BALADI – Al-Quds 19 – Mars
2015
Al-Quds au cœur de la Palestine et de
la nation :
Soutien à la résistance maqdisie palestinienne
Les
résultats des élections de l’organe législatif sioniste prouvent une fois de plus
que les colons, encouragés par la complicité du silence international, et
l’apathie arabe et musulmane, espèrent judaïser non seulement la ville d’al-Quds, mais une grande partie des terres de la
Cisjordanie. Les mesures répressives (arrestations en série) et les crimes,
la mainmise sur les terres, les démolitions de maisons et l’expulsion de la
population palestinienne, l’altération ou la destruction des vestiges
arabo-musulmans sont devenus des pratiques quotidiennes de l’ensemble de la
population sécuritaire, politique et administrative de l’occupant. La
condamnation du sheikh Raed
Salah, à nouveau, à 11 mois de prison ferme par l’entité coloniale, pour
avoir repoussé un policier qui défendait des profanateurs des lieux saints,
témoigne de la lutte exacerbée entre les colons qui se sont emparés de la
Palestine et les Palestiniens qui défendent leurs vies, leurs biens, leur
terre et leurs lieux saints. Que ce soit dans la ville occupée d’al-Quds ou dans les camps de réfugiés de la Cisjordanie, la
bataille inégale entre une entité coloniale armée jusqu’aux dents et une
population tentant de se soulever en masse et de prendre les armes, n’a pas
cessé et ne risque pas de cesser avant la disparition des colons et de leur
colonie. Dans la ville occupée d’al-Quds, les Maqdissis ne se sont pas soumis à l’ordre colonial, et
les opérations de résistance, les affrontements avec les forces de
l’occupation, les arrestations, ou tout simplement les diverses activités
menées par les Maqdissis pour continuer à vivre dans
leur ville, tout témoigne de la fragilité de l’ordre colonial, maintenu par
la force des armes et appuyé par la complicité internationale.
I - Al-Quds occupée : résistance palestinienne
Malgré les
mesures sécuritaires prises par l’occupant, à la veille des élections
législatives des sionistes, la résistance a frappé en plein cœur de la ville
d’al-Quds. Le jeune Mohammad Mahmoud Salaymeh est parvenu à percuter plusieurs soldats près de
la base des garde-frontières située dans la ville. Le résistant Mohammad Salaymeh (22 ans), habitant de Ras al-Amoud,
a été gravement blessé après que les soldats de l’occupation aient tiré sur
lui. Pour le directeur du centre international d’al-Quds,
Hassan Khater, cette opération est une riposte aux
agressions sionistes et aux profanations de la mosquée al-Aqsa.
Des
affrontements ont eu lieu à Selwan, le 18 mars,
entre les forces de l’occupation et les habitants devant la maison de la
famille Malehi, victime d’expropriation par les
colons. Les Palestiniens ont riposté à la terreur de l’occupant qui a frappé
le fils Malehi.
Le 19 mars,
des militants ont coupé la route en direction de la colonie Maale Adomim installée sur les
terres de Izariyé et Abu
Dis, en protestation contre les barrages installés par l’armée en Cisjordanie.
D’autres affrontements ont eu lieu le 10 mars dans at-Tour,
lorsque des jeunes maqdissis ont protesté contre
les incursions des forces sionistes dans la rue Selman
Farsi. Le 12 mars, des affrontements ont eu lieu à Ras al-Amoud
et Ayn Lawzé, les jeunes
ont lancé des feux d’artifice contre les colons, ce qui a amené les forces de
la police de l’occupation à entrer en masse dans le quartier et à lancer des
grenades lacrymogènes dans la rue des écoles. Au même moment, les
affrontements se déroulaient dans Hoch Abu Tayeh, à Selwan, les jeunes maqdissis lançant des pierres sur les policiers de
l’occupation qui lançaient des grenades et bombes à gaz. D’autres
affrontements ont eu lieu à Abu Dis, et le 17 mars, les forces sionistes ont
réprimé une marche organisée par les comités de la résistance populaire.
