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BALADI – Al-Quds 06 – Février 2014 

 

Al-Quds au cœur de la Palestine et de la nation

 

Soutien à la résistance maqdisie palestinienne

 

Mardi 18 février, devait être discutée à la Knesset, organe législatif des sionistes, une loi concernant le remplacement de la souveraineté jordanienne sur la mosquée al-Aqsa, par une « souveraineté israélienne ». Ce projet fut annulé, en dernière minute, à cause des réactions de la Jordanie, des Palestiniens et de quelques régimes arabes ayant suivi l’affaire. Bref, bien que faible, la réaction a cependant amené l’entité coloniale à repousser cette discussion. Cependant, l’idée d’aller de l’avant sur cette question prend son chemin dans le public colonial, qui considère la mosquée al-Aqsa comme étant l’emplacement d’un temple juif qu’il aimerait récupérer pour bâtir le « troisième temple ». Toute l’aventure coloniale des sionistes est bâtie sur une falsification de l’histoire, que ce soit dans la ville d’al-Quds ou dans toute la Palestine, occupée en 1948 ou en 1967. De temples mythiques à des bassins ou jardins talmudiques, des cimetières juifs aux terrains et propriétés soi-disant achetés et où auraient vécu des juifs, tout est bon pour justifier la colonisation et la judaïsation.

Plus grave encore que les falsifications sionistes, c’est le silence ou même la collaboration active des pseudo-savants occidentaux à cette distorsion de l’histoire de la région. Se basant sur les mythes de la Bible et les lectures biaisées de celles-ci, ces pseudo-savants ont entériné une histoire mythique au détriment des faits et de l’histoire réelle de la région. Ils ont « avalé » mot pour mot la version sioniste, à l’exception de quelques savants courageux, juifs ou chrétiens, qui ont osé la remettre en cause. L’histoire réelle de la région, et notamment de la Palestine, continue à être ignorée dans et par le monde occidental, non par manque de sources arabes, grecques, romaines ou autres, pour ne parler que de l’histoire antique et pré-islamique, mais par aveuglement et racisme, dont l’orientalisme représente la face savante.

Le report de la discussion dans la Knesset à propos de la souveraineté sur la mosquée al-Aqsa ne signifie pas que le projet est annulé, loin de là. Sur le terrain, les organes sécuritaire, juridique, humain, médiatique et politique agissent dans ce sens.

 

I - Al-Quds occupée : asphyxie et purification ethnico-religieuse

 

Colonisation accrue dans le quartier de Ras al-Amoud, dans al-Quds : En 1997, les premiers colons arrivent (trois familles) et installent un point de colonisation « Maale Zitim », au centre du quartier. A partir de ce point, les colons se sont étendus et multipliés, au détriment des Maqdisis et de leurs propriétés, soutenus par la municipalité coloniale. A présent, la colonie comprend 116 unités de logement, occupées par 500 colons. Un nouveau projet de judaïsation est à l’étude : il s’agit d’agrandir la colonie pour y installer des bassins d’eau talmudiques et ajouter 150 unités de logements. Une autre colonie est envisagée, toujours dans Ras al-Amoud par la municipalité sioniste, du nom de « Maalot David », avec 104 unités de logement.

 

Le quotidien sioniste Haaretz annonce un plan de colonisation dans Ayn Karem, à l’ouest de la ville d’al-Quds, où se trouve l’hôpital Hadassa, qui croule sous les problèmes financiers, selon le quotidien.

 

D’autres projets de construction ont été approuvés par la municipalité de l’occupation : 558 unités de logement dans plusieurs colonies situées à l’intérieur de la partie orientale de la ville d’al-Quds. Le quartier Beit Hanina est également visé par la colonisation, avec le projet de construire 22 unités de logement à place de trois immeubles confisqués.

 

Le centre Wadi Helwa à Selwan signale un projet colonial dans la partie est de Wadi Helwa, au sud de la mosquée al-Aqsa, sur 1200 m2. Le projet consiste en un bâtiment de deux étages pour installer un musée « sur l’histoire juive ». Selon le centre Wadi Helwa, le projet est gouvernemental, exécuté par l’association Elad. 7 familles palestiniennes ont déjà reçu des avis d’expulsion, puisque le projet devrait être sur leurs maisons et propriétés.

