BALADI – Prisonniers 21 – Octobre 2013
« Nés libres, nous le resterons »
Soutenir la lutte des prisonniers
détenus dans les geôles sionistes
Il y a deux ans, en octobre 2011,
étaient libérés près de 500 prisonniers, dans le cadre de l’accord d’échange
« Fidélité aux êtres libres » conclu par la résistance
palestinienne (Hamas principalement) et l’entité coloniale, sous l’égide du
premier gouvernement issu de la révolution égyptienne. Quelques mois plus
tard, plus de 500 prisonniers étaient libérés, la plupart pour « raisons
médicales », soit au total 1027 prisonniers. Au cours de cet échange,
des centaines de résistants, appartenant à toutes les formations politiques,
et condamnés à la prison à vie, furent libérés. Bien que cet échange ne fut pas le premier dans l’histoire de la révolution
palestinienne, il s’était caractérisé par plusieurs points :
1) pour la première fois, le soldat
sioniste se trouvait en territoire palestinien, mais les services de
renseignements sionistes furent incapables de le retrouver, malgré la guerre
criminelle menée contre la bande de Gaza et les multiples assassinats et
arrestations.
2) le négociateur égyptien a fait
pression, pendant plusieurs années, sur la résistance palestinienne plutôt
que sur les occupants sionistes (ce fut également la position de l’AP de
Ramallah), pour faire libérer le soldat, jusqu’à ce que l’ancien régime de
Moubarak ne soit renversé. C’est alors que l’occupant a craint le
durcissement de ton de l’Egypte et l’instabilité du pays.
3) Mais la nouvelle Egypte fut incapable
de négocier à fond, de même que le mouvement Hamas, cet échange, presssés qu’ils étaient d’en finir avec ce dossier (2006-
2011), laissant plusieurs points imprécis, ce dont va profiter l’occupant
pendant les deux années qui suivirent (arrestations de prisonniers libérés,
extradition ou éloignement vers Gaza de dizaines de résistants,
« oubli » de la résistante Lina Jarbouni,
pressions sur les prisonniers libérés).
4) le principal acteur palestinien de
cet échange, Mahmoud Jaabari, dirigeant des
Brigades al-Aqsa, fut assassiné par l’occupant.
5) la résistance palestinienne est
convaincue que seul le kidnapping de soldats sionistes peut faire libérer les
résistants prisonniers, et elle a multiplié les tentatives dans ce sens, mais
l’Autorité Palestinienne de Ramallah a empêché tout acte de la résistance et
a même arrêté plusieurs résistants, principalement du Hamas, ayant presque
touché au but. L’Autorité de Ramallah a réussi, pour sa part, à faire libérer
d’anciens prisonniers, principalement du mouvement Fateh,
en contrepartie de son accord pour reprendre la voie des négociations avec
l’occupant.
6) Les sionistes vivent dans la hantise
d’un nouveau kidnapping, leur soldat kidnappé leur ayant coûté trop cher.
1 - Prisonniers grévistes de la faim
dans les prisons de l’occupation
Aux côtés des prisonniers Abdel Majid Khdayrat
de Toubas qui poursuit la grève de la faim, qu’il a
entamé il y a plus de quatre mois et du prisonnier Kifah Khattab (52 ans, condamné
à la perpétuité) qui a entamé une grève de la faim pour réclamer le statut de
« prisonnier de guerre », dès le milieu du mois de septembre, deux
prisonnier ont entamé la grève de la faim :
Le prisonnier Muammar Banat, du camp al-Aroub dans la région d’al-Khalil, a entamé la grève de la
faim le 16 octobre, protestant contre sa détention
« administrative ». Il a été placé en isolement par mesure de
vengeance.
Le prisonnier Akram Al-Fassissi
du village Idhna dans la province d’al-Khalil a
entamé une grève de la faim le 29 septembre dernier pour protester contre sa
détention « administrative ». Appartenant au mouvement du Jihad
islamique, le résistant a été placé en isolement pour l’obliger à cesser son
mouvement de protestation. Sa détention « administrative » a été
renouvelée plusieurs fois depuis sa dernière arrestation.
