BALADI – Al-Quds 13 – Octobre
2014
Al-Quds au cœur de la Palestine et de
la nation :
Soutien à la résistance maqdisie palestinienne
La
bataille sur la souveraineté de la mosquée al-Aqsa,
et sur la ville d’al-Quds par extension, est-elle engagée ?
C’est ce que semblent prouver les récentes mesures prises par l’occupation,
profitant des fêtes juives, pour fixer de nouvelles règles, la première étant
l’instauration de la souveraineté sioniste sur un des lieux saints les plus
prestigieux du monde arabo-musulman. Profitant des guerres inter-arabes, de la nouvelle guerre déclenchée par les
impérialismes contre la région, sous couvert de combattre « Daesh », et de la soumission de l’Autorité
palestinienne à la « communauté internationale », les autorités de
l’occupation ont lancé une véritable guerre contre la présence palestinienne
dans al-Quds et notamment dans la mosquée al-Aqsa. Ce faisant, elles se vengent de la défaite cuisante
de l’entité coloniale que la résistance palestinienne a asséné à Gaza, au
cours des mois de juillet et août, en prenant pour cible les Maqdissis, les femmes et les hommes, les jeunes et les
enfants. Des rapports alarmants signalent la torture des enfants palestiniens
dans les prisons et les centres d’arrestations et le nombre des Palestiniens
arrêtés au cours de ces derniers mois montre que, même sans la couverture
arabe et musulmane requise, les Maqdissis ont
décidé de résister et d’affronter l’occupant, sur chaque parcelle de la ville
d’al-Quds, et dans chaque maison. Le visage hideux
de la colonie sioniste n’est plus à démontrer. Le calme colonial ne règne pas
sur la ville d’al-Quds.
I
- Al-Quds occupée : asphyxie et purification
ethnico-religieuse
L’entité
coloniale poursuit ses crimes en chassant les bédouins palestiniens de la
région maqdissie, pour agrandir ses colonies de
peuplement et entièrement judaïser la région d’al-Quds.
Les bédouins palestiniens furent déjà expulsés en 1948 de la région d’al-Naqab, après son occupation. Les autorités sionistes
planifient d’étendre la zone coloniale A1 et d’expulser 15000 Palestiniens
qui y vivent vers la région d’Ariha, et encercler
la ville d’al-Quds par une présence juive massive.
La zone A1 visée a une superficie de 12 kms2, et les
autorités coloniales y ont déjà détruit plus de 23 villages bédouins, soit
350 maisons et de nombreuses écoles ont été fermées.
Les
colons protégés par la police de l’occupation s’emparent le 30 septembre de
10 immeubles et maisons dans le quartier de Selwan,
appartenant aux familles Beydoun, Karaki, Abu Sbeih, Zawahra, Abbassi, Khayat, Qara’in, Yamani.
L’occupant
oblige un Maqdissi à démolir sa maison, dans la quartier Soueih, région de
Ras al-Amoud, près de la mosquée al-Aqsa, sous le prétexte que la maison n’a pas été
autorisée par l’occupation.
L’administration
coloniale a l’intention de construire 600 unités d’habitation dans les
colonies installées dans al-Quds, Maale Adumim et Gilo, Neve Yakob et Pesgat Zeev, Har Homa.
Les
tombes fictives :
depuis plusieurs années, les autorités de l’occupation construisent un peu
partout sur la terre de Palestine des « tombes fictives » pour
prétendre que les Juifs ont habité et sont morts en Palestine occupée. La
dernière en date de cette falsification historique est la plantation de
tombes fictives sur le terrain Saloudha, prétendant
qu’il est un cimetière juif. Ce terrain de 34 dunums
appartenant au waqf musulman est menacé
d’expropriation, depuis les années 80. Le 28 septembre, un groupe de colons
tente de planter des tombes fictives dans le quartier Wadi
Rababa, à Selwan, au sud
de la mosquée al-Aqsa. En parallèle, l’occupant
détruit les tombes des musulmans comme il l’a fait le 21 septembre en
détruisant 20 tombes appartenant à des familles maqdissies
dans le cimetière Youssefiya, près de la porte al-Asbat.
