BALADI – Al-Quds 23 –
Juillet 2015
Al-Quds au cœur de la Palestine et de
la nation :
Soutien à la résistance maqdisie palestinienne
La profanation de la mosquée al-Aqsa a
pris une nouvelle tournure le dimanche 27 juillet, lorsque les forces
d’occupation ont sauvagement attaqué les fidèles musulmans qui s’y
trouvaient. Des dizaines de Maqdissis ont été
blessés, d’autres arrêtés, y compris les femmes et les enfants venus protéger
leur mosquée. Une fois de plus, les Palestiniens affrontent seuls l’occupant
sioniste, sans même pouvoir compter sur une couverture politique officielle
arabe ou musulmane. Malgré cette absence, les Maqdissis
résistent et empêchent les autorités coloniales de proclamer ou même de rêver
à la pacification de la ville colonisée. Al-Quds
est en révolte, que ce soit par les actes individuels de résistance
(écrasement, coups de poignard) ou par la révolte de ses enfants et ses
jeunes, ciblés par l’occupant qui vient de promulguer une loi condamnant tout
lanceur de pierres à 20 ans de prison. Plus sauvage est la répression, plus
la résistance s’intensifie et tous les moyens utilisés par les sionistes ne
peuvent parvenir à briser l’âme de la résistance dans al-Quds
et la Palestine. Le sang des martyrs tombés récemment ne peut que creuser
encore plus le fossé entre les colonisateurs et la population autochtone, et
dénoncer tous les projets de pacification, de normalisation des relations,
ainsi que tous les projets « mixtes » concoctés par les
impérialismes, notamment français. Le sang des martyrs rappelle que la lutte
armée contre le colonisateur reste la meilleure alternative pour au moins
stopper la barbarie coloniale.
I - Al-Quds occupée : résistance
palestinienne
La journée du dimanche 27 juillet a été marquée par une
résistance généralisée dans la mosquée al-Aqsa,
contre sa profanation par les sionistes. Pendant toute la journée, les
fidèles ont affronté colons et forces armées sionistes, qui ont utilisé des
balles incendiaires pour réprimer les Palestiniens et instaurer de nouvelles
règles dans la mosquée. Seuls, les Maqdissis
poursuivent leur résistance. Plusieurs organisations palestiniennes (FPLP,
Mouvement du Jihad islamique, Hamas, Fateh) ont
salué le courage et la détermination des Maqdissis,
notamment au cours de leur bataille à mains nues contre les sionistes. Le
mouvement du Jihad islamique a mis en cause le silence arabe et la division interpalestinienne, responsables de la vague coloniale
dans la ville d’al-Quds : « la situation
vécue dans al-Quds et al-Aqsa
est la conséquence des années d’impuissance et d’échec dans l’affrontement
aux plans sionistes… Les tentatives palestiniennes individuelles pour
protéger al-Aqsa ne sont plus suffisantes pour
affronter la question la plus grave des Arabes et musulmans ». Le mufti
d’al-Quds, Mohammad Hussein, qui se trouvait parmi
les fidèles dans la mosquée, a mis en garde les sionistes contre leurs
provocations, affirmant que de tels actes ne peuvent qu’embraser la ville et
la région dans son ensemble tout en appelant les Maqdissis
à multiplier leur présence dans la mosquée. Le mouvement Fateh
a salué les fidèles et leur résistance aux profanateurs. Le mouvement Hamas a
déclaré que les forces de la résistance palestinienne savent comment riposter
à de tels actes, dénonçant en même temps la collaboration sécuritaire entre
l’Autorité palestinienne et l’occupant. Abu Ubayda,
porte-parole des Brigades d’al-Qassam, branche
militaire du Hamas, a déclaré que l’ennemi ne comprend que le langage de la
force, ajoutant : « al-Aqsa est une ligne
rouge, et le profaner ne passera pas ainsi ».
350.000 Palestiniens ont célébré dans la mosquée al-Aqsa « Laylat al-Qadr » cette année, alors que l’occupant avait
interdit l’année dernière cette célébration très importante du mois de
Ramadan. Les restrictions des autorités sionistes ont empêché de nombreux
Palestiniens à se rendre dans al-Quds et la mosquée
al-Aqsa pour cette célébration.