 

L’occupant mène une large campagne de destructions de maisons dans la ville d’al-Quds : à Sour Baher, Jabal al-Mukabber et Beit Hanina. Deux appartements situés à Jabal al-Mukabber ont été démolis, ils abritaient deux familles, celles de Hussayn et Nasser Ramadan Shukeyrat, composées de 15 personnes. Le 10 février, c’est une autre maison située dans le même quartier qui est démolie, celle de Mohammad Jaafara.

 

Des colons délivrent des ordres d’expulsion à un centre éducatif (Omega) dans le quartier Sheikh Jarrah, avant de brutaliser les étudiants qui s’y trouvaient. Ce quartier qui subit des expulsions est le centre d’un projet colonial abritant une école talmudique et des résidences sur 1,9 dunum.

 

Une dizaine de colons ont encerclé trois maisons à Beit Safafa, au sud d’al-Quds, réclamant le départ de la famille Salah, qui y habite. Par ailleurs, le vice-président de l’université al-Quds, située à Abu Dis, a appelé à faire cesser les agressions et attaques menées par l’occupation contre l’université. Il a rappelé que 31 agressions contre l’université ont été menées depuis 2012.

 

L’occupant envisage la fermeture de 30 écoles palestiniennes dans la ville d’al-Quds, sous le prétexte qu’elles n’ont pas payé les taxes dues à la municipalité, parce qu’elles ont refusé de suivre le programmes scolaire sioniste que l’occupant veut leur imposer. Ces écoles ont même des difficultés à payer les enseignants, a dit Sayel Mohammad, directeur de l’école al-Furqan, à She’fat.

 

La municipalité de l’occupation prive d’eau 300 familles maqdisies de plusieurs quartiers dans la vieille ville, prétextant l’accumulation des factures non-payées. Elle a ôté les compteurs d’eau comme mesure de provocation et de vengeance envers les familles palestiniennes. Celles-ci sont obligées de recourir à des voisins ou à la mosquée al-Aqsa pour obtenir l’eau nécessaire. Le comité islamo-chrétien pour le soutien à al-Quds et les lieux saints a considéré que cette mesure fait partie de la judaïsation de la ville, et s’ajoute aux autres mesures et pratiques quotidiennes de l’occupant, contre les Maqdisis.

 

Le procureur général de l’occupation a accusé 4 Palestiniens de Jabal al-Mukabber d’avoir planifié des attaques contre des buts « israéliens ». Les jeunes sont âgés de 19 à 21 ans. Le tribunal de l’occupation a également condamné le 5 février 6 Maqdisis pour faits de résistance et appartenance au mouvement Hamas. Tous les jours, des jeunes sont arrêtés, brutalisés, conduits aux centres d’interrogatoire. Certains sont libérés dans la journée, d’autres restent une ou deux semaines, d’autres encore transférés aux centres de détention. Plusieurs jeunes ont été condamnés à plusieurs mois de prison ou à de lourdes amendes en contrepartie de leur libération. Certains assistent à la prolongation de leur détention, sans motifs.

 

Un analyste sioniste remet en cause dans Haaretz (19 février) la version « religieuse » de l’occupation sioniste de la ville d’al-Quds et la prétendue « réunification de la ville » pour des motifs religieux, montrant que ce sont des motivations militaires qui ont été à la base de l’occupation et de la « réunification », écrivant « la sacralité de la ville fut la dernière chose à laquelle ont pensé les dirigeants militaires ».

 

 

II - Al-Quds occupée : les lieux saints

 

Les forces de l’occupation poursuivent leur blocus de la mosquée al-Aqsa, en contrôlant et empêchant les fidèles, les étudiants et les fonctionnaires des Awqaf musulmans d’y entrer. Par contre, ce sont les colons, les policiers et membres des services sécuritaires sionistes qui y déferlent sans arrêt. Le 5 février, ce sont 45 colons, 21 policiers et 55 membres des services de renseignements qui ont profané la mosquée. Le vendredi 7 février, les forces de l’occupation ont confisqué les papiers d’identité de nombreux jeunes fidèles qui se dirigeaient vers la mosquée. Le 11 février, l’occupant éloigne l’étudiante Samira Idriss et la prive d’entrer à la mosquée pendant deux semaines. Le jeune DiyaZghayir, 17 ans, a été également privé d’entrer dans la mosquée. Ghayth Gayth (23 ans) a été interdit d’entrer à la mosquée pour une durée de 6 mois et de s’approcher de 20 mètres des portes de la mosquée. L’étudiante Nujud Imtir a également été éloignée de la mosquée pour une durée de 15 jours.