Le
chercheur maqdissi, Hayel
Soundouqa a déclaré que les autorités de
l’occupation ont acceléré la judaïsation dans
l’ancienne ville d’al-Quds. 170 unités de
colonisation se trouvent à l’intérieur de la ville intra-muros, avec 4500
colons. Les Maqdissis sont par contre pourchassés
et leurs maisons démolies.
Le
président de l’Union des parents d’élèves dans la ville d’al-Quds, Abdel Karim Lafi a mis en
garde contre la détérioration des écoles, au niveau des bâtiments et du
programme scolaire imposé par l’occupation. Il a signalé le manque de 3055
classes dans les écoles d’al-Quds, et depuis
l’année scolaire 2011-2012, les programmes scolaires ont été modifiés pour
correspondre à l’idéologie de l’occupation. Des pressions sont exercées sur
les directions des écoles palestiniennes pour qu’elles adoptent les
programmes sionistes. Il a de même dénoncé la répression des enfants et
élèves, qui sont assassinés (Mohammad Abu Khdayr,
Mohammad Sonoqrot et Malak
Abu Sanina) ou arrêtés.
II
– Al-Quds occupée : répression
Un
sondage d’opinion parmi les sionistes montre que 84% d’entre eux appuient la
fermeture de la mosquée al-Aqsa face aux fidèles
musulmans lors des fêtes juives, c’est-à-dire lorsque les sionistes profanent
la mosquée. Le ministre de l’intérieur dans la colonie menace de fermer la
mosquée face aux fidèles, pour la première fois depuis son occupation en
1967.
Des
responsables du mouvement islamique dans les territoires occupés en 48 ont
déclaré que des parties arabes ont récemment fait pression sur leur mouvement
et proposé de cesser les cours dispensés dans la mosquée al-Aqsa (Massateb al-‘ilm, programme d’études qui assure une présence
permanente dans la mosquée, en vue de la protéger contre les colons) en
contrepartie de reculer le moment du partage de la mosquée. Ces parties
arabes non spécifiées agissent pour le compte de l’occupation. Elles ne font
que répéter l’intervention des « parties arabes » lors de la
révolution de 36-39, qui a abouti à faire avorter la révolution contre les
Britanniques et les sionistes à la fois.
Le
premier ministre sioniste, Netanyahu, réclame une main de fer contre les
Palestiniens, accusés de troubler la tranquillité de l’institution occupante.
En réunion avec la police coloniale, il a réclamé une répression plus féroce
contre les jeunes et les enfants, et les manifestations et marches qui se
sont multipliées ces derniers mois. Juste après, les policiers ont attaqué
les fidèles dans la mosquée al-Aqsa, et ont profané
la mosquée al-Qibali qui s’y trouve, en lançant des
grenades sur les fidèles. De violents affrontements ont eu lieu à l’intérieur
de la mosquée, où les Palestiniens ont résisté autant que possible.
Parmi
les prisonniers maqdissis détenus, Samer et Shirine Issawi. Samer Issawi avait mené la plus longue grève de la faim pour
réclamer sa libération (272 jours), et Shirine, sa
sœur, ancienne détenue et avocat. Le 23 juin dernier, Samer et Shirine Issawi sont arrêtés
dans le cadre de la répression sauvage qui a touché la ville d’al-Quds et plusieurs villes de la Cisjordanie, avant et
après l’agression contre Gaza. Aujour’hui, l’état
de santé de Samer Issawi est en train de se
détériorer.
