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Samidoun.jpgRÉSEAU DE SOLIDARITÉ AVEC LES PRISONNIERS PALESTINIENS.

 

Liste des prisonniers palestiniens d’avant Oslo

dont la libération est attendue pour le 29 octobre.

http://samidoun.ca/2013/10/list-of-palestinian-pre-oslo-prisoners-expected-to-be-released-october-29/

 

Le 27 octobre 2013

 

La liste suivante des “Vieux Prisonniers” d’avant Oslo comprend les noms des 26 prisonniers palestiniens détenus depuis avant la mise en œuvre des Accords d’Oslo, dont la libération est attendue  pour mardi 29 octobre. Ces noms ont été publiés en hébreu par les Services des Prisons Israéliens le dimanche 27 octobre. Samidoun, Réseau de Solidarité avec les Prisonniers Palestiniens salue ces prisonniers de la liberté, dont les noms sont cités ci-dessous, suivi par l’année de leur emprisonnement et par leur résidence en Palestine. Nous renouvelons nos souhaits de bienvenue à ces prisonniers –et nos avertissements à propos de l’utilisation des prisonniers palestiniens comme “monnaie d’échange” dans les négociations –exprimés lors du premier échange analogue (réimprimés ci-dessous).

 

1. Mohammed Ibrahim Mohammad Nasser – 1985 – Ramallah

2. Rafeh Farhud Mohammad Karajeh – 1985 – Ramallah

3. Mohammad Ahmad Mahmud al-Sabbagh - 1991 – Jénine

4. Hazem Qassem Taher Shubeir – 1994 – Gaza

5. Hilmi Hamad Obeid al-Amawi – 1994 – Gaza

6. Ahmad Saed Mohammad al-Damouni – 1990 – Gaza

7. Yousef Awwad Mohammad Masalhiya - 1993 – Gaza

8. Sharif Hassan Atiq Abu Dheila - 1992 – Naplouse

9. Mustafa Amer Mohammad Ghneimat – 1985 – Hébron

10. Ziad Mahmoud Mohammad Ghneimat – 1985 – Hébron

11. Rizq Ali Khader Salah – 1993 – Bethléem

12. Al-Afu Musbal Nofal Shuqeir – 1986 – Salfit

13. Muayad Salim Mahmoud Hijjeh - 1992 - Naplouse

14. Najeh Mohammad Badwi Muqbel - 1990 - al-Khalil / Hébron

15. Hazza Mohammad Hazza Saedi - 1985 – Jénine

16. Abdel-Rahman Yousef Mahmud al-Hajj – 1992 – Qalqiliya

17. Ahmed Saed Qassam Abdelaziz - 1993 – Jénine

18. Osama Zakariya Wadie Abu Hanani – 1992 – Jénine

19. Mohammed Yousef Suleiman Turkman – 1992 – Jénine

20. Issa Nimer Jibril Abed Rabbo – 1984 – Bethléem

21. Mohammed Musbah Khalil Ashour – 1986 – Jérusalem

22. Omar Issa Rajab Massoud – 1993 – Gaza

23. Khaled Dawud Ahmed al-Azrak – 1991 – Bethléem

24. Othman Abdullah Mahmoud Bani Hassan – 1985 – Jénine

25. Asrar Mustafa Samreen – 1992 – Al-Bireh

26. Musa Izzat Musa Qar'an – 1992 – Al-Bireh

 

Samidoun félicite le peuple palestinien et les familles des prisonniers pour la libération de tous les prisonniers qui sortent des portes des prisons de l’occupation et aujourd’hui pour la libération de 26 prisonniers de longue durée. Nous n’avons pas annoncé préalablement que des prisonniers seraient libérés parce qu’Israël a montré, à maintes reprises, qu’il bafoue régulièrement les accords avec les Palestiniens et particulièrement avec les prisonniers, et qu’il manipule la question des prisonniers – les otages au nombre de plus de 5000 derrière les barreaux- pour essayer de troquer les vies et la liberté des prisonniers contre des concessions palestiniennes sur les terres et les droits.

