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A Gaza: La patience face à l’impuissance! Par Ziad Medoukh Le 6 février 2015 Presque six
mois après la fin de la nouvelle agression israélienne contre la bande de
Gaza en juillet-août 2014, la situation reste très grave à tous les niveaux,
surtout sur le plan humanitaire et économique, pour plus de 1,8
millions de Palestiniens de Gaza toujours isolés et enfermés, malgré, partout
dans le monde, la mobilisation internationale contre les crimes
israéliens et malgré les promesses internationales de
reconstruction rapide. On peut dire
que la situation actuelle dans la bande de Gaza est stagnante, rien ne bouge,
rien ne change, sur tous les niveaux. Les choses n’avancent pas: ni au niveau
de la reconstruction, ni au niveau de la réconciliation, ni au niveau
politique, mais le sentiment qui domine c’est l’absence de perspectives
pour l’avenir. Les
habitants de Gaza essayent de montrer leur capacité à dépasser cette période
difficile à travers une vie plus ou moins normale, mais sur leurs visages on
lit la tristesse, voire l'inquiétude d'une population impuissante qui vit
toujours sous blocus et qui est toujours enfermée dans une prison à ciel
ouvert. Cette
situation touche toute la population gazaouite
souffrante, qui se voit abandonnée à son sort par une communauté
internationale silencieuse. Actuellement,
plus 20.000 personnes qui ont perdu leur logement suite à l’agression
israélienne de l’été dernier, et qui vivent dans des centres d’accueils ne
parviennent pas à réparer les pièces de leurs maisons détruites, car
les matériaux de construction n’entrent pas suffisamment, par ordre militaire
israélien. Au début de
février 2015, le bureau des Nations-Unies pour les réfugiés
palestiniens-UNRWA- a décidé de suspendre ses aides financières et
alimentaires aux sans abris et aux milliers de personnes qui ont perdu leurs
maisons et leurs biens, ce qui aggrave la situation, notamment pour les
quelques 70.000 personnes qui ont loué des appartements auparavant payés par
l’organisation internationale. Ces sans
abris, soit ils ont dressé des tentes à côté de leurs maisons détruites pour
y vivre, même dans des conditions inacceptables, surtout avec l’hiver, soit
sont retournés vivre dans les centres d’accueil dans des conditions plus
graves. En outre,
les pays et les organisations internationales ne versent pas l’argent pour
les projets de reconstruction, seulement 10% de cet argent promis lors de la
conférence internationale sur la reconstruction de la bande de Gaza au
Caire, en octobre dernier, est arrivé. On peut
dire, que six mois après, aucun projet de reconstruction personnel ou
public n’a commencé. Le
gouvernement israélien refuse pour le deuxième mois consécutif de transmettre
les recettes des impôts à l’autorité palestinienne, cette dernière se
trouve incapable de payer les salaires de ses fonctionnaires, parmi eux,
130.000 de Gaza, ce que rend l’économie dans la bande de Gaza chaotique. En plus,
dans la bande de Gaza, pénurie d’électricité et de carburants, pénurie d’eau
et de gaz. Il manque beaucoup de médicaments et de produits alimentaires à
cause du blocus. Six mois,
après, rien ne semble différent pour les Palestiniens de Gaza, toujours à la
recherche d'une solution politique et pas seulement humanitaire, suite à leur
résistance remarquable contre les armes de l'aviation, de la marine et la
force terrestre israéliennes. Le blocus dure depuis plus de huit ans, les
passages et les frontières avec l'extérieur sont souvent fermés par ordre
militaire israélien et les produits alimentaires et autres qui entrent à Gaza
sont rares. Les autorités israéliennes ouvrent le seul passage commercial
qui relie la bande de Gaza à l’extérieur deux ou trois fois par semaine pour
permettre l'entrée de 200 camions et quelques convois humanitaires.
Parmi ces camions, 5 à 6 seulement contiennent des
matériaux de construction, souvent destinés aux projets internationaux. Ce
passage se ferme sous n’importe quel prétexte, par décision israélienne, sans
prendre en considération les besoins énormes de la population civile. L’armée
israélienne viole presque tous les jours l’accord du cessez le feu, et ne
respecte pas la trêve. Souvent, les chars israéliens mènent des incursions
dans la bande de Gaza, les soldats contrôlent toujours les zones
tampons sur les zones frontalières et tirent sur les paysans. La marine
israélienne empêche l’extension de la zone de pêche et tire aussi sur les
pêcheurs palestiniens et leurs bateaux. Au niveau de
la réconciliation, la division est toujours là, et la tension se
poursuit entre les différents partis et mouvements palestiniens qui
pourraient amorcer le début de la reconstruction de la bande de
Gaza. Malgré la création du gouvernement d'union nationale dans les
territoires, et malgré la solidarité interne et les signes d'union lors de la
dernière offensive israélienne, les points de divergence prédominent
actuellement entre ces partis, empêchent la réconciliation
palestinienne de progresser et retardent les projets de reconstruction. Sur le plan
politique, aucune résolution dans l’immédiat, à part la mobilisation et la
solidarité populaire avec les habitants de Gaza, les gouvernements et les
organisations internationales semble fermer les yeux sur ce qui se passe dans
cette région sous blocus. Les
habitants de Gaza sont toujours dans l’attente d’une solution, d’un
changement .Avec leur patience exemplaire, leur volonté remarquable, et
leur persistance quotidienne, ils attendent la levée du blocus,
l’ouverture des passages et des frontières qui les relient à l'extérieur, la
fin de leur souffrance, et le jugement des criminels israéliens. C’est vrai
que les Palestiniens de Gaza sont toujours confiants et
déterminés, ils continuent de résister et d’exister, même à côté des ruines
de leurs maisons détruites, avec leur seule arme, le courage. Ils espèrent
un changement radical, une solution politique qui leur permettrait
enfin de vivre libres sur leur terre. La question qui se pose à la fin : jusqu’à quand les
Palestiniens de Gaza vont-ils encore patienter ?
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