Amjad Abou Mos’ab, président du
comité des familles des prisonniers dans la ville occupée d’al-Quds a signalé que depuis l’assassinat du jeune Mohammad
Abu Khdayr, 700 Maqdissis
ont été arrêtés, et 120 d’entre eux sont toujours détenus et ceux qui ont été
libérés sont souvent sous ordre administratif de détention à domicile. Il a
rappelé qu’il y a 270 prisonniers maqdissis, dont
36 condamnés à la perpétité, et 5 condamnés à plus
de 20 ans de prison, et parmi ces prisonniers, deux femmes et 250 enfants
(fin septembre).
Un
enfant âgé de 9 ans est arrêté le 24 septembre dans le quartier Jabal Zaytoun, accusé de lancer
des pierres sur un véhicule de colons. L’enfant Mohamad Khaled Zaghal, 11 ans, a également été arrêté après que des
colons aient tenté de l’enlever. L’enfant a été accusé de lancer des pierres.
Les forces armées sionistes ont reconnu avoir arrêté pendant une semaine du
mois de septembre 64 Maqdissis, dont 53 mineurs.
Les
forces de l’occupation arrête le 7 octobre 6 jeunes Maqdissis près de la porte Hatta, qui donne accès à la
mosquée al-Aqsa. Elles ont également arrêté le
jeune Louay Rajabi, à Selwan, qui fut lourdement tabassé. Deux autres jeunes
Ali Daana et Mohammad Dweik,
âgés de 19 ans, ont été arrêtés à Selwan. Le 9
octobre, le jeune Mrad Ashhab
de la vieille ville d’al-Quds et l’enfant Abdel
Rahim Khatib (15 ans) sont arrêtés. Le 20
septembre, deux journalistes, Ahmad Barahma et Riad
Qadria sont arrêtés au barrage « Zaïm » à l’est de la ville d’al-Quds,
et brutalement frappés alors qu’ils organisaient une tournée de journalistes.
Le 21 septembre, trois femmes sont arrêtées dans la mosquée al-Aqsa après avoir glorifié Allah le Très-Haut lors du
passage de colons qui profanaient la mosquée.
Le
12 octobre, quatre Maqdissis sont arrêtés à She’fat, au nord d’al-Quds,
pour « jets de pierre », disent les sionistes. Le 13 du même mois,
un enfant de 15 ans est arrêté dans la vieille ville pour le même motif.
Un
colon « israélien » écrase sciemment le 25/9 l’enfant maqdissi Adam Rishq, âgé de 10
ans, à Selwan.
La
pratique d’éloigner des fidèles de la mosquée al-Aqsa
ou des Maqdissis de la ville d’al-Quds se poursuit : le 13 octobre, Nihad Zghayar a été éloigné
pour une durée de deux mois de sa mosquée.
Les
forces de l’occupation poursuivent les cars transportant les fidèles se
dirigeant des villes et villages de la Palestine occupée en 48 vers al-Quds et la mosquée al-Aqsa. Le
17 septembre, un car en provenance de la ville de Sakhnine
en Galilée est arrêté et les Palestiniens sommés d’en descendre. Après leur
refus, le car est encerclé pendant 5 heures et empêché de poursuivre sa
route.
Le
24 septembre, jour prévu pour la profanation de la mosquée al-Aqsa par les sionistes, les forces armées sionistes
investissent la mosquée et tirent sur les fidèles, faisant 30 blessés.
III
- Al-Quds occupée : les lieux saints
La
mosquée al-Aqsa est en cours de judaïsation. Les
occupants procèdent à son partage entre musulmans et juifs, dans le temps et
dans l’espace, comme ils ont fait pour la mosquée al-Ibrahimi
dans la ville d’al-Khalil. La police de l’occupant réprime les fidèles,
notamment lors des fêtes juives, période pendant laquelle l’entité coloniale
a décidé que ce sont les juifs qui doivent s’y trouver. C’est ainsi que tout
au long de la première moitié du mois d’octobre, les forces sécuritaires de
l’entité coloniale ont interdit aux fidèles d’entrer dans leur mosquée. Mais
ces derniers ont refusé l’ordre colonial et ont affronté les sionistes, aux
alentours et à l’intérieur même de la mosquée. Les forces sécuritaires de
l’occupation ont encerclé pendant plusieurs jours la mosquée pour empêcher
les fidèles d’y prier, surtout les hommes de moins de 60 ans et les femmes de
tout âge.