Les 104 prisonniers dont la libération a été annoncée, par groupes successifs de 26 à chaque fois selon ce qui a été allégué, dépendant de ce qu’Israël a qualifié de « progrès » dans les négociations, sont des prisonniers d’avant les accords d’Oslo, arrêtés avant la mise en œuvre de la Déclaration des Principes et de l’établissement de l’AP, le 4 mai 1994. Ces prisonniers ont été qualifiés d’« abandonnés » par l’Autorité Palestinienne, nouvellement établie à partir de l’époque de la signature d’Oslo. La libération de ces prisonniers a été promise à de multiples reprises, parmi lesquelles le mémorandum des négociations de Charm al-Cheikh de 1999, lequel prenait note que le gouvernement d’Israël relâchera les prisonniers palestiniens et autres qui ont commis leurs infractions avant le 13 septembre 1993 et qui ont été arrêtés avant le 4 mai 1994. »

Les années depuis Oslo en 1993 ont été des années de promesses non tenues, pour les prisonniers comme pour les Palestiniens dans leur ensemble. de façon répétée, la libération des otages palestiniens a été présentée comme une mesure de « confiance » ou de « bonne volonté ». Cependant, les mêmes périodes énoncées se sont caractérisées par des arrestations massives, des descentes nocturnes, le large usage de la détention administrative sans accusation ni jugement, et l’emprisonnement massif continuel. Ainsi qu’Addameer le constate, « à vrai dire, plus de 23.000 prisonniers ont été libérés depuis 1993, comme « mesures de bonne volonté » pendant différentes négociations et pourparlers de paix. Cependant, pendant la même période, au moins 86.000 prisonniers ont été arrêtés, parmi lesquels des enfants, des femmes, des personnes handicapées et des étudiants. »

Beaucoup de ceux qui ont été arrêtés sont d’anciens prisonniers qui ont été libérés. La ré-arrestation de prisonniers libérés est devenue une donnée dans toute discussion de telles libérations. Le gouvernement israélien (ainsi que le remarque Addameer) a inclus dans son accord pour cette libération que « l’Etat d’Israël se réserve le droit de prendre tout moyen nécessaire  contre tout prisonnier libéré s’il perpètre des activités terroristes ou hostiles, comme de les remettre à purger le restant de leur peine, ainsi qu’il en sera décidé par les autorités compétentes. » Plus de 12 prisonniers, parties à l’échange de prisonniers d’octobre 2011 sont menacés actuellement de reprise de leur peine. Cette phrase signifie que les prisonniers ne sont pas relâchés, mais au lieu de cela libérés sur parole, et peuvent être arrêtés selon la fantaisie de l’occupant. Il faut noter que la définition d’activités hostiles comprend la participation à des manifestations et des défilés, l’«incitation » par des paroles ou des écrits, et l’appartenance ou l’adhésion à des partis politiques palestiniens.

Soumettre à condition la libération des 104 prisonniers à des arguments de progrès dans les négociations est particulièrement dangereux. Il est évident que l’état d’Israël considère comme progrès la construction de colonies, l’expropriation de terres palestiniennes et des concessions sur les droits palestiniens inaliénables, parmi lesquels le droit au retour. Les prisonniers palestiniens ne peuvent pas être utilisés, et ne le seront pas, comme un élément de marchandage à la table des négociations. Ils ont lutté avec dignité à l’intérieur des prisons de l’occupation, pendant des décennies, pendant lesquelles le soi-disant « processus de paix » n’a apporté aucun bienfait aux prisonniers palestiniens et même a vu les conditions de détention se détériorer et être soumises à une pression continuelle pour contrecarrer les résultats obtenus par les mouvements des prisonniers au cours des années.

Les prisonniers palestiniens héroïques ne seront pas utilisés comme otages pour réduire au silence les droits palestiniens inaliénables. Ceux qui ont manifesté contre les négociations à Ramallah –et qui ont été agressés et attaqués par la police de l’AP pour avoir mis ces négociations en question- comprennent d’anciens prisonniers, des membres des familles des prisonniers et les organisateurs d’innombrables manifestations et rassemblements pour soutenir les grévistes de la faim et le mouvement des prisonniers.

Depuis Oslo, le soi-disant « processus de paix » n’a apporté ni la paix, ni la justice aux prisonniers palestiniens ou au peuple palestinien dans son ensemble. Au contraire, la lutte des prisonniers palestiniens, par les grèves de la faim, la direction politique et la dignité continue, la force et l’engagement politiques – a toujours montré un chemin alternatif de fermeté devant une puissance occupante impitoyable.

 

Bienvenue aux prisonniers libérés, héros de la bataille pour la liberté. Nous ne prendrons aucun repos jusqu’à ce que chacune de nos sœurs et chacun de nos frères soit libre, y compris les courageux grévistes de la faim, les prisonniers malades qui souffrent et les enfants palestiniens qui sont derrière les barreaux.

 

 (traduit de l’anglais par Y. Jardin, membre du GT sur les prisonniers)

 

 

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