Ses dirigeants sont souvent non-croyants, mais
ils considèrent la Bible comme un livre d’histoire.
À l’époque,
il y a un consensus antisémite en Europe où les Juifs sont considérés par la
plupart des dirigeants comme des agitateurs incontrôlables et des parias. Du
coup, l’idée sioniste qui propose de faire partir les Juifs plaira. Theodor Herzl et ses successeurs multiplieront souvent
avec succès les actes de lobbying auprès des dirigeants européens ou
ottomans. D’après Shlomo Sand, le sionisme juif a été précédé par un sionisme
chrétien, principalement protestant et anglo-saxon. Pour ces Chrétiens
sionistes (des évangélistes millénaristes), les Juifs doivent revenir en
Terre Sainte, expulser Armageddon (le mal, c’est-à-dire les Arabes) puis se
convertir.
Les
sionistes auront très tôt conscience qu’ils auront besoin de moyens pour
conquérir la Palestine. La Banque coloniale juive est créée en 1899. Le KKL(Fonds National Juif) est créé en 1901. il a pour but
d’acquérir des terres et de les confier aux nouveaux immigrants.
L’acquisition de cette terre sera collective (kibboutz, moshav).
Le mandat
britannique
La Palestine
avait été tour à tour romaine, byzantine, conquise par les Arabes puis
province ottomane. Les Ottomans ou les Égyptiens ont fait venir des
populations diverses (Arméniens, Tcherkesses, Soudanais …) qui sont devenues
palestiniennes mais en nombre très faible. La Palestine était une province
autosuffisante sur le plan alimentaire avec un développement plutôt plus
avancé que les pays voisins.
Pendant la
guerre de 1914-18, le gouvernement anglais fait de nombreuses promesses aux
dirigeants arabes pour les pousser à se révolter contre les Ottomans. Mais en
même temps, en 1917, c’est la déclaration Balfour (envoyée par lettre à Lord
Rothschild) par laquelle la Grande-Bretagne promet que la Palestine, qu’elle
est en train de conquérir, deviendra un foyer national juif. D’après Shlomo
Sand, Balfour était chrétien sioniste et avait tenu des propos publics antisémites.
Son but était d’utiliser le projet sioniste pour contrôler la région et la
route des Indes.
Dès la fin
de la guerre, les Alliés vainqueurs se partagent le Proche-Orient.
La Palestine
passe sous mandat britannique. Les promesses d’indépendance ne sont pas
tenues. À cette époque, l’immigration sioniste a commencé mais, même avec les
Juifs palestiniens qui étaient là depuis longtemps, les Juifs ne forment qu’à
peine 10% de la population vers 1920.
Les Juifs
créent en Palestine avec l’accord des Britanniques l’embryon d’un État :
le syndicat Histadrout est créé en 1920 avec dans
l’article 1 de ses statuts la « défense du travail juif ». La
Haganah, la future armée, est créée la même année. L’Agence Juive qui
s’occupe des immigrants est créée en 1922.
L’acquisition
des terres va provoquer des réactions palestiniennes. Ces terres sont souvent
achetées à des grands propriétaires absents, ce qui provoque l’expulsion des
métayers. Une société à part, réservée aux Juifs, se crée petit à petit. Les
manifestations et lettres de protestation se multiplient. Les Britanniques
répriment. Dès 1920, les émeutes contre l’immigration juive se succèdent (à
Hébron, à Safed) et de nombreux partis politiques palestiniens (regroupant
Musulmans et Chrétiens) se créent.
Le mouvement
sioniste scissionne. L’aile majoritaire est socialisante avec David Ben Gourion. Les minoritaires s’intitulent
« révisionnistes » avec pour dirigeant Vladimir Jabotinsky.
Des groupes terroristes juifs apparaissent : l’Irgoun en 1931 et plus
tard le Lehi (groupe Stern) en 1940. ils
multiplient les attaques contre la population palestinienne. Maryse Gargour dans son film « La terre parle arabe »
montre, documents à l’appui, que l’idée du « transfert » de la
population arabe au-delà du Jourdain était déjà à l’époque hégémonique parmi
les dirigeants sionistes.