La
mosquée al-Qibali est envahie par les forces
coloniales, ses fenêtres en verre sont brisées et les bombes sonores et
brûlantes sont lancées contre les fidèles, blessant une vingtaine d’entre eux
et incendiant des tapis. Après être parvenues à chasser tous les fidèles de
la mosquée, les forces coloniales de l’occupation autorisent 70 colons à
profaner la mosquée.
Le
9 octobre, des dizaines de colons envahissent le quartier Hawsh
Shehabi, à proximité de la mosquée al-Aqsa, pour pratiquer des rituels talmudiques.
Au
même moment, la police de l’occupation confisquait les cartes d’identité d’un
grand nombre de jeunes, qui devaient aller les récupérer au poste
d’interrogatoire d’al-Moskobiyya. Le 10 octobre,
les fidèles ont été obligés à accomplir les prières sur l’asphalte, devant la
mosquée al-Aqsa, qui leur fut interdite.
Le
13 octobre, les forces de l’occupation interdisent, dès l’aube, aux fidèles
d’entrer dans leur mosquée, fermant toutes les portes y conduisant, pendant
qu’elles permettaient à 158 colons dirigés par le député fasciste Moshe Feglin de la profaner. Elles avaient d’abord tenu à
expulser tous les fidèles restés dans la mosquée pendant la nuit, et coupé le
courant électrique dans la mosquée al-Qibali.
Le
14 octobre, 30 membres des services sécuritaires sionistes et 200 colons
profanent la mosquée, en entrant du côté de la porte de Maghariba.
Ils sont reçus par des « Allah Akbar » des fidèles, qui étaient
présents dans la mosquée.
L’entité
sioniste envisage de transformer les places à l’intérieur de la mosquée al-Aqsa (appelée communément esplanade des mosquées) en un
espace public, placé sous l’autorité de la municipalité de l’occupation, afin
que les touristes et colons religieux puissent y entrer en toute liberté. Cet
espace « public » sera notamment envahi par différentes
constructions religieuses juives, prélude à la profanation régulière de la
mosquée. C’est ce plan que les sionistes veulent faire accepter par les
Palestiniens, par les armes et la répression.
« L’occupant
prépare un scénario clair, en faisant entrer les colons juifs et les
touristes étrangers dans la mosquée al-Aqsa »
dit Abu Layl, second vice-président du mouvement
islamique dans les territoires occupés en 48. « Les tourites
étrangers semblent être formés à ces événements, ce qui signifie qu’ils font
partie du complot, car des touristes normaux fuient les troubles mais ceux-ci
s’arrêtent pour prendre des photos » (24 septembre)
Profanation
de la mosquée al-Aqsa par 117 colons le 24
septembre et 217 colons le 30/9, par 152 membres des services sécuritaires
sionistes le 22 septembre et le 23/9, les femmes sont interdites d’entrer
dans leur mosquée.
Sheikh
Najeh Bkayrat, précédent
directeur de la mosquée al-Aqsa, a dénoncé les
tunnels construits autour et sous la mosquée al-Aqsa,
affirmant que le creusement des tunnels falsifie et menace l’histoire et
détruit les vestiges musulmans et palestiniens, et que ces tunnels bafouent
l’accord de La Haye de 1951 qui stipule que l’occupant ne doit pas modifier
le caractère humain et civilisationnel des les
terres occupées.
IV
- Al-Quds occupée : résistance palestinienne
De
nombreuses opérations de jets de pierre contre les colons et contre le tram
ont lieu depuis plusieurs mois. La direction du tram a décidé de réduire les
voitures en circulation, 14 voitures ayant été supprimées sur les 23. D’après
le quotidien sioniste Haaretz, la compagnie du tram a subi de lourdes pertes,
et les colons craignent de s’en servir pour leurs déplacements. De même, le
tourisme sioniste est en baisse, depuis deux mois.