 

Le 11 février, 57 colons et une dizaine de membres des forces sécuritaires ont mené une incursion dans la mosquée. Le 21 janvier, 90 soldats et soldates de l’occupation avaient fait de même.

 

Poursuivant ses agressions, l’entité coloniale essaie d’installer des signes coloniaux dans la mosquée : des caméras de surveillance et des drapeaux sionistes. Mahmoud Abu Ata, porte-parole de « L’institution al-Aqsa pour le waqf et le patrimoine » a déclaré à ce propos que l’Etat de l’occupation grignote la souveraineté musulmane sur la mosquée, considérant que l’année en cours sera très grave, à cause des projets sionistes visant la mosquée al-Aqsa. Sheikh Ikrima Sabri, président du conseil islamique, a dénoncé l’incursion et la profanation par le ministre sioniste Uri Ariel de la mosquée. De même, le conseil islamo-chrétien pour le soutien à al-Quds et les lieux sacrés a dénoncé les incursions répétées dans la mosquée, indiquant que les autorités politiques de l’occupation ont légalisé et encouragé ces incursions et profanations.

 

Le rabbin Israël Ariel a demandé aux députés et officiers de l’entité sioniste d’organiser des incursions régulières dans la mosquée al-Aqsa pour contrôler les travaux de rénovation menées par les Awqafs musulmans. Il a de même appelé les Juifs à mener des incursions quotidiennes pour affirmer « la présence juive » et instaurer une souveraineté « israélienne » sur le Dôme du Rocher.

 

Au cours d’une incursion, les forces sécuritaires de l’occupation sont montées sur le sommet du Dôme du Rocher et ont profané la mosquée. Avant eux, c’est le député ultrasioniste Yehuda Glek qui y était monté, avec 9 colons, au mois de janvier.

 

L’institution « al-Aqsa pour le waqf et le patrimoine » a mis en garde contre le projet de construction d’un centre juif sur 2 dunums, de 5 étages, qui servira au contrôle de la mosquée al-Aqsa.

 

 

III - Al-Quds occupée : résistance palestinienne

 

Des dizaines de fidèles ont passé la nuit du 5 au 6 février dans la mosquée al-Aqsa pour empêcher les colons d’y entrer, ceux-ci avaient lancé un appel pour une incursion. Les Awqaf musulmans ont réclamé la fermeture de la porte al-Magariba par laquelle passent les colons.

 

Des affrontements ont eu lieu entre les jeunes maqdisis et les forces sionistes près du dôme du Rocher. Ces affrontements se sont étendus jusqu’au quartier de la porte Hatta, où les policiers sont montés sur les toits des maisons pour arrêter les jeunes.

 

Les porte-parole des mouvements de la résistance palestinienne ont fermement dénoncé, dans des communiqués, les projets de colonisation dans la ville et ont appelé l’Autorité Palestinienne à cesser tout contact avec l’occupant.

 

Des affrontements ont opposé les jeunes de Issawiya aux forces de l’occupation le premier février, qui étaient venues pour prendre en photo des immeubles et des rues du quartier.

 

Des militants ont organisé un sit-in devant le siège de l’Union européenne le 13 février, dans le quartier Sheikh Jarrah, protestant contre la destruction des maisons et l’épuration ethnique dans la ville d’al-Quds. Une lettre a été remise au représentant de l’Union européenne, réclamant la protection européenne et la fin des communiqués « creux » de celle-ci.

 

Dimitri Diliani, membre du conseil révolutionnaire du Fateh, a dénoncé les crimes de l’occupation qui vise à l’épuration ethnique de la ville. Il a souligné que l’occupation a détruit 202 maisons l’année dernière dans la ville d’al-Quds.

 

Le mufti d’al-Quds, sheikh Mohammad Hussayn, a appelé tous ceux qui peuvent rejoindre la mosquée al-Aqsa d’y venir, pour la protéger contre la judaïsation. Il a dénoncé le silence international envers les pratiques de l’occupation.