Les Juifs
européens se sont très fortement engagés contre la montée du fascisme,
notamment en Espagne dans les Brigades Internationales. En 1933, quand Hitler
prend le pouvoir, les Juifs américains décrètent le boycott de l’Allemagne
Nazi mais les autorités du Yichouv (les Juifs de la
Palestine mandataire) signent avec celle-ci les accords de Haavara qui permettent aux Juifs allemands de partir en
Palestine.
En 1936,
éclate la grande révolte palestinienne qui va durer trois ans. L’armée
britannique et la Haganah la réprime très durement. Il y aura des milliers de
morts avec des villages rasés par l’aviation. La plupart des dirigeants
palestiniens sont contraints à l’exil. En même temps, les Britanniques commencent
à proposer un partage de la Palestine et limitent l’immigration juive, ce qui
provoque le déclenchement de la lutte armée contre eux de la part de
l’Irgoun.
En 1939,
moins de 4% des Juifs du monde entier vivent en Palestine et il y en aurait
eu moins si les frontières des pays occidentaux ne s’étaient pas fermées.
Partie 2
Après
avoir examiné l’historicité du discours biblique, l’histoire croisée des
Juifs et des Palestiniens, l’antisémitisme, le sionisme et la colonisation de
la Palestine, nous abordons ici la période moderne : le génocide nazi,
la création d’Israël, la guerre des 6 jours, les accords d’Oslo et leur
échec.
Du
génocide nazi à la création de l’État d’Israël
Annoncé de
longue date par Hitler, le génocide des Juifs commence en 1941 avec l’attaque
contre l’URSS. Il y aura une résistance juive au nazisme (la MOI qui est
communiste, l’insurrection du ghetto de Varsovie). Les sionistes n’y joueront
qu’un faible rôle. Leur préoccupation essentielle reste la construction de
leur État. Le groupe Stern continuera ses attentats contre les Britanniques
jusqu’au début 1943. Les soldats de la Haganah s’engageront dans les troupes
britanniques quand l’armée allemande menacera l’Égypte. Chez les
Palestiniens, un dirigeant, le mufti Amin al-Husseini (nommé mufti par les
Britanniques) fera le choix des Nazis et organisera des milices musulmanes
dans les Balkans. D’après Gilbert Achkar dans
« les Arabes et la Shoah », ce choix est resté très minoritaire.
En plein
génocide, les sionistes se réunissent en congrès à l’hôtel Bitmore (Etats-Unis, 1942) et revendiquent un État juif
sur la totalité de la Palestine. Le bilan de la deuxième guerre mondiale est
terrible pour les Juifs : 6 millions de morts. Le yiddishland
a disparu. Le pogrom de Kielce (Pologne 1946) et le renouveau de
l’antisémitisme en Europe de l’Est achèvent de convaincre les survivants
qu’il n’y a plus de place pour eux. Ceux qui passent dans des camps de
transit sont envoyés en Palestine et les frontières restent fermées pour une
autre destination.
En 1946, les
élections dans le Yichouv donnent une forte
minorité aux partisans d’un État binational. L’Irgoun et le groupe Stern
mènent une lutte très meurtrière contre les Britanniques (attentat contre
l’hôtel King David).
Malgré cela,
l’ONU vote le partage de la Palestine le 29 novembre 1947. L’URSS a voté pour
et du coup le parti communiste palestinien change de position et s’y rallie.
Le plan donne 54% du territoire au futur État juif alors que les Juifs
forment 40% de la population. Jérusalem est « internationalisé ».
Ce plan a un autre effet : il y a près de 400000 Palestiniens dans le
futur État juif et seulement 10000 Juifs dans le futur État palestinien. Les
dirigeants palestiniens refusent la partition. Dans l’État juif, l’expulsion
des Palestiniens et les massacres commencent (375000 expulsés avant mai 1948
d’après Dominique Vidal, le massacre emblématique étant commis par l’Irgoun
de Menahem Begin le 9 avril 1948 à Deir Yassin).
