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BALADI – Al-Quds 09 – Juin 2014 

 

Al-Quds au cœur de la Palestine et de la nation :

Soutien à la résistance maqdisie palestinienne

 

 

De nouveau, la terreur de l’occupation sioniste s’abat sur la Cisjordanie. Des milliers de soldats, faisant partie de l’élite de l’armée d’occupation, ont envahi villes, villages et camps palestiniens. Au même moment, l’aviation bombarde et tue dans la bande de Gaza. C’est la résistance palestinienne que l’occupant cherche à déraciner, mais en vain. La résistance c’est le peuple et ses forces armées, comme l’ont montré et le montrent quotidiennement la bravoure et l’abnégation du peuple palestinien vivant sous occupation. Dans al-Quds et dans les territoires occupés en 1948, la répression coloniale sévit également, dans Umm al-Fahem, à Haïfa, dans al-Issawiya et She’fat ou la vieille ville, dans le pourtour de la mosquée al-Aqsa. Profitant de la « disparition mystérieuse » de trois colons il y a près de deux semaines, l’occupant a lancé une opération préparée il y a plusieurs mois pour arracher ce qui ne peut être arraché : la résistance. Il ne réussira qu’à déstabiliser l’Autorité palestinienne et son président Abbas, qui craint déjà pour sa place, malgré l’accord de former un gouvernement d’union nationale. Ce gouvernement qui a vu le jour n’est en fait qu’une réplique des gouvernements de Abbas, mais accepté bon gré mal gré par le Hamas.

 

Dans la ville d’al-Quds, la nouvelle vague de terreur lancée par l’occupation s’est manifestée dans les nombreuses arrestations, dont d’anciens prisonniers libérés en 2011, et l’arrestation de Samer al-Issawi, le héros maqdisi ayant mené la plus longue grève de la faim dans le monde, pour réclamer sa libération. Mais cette vague de répression renouvelée n’a pas mis un terme, même momentané, aux efforts des sionistes de poursuivre leur plan de judaïsation de la ville et des lieux saints, au contraire, les colons les plus extrémistes lèvent la tête et réclament du sang et des terres et des « droits » pour profaner la mosquée al-Aqsa.  

 

A la veille du mois de Ramadan, nous ne pouvons que souhaiter une résistance encore plus ferme de la part des Maqdisis et des Palestiniens en général contre la machine de guerre de l’occupant, une déroute encore plus marquée pour l’occupant criminel, une solidarité plus active de la part des Arabes et musulmans dans le monde avec le peuple palestinien, et une dénonciation plus ferme de tout recul ou abandon.  

 

I - Al-Quds occupée : asphyxie et purification ethnico-religieuse

 

Dans son rapport relatif à la colonisation, le « Bureau national pour la défense de la terre et la résistance à l’occupation » indique que le plan des sionistes consiste à construire 12000 unités de logement dans les colonies implantées dans la ville d’al-Quds au cours des quatre années à venir.

La commission de la colonisation dans la municipalité de l’occupation a entériné le projet du bâtiment Kadim dans Wadi Helwa, au sud de la mosquée al-Aqsa.

« Hawsh Shehabi », un quartier jouxtant la mosquée al-Aqsa est menacé de confiscation et de judaïsation.

La famille Shqayr dans le quartier de Selwan a reçu un ordre « administratif » de démolition de sa maison le 17 juin dernier, déjà détruit au cours de 2013. La municipalité de l’occupation a remis des ordres de démolition pour 5 constructions dans le quartier al-Bustan, Ayn Lawza, Wadi Rababa et Wadi Helwa.

La compagnie d’électricité de l’occupant menace de priver les Maqdisis d’électricité, sous le prétexte de non-paiement par la compagnie maqdisie de ses « dettes ». la compagnie d’électricité des sionistes prétend que la compagnie maqdisie lui doit des sommes d’argent, celle-ci fournissant de l’électricité aux quartiers situés à l’Est de la capitale palestinienne occupée.

La commission locale pour « la planification et la construction », c’est-à-dire pour la colonisation, dans la ville d’al-Quds, a décidé de construire 172 unités de colonisation dans la colonie située dans Jabal Abu Ghnaym (Har Homa).

