|
|
|
Union Locale CGT de
Tourcoing et environs Notre Union
Locale, dans la continuité des positions adoptées par notre Confédération(1),
se range résolument aux côtés du peuple palestinien occupé, de sa résistance,
face à l’agression monstrueuse dont se rend coupable la puissance occupante,
à Gaza depuis quelques semaines. Cette agression se situe
dans un double contexte : celui d’une occupation illégale qui dure
depuis 1948, et qui se poursuit sous les traits abjects de la colonisation.
Chaque jour ce sont les confiscations, les expulsions, les brimades,
humiliations, entraves aux déplacements, c’est le blocus, les « incursions »,
les mutilés, et les tués. Chaque jour depuis 1948. Ce premier élément de
contexte nous amène à soutenir, sans conditions, les revendications
historiques des Palestiniens, à savoir : - Le
démantèlement des colonies - Le droit à
un Etat fiable ayant Jérusalem pour capitale - Le droit
au retour pour les réfugiés Et dans
l’immédiat : l’arrêt des bombardements sur la population de Gaza,
l’arrêt du blocus infâme qui touche ce petit territoire. Le second
élément de contexte de cette agression impitoyable, agression aggravée par le
soutien des puissances impérialistes et par l’incroyable machinerie de
propagande à laquelle nous sommes soumis, ce second élément de contexte c’est
la profonde crise dans laquelle le capitalisme prédateur entraîne les
peuples, tous les peuples, et qui demande justement aux organisations
comme la nôtre, de développer les explications permettant de comprendre dans
quel monde nous sommes, et de quelle façon ce qui se produit à Gaza n’est pas
étranger à ce qui nous arrive ici. « Le
capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage » écrivait Jaurès, et « l’impérialisme
est le stade suprême du capitalisme » précisait Lénine. Un système
fondé sur la propriété privée des moyens de production, ayant pour seul
moteur la recherche du profit, ne peut que conduire à la guerre (dans la
mesure où les possédants – les capitalistes, utilisent l’Etat et la force
pour défendre leurs intérêts). Cette guerre, c’est la guerre contre les
salaires, que nous combattons ici, mais c’est aussi la guerre pour mettre la
main sur les matières premières et sur les marchés. Avec des moyens
différents, c’est toujours la même guerre qui se déroule, à Gaza comme ici.
S’il peut être intellectuellement difficile de lier son propre sort de
travailleur exploité ici avec celui du travailleur bombardé et colonisé
ailleurs, il est en revanche plus aisé de constater ceci : les grands
groupes capitalistes, et les Etats impérialistes à leur service, sont dans
tous les cas aux commandes. Comment, par exemple, un gouvernement qui
détruit toutes les conquêtes sociales des travailleurs et n’a pour programme
que l’austérité, pourrait-il se soucier du peuple ukrainien ou du peuple
syrien ? Comment s’étonner qu’il soutienne la barbarie sioniste, qu’il
soutienne les nazis ukrainiens (qui ont brûlé 40 de nos camarades
syndicalistes à Odessa et viennent d’interdire le PC ukrainien), ou encore
les sanguinaires « djihadistes » financés
par les pétromonarchies ? Même si ce genre de gouvernement feint de
s’inquiéter de « l’islam radical » (pour mieux diviser la classe
ouvrière), c’est lui qui arme, via les pétromonarchies « amies »,
les mercenaires dépeceurs de la Syrie ; même s’il feint de s’inquiéter
de la « montée de l’antisémitisme » pour mieux interdire le soutien
légitime envers la Palestine, c’est lui qui soutient les antisémites
ukrainiens ; même s’il feint de soutenir une « solution
équilibrée » au Moyen-Orient, c’est lui qui soutient le nettoyage
ethnique de la Palestine. Dès lors, si
nous comprenons que nous avons affaire à une guerre des classes(2),
nous devons aussi comprendre que chaque coup porté à ceux qui nous dirigent