Sheikh Khodr Adnane, sitôt
libéré de prison, grâce à la lutte menée pendant 56 jours de grève de la
faim, s’est rendu à al-Quds pour se diriger vers la
mosquée al-Aqsa pour « Laylat
al-Qdr ». Il a été aussitôt arrêté et détenu
pendant la nuit. Mais il avait réussi auparavant à se rendre dans al-Issawiya et visiter la famille de Samer et Shirine Issawi, dont les
enfants sont tous détenus.
Des affrontements ont eu lieu le 16 juillet à Abu Diss, après les incursions de l’occupant et l’arrestation
du jeune Salame Arafat Hadidoun
(20 ans). Les affrontements se sont étendus jusqu’à al-Izariyyeh.
La police sioniste a annoncé le 17 juillet qu’un colon a été
poignardé dans « Neve Yacoub » mais qu’il
s’en est sorti, avec des blessures.
II - Al-Quds occupée : asphyxie
et purification ethnico-religieuse
La colonisation s’étend autour de la colonie sioniste « Beit Orot », située dans
le quartier Sawwane, à l’est d’al-Quds. Selon Khodr Abu Sbaytan, les colons se sont emparés il y a plus de trente
ans d’un ancien bâtiment qui faisait office de couvent et des terres autour,
qui appartiennent à la famille Sbaytan,. Depuis les colons y ont bâti des logements et ont posé
des caméras et un poste de police. Mais ce terrain était prévu pour y
construire une école. A présent, le gouvernement sioniste a approuvé un plan
de construction de 40 logements coloniaux. Depuis leur installation dans ce
quartier, les colons et les forces armées sionistes lancent régulièrement des
attaques contre la population palestinienne.
Un rapport du « International Crisis
Group » du mois de juin 2015, sur la ville occupée d’al-Quds apporte son soutien à la version sioniste concernant
la ville sainte. Sous prétexte de neutralité, le rapport ne mentionne pas une
fois que la ville est occupée, et traite les événements qui s’y déroulent
comme s’il s’agissait de « forces de l’ordre » envers « leurs
citoyens » et non pas comme des occupants envers une population occupée.
Non seulement le rapport ne prend pas en compte les résolutions
internationales concernant au moins la partie Est de la ville, mais il
utilise les termes et la logique sioniste pour décrire la mosquée al-Aqsa et les lieux saints, ayant intégré la version
mensongère et falsifiée sioniste de l’histoire.
Le mardi 28 juillet, les bulldozers de l’occupation détruisent
des magasins dans le quartier Ayn Lawze, à Selwan, au sud de la
mosquée al-Aqsa, sous prétexte qu’ils n’ont pas
reçu d’autorisation de construire. Ces magasins appartiennent à la famille
al-Absi, qui vit à l’étage au-dessus.
La municipalité de l’occupation a l’intention de réaliser un
projet colonial sur un cimetière musulman datant de la période mamelouke
(pré-ottoman). Le cimetière Zaytoun al-Malek est
une extension du cimetière historique de Ma’manullah.
Selon la presse sioniste, le plan colonial consiste à construire 192 unités
de logements et un hôtel ainsi qu’un centre commercial sur le cimetière.
L’occupant a décidé de confisquer 25 dunums
de She’fat au profit d’un projet colonial et 30 dunums de Issawiya au profit de
la colonie « Tallat al-Faransiya ».
Par ailleurs, des ordres d’expulsion ont été remis aux habitants de
l’agglomération Abu Nawwar des Bédouins Jahhalin le 8 juillet dernier. Le projet de l’occupation
consiste à regrouper tous les Bédouins dans la zone située à l’est d’Abu Diss, zone inhabitable située près d’une déchetterie.
Une responsable du ministère sioniste des affaires étrangères
aurait envoyé, selon la presse sioniste, un courrier aux fonctionnaires du
ministère leur demandant de mettre la vieille ville et la mosquée al-Aqsa dans le programme des visites à effectuer par les
diplomates étrangers qui se rendent dans l’état sioniste.
III – Al-Quds occupée :
répression
12 Palestiniens
maqdissis, dont 7 enfants, ont perdu un œil, depuis
un an, ayant été touchés par des balles « spongieuses » noires
utilisées par l’armée d’occupation. La plus jeune victime est un enfant de 6
ans. La dernière victime est un homme âgé de 55 ans, Nafez
Dumayri, de Ras al-Khamis,
dans al-Quds.