2 – Libérer les prisonniers malades
Le ministre aux affaires des prisonniers
et libérés, dans l’AP de Ramallah, Issa Qaraqe’ a
annoncé que la « partie palestinienne » a livré aux Américains une
liste de 80 prisonniers malades, réclamant leur libération. Pour Qaraqe’, cette liste comprend les noms des prisonniers
les plus atteints, tout en soulignant que des centaines de prisonniers
doivent être immédiatement soignés. Mais l’AP n’a toujours pas reçu de
réponse de la part des Etats-Unis.
16 prisonniers malades détenus dans la
prison de Eschel souffrent
de maladies graves. Ils n’ont subi aucun examen médical depuis des années, ce
qui a accentué leurs maladies. Parmi eux le prisonnier résistant Mu’tassam Raddad, condamné à 24
ans de prison, qui a été transféré à la prison de Haddarim,
Le prisonnier résistant Mohammad Mardawi, condamné
à 28 ans de prison, le résistant Abd al-Jabbar Shamali, condamné à 28
ans de prison, le résistant Iyad Abu Sabra,
condamné à 12 ans de prison, Hussain Qawasmeh, qui
est arrêté depuis deux ans, et non encore « jugé », le résistant
Saad Gharable, condamné à la prison à vie et Thaer Halahla, arrêté depuis
avril dernier, et non « jugé ».
Détenu depuis 2001 et condamné à 15 ans
de prison par les tribunaux de l’occupation, le prisonnier résistant Imad Asfour (de la région de Jénine)
a été atteint d’une maladie pulmonaire, à cause des conditions de détention
dans la prison d’Eschel.
Yusri al-Masri, 30 ans, est détenu depuis juin
2003. Depuis trois ans, il souffre de cancer, mais les autorités de
l’occupation ont refusé de le soigner.
Le prisonnier résistant Naïm Younes Shawamra, condamné
à la perpétuité, et détenu depuis 1995. Le résistant Shawamra
est incapable de parler et de bouger et la maladie envahit son corps.
Le résistant Thaer
Halahla est emmené d’urgence à ce qui tient lieu
d’hôpital dans la prison de Ramleh, à cause de la détérioration de sa santé.
Depuis son arrestation au mois d’avril dernier, Thaer
Halahla a été victime de la « négligence
intentionnelle » médicale de l’occupation, qui a provoqué une hépatite.
3 – Abolir la détention
« administrative »
Un rapport du ministère chargé des
prisonniers a signalé en début du mois d’octobre que les 168 détenus
« administratifs » ont commencé des mesures de protestation contre
leur maintien en prison, alors qu’aucune charge n’a été retenue contre eux.
Ils ont l’intention de boycotter les tribunaux de l’occupation, et commencer
une grève de la faim si l’occupant ne met pas un terme à la politique de la
détention « administrative ». Le mouvement de boycott des tribunaux
militaires de l’occupation débute le 25 octobre.
Nahil Abu Aycha, 35 ans, de la ville d’al-Khalil
a été condamnée, sept mois après son arrestation, à la détention
« administrative », du fait qu’aucune preuve n’a été apportée
pour l’emprisonner. Elle fut arrêtée au mois de mars dans sa propre maison,
accusée de vouloir défendre sa maison.
Le tribunal militaire de l’occupation
dans la prison de Ofer a
décidé de confirmer la détention « administrative » de Ahmad Qatamesh, 60 ans, pour 4 mois supplémentaires. Ce serait,
a–t-il décidé, le dernier renouvellement, après qu’il ait été détenu deux ans
et demi, en tant que détenu « administratif ». La séance du
tribunal fut longue, d’après son avocat Jawad Boulos,
qui a rapporté que le tribunal avait déjà prononcé « un dernier
renouvellement » qui devait se terminer le 28 septembre dernier, mais la
cour suprême de l’état de l’occupation est intervenue pour qu’une autre
décision soit prise.
Le tribunal militaire a renouvelé de six
mois la détention « administrative » de Mus’ab
Manasra, 25 ans, de la ville d’al-Khalil. Il est
détenu depuis un an.
4 – Répression
Le directeur d’un centre de solidarité
avec les prisonniers a souligné la nécessité d’assurer une protection aux
prisonniers détenus dans la prison du Naqab, qui
subit des incursions répétées de la part des forces spéciales de la
répression. 31 incursions ont été menées depuis le début de cette année.