est une victoire pour nous tous. Il ne s’agit pas de discuter (pour mieux ne
rien faire…) sur ce qu’est le Hamas, Poutine ou Assad, ou encore Castro, Maduro et d’autres, il s’agit de mesurer où se trouve le
danger pour nous tous, quels sont les facteurs de guerre et de régression
sociale, et quels sont les facteurs de résistance objectifs. Or, le
calcul est vite fait : ceux qui nous exploitent immédiatement, et nous
plongent ici dans la précarité, sont les mêmes qui mettent le monde à feu et
à sang, tout en développant le discours orwellien
de la défense de la « démocratie ». Ils sont capables de tous les
coups tordus, et leur propagande, que ce soit pour nous faire avaler
« le coût du travail », la « menace de l’islam » ou toute
autre lubie béhachélienne, est omniprésente, ne
laissant aucun espace médiatique à sa contestation. Nos anciens
portaient ce discours internationaliste jusqu’au sacrifice, lorsqu’ils
liaient la défense du travailleur d’ici avec la lutte antifasciste en
Espagne, et nous nous honorons d’appartenir à une organisation syndicale qui
a toujours, dans les faits, combattu tous les fascismes et les racismes
diviseurs (et nous sommes les enfants de Krasucki, juif polonais, résistant
dans les FTP-MOI, comme nous sommes frères de tous ceux qui, dans nos rangs,
viennent d’autres horizons géographiques, travailleurs immigrés chassés par
le colonialisme ou le fascisme). En cette
période où l’extrême-droite, engraissée par les politiques d’austérité et
instrumentalisée par la classe dirigeante, partout dans le monde et
singulièrement en Europe, progresse, il revient à notre CGT de porter le
flambeau (qui est le sien) de l’antifascisme et de la lutte contre
tous les racismes, poisons diviseurs inoculés par le pouvoir du profit-roi.
Cela ne peut se faire qu’à la condition d’une prise de conscience
internationaliste, et ne peut se faire qu’en dehors des medias et partis
bourgeois, c’est-à-dire, entre nous. A ce titre,
le soutien résolu que nous exprimons envers le peuple palestinien, s’il va
nous attirer toutes les foudres et calomnies venant « d’en haut »,
contribuera, avec d’autres combats, à nous enrichir de nouveaux militants,
notamment dans la jeunesse, militants venant « d’en bas », qui ont
besoin de la CGT comme la CGT a besoin d’eux. C’est cet
enjeu que nous voulons affirmer aujourd’hui. Nous savons que les
Palestiniens, attendent de nous certes un soutien, mais que nous soyons
capables nous aussi, de résister et de lutter, là où nous sommes. Les
manifestations en cours sont la démonstration criante du fossé qui existe
entre la population et ceux qui les « représentent » (politiciens,
medias). Il faut continuer à creuser ce fossé, dans tous les domaines.
C’est ce à
quoi s’attache notre Union Locale CGT au quotidien, démontrant aux
travailleurs l’impossibilité fondamentale de quelque compromis entre nous et
ceux qui se prétendent nos maîtres, en dehors d’une lutte organisée. L’atroce
massacre perpétré à Gaza, doublé d’une écœurante négation par ceux qui nous
gouvernent et par les medias qui mentent, doit nous servir de leçon. En
dénonçant ces horreurs et en soutenant la Palestine libre de toute occupation,
nous apprenons à nous mesurer à la réalité de ce qui nous attend et que nous
subissons déjà trop souvent : le poids mortel de la loi du profit. Les
attaques contre nos salaires et nos conquêtes vont de pair avec la marche
vers la guerre. Notre combat doit être à la mesure de cette réalité. Aussi, il
nous apparaît que nous devons prendre place massivement dans les
manifestations pour Gaza, et nous appelons tous nos syndiqués à y participer,
et ce dès ce mercredi 30 juillet 18h Grand-Place à Lille. (1)
http://www.cgt.fr/IMG/pdf/127_-_Communique_de_la_CGT_-_Raids_israe_liens_sur_Gaza_16-07.pdf |