Le 14 mai
1948, l’ONU reconnaît l’État d’Israël qui est proclamé. Les États arabes
entrent aussitôt en guerre. Sur cette guerre, les versions divergent. Les
Israéliens parlent d’un combat de David contre Goliath alors que les
Palestiniens parlent de la Naqba (la catastrophe).
L’ouverture
des archives en 1998 et le travail fait par les nouveaux historiens
israéliens (Ilan Pappé, Avi
Shlaïm, Tom Segev, Benny
Morris …) a permis d’écrire cette histoire. Il y avait un déséquilibre
évident des forces en présence en faveur des Israéliens tant en armement (les
Israéliens recevront des armes de partout, y compris du bloc de l’Est) qu’en
nombre de soldats.
Il y a eu
des crimes de guerre commis dans les villages palestiniens conquis et
d’autres crimes impunis comme l’assassinat de Folke
Bernadotte (l’envoyé de l’ONU) par le groupe Stern. L’expulsion des
Palestiniens n’est pas le résultat d’un départ spontané, mais d’un plan
prémédité (le plan Dalet, lire Ilan Pappé et Sandrine Mansour-Mérien).
Les armées arabes se sont battues pour leur propre intérêt, mais jamais de
façon coordonnée et pas pour qu’il y ait une Palestine. L’armée la plus
puissante (la légion jordanienne) ne s’est battue qu’autour de Jérusalem car
il existait un accord de partage de la Palestine.
Quand
l’armistice est signée, les Israéliens ont conquis
78% de la Palestine historique. La Jordanie annexe Jérusalem Est et la
Cisjordanie alors que l’Égypte annexe Gaza. 800000 Palestiniens chassés de
chez eux deviennent des réfugiés.
Sans le
génocide nazi, l’État d’Israël n’aurait pas existé.
D’une
guerre à l’autre
L’ONU
supervise les accords d’armistice de 1949 entre Israël et ses voisins.
Ceux-ci prévoient explicitement le retour des réfugiés dans leurs foyers.
Dans les mois qui suivent, le retour des réfugiés est interdit et plusieurs
centaines de villages palestiniens sont détruits.
En une
dizaine d’années, environ un million de Juifs des pays musulmans émigrent en
Israël. Ce mouvement de population est présenté comme un échange. Dans
plusieurs pays (Maroc, Yémen), il n’y avait jamais eu d’actes antijuifs de
masse. Dans le cas de l’Irak, l’émigration est consécutive à des attentats
dont l’origine semble venir d’Israël. Pour l’Égypte, l’émigration est la
conséquence de la guerre de 1956. Les nouveaux immigrants subiront en Israël
des discriminations sociales.
La Palestine
est rayée de la carte et les dirigeants israéliens (qui n’utilisent pas le
mot « palestinien ») espèrent qu’ils s’intègreront dans les pays
voisins. L’ONU crée l’UNRWA, l’office chargé des réfugiés et de leurs
descendants dont le nombre va croître sans interruption.
En Israël,
20% de la population est palestinienne, ils ont échappé à l’expulsion. L’État
d’Israël se définit comme État juif et ils n’ont pas les mêmes droits que les
Juifs. La terre qui était à 92% palestinienne avant 1948 a été presque
entièrement confisquée par le KKL et donnée aux nouveaux immigrants. Les
Palestiniens d’Israël seront soumis pendant des années au couvre-feu et c’est
une « violation » de ce couvre-feu qui sera le prétexte du massacre
de Kafr Kassem (47 villageois tués en 1956).
Le mémorial
de Yad Vashem est créé en
1953 sur le territoire de l’ancien village de Deir Yassin.
La mémoire de la Shoah devient centrale en Israël. Cette évolution sera
accentuée quelques années plus tard par le procès et l’exécution du criminel
de guerre Eichmann.
En 1956,
Israël, alliée à la France et à la Grande-Bretagne occupe le Sinaï égyptien,
mais sera obligée d’évacuer après un vote du conseil de sécurité. C’est à
partir de cette période qu’Israël se lance dans la recherche nucléaire qui
aboutira, des années plus tard, à la possession de l’arme atomique. L’OLP est
créée en 1964 et la question palestinienne est à nouveau posée.
Les versions
divergent sur les causes de la guerre des 6 jours en juin 1967.
