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Sheikh Khader
Adnan : la dignité d’une nation Fadwa Nassar 25
juin 2014 A la veille du
52ème jour de la grève de la faim menée par Sheikh Khader Adnan,
placé en détention administrative il y a un an, la population du camp de Jénine a organisé une veillée de solidarité avec lui, en
présence du responsable du mouvement du Jihad islamique dans le camp, Sheikh
Bassam Saadi, toujours recherché par les sionistes, depuis sa libération. Cet hommage à Khader
Adnan n’est pas exceptionnel mais le fait qu’il se déroule dans le camp de Jénine est significatif, à cause de l’ambiance combative
en plein mois de Ramadan, mois de lutte, de victoire et de sacrifice, et à
cause de la présence de nombreuses formations combattantes et de leur unité
autour du « Sheikh de la dignité » dont elles réclament la
libération immédiate. Le père de Khader
Adnan a souligné, au cours de ce rassemblement, la nécessaire unité des
formations de la résistance autour de la lutte de son fils et autour de la
question des prisonniers, qui représentent la combativité et l’âme du peuple
palestinien résistant. Pendant plus de cinq minutes, il a affirmé son espoir
dans la victoire de son fils qui se bat non seulement pour lui-même, mais
pour la dignité de tout le peuple, qui veut en finir avec l’occupation et ses
pratiques barbares et humiliantes. Pour lui, comme pour les militants
présents, qui portaient haut les affiches du « combattant pour la
dignité » et le drapeau palestinien, Khader Adnan est déjà
victorieux : qu’il soit libéré ou qu’il soit martyr, il a su réinsuffler
au peuple palestinien le souffle de la combativité, que les méandres des
divisions inter palestiniennes et des pratiques de l’Autorité palestinienne
(coopération sécuritaire avec l’occupant, attentisme et paralysie) ont réduit
à presque néant ces dernières années. Autour de la
figure de Sheikh Khader Adnan, le peuple palestinien s’unifie. Les
rassemblements solidaires se multiplient dans toute la Palestine occupée et
dans l’exil. La puissance médiatique des sionistes et de leurs alliés a
peut-être réussi à masquer cet élan de solidarité autour de ce militant
courageux et digne, mais n’a pas réussi à le briser, ni à briser le moral de Khader
Adnan en lui susurrant qu’il est seul et abandonné de tous. Khader Adnan
refuse depuis plus de 50 jours de se plier à une entité coloniale et
militaire qui a déjà détruit des villes, rasé des villages, décimé des
familles entières, en quelques secondes, mais qui est perturbée par la lutte
menée par un Palestinien prisonnier qui l’affronte avec la seule arme dont il
dispose, son corps. Il a récemment refusé la proposition sioniste consistant
à ne pas lui renouveler la détention administrative, réclamant une libération
immédiate, et déclarant qu’il n’arrêterait la grève de la faim que dans sa
propre maison, parmi les siens. Car Khader
Adnan a fait l’expérience des promesses sionistes, comme d’ailleurs les
autres prisonniers et tout le peuple palestinien. L’entité sioniste n’a
jamais tenu sa promesse que lorsqu’il s’agit d’avaler les terres et de démolir
les maisons des Palestiniens, de les tuer ou de les emprisonner, et ce depuis
1948. Il a décidé de mettre fin aux manœuvres sionistes et de montrer le
visage barbare de l’occupant, au monde entier. De plus, Khader Adnan a rompu
avec la logique de l’entité coloniale qui présente tout recul de sa part
comme une concession, comme si la partie en face n’avait aucun droit et que
seul existerait le droit des sionistes, dont celui de d’emprisonner
arbitrairement tout Palestinien. Alors que Khader Adnan veut remettre en
cause le principe même de la détention administrative, l’occupant cède sur
des miettes ne remettant pas en cause ce principe. C’est précisément toute la
signification de la « bataille de la volonté » que mène Khader
Adnan. Enchaîné sur
le lit d’hôpital où il a été transféré il y a deux semaines, après avoir été
placé en isolement, Sheikh Khader Adnan a décidé de mener la lutte jusqu’au
bout. Son mot d’ordre « la liberté ou le martyre » traduit la
combativité du peuple palestinien, quand il est libéré des illusions
injectées par l’ONU, les puissances occidentales et orientales, les ONGs et les médias à leur solde depuis des décennies. Khader
Adnan renoue avec le principe de la lutte et du sacrifice pour la libération
du pays et du Palestinien. Il refuse de composer, de manœuvrer, de faire
des tactiques et des calculs. Son intégrité morale et politique, puisée
dans l’islam, dans l’histoire de son peuple et dans la pensée du fondateur du
mouvement auquel il appartient, le Mouvement du Jihad islamique en Palestine,
le martyr Dr. Fathi Shiqaqi, et sa popularité
grandissante auprès de son peuple et de sa nation, jettent le trouble dans
les rangs des occupants sionistes, qui manœuvrent et louvoient, mais qui
savent qu’en fin de compte, Sheikh Khader Adnan a déjà remporté la victoire,
parce qu’il a précisément rompu avec la logique de l’occupant. Sinon,
pourquoi de plus en plus de détenus administratifs refusent de comparaître
devant les tribunaux militaires (grèves des tribunaux), rejetant les
simulacres de procès à huis-clos où leur sort est déterminé à l’avance par
l’occupant et ses appareils ? Par la grève
de la faim qu’il mène pour réclamer sa liberté et la fin de la détention
administrative, synonyme d’humiliation de tout un peuple, et par son intégrité
morale et politique qui effraie les sionistes et leurs alliés, Sheikh Khader
Adnan représente non seulement la combativité historique du peuple
palestinien mais celle des peuples arabo-musulmans, longtemps en lutte contre
les invasions, l’occupation et la barbarie occidentales. Au moment où des
groupes armés rebelles se font soigner par ces sionistes qui arrêtent et
torturent enfants, jeunes et vieillards palestiniens, femmes et hommes, au
moment où ces rebelles n’hésitent pas à louer « l’humanisme » des
colons sionistes pour les soins qui leur sont prodigués dans ces mêmes
hôpitaux qui maltraitent les Palestiniens ou les refusent tout net, Sheikh Khader
Adnan déclare, par sa lutte, attaché à un lit de leurs hôpitaux, que le
combat contre l’ennemi sioniste reste la boussole, et que cet ennemi reste le
responsable des maux subis par nos peuples, malgré toute la propagande
diffusée par l‘occupant et ses alliés occidentaux et orientaux. |