Le tribunal sioniste dans al-Quds a
condamné le 8 juillet le prisonnier maqdissi
Mohammad Khways, 19 ans, à 13 mois de prison, et
Anas Ahmad Ubayd, 22 ans, à 5 mois de prison. Le 12
juillet, Mohammad Salayma, 22 ans, a été condamné à
25 ans de prison, accusé d’avoir écrasé 5 colons il y a quelques mois.
Le tribunal de l’occupation a prolongé la détention de Akram Sharfa,
sous le prétexte d’un dossier secret l’incriminant. Le Maqdissi
Anouar Jamjoum (33 ans) de Issawiya a été condamné à 17 mois de prison,
accusé d’avoir affronté les colons dans la mosquée al-Aqsa.
Des dizaines de Maqdissis ont été
arrêtés au cours de ce mois, parmi eux, Sulayman Qara’in, 17 ans, dans Ras al-Amoud,
Ahmad Ghoul, 17 ans, Fathi Nasser, 18 ans, Nour Zaghal, 17 ans. Sanaa Rajabi a été arrêtée dans la mosquée al-Aqsa, pour avoir protesté contre la profanation des
colons et Mohammad Bayoumi a été arrêté à Bab Hatta.
Le 13 juillet, l’occupant a arrêté Taysseer
Hijazi, 17 ans, et Mohammad Tufaha,
16 ans, dans la vieille ville, et 3 jeunes dans al-Issawiya :
Firas Mahmoud (17 ans), Abdel Razek
Mustafa (15 ans) et Imad Mahmoud Abu Sbaytan (16
ans).
L’occupant installe des caméras de surveillance dans plusieurs
endroits de la ville occupée d’al-Quds, pour
maîtriser la situation, et notamment dans la mosquée al-Aqsa.
Les anciennes caméras installées autour de la mosquée ont été remplacées par
des caméras high-tech mobiles à laser, pour la nuit. L’institution des Awqaf a protesté et empêché d’installer ces caméras à
l’intérieur de l’esplanade de la mosquée, mais la police de l’occupation a réussi,
par la force des armes, à en installer une près du poste de police, sur le
Dôme des Rochers.
Les forces sionistes ont lancé une vague de répression le
dimanche 27 juillet pour empêcher les Palestiniens de se rendre à la mosquée
al-Aqsa et la protéger contre les incursions
profanatrices de la mosquée par les colons. Des dizaines de fidèles ont été
blessés et plusieurs d’entre eux ont été arrêtés.
IV - Al-Quds occupée : les lieux
saints
Juste après la fin du mois de Ramadan, les autorités sionistes
autorisent les colons à profaner la mosquée al-Aqsa,
en y pénétrant par plusieurs portes. L’attaque sioniste a culminé le dimanche
27 juillet qui a vu plusieurs centaines de colons déferler dans la mosquée,
sous la protection des forces armées de l’occupation. Les fidèles musulmans
qui avaient passé la nuit dans la mosquée dans l’attente des profanateurs ont
été sauvagement tabassés par les sionistes et expulsés.
Le cimetière historique musulman de Ma’manullah
est la cible d’une nouvelle destruction et judaïsation. D’une superficie de
200 dunums, le cimetière est l’un des plus grands
en Palestine. Après les vagues de destruction, il n’en reste à présent que 10
dunums. Parce que le cimetière est situé dans la
partie ouest de la ville, l’occupant agit comme s’il s’agissait d’un lieu qui
lui appartiendrait, alors qu’il fait partie du waqf
musulman, ainsi que tous les lieux saints situés dans la partie de la
Palestine occupée en 1948.
L’association estudiantine fasciste Im Tirzu
a organisé un sondage d’opinion auprès des étudiants sionistes pour prouver
que 63% d’entre eux souhaitent instaurer une « souveraineté
israélienne » sur la mosquée al-Aqsa.
L’Union des « institutions du temple » a appelé à une
manifestation de protestation le 14 juillet pour protester contre la
fermeture temporaire de Bab al-Maghariba,
donnant sur la mosquée al-Aqsa, mesure prise par
les autorités sionistes au cours du mois béni de Ramadan, afin d’éviter les
heurts entre les fidèles et les sionistes.
