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Urgence : trois avis de
destruction à Qusra ! Par Elsa Grigaut Le 14 mai 2015 Toujours le même procédé : trois feuilles de papier, déposées à même le sol par l’occupant israélien. Dessus, inscrit en arabe et en hébreu : « Les Palestiniens du village de Qusra ont 48 heures pour détruire eux-mêmes leurs biens. Dans le cas contraire, c’est l’armée d’occupation qui s’en chargera et les habitants devront payer une amende. » Le premier avis de destruction a été découvert par hasard par un promeneur, au pied d’un poteau du réseau électrique situé au sud du village. L’occupant avertit que douze des vingt-quatre poteaux doivent « disparaître ». Il y a quelques années, un autre réseau avait déjà été détruit mais le conseil du village en avait aussitôt reconstruit un neuf. Ce dernier, mis en place en 2009, s’étend sur environ six cents mètres. Une partie a été financée par le ministère palestinien de l’Energie et le Conseil du village a également déboursé 60 000 shekels (environ 13 793 euros, NDLR). Plusieurs familles seront plongées dans l’obscurité dont les familles d’Abdel Hamid Youssef, d’Abdul Majid Tawfiq Hassan (Abu Nasser), de Jabali Issa Aboradh Abou Mahmoud et de Mahmoud Ibrahim. Sept bâtiments agricoles, financés par le consulat de France, vont également être privés d’électricité. (1) En février dernier déjà, l’armée israélienne a détruit deux de ces bâtiments ainsi qu’un puits (2). Depuis mars dernier, toujours dans la même zone, deux autres paysans sont eux aussi sous le coup d’un avis de destruction concernant leurs terres (3). Mercredi 13 mai, Saïd Namer Saïd Odeh, a trouvé un avis de destruction concernant son puits (qui a été financé avec l’aide du Canada) et ses quatre-vingts arbres. L’occupant demande donc à un paysan de réduire à néant, par lui-même, sa source de revenus, le fruit du travail de plusieurs générations. Yousef Abdel Hamid et sa famille risquent eux de se retrouver sans toit puisque l’avis de destruction concerne sa maison. Si l’occupant israélien précise que les habitants de Qusra ont 48 heures pour détruire leurs propres biens, on ignore la date exacte à laquelle les bulldozers vont entrer en action. Cela peut être dans trois jours ou dans plusieurs semaines. Abdelatheem Wadi,
président du conseil du village de Qusra a alerté
OCHA (le bureau de la coordination
des affaires humanitaires de l’ONU) et différentes organisations luttant pour
les Droits de l’Homme sur la situation. Le Conseil du village se dit
prêt à porter plainte devant les tribunaux israéliens. (1) http://lillenaplouse.fr/2013/06/27/qusra-tient-bon-face-aux-colons/ (2) http://lillenaplouse.fr/2015/02/23/qusra-jamais-vaincue/ (3) http://lillenaplouse.fr/2015/04/23/les-terres-de-qusra-menacees/
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