Le
quotidien sioniste Haaretz mentionne dans un article que les affrontements
permanents dans la ville d’al-Quds tracent
« une ligne de la peur » et que les Maqdissis
ont tracé une ligne séparant les deux parties de la ville, avec les jets de
pierre, puisque 100 « incidents » de jets de pierre ont été
signalés sur le tram qui transporte les colons. De son côté, le maire de la
municipalité de l’occupation, Nir Barakat a souhaité cacher les informations relatives aux
jets de pierre contre le tram, pour ne pas apeurer les colons.
Des
soldats et des garde-frontières ont été blessés le 11 octobre par les pierres
lancées par les jeunes Maqdissis.
Le
haut comité de suivi des masses arabes dans les territoires occupés en 1948 a
appelé à une mobilisation générale le mercredi 15 octobre, afin d’empêcher
les colons de profaner la mosquée al-Aqsa. La
marche spectaculaire des Palestiniens a permis l’ouverture des portes de la
mosquée, fermées par l’occupant.
Pour
empêcher les colons de profaner la mosquée al-Aqsa
à la date du 24 septembre, des centaines de fidèles y entrent pour la prière
du ‘isha et y restent toute la nuit, parmi eux des
dirigeants du mouvement islamique des territoires occupés en 48. Pendant
plusieurs jours, les fidèles musulmans ont pris place dans les pourtours de
la mosquée al-Aqsa qui leur est interdite pour
accomplir leurs prières, devant les barrages installés par les forces armées
sionistes.
Khaled
al-Batch, dirigeant au mouvement du Jihad islamique en Palestine, a déclaré
que ce qui se déroule actuellement dans la ville d’al-Quds
et la mosquée al-Aqsa est un défi lancé à la nation
arabo-islamique. Quant à Khalil al-Hayya, dirigeant
au mouvement Hamas, il a affirmé que la recrudescence des attaques sionistes
contre la mosquée al-Aqsa va accroître la fermeté
et la volonté des Palestiniens à la défendre et la protéger. De son côté, le
secrétaire général adjoint du mouvement du Jihad islamique en Palestine, Ziyad Nakhalé, a déclaré que la
mosquée al-Aqsa représente la ligne directrice du
combat contre le projet « israélien ». Il a insisté sur la
nécessité de se mobiliser pour que la libération d’al-Quds
et de la Palestine soit la ligne directrice de l’unité de la nation.
Le
10 octobre, les jeunes étudiants d’Abu Dis lancent des pierres contre les
soldats de l’occupation, venus les provoquer aux abords de l’Université. Des
affrontements ont suivi.
Le
bloc islamique dans les universités en Cisjordanie (bloc du Hamas) lance la
campagne « Etudiants pour al-Aqsa » pour
soutenir et défendre la mosquée.
Sheikh
Ikrima Sabri réclame le
maintien des institutions palestiniennes dans la ville d’al-Quds, qui ont tendance depuis plusieurs années à
s’installer à Ramallah, pour fuir la répression coloniale. Pour lui, cette
répression vise à judaïser la ville d’al-Quds en la
vidant de toute présence palestinienne.
V-
Al-Quds occupée : une figure nationale :
le maqdissi Khalil Sakakini
(1878 – 1953)
Né
en 1878 à al-Quds, Khalil Sakakini
a participé au renouveau de la politique éducative des Palestiniens,
considérant que sa tâche consistait à résister pour libérer l’individu et la
patrie. Son activité a débuté en 1908, de retour des Etats-Unis. En septembre
de la même année, il fonde une association islamo-chrétienne avec trois de
ses amis et rejoint le comité pour l’Union et le Progrès en lutte contre la
centralisation ottomane et pour une autonomie arabe. Il participe en 1919 à
la première conférence palestinienne en soutien à l’unité des chrétiens et
musulmans en Palestine et à l’unité avec la grande Syrie, sous la direction
du roi Fayçal.