Les
Israéliens disent s’être défendus contre une tentative de blocus du président
égyptien Nasser. Pour le camp arabe, l’attaque israélienne était délibérée et
préparée de longue date. Grâce à une écrasante supériorité aérienne, la
victoire israélienne est rapide et totale.
D’immenses
nouveaux territoires sont conquis. La fin de la coopération militaire avec la
France n’a pas d’incidence, les États-Unis vont instantanément remplacer
l’aide française. Jérusalem Est est agrandie et
annexée par un vote de la Knesset. Le Golan syrien sera plus tard également
annexé.
Immédiatement,
le gouvernement travailliste de Levy Eshkol avec le ministre Yigal Allon élabore un plan de colonisation de la Cisjordanie.
Pour trouver des colons, il fait appel à un petit groupe de religieux
sionistes qui vont créer les premières colonies.
1967 est un
tournant. D’un côté, c’est le début d’une colonisation qui aboutit
aujourd’hui à près de 600000 Israéliens vivant au-delà de la ligne verte (la
frontière internationalement reconnue). De l’autre les religieux qui,
jusque-là, avaient été indifférents au sionisme, vont rallier en masse le
« courant national-religieux » (environ 1/4 de l’opinion israélienne)
et jouer un rôle majeur dans une colonisation qui se veut irréversible.
En novembre
1967, l’ONU vote la résolution 242 demandant le retrait israélien des
territoires occupés. La résolution n’est pas suivie d’effet et Israël n’est
pas sanctionnée.
L’internationalisation
de la guerre et les accords d’Oslo
Pendant la
guerre des 6 jours, environ 250000 Palestiniens sont chassés des nouveaux
territoires conquis. Mais la majorité juive qui était de l’ordre de 80% dans
l’Israël d’avant 1967 baisse fortement dans le nouveau territoire contrôlé
par Israël.
L’OLP et les
groupes palestiniens d’extrême gauche essaient de s’installer dans les pays
voisins et généralisent dans le monde entier les attentats antiisraéliens. En 1970 (c’est « septembre
noir »), le roi Hussein de Jordanie (avec une aide discrète israélienne)
écrase les Palestiniens. Il y aura des milliers de morts et l’OLP se réfugie
au Liban.
En 1973,
l’Égypte et la Syrie attaquent par surprise. Les deux armées seront
repoussées, mais l’invulnérabilité d’Israël a été atteinte.
En 1975, la
guerre civile du Liban éclate symboliquement avec le mitraillage d’un bus
palestinien par les milices phalangistes. La gauche et l’OLP, alliées,
semblent en mesure de l’emporter quand l’armée syrienne intervient au Liban
contre eux.
En 1977,
pour la première fois, la droite de Menahem Begin remporte les élections
israéliennes. Ce n’est pas un accident mais un changement sociologique, la
droite et ses alliés ayant durablement capté les votes des Juifs orientaux et
des religieux.
En 1978, le
président égyptien Sadate vient à Jérusalem. La paix entre Israël et l’Égypte
est signée. Les colons du Sinaï sont évacués, la région est rendue à l’Égypte
et les deux pays échangent des ambassadeurs. Cette paix ne sera suivie
d’aucune autre. Sadate ne proteste pas quand l’armée israélienne envahit le
Sud Liban et y installe une milice alliée (l’ALS, Armée du Liban Sud).
En 1982,
l’armée israélienne envahit à nouveau le Sud Liban. Elle y restera 20 ans.
Les Palestiniens du Liban subissent des massacres : Sabra et Chatila (les Phalangistes avec l’aide israélienne), Tell
el Zaatar (les Phalangistes avec le soutien
syrien). Le massacre de Sabra et Chatila provoque
d’importantes manifestations en Israël et l’apparition du mouvement « La
Paix maintenant ». Les Israéliens échouent dans leur tentative
d’installer un régime « ami » à Beyrouth avec l’assassinat de leur
allié Bachir Gémayel. En 1983, Arafat et l’OLP,
encerclés dans le nord du Liban par les troupes syriennes d’un côté et les
vedettes israéliennes de l’autre, quittent le Liban pour la Tunisie.