Des jeunes
ont lancé des bouteilles incendiaires sur un véhicule appartenant à des
colons dans Ayn Lawzé, à Selwan.
La jeunesse
palestinienne des territoires occupés en 1948 a organisé le samedi 21 mars
une manifestation en moto en direction de la ville d’al-Quds,
avec le mot d’ordre : « al-Quds est notre
responsabilité », « tous ensemble vers al-Aqsa ».
Cette initiative rassemble les jeunes venant de plusieurs villes, Yafa, Ramleh, Lid, Qalanswa qui ont décidé d’affirmer leur appartenance
palestinienne et protester contre la judaïsation de la ville d’al-Quds.
Les femmes maqdissies poursuivent leur résistance, en se rendant
tous les jours à la mosquée al-Aqsa, pour y prier
ou suivre des cours. Des enseignantes y ont emmené leurs élèves, en vue de
leur faire visiter ce haut lieu de l’islam menacé par les sionistes. Plus de
700 élèves des écoles d’al-Quds ont pu apprendre,
sur le terrain, les principaux traits de la mosquée et son histoire.
Pour la troisième
année consécutive, la semaine de la résilience a début le 21 mars, dans le
quartier Bustan à Selwan.
Il s’agit de poursuivre l’opposition au projet de démolition de plusieurs
maisons dans le quartier en vue de le judaïser et de soutenir les personnes
détenues et déplacées.
II - Al-Quds occupée : asphyxie et purification
ethnico-religieuse
L’occupant
démolit « kishk Da’na »,
le kiosque de journaux devenu, depuis 70 ans, un des traits de la ville d’al-Quds. Situé devant Bab al-Amoud, à l’entrée de la vieille ville, le kiosque
appartient à la vie et à la mémoire des maqdissis.
Deux semaines après le décès de son propriétaire, l’occupant a apporté ses
engins de la destruction et l’a démoli. Son fils témoigne de l’importance du
kiosque, ayant accueilli journalistes et écrivains, hommes politiques et
résistants. Devant ce kiosque historique se sont tenues des réunions du
mouvement national palestinien. Le propriétaire du lieu avait commencé à
vendre les journaux dès l’âge de 6 ans, avant d’installer le kiosque, où il
venait dès 5 heures du matin, jusqu’à 20 heures. En détruisant le kiosque,
l’occupant veut effacer une page d’histoire de la ville d’al-Quds.
La
municipalité sioniste a décidé de reprendre un ancien projet colonial, celui d’installer
un téléférique qui passe au-dessus de plusieurs quartiers d’al-Quds, avec des piliers en plein centre, près de la
vieille ville. Pour ce projet, la municipalité a conclu un accord avec des
compagnies françaises (SAFEG) qui a commencé à dessiner les cartes et (POMA)
spécialisée dans les téléfériques. Ce projet passe au-dessus de Selwan et des lieux saints, le cimetière al-Rahma et des sites historiques dans Jabal
Zaytoun. Il semblerait, d’après les dernières
informations, qu’une des entreprises françaises s’est retirée du projet,
suite à l’intervention palestinienne auprès de la France, déclarant que le
projet sioniste se déroule entièrement sur des terres occupées.
Des colons
se sont emparés le 18 mars de deux immeubles appartenant à la famille Malehi, dans Selwan. Saleh Shweiqi, membre du comité de défense des terres d’al-Quds, a déclaré que la maison habitée par la famille Malehi n’est distante de la mosquée al-Aqsa que de 150 mètres. Les colons se sont emparés de
terrains aux côtés de la maison et d’un autre terrain à Wadi
Helwa.
