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http://www.nordeclair.fr/info-locale/lille-jumelee-avec-la-ville-la-plus-raciste-d-israel-jna49b0n447633 Lille jumelée avec
la ville «la plus raciste d'Israël»: «Seul le fil est
maintenu» Le jumelage avec Safed, une ville israélienne qualifiée en
2010 dans une tribune publiée par Haaretz, un quotidien israélien, de
« ville la plus raciste du pays », irrite au plus haut point les
pro-palestiniens. Ces derniers exigent la suspension des liens avec Lille.
Annoncent avoir recueilli des milliers de signatures et promettent la tenue
d’une manifestation en automne devant la mairie. « Nous n’avons plus de
liens avec la municipalité de cette ville depuis cinq ans », répond
Martine Aubry qui désamorce la polémique... « Ce n’est pas n’importe quelle ville. Safed est une ville
symbolique. Celle qui a vu la naissance de Mahmoud Abbas qui en a été chassé.
Celle où en 2010, un rabbin a appelé à ne pas louer des appartements aux
Arabes… Il ne suffit pas d’être jumelé en contrepartie avec Naplouse (ville
palestinienne de Cisjordanie) pour obtenir l’équilibre. » Jean-François Larosière,
président de l’Association France-Palestine Solidarité Nord – Pas-de-Calais,
ne cache pas sa perplexité. « Le jumelage doit être suspendu. » Un leitmotiv relayé lors de la manifestation
pro-palestinienne qui s’est tenue ce lundi sur la Grand-Place de Lille.
Mireille Gabrelle, membre de l’AFSP, y a livré, en
haranguant la foule, qu’une pétition lancée pour l’arrêt de ce jumelage avait
recueilli « des milliers de signatures ». « Safed a été qualifiée en 2010 dans une tribune publiée par
Haaretz (troisième quotidien national avec une ligne éditoriale plutôt à
gauche) de ville la plus raciste du pays. »
Les événements dramatiques qui se déroulent actuellement à Gaza ont remis un
coup de projecteur sur ce jumelage honni par les membres de l’ASFP qui
annoncent « une manifestation devant la
mairie à l’automne ». Jointe ce mardi, Martine Aubry, maire de Lille répond :
« À l’exception de la venue
d’un violoniste, nous n’avons plus de liens avec Safed depuis cinq ans.
L’ancien maire était trop radical. Le nouveau, nous ne l’avons pas encore
rencontré. Pour autant, nous continuons à nous intéresser au fonctionnement
de l’hôpital qui ne dépend pas de la mairie. Safed est d’ailleurs l’une des
rares villes à soigner des Palestiniens. Cela tient au directeur qui est un
homme exceptionnel ». Sur le
fil Marie-Pierre Bresson, adjointe chargée des relations
internationales, met dans la balance « le niveau des efforts lillois en direction de Naplouse » et « le simple fil maintenu avec Safed ». L’idée retenue est de promouvoir uniquement
« les promoteurs de la paix » dans les deux camps. L’adjointe, interpellée
lors des manifestations, assure : « que le soutien de la ville à la population
palestinienne ne souffre d’aucune ambiguïté ».
Sa déclaration repose sur un triptyque connu : « arrêt de l’occupation ; fin de la
colonisation et reconnaissance mutuelle des deux États ». L’élue confirme que le nouveau maire de Safed
(rencontré voici… six ans), est moins hostile que son prédécesseur au
jumelage avec Naplouse. Si on pousse un peu sur le ressenti de cette collaboration, la
réponse tombe : « Cela existe, il faut faire avec. Nous aurions préféré la ville
d’Haïfa plus conforme à notre taille et à nos aspirations ». En clair, le jumelage avec Safed, initié par
Pierre Mauroy en 1988, « comme une contribution à la paix », est au point mort. « Nous entretenons pourtant l’obstination de
la paix même à long terme. Entre la France et l’Allemagne, cela a bien pris
cent ans. » |