 

La Bibliothèque d’al-Aqsa, qui contient plus de 130.000 volumes, dont 4000 manuscrits, certains datant de plus de 1000 ans, a commmencé un travail de numérisation des livres et documents, afin d’aider les étudiants et chercheurs désireux d’entreprendre des recherches dans différents domaines, de pouvoir le faire, à partir d’internet.   

 

IV- Al-Quds occupée : Beit-Safafa, le morcellement d’un quartier

 

Un des moyens les plus usités par l’occupation en vue de coloniser et de judaïser un lieu est de le morceler en petites unités, en traçant des routes ou des lignes de chemin de fer, ou des voies rapides, en plein milieu. C’est ce qu’a fait l’administration coloniale en Palestine depuis 1948. Après un premier morcellement, vient le second, qui consiste à morceler ce qui l’est déjà, en unités encore plus petites, jusqu’à la disparition du quartier, de la ville ou de la région.

 

Beit Safafa, quartier d’al-Quds, fut morcelé la première fois en 1948, lorsque une partie du quartier a été occupée. Depuis un an, un projet de construction d’une route passant en plein milieu du quartier plus ou moins intact est en cours. La route prévue porte le numéro 4, elle devrait traverser le quartier en longueur alors qu’il y a quelques années, la route 70 a coupé le quartier en largeur. Ces routes coloniales sont interdites aux Palestiniens, et relient les colons aux colonies qui entourent le quartier. Des familles ont ainsi été séparées, elles ne peuvent plus se voir qu’occasionnellement, en faisant des détours de plusieurs kilomètres. Les Maqdisis de Beit Safafa ne vont pas seulement perdre l’identité de leur quartier, mais leurs propriétés, les terres, ont été confisquées pour construire ces routes.  Des 5000 dunums appartenant aux Maqdisis du quartier, il ne reste plus à présent que 1200 dunums sur lesquelles leurs maisons sont bâties. Tout le reste a été confisqué, pour agrandir des colonies ou pour construire les routes. Faire disparaître le quartier de Beit-Safafa et judaïser le lieu, c’est ce que compte faire l’administration coloniale pour relier des colonies vers Bethlehem et al-Khalil aux colonies qui entourent al-Quds.

 

V - Al-Quds occupée : solidarité

 

 La chaîne al-Jazeera a présenté un documentaire sur la vie du prisonnier maqdisi Mahmoud Issa. Ce héros palestinien a dirigé une « Unité Spéciale », qui a mené plusieurs opérations pour faire libérer les prisonniers palestiniens des geôles de l’occupation.

 

Plusieurs pays européens ont condamné le projet de l’occupation visant à élargir les colonies en construisant des logements. L’Espagne a rappelé que ces projets violent le droit international et sont illégaux. De même, le secrétaire général de l’Organisation de la Coopération islamique a dénoncé ces projets, considérant qu’il s’agit d’une nouvelle agression contre les droits du peuple palestinien.

 

Tunis solidaire de la ville d’al-Quds : Le 6 février, une campagne a été lancée à Tunis pour soutenir la résistance des Maqdisis. La campagne se poursuivra jusqu’au 30 mars 2014 et vise à conscientiser la population sur les dangers de la judaïsation qui menacent la ville et la mosquée al-Aqsa.

 

Le ministre palestinien des affaires d’al-Quds, Adnan al-Hussayni, a donné un aperçu de la situation de la ville au consul britannique, appelant la Grande-Bretagne et l’Europe à mettre fin aux violations de l’entité sioniste.

 

Le pouvoir jordanien a dénoncé l’incursion menée par les services sécuritaires dans la mosquée al-Aqsa, avec leurs armes, considérant qu’un tel acte est très grave.

 

« Des Khalijis en faveur d’al-Quds » est une initiative rassemblant plusieurs personnalités du Golfe, réunie au Koweit pour son premier forum.

 

L’union parlementaire arabe s’est réunie au Koweit le 19 janvier dernier avec pour slogan « la ville d’al-Quds, capitale de l’Etat palestinien » pour affirmer le soutien arabe à la ville martyre d’al-Quds.

 

Un séminaire à Londres (UK) sur la déportation « silencieuse » des Maqdisis a eu lieu le 19 février. « Depuis 1967, 14.000 Maqdisis ont perdu leur résidence » annonce le séminaire.

 

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