Le marathon
annuel organisé par les colons sionistes dans la ville occupée a eu lieu au
cours du mois de mars, pour la troisième année consécutive. Ce marathon est
un pas de plus dans la judaïsation de la ville, puisqu’il est d’abord
organisé par l’occupant, et qu’il se déroule le long des murs de la vieille
ville, et au cours duquel la ville d’al-Quds, et
notamment cette partie visée par l’occupant, est prise d’assaut par les
services sécuritaires qui empêchent les Maqdissis
de circuler et de travailler. Par ce marathon international, l’occupant
cherche à diffuser l’image que la ville lui appartiendrait, qu’il y organise
des festivités internationales et touristiques, en tant que lieu
« juif », sans oublier la publicité mensongère de l’occupant qui a
fait de la ville d’al-Quds un lieu « juif
datant de 3000 ans », et où les participants au marathon peuvent lire
les noms des lieux judaïsés, à la place de leurs vrais noms.
Les
Palestiniens bédouins vivant dans la zone « C » découpée par
l’occupation au cours des accords d’Oslo sont menacés d’expulsion. 22
agglomérations bédouines comprenant 12750 personnes seront expulsées vers Abu
Dis pour vivre cloisonnées. Le but des sionistes étant de s’emparer des
terres pour agrandir les colonies déjà existantes et créer un couloir entre
elles, coupant ainsi toute possibilité de liaison entre les agglomérations
palestiniennes de la Cisjordanie. Parmi les agglomérations visées par ce
nettoyage ethnico-religieux, celles de Jabal Baba,
Abu Nawar, Khan al-Ahmar, Ka’abna,
Wadi Abu Hindi, Arab al-Kirshan…
Les employés
de la municipalité de l’occupation ont agressé le maqdissi
Jihad Mahmoud Shweiqi dans sa propre maison, située
dans le quartier al-Thawri. Ils ont investi la
maison pour exécuter l’ordre de la municipalité de confisquer ses meubles,
parce que Jihad n’a pu payer la taxe de l’arnuna,
qui s’est accumulée lors de sa détention. Il a été arrêté 17 fois au cours
des années passées, et est privé d’emploi.
Les projets
de la colonisation dans la ville d’al-Quds se
poursuivent : le 11 mars, le comité local de la planification dans la
ville occupée a décidé de construire 49 unités de colonisation dans la
colonie Ramot.
Le 10 mars,
les autorités de l’occupation installent à nouveau un centre de la police
dans Selwan pour la protection des colons. Selon
Jawad Siyam, du centre d’informations de Wadi Helwa, l’occupant projette
d’installer des centres politiciers dans les
quartiers encore arabes de la ville, pour protéger les colons et confirmer
leur présence. Il a ajouté que ces centres policiers et les colonies
installées dans les quartiers arabes sont devenus des lieux d’interrogatoire
des détenus, notamment des enfants.
Le centre
palestinien ARIJ a mis en garde contre la confiscation de 600 dunums du village Kissan à
l’est de Bethlehem en vue d’installer une zone industrielle pour l’occupant,
pour les produits chimiques. Pour ARIJ, l’occupant prévoit de relier la
colonie Gush Atzion à la
mer morte, dans le cadre du « Grand Jerusalem »
en confiscant ces terres, ce qui met en danger
l’existence des agglomérations bédouines de la région, les Arabes de Rashayda, les Rawa’in, al-Kalaja et Aradi.
« Souk
al-Qattanin » (le marché des cottonniers) dans la vieille ville est considéré comme
l’un des plus célèbres souks fondés par les mamelouks. Il fut construit en
1336 et ressemble à deux autres souks célèbres, le souk Hamidiyé
à Damas et Souk Khan Zeit au Caire. On y trouve les
bains, fréquentés par les visiteurs qui allaient prier dans la mosquée al-Aqsa ou par les jeunes mariés. Le souk part de l’ouest
vers l’est, il a deux entrées, l’une par la route al-Wad
et l’autre arrive jusqu’à la mosquée à al-Aqsa, par
l’est. Plusieurs boutiques le composent, toutes de la même taille à peu près,
alignées des deux côtés. Mais les commerçants maqdissis
se plaignent de plus en plus des pratiques de l’occupant qui détruit le souk,
en imposant des taxes sur les propriétaires des boutiques qui sont de plus en
plus endettés. De plus, les commerçants sont obligés de fermer leurs portes
pour faire place aux convois des colons qui circulent en plein milieu,
plusieurs fois par mois, pour se diriger vers la mosquée al-Aqsa. Le passage des colons est généralement accompagné
de disputes et d’agressions.