Le centre Qpress a signalé que
l’occupant a transformé les abords de la mosquée al-Aqsa,
du côté ouest, en une salle d’activités pour les juifs. Cette zone est située
au bas de « Hammam al-‘Ayn » et Bab al-Mutahhara, où se
trouvent des vestiges musulmans de toutes les époques). Les excavations
sionistes durent depuis 2002 dans cette zone, l’occupant voulant construire
des salles au-dessus et au-dessous du sol pour présenter une histoire
falsifiée de la ville.
V – Al-Quds occupée : la bataille
de la libération d’al-Quds en 1938
Le commandant de la révolution Aref
Abdel Razeq décide en 1938 de libérer la ville
d’al-Quds de la présence britannique, après avoir
libéré d’autres villes et régions palestiniennes. Les révolutionnaires n’ont
pas tenu compte de la féroce répression lancée par l’occupant britannique
(pendaisons, démolition des maisons), au contraire, ils ont multiplié leurs
efforts pour expulser les forces britanniques hors des villes, ce qui fut
réalisé pendant des semaines.
Les révolutionnaires ont commencé de l’intérieur de la ville,
attaquant les hommes des renseignements. Plusieurs d’entre eux furent assssinés. Les révolutionnaires sont parvenus, en
quelques jours (13 – 20 septembre 1938), à nettoyer la vieille ville de toute
présence britannique, en attaquant toute force essayant d’y entrer. Sous la
direction de Aref Abdel Razeq,
les révolutionnaires de l’intérieur ont coordonné leurs efforts avec ceux de
l’extérieur de la ville, en founissant tous les
renseignements nécessaires pour une attaque à partir de l’extérieur. Parmi
les révolutionnaires de l’intérieur, ont figuré Bahgat
Abu Gharbiyyé, Fawzi et Shaqib al-Qutb.
Les révolutionnaires sont parvenus à libérer la ville pendant
plus de trois jours, maîtrisant tous les postes de police, abandonnés par les
Britanniques et leurs subordonnés. Les révolutionnaires se sont emparés des
armes qui s’y trouvaient. Au cours de ces trois jours, les drapeaux
palestiniens ont flotté dans la ville et ses murs, au-dessus des postes de
police et des minarets. Seul le poste de police d’al-Qishali,
situé dans Bab al-Khalil, est demeuré entre les
mains des britanniques.
Bahgat Abu Gharbiyyé
raconte comment les Britanniques sont parvenus ensuite à réoccuper la ville,
d’abord en bombardant les divers quartiers au canon, puis en lançant des
bombes et tirant à la mitraillette en survolant la ville, ce qui a permis aux
forces britanniques de réoccuper certaines rues. Le 18 septembre, l’aviation
a balancé des tracts menaçant la population, mais les révolutionnaires ont
refusé de se rendre, alors que les morts et blessés se comptaient par
dizaines, abandonnés dans les rues. Les britanniques ont réoccupé la ville
par la ruse, après avoir annoncé la fin des batailles. La population est
sortie dans les rues, et les forces britanniques s’y sont mêlées pour éviter
d’être visées par les révolutionnaires. La répression s’est alors abattue, et
le révolutionnaire Shakib al-Qutb fut arrêté et
sauvagement torturé dans la prison de Akka,
puis d’al-Mazraa. (à partir d’un article paru dans Hawliyyat Maqdissiya, 2013).
VI – Al-Quds occupée : solidarité
Plusieurs partis et associations politiques en Jordanie ont
appelé à un « vendredi de la colère » en soutien aux lieux saints
d’al-Quds, et notamment la mosquée al-Aqsa, contre la profanation systématique menée par les
sionistes. De son côté, l’institution d’al-Azhar a condamné la profanation de
la mosquée le 27 juillet dernier et appelé à l’intervention de la
« communauté internationale » pour protéger la mosquée et tous les
lieux saints. Le parlement du Koweit a également
protesté contre la profanation de la mosquée et la répression sioniste. Le
ministère des affaires étrangères de la Turquie a dénoncé la profanation de
la mosquée al-Aqsa appelant l’Etat de l’occupation
« Israël » à mettre fin à « ses agissements illégaux ».
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