Le « département de la poste » de l’occupant a décidé de vendre ce qu’il considère comme étant sa part dans le bâtiment de la poste situé rue Salah Eddine, pris d’assaut par l’association coloniale Atarit Cohenim suite à une « vente » menée par une compagnie sioniste pour une partie du bâtiment. Bâtiment palestinien par excellence et considéré par l’occupant comme étant un bien dont les propriétaires sont « absents », les sionistes qui s’en sont emparés sont en train de le « vendre » à une association coloniale pour ses projets.  

Le festival sioniste « les lumières » organisé par la municipalité de l’occupation et le ministère du tourisme investit la porte al-Amoud, où des films sionistes sont exposés, qui reprennent des mythes inventés de toute pièce sur l’histoire de la ville d’al-Quds et la pseudo-présence des juifs en Palestine il y a 2000 ans. Ce festival qui attire les touristes et colons est une occasion supplémentaire pour l’occupant d’effacer la véritable histoire de la ville et d’éloigner les Maqdisis de leur ville.

Pour vider la ville d’al-Quds des Palestiniens, les dirigeants sionistes menacent d’interdire le mouvement islamique dirigé par sheikh Raed Salah, qui organise depuis plusieurs années la défense de la mosquée al-Aqsa et participe activement à la défense de la ville contre sa judaïsation. Les autorités de l’occupation ont renouvelé l’interdiction de se rendre à al-Quds au sheikh Raed Salah.

 

II – Al-Quds occupée : répression

 

30 fidèles ont été blessés lors de la profanation par les forces de l’occupation de la mosquée al-Aqsa (13 juin).

« Allah Akbar » est la phrase qui entraîne l’arrestation et les coups, surtout si elle est prononcée dans la mosquée al-Aqsa. Quotidiennement, les fidèles sont soumis aux coups et arrestations lorsqu’ils s’opposent à la profanation de la mosquée par les sionistes.

Les 10 et 18 juin, les forces de l’occupation ont réprimé des manifestations de soutien aux prisonniers grévistes de la faim, organisée devant le siège du CICR dans la ville (10) et par les étudiants palestiniens de l’Université hébraïque (18).

L’occupant ferme deux institutions charitables dans la ville d’al-Quds, le 19 juin, « al-Ibdaa » dans Beit Safafa et « les comités charitables » dans Sour Baher, sous le prétexte qu’elles agissent pour le compte du mouvement Hamas.

Le tribunal de l’occupation condamne Alia Sheikh Ali Abbassi (49 ans) à 40 mois de prison ferme, et l’accuse d’avoir voulu poignarder un soldat en 2012. Mère de 6 enfants, dont le prisonnier maqdisi Issa Abbassi, détenu depuis 2010 et condamné à 10 ans de prison.

6 anciens prisonniers maqdisis libérés en 2011 par l’opération d’échanges des prisonniers ont été arrêtés par les forces de l’occupation le 18 juin. Il s’agit de :  Adnan Muragha de Selwan, Alaa Dine Baziane, de la vieille ville, Jamal Abu Saleh, de Selwan, Ibrahim Mechaal de Jabal Mukabbir, Rajab Tahhan de Ras al-Amoud, Isma’il Hijazi de Jabal Mukabbi et Nasser Abd Rabbo de Sour Baher.

Le centre Wadi Helwa indique que l’occupant a lancé une campagne d’arrestations le 23 juin, dans al-Azariyya, Abu Dis, Sawahra, et parmi les bédouins Jahhalin, arrêtant 12 citoyens, et 6 autres dans le camp de She’fat et Issawiya. Une incursion suivie d’arrestations a été menée le 11 juin à al-Issawiya. Ont été arrêtés Lutfi Khalil Dari (44 ans), Ali Derbas (38 ans), Mohamad Ubayd (19 ans), Yasser et Mohammad Darwish. Des barrages ont été installés dans plusieurs endroits du quartier et des affrontements ont opposé les jeunes Maqdisis aux forces de l’occupation.

Le prisonnier libéré Samer Issawi a été arrêté.

Les services de renseignements de l’occupation imposent la détention administrative de 3 mois sur le député maqdisi Mohamad Tawtah et l’ancien ministre Khaled Abu Arfa, déjà expulsés de la ville d’al-Quds.

L’étudiant Tamer Shala’ta, de la ville occupée de Sakhine, en Galilée, a été arrêté le 24 juin.

 

III - Al-Quds occupée : les lieux saints

 

Le ministre de l’entité coloniale, Neftali Benet, chef du parti « la maison juive » a déclaré vouloir mettre sur pied les moyens de consacrer la présence juive dans la mosquée al-Aqsa. Dans une interview à la radio sioniste, il a dit soutenir le « devoir national » consistant à « monter au mont du temple » ce qui veut dire en termes clairs, investir et profaner la mosquée.