III – Al-Quds occupée : répression
La
municipalité de l’occupation a lancé la campagne « gardiens des
murs » qui consiste en des mesures punitives, en accord avec les
services sécuritaires sionistes, envers les Maqdissis
palestiniens, en vue de les expulser de leur ville. Des centaines d’entre eux
qui ont participé à des manifestations depuis le mois de juin dernier sont la
cible de la municipalité, qui a décidé de les menacer de détruire leurs
maisons, de leur faire payer des amendes et des taxes, et de fermer leurs
boutiques ou autres lieux de travail. Tous les prétextes sont utilisés par
les sionistes, qu’ils soient des services sécuritaires ou civils, pour rendre
la vie difficile aux Maqdissis, et les expulser.
Plusieurs
personnalités maqdissies qui devaient entamer une
tournée hors de Palestine ont été empêchés, par
ordre administratif de l’occupant, de quitter la ville, prétextant des
« raisons sécuritaires ».
Plusieurs
femmes ont été interdites d’entrer dans la mosquée al-Aqsa,
au cours de ces dernières semaines. Ikram Ghazzawi, Muna Abu Isbitan, Randa Abul Hawa et Sanaa Rajabi ont été interdites d’entrer dans la mosquée
pendant 15 jours. Nura Saou a été condamnée à la
même peine, alors que Aida Sidawi
a été interdite d’y entrer pendant trois mois. Les enfants âgés entre 12 et
15 ans, arrêtés parce qu’ils se trouvaient dans la mosquée al-Aqsa, en ont été refoulés pour une période de 15 jours.
Trois
enfants ont été arrêtés le 18 mars à Wadi al-Joz, puis emmenés aux interrogatoires, ce qui signifie en
réalité aux séances de torture. 4 jeunes ont été arrêtés à Beit Hanina, il s’agit de Mahdi
Abu Asab, 11 ans, Mustafa Abu Hadwan,
17 ans, Muhammad Qarsh, 18 ans et Nour Kastero, 19 ans. Trois
autres jeunes ont été arrêtés à Ras al-Amoud, âgés
entre 15 et 18 ans. Le 21 mars, trois enfants ont été arrêtés à Jabal Zaytoun, accusés d’avoir
agressé des colons. Le 22 mars, Raji abu Homs de Issawiya a été
arrêté lors de sa sortie de la mosquée al-Aqsa. Le
23 mars, les enfants Mohammad Abu Ramouz, 16 ans et
Mohammad Sa’id, 16 ans, ont été arrêtés lors d’une
incursion dans Issawiya, et ont été emmenés au
sinistre centre d’interrogatoire de Moskobiyya.
Le tribunal
de l’occupation de Ofer a condamné le prisonnier
Hisham Abu Ziad, de Izariyyé,
à trois ans de prison et au paiment de 6000 shekels
et a condamné le jeune Badi’ Ghayth
à 12 mois de prison, et le jeune Ali Da’na à 9 mois
de prison.
Le Shabak a dévoilé avoir arrêté l’avocat maqdissi Rami Amali, 30 ans, de
At-Tour, le 22 février dernier, qui est accusé de
transférer de l’argent pour mener des actions de résistance. Le 14 mars, deux
jeunes de Issawiya sont
arrêtés. Le comité des parents des prisonniers maqdissis
a déclaré que le 16 mars, les autorités de l’occupation ont lancé une
campagne d’arrestations, incluant trois enfants de Ras al-Amoud
et trois enfants de Issawiya.