Elles commencent souvent en plein milieu de la nuit et durent jusqu’au matin,
pour empêcher les prisonniers de dormir et de se reposer. Les chiens
policiers sont souvent utilisés pour les fouilles. Les prisonniers détenus
dans les sections de la prison d’al-Naqab sont
battus, aspergés de gaz et insultés, et leurs affaires détériorées
intentionnellement.
Les forces de l’occupation ont investi
la prison de Gilboa le 15 octobre pour soumettre
les prisonniers. Trois d’entre eux ont été déplacés vers la prison de Nafha, dans le sud du pays.
Les forces militaires de l’occupation
lancent une campagne d’arrestation de membres du FPLP dans la ville de Nablus. Le siège du FPLP a été investi et son contenu
cassé ou confisqué ; Zaher Shashtari, Thabet Nassar, Youssef Abu Ghalmeh et Muhammad Shatawi ont
été arrêtés.
Quatre enfants de la région de Qalqylia, dans le village de Azzoun, ont été arrêtés par l’occupation. Il
s’agit des enfants Ikrima Sweidan,
8 ans, de son cousin Yazan Sweidan,
12 ans, de Ahmad Salim 11 ans et de Ahmad Zahran,
12 ans. Les quatre enfants participaient à la cueillette des olives, alors
que l’occupation les accuse d’avoir lancé des pierres.
Tension dans la prison de Ramon, où
l’occupant a isolé le prisonnier Mohammad Abu Khatla
pendant sept jours et privé de visites familiales pendant un mois. Le
prisonnier maqdisi Murad Mahmoud Nimr, 28 ans, de Sour Baher, a
été placé en isolement après son retour du centre d’interrogatoire Petah Tikva. Il est détenu
depuis le 3/1/2010 et condamné à 10 ans de prison pour appartenance aux
Brigades al-Qassam (branche militaire du mouvement
Hamas).
Le forum des journalistes palestiniens
dénonce l’arrestation par les services de renseignements de l’Autorité
Palestinienne du journaliste Alaa Rimawi, le 4 octobre, dans sa propre maison, qui a été
fouillée de fond en comble. Il a été remis en liberté, mai accompagné d’un
ordre de comparution. Le forum dénonce la multiplication des arrestations de
journalistes palestiniens par les services sécuritaires de l’AP (12
journalistes au cours du mois précédent), qui fait partie d’une politique
consciente visant à museler la parole et à endormir les consciences face à la
corruption qui sévit dans l’AP.
Les services sécuritaires de l’AP
lancent plusieurs incursions dans le camp de Jénine,
pour justifier leur application stricte de la coordination sécuritaire avec
l’occupant. Les maisons et les familles des prisonniers et des martyrs sont
la cible : plusieurs fils et frères de résistants prisonniers sont
arrêtés, d’autres sont recherchés, par l’occupant et par les services
sécuritaires de Mahmoud Abbas.
5 – Prisonnières palestiniennes
Le tribunal sioniste a reporté le
« jugement » de la résistante Mona Qaadan,
43 ans, du village de Arraba
dans la province de Jénine. Malgré son état de
santé difficile, Mona Qaadan est détenue
prisonnière par l’occupant, sans aucune charge. Son passage au tribunal de
l’occupation a été maintes fois reporté. Les membres de sa famille ont été
interdits de la visiter.
L’occupant maintient en détention 14
prisonnières dans la prison de Hasharon, la plupart
en attente de comparution devant un tribunal. In’am
Kukumbo est condamnée à 7 mois de prison pour
participation à une manifestation contre l’occupation dans la ville d’al-Quds.
Témoignage
La prisonnière Sirine
Khdayr raconte le moment (il y a quelques mois) où
elle a rejoint les autres prisonnières : « A peine j’ai été
introduite dans la prison de Hasharon, j’ai entendu
une voix réjouie : « la nouvelle fille est arrivée » comme si
elles attendaient une nouvelle invitée !! Je me suis dit :
« une nouvelle ruse, cela doit être sûrement la pièce des
« oiseaux » (les collaborateurs) ». En passant par le couloir
des cellules, la première chose que je remarquai est la couleur des portes,
elles sont peintes en bleu, avec une ouverture grillagée. Je me suis
dit : « ce qui veut dire qu’il n’y a pas d’isolement
individuel, et que je pourrai voir qui vient et qui sort ». Une jeune
s’approche de moi et me prend dans ses bras. J’ai commencé à creuser ma
mémoire pour me rappeler où je l’avais vue. Il fallait que je me rappelle
pour savoir si elle est digne de confiance… Alaa
Abu Jaaba… C’est à ce moment que j’ai compris que
j’étais parmi celles qui représentent ma famille et mes amies.. Une seule main et un seul souci..