La commission Tsour (ministère de l’intérieur de l’occupation) recommande l’accentuation de la répression des fidèles, et la permission aux juifs de profaner la mosquée al-Aqsa les samedis. Concernant la répression des fidèles, la commission recommande des mesures punitives contre ceux qui suscitent des « troubles », c’est-à-dire ceux qui s’opposent à la profanation de la mosquée par les sionistes et leurs services sécuritaires et l’élargissement des prérogatives du chef de la police de l’occupation.

Selon une association palestinienne, 1396 sionistes ont profané la mosquée al-Aqsa depuis le début du mois de juin (chiffre du 12 juin).

Les fidèles se sont opposés à la présence sioniste dans la mosquée à plusieurs reprises au cours de la dernière semaine de juin. Ils ont réussi à empêcher des prières « talmudiques » devant la porte al-Rahma et les portes de la mosquée al-Marwani, comme ils ont empêché le député Galik d’y entrer avec 8 colons. Le 24 juin, les fidèles ont réussi à empêcher des membres des services sécuritaires de l’occupant de profaner la mosquée al-Qibali et la mosquée du Dôme du Rocher.

 

IV - Al-Quds occupée : résistance palestinienne

 

Ripostant à l’interdiction d’entrer dans la mosquée al-Aqsa, des centaines de fidèles accomplissent les prières dans les rues avoisinantes. Les forces de l’occupation ont craint la présence massive des fidèles. Elles ont fait survoler des hélicoptères pour les surveiller (20 juin).

Des jeunes défient l’occupant dans al-Issawiya le 17 juin. Suite aux provocations de l’occupant, les jeunes lancent des pierres sur les policiers.  Le 22 juin, les forces sécuritaires de l’occupant investissent le quartier et provoquent les passants. Elles arrêtent le jeune Majdi Mahmoud, 24 ans, avant de le rouer de coups.

 

V- Al-Quds occupée : les accords d’Oslo en 1993 ont détruit la ville d’al-Quds

 

Dans un article écrit en 2010, Jamal Zahalqa, membre du Rassemblement national démocratique et membre de l’organe colonial qu’est la Knesset, analyse les effets des accords d’Oslo sur la ville d’al-Quds, disant : ayant accepté de remettre les discussions sur la ville d’al-Quds à plus tard, la partie palestinienne a porté un coup à la capitale palestinienne. Dès la mise en place des accords, l’occupant sioniste a fermé toute représentativité officielle palestinienne dans la ville d’al-Quds, et en premier lieu « la maison de l’Orient » où siégeait feu Fayçal al-Husseiny, qui était la référence politique des Palestiniens, ainsi que toutes les institutions palestiniennes. La ville d’al-Quds a été vidée de toute référence politique nationale. L’Autorité Palestinienne a essayé de remplir ce vide en instaurant plusieurs bureaux pour al-Quds, dont un ministère spécial, mais leur nombre n’a eu aucun effet sur le terrain. La population d’al-Quds se plaint de n’avoir pas de soutien de la part de ces différents organes face aux tentatives sionistes de les expulser.

Avant les accords d’Oslo, poursuit l’auteur, la ville était en fait la capitale politique, économique et commerciale de la Cisjordanie, qui s’ajoute à son rôle religieux. Elle vivait grâce à la population de la Cisjordanie qui y venait pour tout faire. Les accords d’Oslo ont mis fin à cela, et pour y entrer à présent, il faut avoir un laissez-passer délivré par l’occupant. La construction du mur de la colonisation a accentué l’isolement de la capitale palestinienne, comme il a coupé la province d’al-Quds en trois parties : à l’intérieur du mur, où vivent 20.000 Palestiniens, hors les mus où vivent 80.000 Palestiniens qui ne peuvent entrer dans la ville sans passer par les barrages de l’occupant, et 120.000 Palestiniens vivant dans les villages de la province d’al-Quds, qui sont reliés économiquement et socialement à la ville mais interdits d’y entrer.

Depuis l’isolement de la ville d’al-Quds de son environnement palestinien, la judaïsation s’étend avec la colonisation, les expulsions, les démolitions des maisons. Les plans concoctés par la municipalité de l’occupation se comportent avec les quartiers palestiniens comme des îlots séparés et non un centre de vie et de civilisation uni.