IV - Al-Quds occupée : les lieux saints
Le tribunal
central sioniste de la ville d’al-Quds a légalisé
les profanations de la mosquée al-Aqsa menées par
différents groupes de l’occupation, tout comme elle a autorisé le rabbin Glek, rétabli après la tentative de son assassinat par le
résistant Mu’tazz Hijazi,
à poursuivre ses profanations, en lui payant 650 mille shekels de
compensation pour la période où il n’a pu le faire.
Les groupes
d’ultra sionistes mènent presque tous les jours des incursions dans la
mosquée al-Aqsa, en vue d’habituer le monde à leur
présence dans ce lieu musulman, qu’ils considèrent mensongèrement comme étant
le lieu d’un temple juif. La plupart du temps, les fidèles musulmans présents
dans la mosquée s’opposent à eux, bien qu’ils soient vite réprimés par les
policiers et hommes de sécurité de l’occupant. Pour les responsables
palestiniens maqdissis, l’attitude des autorités
occupantes vise à confisquer le droit des Palestiniens à leur présence dans
la mosquée. Le responsable des archives dans la mosquée al-Aqsa, Najeh Bkayrat,
a déclaré que toutes les parties de l’occupation, sécuritaires, politiques et
juridiques agissent ensemble pour permettre aux colons de profaner la
mosquée. En même temps, elles prennent des mesures pour en éloigner les
Palestiniens, par les arrestations, les détentions à domicile, les expulsions
et les impositions de lourdes amendes.
Un rapport
publié le 23 mars signale que des creusements se sont déroulés
près la citadelle d’al-Quds, près de la porte
d’al-Khalil. Les excavations menées jusqu’à 15 mètres ont mis à jour un
ancien bâtiment de 80 mètres de long, qui date de la période pré-islamique. Le rapport indique que les sionistes
creusent depuis deux ans dans ce site historique arabe et essaient de faire
circuler le récit d’un vestige juif à la place même de la citadelle d’al-Quds.
Les
« organisations du temple » ont commencé à mobiliser leurs
troupeaux pour envahir la mosquée al-Aqsa début
avril, pour les Pâques juives. Déjà, le 18 mars, les colons ultras avaient
déjà profané la mosquée à partir de la porte al-Maghariba,
protégés par la police de l’occupation. Un policier a même pris en photo les
fidèles musulmans rassemblés dans le lieu qui se sont opposés à cette
profanation. Le 19 mars, 27 colons ont profané la mosquée sous la protection
renforcée de l’armée d’occupation. Le 22 mars, 120 colons ont profané la
mosquée et s’en sont pris, à la sortie, aux femmes maqdissies
qui avaient protesté contre leur présence dans la mosquée. Au même moment,
des femmes venant de Yafa ont été empêchées de
prier dans la mosquée, et un groupe venant de Selwan
n’a pu y entrer, empêché par les policiers de l’occupation.
Des dizaines
de colons et 35 membres des « garde-frontières » de l’occupation
ont profané la mosquée le 11 mars, à partir de la porte al-Maghariba.
V – al-Quds occupée : Ecole industrielle de l’Orphelinat
islamique dans la ville d’al-Quds
En 1922 est
inaugurée la première école industrielle (professionnelle) en Palestine, dans
la ville d’al-Quds. Elle a été fondée par le Haut
conseil islamique qui représentait la plus haute autorité spirituelle et
politique à l’époque de l’occupation britannique. L’importance de cette
école, qui dépend de l’orphelinat islamique tient au fait qu’elle a formé des
générations d’industriels et d’artisans, dans les métiers de l’imprimerie, la
menuiserie et la couture, qui ont essaimé dans toute la Palestine et même
dans les pays arabes.