J’ai acquis la certitude que je n’étais pas chez les « oiseaux ».
Les filles sont venues me saluer, Mona Qaadan m’a
expliqué les règles de la prison et m’a remis de nouveaux vêtements, avant de
me dire, en souriant, que j’allais vite m’habituer.
A 16 heures 30, le moment de préparer le
repas. Intissar, Mona et Habbuch
s’y mettent. Nous nous asseyons autour de la table (Mona Qaadan,
Intissar Sayyad, Alaa Abu Zaytoun, Hiba Bdair, Nahil
Abu Aycha (celle qui s’était écriée à mon entrée), Hadeel, Nawal Sa’di, Tahrir Qinni, In’am Hasanat, In’am Kulumbo, Salwa. Elles se sont
mises à parler de l’opération chirurgicale que devait subir Lina (Jarbouni), qui se trouvait à l’hôpital, et qui est privée
de visites familiales. Mona explique que Lina est en prison depuis 11 ans….
Le lendemain, Lina arrive. Elles étaient toutes réjouies de la voir, comme si
cela faisait vingt ans qu’elles ne l’avaient pas vue. Elleles
salue une à une, en utilisant leurs noms d’emprunt, et arrivée à moi, elle
m’en délivre aussitôt un, Salsabil.
Lina Jarbouni…
toujours souriante quand elle parle. Ses paroles sont tout profit, elle te
transporte dans un autre monde, elle t’ensorcèle par son sourire qui refuse
toutes les pressions, un sourire de résistante. Nous t’aimons et nous te
respectons, Lina. »
6– Libération
L’occupation a décidé de libérer le
prisonnier Hassan Turabi, 22 ans, de la ville de Nablus, après l’aggravation de son état de santé, étant atteint de leucémie. Hassan Turabi
se trouve à présent à l’hôpital Afoula (en
Palestine occupée en 48).
De même, le prisonnier Hatem Amrou (50 ans) de Doura, dans al-Khalil, a été libéré
pour qu’il puisse subir une opération cardiaque dans un hôpital palestinien.
Les autorités de l’occupation craignent d’une part le décès d’un prisonnier
malade dans leurs prisons ou hôpitaux, et essaient autant que possible de ne
pas supporter les charges médicales de toute intervention chrirugicale
dans leurs hôpitaux.
L’occupation a libéré le résistant Hussayn Imawi, de Qarara, au nord de Khan Younes, après sept ans de
détention.
Le résistant Raed
Sarass du camp Askar près de Nablus
a été libéré après dix ans de détention.
7 – Statistiques
Un rapport du ministère chargé des
prisonniers et libérés signale que le nombre des prisonniers palestiniens
s’est élevé à 5200 prisonniers. Ils sont détenus dans 17 prisons, camps de
concentration et centres de détention. Depuis le début de 2013, l’occupant a
arrêté 2450 Palestiniens, dont 476 enfants et 49 femmes. D’après le ministère
chargé des prisonniers, le nombre des prisonniers appartenant au mouvement Fateh serait de 2650 Palestiniens, soit 52% de
l’ensemble, dont 600 employés par l’AP. Les prisonniers appartenant au
mouvement Hamas seraient au nombre de 1100, ceux appartenant au mouvement du
Jihad islamique 560, au FPLP 365. 13 députés élus au conseil législatif de
l’AP sont toujours détenus (dont Marwan Barghouty et Ahmad Saadate).
Les enfants détenus à ce jour par
l’occupant sont au nombre de 210.
8– Histoire du mouvement national des
prisonniers
La prisonnière libérée Mariam
Abdallah Jalgoum est décédée à l’âge de 80 ans,
dans la région de Jénine. Elle fut la première
prisonnière du nord de la Cisjordanie à être arrêtée, en 1970, et emprisonnée
dans la prison centrale de Nablus, avec tous les
membres de sa famille, accusée d’appartenir au FPLP et de mener des
opérations contre l’occupation. Après sa libération, elle poursuivit
sans relâche sa solidarité avec les prisonniers détenus par l’occupation.