Pendant la
guerre Iran-Irak, Israël aidera discrètement l’Iran.
En 1987
éclate l’Intifada ou révolte des pierres, mouvement spontané qui embrase tous
les territoires occupés. Le ministre de la défense Yitzhak Rabin dirige une
répression très dure : « s’il le faut, brisez-leur les bras et les
jambes ». Conséquence de cette révolte : des centaines de milliers
de travailleurs palestiniens sont licenciés et l’économie israélienne, déjà
gravement touchée par le coût de l’immigration des Juifs soviétiques, subit
une forte récession.
En 1988 à Alger, Yasser Arafat arrache à l’OLP la reconnaissance de l’État
d’Israël dans ses frontières d’avant 1967 et la revendication d’un État
palestinien limité aux territoires occupés (22% de la Palestine historique).
Lors de la première guerre du Golfe, Israël est bombardée par des Scuds de l’armée irakienne. Il n’y a pas de riposte pour
ne pas gêner l’intervention alliée.
En 1991,
alors que l’URSS s’écroule, le président Bush (père) impose au gouvernement
israélien des négociations dans le cadre de la conférence de Madrid. Le
gouvernement Shamir traînant les pieds, les États-Unis refuseront de
cautionner un prêt bancaire pour financer l’immigration des Juifs
soviétiques. Le gouvernement Shamir tombera et Yitzhak Rabin deviendra
Premier ministre.
Les accords
d’Oslo sont signés le 13 septembre 1993. Les Etats-Unis ont servi
d’intermédiaire. L’OLP et Israël se reconnaissent mutuellement.
L’essentiel
des accords signés porte sur la « sécurité ». L’Autorité
Palestinienne est créée, mais rien n’est signé sur un futur État palestinien
ou sur ses frontières. Il y a l’espoir que les deux enclaves autonomes de
Jéricho et Gaza seront l’embryon d’un futur État. Les dirigeants de l’OLP
quittent Tunis pour rentrer en Palestine.
Le 25
février 1994, un colon massacre 29 Palestiniens dans le Caveau des
Patriarches à Hébron. Rabin envoie l’armée dans le centre de cette ville pour
protéger les colons. Entre la signature des accords et l’assassinat de Rabin
(novembre 1995), 60000 nouveaux colons s’installent dans les territoires
occupés. Par contre, les libérations de prisonniers palestiniens se font au
compte-goutte.
Peu avant sa
mort Rabin signe avec Arafat les accords intérimaires de Taba.
La Palestine est divisée en trois zones dont l’une (la zone C) reste
entièrement sous contrôle israélien.
Le Hamas,
parti religieux de masse récemment apparu, refuse les accords. Il commettra
dans cette période des attentats suicide alternant avec des trêves.
Une guerre
sans fin ?
L’assassinat
de Rabin a lieu à un moment où une moitié de la société israélienne refuse
clairement le « processus de paix ». Pendant les quelques mois où
il est au pouvoir, Shimon Pérès relance la tension en faisant assassiner un
dirigeant du Hamas à Gaza et en faisant bombarder la ville de Cana au Liban.
Il s’aliène l’électorat des Palestiniens d’Israël et est battu par Nétanyahou aux élections de 1996.
Celui-ci est
un opposant acharné des accords d’Oslo qui vont petit à petit être vidés de
tout contenu.
Les
travaillistes reviennent brièvement au pouvoir avec Ehud Barak. En 2000, le
Sud Liban est évacué après 18 ans d’occupation et le Hezbollah apparaît aux
yeux des Libanais comme le grand triomphateur.
Alors que
Barak est donné perdant dans tous les sondages, il négocie avec Arafat à Camp
David et Taba. Il affirmera qu’il a fait des offres
généreuses à Arafat, que celui-ci les a refusées et qu’Israël n’a pas
« de partenaire pour la paix ». L’opinion israélienne est
convaincue. En septembre 2000, Ariel Sharon, candidat de la droite, défile
sur l’esplanade des mosquées à Jérusalem. La Palestine s’embrase, il y a de
nombreux morts et les grandes villes palestiniennes sont occupées par l’armée
israélienne. Arafat est assiégé dans la Mouqata’a de
Ramallah. Il mourra en 2004 et les Palestiniens sont persuadés qu’il a été
empoisonné.