L’occupant se comporte avec la population maqdisie comme étant « entrée » dans l’entité d’Israël en 1967, et tout enfant palestinien qui y naît est un « émigrant » vers l’entité coloniale. Les maqdisis portent un permis de séjour dans leur ville, selon la loi sioniste. Cette loi autorise les autorités coloniales à le leur confisquer sous divers prétextes. Avant les accords d’Oslo, les autorités de l’occupation ont confisqué 3000 permis de séjour, privant leurs détenteurs de vivre dans leur ville. Après les accords d’Oslo, ce dont des dizaines de milliers de permis confisqués pour obliger les Maqdisis à abandonner leur ville.

Les accords d’Oslo ne protègent pas les lieux saints palestiniens. Le cimetière historique de Ma’manullah est profané pour construire ce que les sionistes appellent « le musée de la tolérance », parce que la tolérance est, aux yeux des sionistes, le droit de profaner la sacralité des morts palestiniens et arabes. Après les accords d’Oslo, les revendications sionistes sur la mosquée al-Aqsa se sont multipliées et les creusements de tunnels se sont intensifiés.

Avant les accords d’Oslo, les Palestiniens vivant en Cisjordanie et dans la bande de Gaza pouvaient venir prier dans la mosquée al-Aqsa et autres lieux saints, ce qui est désormais interdit. De plus, le document dit « Abu Mazen (le président actuel, Mahmoud Abbas) – Beilin » discute de déplacer la « capitale al-Quds » vers le bourg d’Abu Dis, c’est-à-dire que la discussion ne porte plus sur la division de la ville d’al-Quds entre partie occidentale (occupée par les colons en 48) et partie orientale (occupée en 1967) mais sur le partage de la partie orientale entre l’Etat de l’occupation et l’Autorité palestinienne. Celle-ci ne revendique plus l’application du « droit international » et le retour aux frontières de juin 1967 mais a fait des concessions sur la partie orientale de la ville. Les accords d’Oslo sont responsables de la catastrophe qui s’est abattue sur la ville d’al-Quds.

 

VI - Al-Quds occupée : solidarité

 Les ministres des relations extérieures de «l’organisation de  la coopération islamique » dénoncent l’attitude de l’Australie, qui a refusé de considérer que la partie orientale de la ville d’al-Quds est occupée, au cours de leur réunion du 19 juin. Ils réclament le respect de « la légalité internationale » qui admet le statut d’occupé pour cette partie seulement de la ville.

L’UNESCO a décidé de porter un regard aux violations sionistes dans la ville d’al-Quds, lors d’une réunion tenue à Qatar. 12 délégations ont voté la résolution de l’UNESCO visant à protéger le patrimoine d’al-Quds, contre 8 abstentions et une voix contre.

Le Forum arabo-européen dénonce à Athènes les violations sionistes dans la ville occupée d’al-Quds : le délégué marocain au Forum a déclaré qu’il est nécessaire d’avoir une approche politique saine de la situation dans la ville pour faire cesser « l’écoulement de sang des innocents ».

 En signe de solidarité avec la ville occupée, l’organisation de la coopération islamique a proclamé la ville d’al-Quds capitale du tourisme arabe pour l’année 2016, et à la rigueur en 2015, si la ville turque de Konya accepte de se désister. Reste à savoir ce qu’un tel geste signifie concrètement : s’agit-il de normaliser les relations avec l’occupant et de se diriger en masse en touristes vers la ville sous occupation, ou bien d’agir dans les médias, arabes, musulmans et mondiaux pour diffuser du matériel médiatique à grande échelle pour expliquer la situation historique de la ville et briser le monopole sioniste sur les médias, concernant la ville d’al-Quds ?

C’est ce qu’a proposé d’ailleurs l’institution al-Aqsa pour le Waqf et le patrimoine à la conférence tenue par le bureau des affaires d’al-Quds relié à l’OLP, réclamant des médias des efforts pour traiter la situation dans la ville et ses lieux saints.

Des parlementaires tunisiens proclament la fondation d’une association juridique « les parlementaires pour al-Quds ».

L’association jordanienne « des architectes pour al-Quds » annonce le début de la quatrième phase de son programme de reconstruction de la vieille ville, commencé il y a quelques années. 26 projets ont été réalisés comprenant 45 unités de logement, et deux écoles.

 

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