Le bâtiment
de l’école, et de l’orphelinat date de l’époque mamelouke, dynastie musulmane
qui a précédé les ottomans. Les Mamelouks furent de grands bâtisseurs dans la
ville d’al-Quds. Ils ont fondé plus de trente
écoles religieuses, pour enseigner la jurisprudence islamique et les sciences
du langage, mais aussi des khans pour accueillir les visiteurs et pélerins, des souks et divers lieux de culte. Les
Mamelouks ont fait de la ville d’al-Quds un centre
rayonnant de la civilisation islamique. C’est une des princesses mameloukes, sayyida Tonchuq, qui a fondé
l’orphelinat, qui a eu un grand impact dans la ville. Ce bâtiment fut
également utilisé en tant que palais et lieu d’accueil des soufis. Il est
composé de deux étages, chaque étage comprend plus d’une vingtaine de salles.
En tant qu’orphelinat,
il accueillait les orphelins palestiniens mais également des pays arabes mais
l’école industrielle a également accueilli des enfants issus de familles dans
le besoin, comme en témoignent certains de ses élèves, devenus professeurs à
l’école même ou propriétaires d’ateliers en Palestine.
L’école
industrielle de l’orphelinat islamique est connue pour la qualité de ses
études et de son travail dans les domaines de l’imprimerie et de la menuiserie.
C’est dans cette école que furent publiés trois des journaux palestiniens dès
les années 30 et 40, et c’est également dans cette école que fut imprimé le
saint Coran, qui était diffusé dans les pays arabes, du Maghreb et du Machrek. L’école conserve jusqu’à présent les clichés de
ces journaux et des exemplaires du Coran imprimés. En tant qu’imprimerie,
l’enseignement et la production ont accompagné les nouvelles technologies de
l’imprimerie, de sorte que l’étudiant apprend l’évolution du métier avant de
se spécialiser dans les nouveaux domaines, comme la conception graphique.
En tant
qu’apprentissage de la menuiserie, l’école a formé les meilleurs menuisiers
de la Palestine, comme la menuiserie Khalaf à Gaza,
et jusqu’à présent, les jeunes mariés ou les institutions font appel aux
productions de l’école, quand ils veulent meubler leur maison ou leurs sièges
de manière durable. Plusieurs sections sont enseignées jusqu’à présent dans
la menuiserie, après l’apprentissage scolaire de base, comme par exemple le
travail des différents bois, l’osier entre autres. La menuiserie représente
la grande section de l’école, et les enseignements théoriques alternent avec
les enseignements pratiques.
Concernant
la couture, les responsables de l’école assurent que la production se
poursuit malgré les importations de vêtements en provenance de divers pays
étrangers, ayant misé sur la qualité.
Malgré
l’occupation sioniste, l’école poursuit ses tâches et essaie de trouver des
solutions pour contourner les fermetures fréquentes des routes et l’isolement
de la ville d’al-Quds, puisque de nombreux élèves
viennent d’autres régions. D’ailleurs, à plusieurs reprises, l’occupant a
mené des incursions et des élèves ont été arrêtés. Le maintien de l’école et
la persistance de son activité sont une des facettes de la résilience de la
ville d’al-Quds, car l’école industrielle de
l’orphelinat reste un de ses traits marquants.
(rapport
rédigé à partir de plusieurs émissions télévisées consacrées à l’école).
VI - Al-Quds : solidarité
Sous le
prétexte de solidarité avec la ville occupée d’al-Quds
et les maqdissis, une délégation saoudienne s’est
rendue dans la ville d’al-Quds, malgré les
directives de refus de normalisation des relations avec l’occupant, qui
contrôle les entrées et les sorties aux postes-frontières et qui accorde les
autorisations de visites. La visite des délégations arabes et musulmanes à la
ville d’al-Quds, occupée et contrôlée par
l’occupation, fait l’objet de vives discussions pour savoir s’il s’agit d’un
soutien aux Palestiniens ou d’une normalisation des relations avec
l’occupant, sachant que les autorités de l’occupation interdisent aux
Palestiniens des territoires de Cisjordanie et de Gaza de s’y rendre et que
toute visite suppose l’agrément préalable de l’occupant.
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