Entre
1922 et 1924, il est secrétaire du « Club arabe » et en 1923-24, il
agit comme secrétaire à la place de Jamal al-Hussayni
au Haut comité arabe. C’est lui qui prononce le discours contre le mandat
britannique et le mouvement sioniste à l’intérieur de la mosquée al-Aqsa. Son nationalisme fervent l’entraîne à réclamer la
conversion des chrétiens de son pays à l’islam, pour sauver l’unité du
mouvement national (lui-même est chrétien). Bien que fonctionnaire dans la
Palestine mandataire (sous occupation britannique), il refuse de nombreux
postes ou des rencontres lorsque sa présence signifie une entérination
de l’occupation et du sionisme. La maison qu’il construit à al-Quds en 1937 est composée de plusieurs pièces, chacune
portant le nom d’une ville arabe : Damas, Le Caire, Cordoue.
Khalil
Sakakini a considéré que l’éducation est une voie
vers l’émancipation, l’unité arabe et la lutte contre le sionisme. Il a
défendu l’apprentissage de la littérature arabe. En tant qu’éducateur et
patriote, Sakakini a favorisé la coopération entre
l’école et la population, il a encouragé la formation de conseils d’élèves,
comme cela a eu lieu dans les villages de ‘Ayn Yabrud, Turmus’ayya et Sinjil dans la province de Ramallah. Il rassemblait les
enseignants chez lui pour leur expliquer comment faire passer des messages
patriotiques dans les textes enseignés. Il a dénoncé à plusieurs reprises le
système scolaire établi par l’occupation britannique et a failli démisionner plusieurs fois de son poste d’inspecteur,
jugeant que l’occupant ne favorisait pas la culture arabe.
Malgré
les traits nationalistes marqués de sa personnalité, l’auteur de l’étude sur
Khalil Sakakini, parue dans « Jerusalem Quarterly » N°
59, souligne les contradictions de son parcours. (Kamal Moed, « Educator in
the service of the Homeland : Kalil al-Sakakini’s conflicted
identities”.)
VI
- Al-Quds occupée : solidarité
Des
députés koweitiens, soucieux d’assurer une présence permanente
arabo-musulmane dans la mosquée al-Aqsa, étudient
les moyens juridiques d’y entrer, sans l’aval des autorités sionistes
( ?), insistant sur le fait qu’ils ne souhaitent pas normaliser les
relations avec l’occupant.
L’Autorité
palestinienne de Mahmoud Abbas est de plus en plus déchirée et soumise aux
pressions arabes et internationales. Le premier ministre al-Hamdallah et le président Mahmoud Abbas appellent à la
« résistance populaire » contre l’occupant à al-Quds
et en Cisjordanie, mais leurs services sécuritaires arrêtent les manifestants
(pourtant lutte pacifique) et répriment toute idée de résistance. Des
déclarations pour se donner bonne conscience d’une part et plaire à leurs
bailleurs de fond, de l’autre, et semer la zizanie entre Palestiniens.
Au
Maroc, des manifestations de solidarité avec les Maqdissis
et pour la protection de la mosquée al-Aqsa se sont
déroulées le 17 octobre. Les manifestant réclament
également la criminalisation de la normalisation des rapports avec l’entité
coloniale.
En
Jordanie, les manifestants ont réclamé la fin de la normalisation des
relations avec l’occupant et l’expulsion de l’ambassadeur sioniste, ainsi que
des mesures concrètes du pouvoir jordanien pour la protection de la mosquée
al-Aqsa, le 17 octobre.
Au
Liban, plusieurs marches de solidarité avec les Maqdissis
se sont déroulées dans les camps de réfugiés palestiniens, et un sit-in a été
organisé devant le siège de l’ESCWA (représentant de l’ONU) où se sont
exprimées plusieurs personnalités politiques appartenant à différentes
organisations palestiniennes.
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