C’est au mois d’octobre que le mouvement
du Jihad islamique commémore le martyre de sheikh Musbah Souri, mort sous la torture le 2 octobre 1987,
après avoir organisé l’héroïque opération de fuite de la prison centrale de
Gaza, menée par plusieurs de ses cadres, avant le déclenchement de la
première intifada.
Le 17 mai 1987, soit le 9 du mois
de Ramadan, le combattant Musbah Souri parvient à
obtenir un morceau de scie. Il planifie alors le moment où il doit agir avec
deux de ses compagnons, Imad Eddine Shehade et
Abdel Salam Sarhad. Ils travaillent chaque jour,
pendant 10 à 13 minutes, à couper la grille de la fenêtre des toilettes
utilisées par 25 prisonniers. Après avoir coupé la grille, le combattant Musbah choisit plusieurs prisonniers aux lourdes
condamnations pour faire partie du groupe devant prendre la fuite.
Le jour J prévu pour cette
opération, les prisonniers attendent dans la prière et l’invocation. En
pleine nuit, ils commencent à sortir par la fenêtre : Saleh Ishtiwi, puis Musbah Souri,
puis Sami Sheikh Khalil, puis Mohammad Jamal, puis Imad Saftawi,
puis Khaled Saleh.. Ils se réunissent sur le toit de
la cuisine, se dirigent vers la porte de la pièce réservée à la police
militaire, puis vers la partie orientale du bâtiment du Saraya,
couverte d’arbres. Les combattants grimpent sur les arbres puis en
descendent, loin des barbelés. Les deux combattants ayant aidé à couper les
grilles ne sortent pas, leur condamnation devait s’achever bientôt, mais ils
participent au camouflage. Les sionistes ne découvrent la fuite que vers 6
heures du matin, soit 4 heures après la fuite.
L’occupant devient furieux. Il arrête
les membres de la famille de Musbah Souri, voulant
l’obliger à se rendre. La direction du mouvement du Jihad islamique demande à
Musbah Souri et à ses compagnons de partir vers le
Sinaï puis vers un pays arabe, le temps que la situation se calme. Mais les
combattants refusent et choisissent de rester et de reprendre la lutte. Les
renseignements sionistes parviennent, grâce aux collaborateurs, à encercler puis
à blesser et arrêter le combattant Musbah Souri,
début octobre. Le 2, il meurt sous la torture, la maison familiale est
démolie. Avant son arrestation et son martyre, Musbah
avait réussi, avec ses compagnons, à mener plusieurs opérations armées contre
l’occupant, dont l’exécution d’un membre des services de renseignements
militaires de l’occupant (Qalil Aqrassi),
et du dirigeant de la police militaire (Ron Tal).
9 – Solidarité
Un centre de solidarité avec les
prisonniers lance un appel pour « internationaliser » la question
des « enfants prisonniers », en riposte à la recrudescence de
l’arrestation des enfants palestiniens, qui sont soumis aux diverses
tortures, par les forces de l’occupation. Le centre ajoute que la majorité
des témoignages recueillis par les enfants faits prisonniers rapportent
qu’ils ont été soumis à la torture par le service de renseignements sioniste,
le Shabak, dont les activités de torture sont
légalisées par le parlement de l’occupation.
La solidarité palestinienne avec les prisonniers
n’a jamais cessé, bien que faiblement suivie d’après les prisonniers et leurs
familles. Plusieurs sit-ins et plusieurs marches
ont été organisés à Gaza ou dans les villes de la Cisjordanie pour réclamer
la libération des prisonniers malades. Au cours des fêtes d’al-Adha, les familles des prisonniers ont accueilli les
délégations de plusieurs mouvements politiques venues apporter un peu de
réconfort. Des membres des familles des prisonniers ont reçu l’autorisation
d’accomplir le pèlerinage à la Mecque, en signe de solidarité avec les leurs.
Soyez solidaires du mouvement des
prisonniers « administratifs » qui réclament la fin de cette forme
de détention arbitraire et barbare. Ecrivez et faites connaître leur lutte,
protestez et dénoncez les pratiques de l’occupant.
|