Régulièrement
les États-Unis empêchent toute condamnation d’Israël à l’ONU et garantissent
l’impunité de ses dirigeants.
Sharon est élu avec une grosse majorité. En 2004, il décide à la
surprise générale l’évacuation des colons de la Bande de Gaza. Son parti, le
Likoud, éclate. Sharon crée le parti Kadima que
Shimon Pérès rejoint. Ce parti gagnera les élections alors que Sharon,
victime d’une attaque cérébrale a quitté la vie politique.
En
Palestine, si l’ancien n°2 de l’OLP Mahmoud Abbas a gagné sans grande
opposition les élections présidentielles de janvier 2005, c’est le Hamas qui
gagne les élections municipales et législatives qui suivent. Il y aura de
grandes tensions entre le président et son Premier ministre Ismael Haniyeh jusqu’à ce que,
à la suite de combats sanglants (probablement initiés par le Fatah), le Hamas
prenne le pouvoir à Gaza (2007). La Palestine n’a pas d’État, mais elle se
retrouve avec deux "gouvernements" rivaux. En réponse à cette prise
de pouvoir, le gouvernement israélien, avec l’accord et l’appui du président
égyptien Moubarak, entreprend le blocus de Gaza.
Pendant
l’été 2006, l’armée israélienne attaque le Sud Liban et finit par se retirer
après de grandes destructions. Pendant l’hiver 2008-2009, dans le cadre de
« l’opération Plomb durci », l’armée israélienne envahit la bande
de Gaza. Il y aura 1400 mort-e-s et là encore, rien ne change vraiment :
le Hamas conserve son pouvoir et le blocus se poursuit.
En épilogue,
la situation actuelle est très paradoxale. L’équilibre des forces est
totalement en faveur d’Israël, d’autant que les affrontements en Égypte et en
Syrie affaiblissent la Palestine. Les accords d’Oslo sont définitivement
morts, plus personne ne croit à la possibilité de deux États vivant en paix
sur la base des frontières d’avant 1967. Il n’y a aucun « camp de la
paix » capable d’imposer un compromis en Israël. L’opinion publique
pense qu’il ne faut pas faire de concessions quel qu’en soit le prix. La
Palestine reste divisée malgré une aspiration à l’unité et de nombreuses
promesses de réunification.
Mais les
dirigeants israéliens ont détruit leur projet historique, celui d’un État
juif ethniquement pur. Il y a aujourd’hui 50% de Palestiniens entre
Méditerranée et Jourdain et on se dirige vers une lutte pour l’égalité des
droits sur un espace unique. Le tribunal Russell pour la Palestine a
symboliquement condamné Israël pour apartheid et sociocide
et une campagne internationale de boycott est lancée. Une prolongation du
statu quo suppose que le rapport de force international n’évoluera jamais.
Qui peut en être sûr ?
Auteurs cités :
I. Finkelstein et N.A. Silberman :
La Bible dévoilée (2001)
S. Sand : Comment le peuple juif fut inventé (2008)
: Comment la Terre d’Israël fut inventée (2012)
Guia guida de Espana : guide touristique (en espagnol, Juan Atienza)
F. Josèphe : La guerre des Juifs contre les Romains (79 ap JC)
P. Vidal-Naquet : La guerre des
Juifs (1977)
H Arendt : la tradition cachée (1932-1948)
H. Minczeles : Histoire générale
du Bund (1995)
T Herzl : L’État des Juifs (1896)
Y Rabkin : Au nom de la Torah, une
histoire de l’opposition juive au sionisme
M. Gargour : La Terre parle
arabe (film, 2007)
G. Achkar : Les Arabes et la Shoah
(2007)
I. Pappé : La guerre de 1948 en
Palestine (2000)
T. Segev : Le septième million (1993)
B. Morris : The
birth of the Palestinian Refugee problem (en anglais,
1989)
S. Mansour-Mérien : l’histoire
occultée des Palestiniens
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