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Communiqué de presse de PalMed
Europe Le 10 aout 2015 L’alimentation
forcée est une violation flagrante des droits des prisonniers palestiniens et
une légitimation de leur assassinat. PalMed suit, avec une profonde
inquiétude, l’aggravation de l’état de santé des prisonniers palestiniens
dans les geôles israéliennes, suite à l’accroissement des moyens de
torture et à la négligence médicale délibérée dont ils sont victimes, visant
à les humilier et à briser leur volonté. C’est d’ailleurs ce qui a
poussé les prisonniers palestiniens à entamer une grève de la faim en
vue d’attirer l’attention sur leur situation et l’ampleur de leur souffrance.
La violation des droits des prisonniers palestiniens a atteint son apogée
quand la Knesset israélienne a approuvé, le 30 juillet 2015, la
loi autorisant l’alimentation forcée des grévistes de la faim. Nous, PalMed, voyons dans cette décision une légitimation de
l’assassinat des prisonniers palestiniens par les médecins israéliens qui
continuent à être un outil entre les mains des geôliers. Nous considérons
cette décision comme une violation flagrante et un défi à la déclaration de
Malte de 1991, qui a assuré que l’alimentation forcée ne peut être acceptée
moralement. Nourrir par la menace, la coercition, la force ou la contrainte
est une forme d’inhumanité et de décadence médicale. Cette décision est
également incompatible avec la déclaration de Tokyo de 1975, qui a
criminalisé l’alimentation sous la contrainte des prisonniers en grève
de la faim, l’a considérée comme une forme de torture et a interdit la
participation de tout médecin à ce genre d’acte pour son opposition aux
règles de l'Association Médicale Mondiale. En plus de la dimension juridique
et humaine de la loi, nous soulignons la dangerosité et les conséquences
de cette pratique sur la santé des prisonniers car elle est très douloureuse
et peut conduire à la mort comme cela a été le cas pour les martyrs du
mouvement des captifs palestiniens : Abdelkader Abu Al-Fahm,
Rassem Halawa et Ali Jaafari. Par conséquent,
nous, PalMed, appelons les institutions médicales
internationales, les organisations internationales de défense des droits de
l’homme et les Nations Unies, à leur tête l’Organisation Mondiale de la
Santé, la Croix-Rouge internationale et Médecins Sans Frontières à condamner
rapidement cette décision et à faire pression sur les forces d’occupation
afin de l’annuler, d’améliorer les conditions de détention des prisonniers
palestiniens et de permettre aux médecins faisant partie d’organisations
médicales internationales de leur rendre visite et d’évaluer leur état de
santé, en particulier, ceux d’entre eux qui sont en grève de la faim et dont
certains sont en situation de danger extrême tel que le détenu Mohamad Allan.
Nous appelons, également, à l’instauration d’un boycott international et
intégral, dans les salons et forums académiques, de tous les médecins
israéliens dont l’implication dans la torture des prisonniers est prouvée et qui participent à la mise en œuvre de la
décision de l’alimentation forcée, pratique rejetée mondialement |