BALADI – Al-Quds 25 – Octobre 2015
Al-Quds au cœur de la Palestine et de
la nation :
Soutien à la résistance maqdisie palestinienne
Pas
un jour ne passe sans que les Maqdissis n’affirment
leur présence dans leur ville, al-Quds, capitale de
la Palestine. Pas un jour ne passe sans qu’ils n’affrontent l’occupant, qui
mène une guerre démographique, sécuritaire, sociale et cuturelle,
contre la présence palestinienne dans leur ville, dans le but de remplacer
les Maqdissis et les Palestiniens en général par
des colons, venus des quatre coins du monde. C’est la pratique de la
purification ethnique et religieuse menée par les autorités sionistes, dans
al-Quds, comme elles l’ont menée dans les
territoires occupés en 48 et comme elles le mènent en Cisjordanie, devenue
impuissante depuis que l’Autorité palestinienne a renforcé sa collaboration
sécuritaire avec l’occupant. Mais le peuple palestinien résiste, et affirme
qu’il refuse de se courber à l’ordre colonial, malgré la force militaire et
sécuritaire de l’occupant, et malgré la complicité de la communauté internationale,
qui a eu pour seule réponse, face aux déferlement de
la violence coloniale contre les Maqdissis :
« il ne faut pas changer le statu-quo ».
Lequel ? Celui que l’occupant a imposé jusqu’à présent, avant sa
dernière campagne de purification ethnico-religieuse et avant sa dernière
attaque contre la mosquée al-Aqsa. Pour la
communauté internationale, le « statu-quo »
colonial serait la norme, alors que pour les Palestiniens, les Arabes et
musulmans épris de liberté, c’est l’occupant qu’il faut chasser, c’est la
libération de la Palestine et d’al-Quds qui reste
l’objectif à atteindre.
I
- Al-Quds occupée : résistance palestinienne
La
résistance palestinienne a accentué, au cours des dernières semaines, son combat
contre l’occupation sioniste, dans la ville d’al-Quds.
Deux opérations où les colons (des officiers de l’armée et des renseignements
sionistes) ont été poignardés, l’une dans la vieille ville et l’autre à Issawiya, ont rendu les sionistes enragés, eux qui
essaient depuis des mois de judaïser la ville arabo-musulmane dans le calme.
La résistance palestinienne a frappé une nouvelle fois à partir de la bande
de Gaza, sur les colonies situées à proximité, portant un message aux
sionistes, les mettant en garde de poursuivre leurs incursions dans la
mosquée al-Aqsa.
Des
Maqdissis ont lancé des pierres contre la voiture
d’un colon, entraînant sa mort, le 14 septembre. Les autorités de
l’occupation ont prétendu avoir arrêté 4 jeunes, qui seraient de Sour Baher, le 26 septembre, âgés entre 16 et 19 ans. Le
ministre sioniste de l’agriculture réclame la peine de mort pour les Maqdissis arrêtés.
Des
affrontements se sont déclenchés dans les quartiers de Bab
Hatta et Saadiya, dans la vieille ville d’al-Quds, le 28 septembre. Le 29, les jeunes d’al-Issawiya ont affronté les forces de l’occupation qui ont
lancé des bombes sonores contre la population.
Des
affrontements ont eu lieu le 15 septembre entre les forces de l’occupation et
les jeunes Maqdissis dans plusieurs quartiers de la
ville : à ‘Issawiya, les occupants ont investi
le bourg puis lancé des bombes lacrymogènes et des eaux usagées sur les
maisons et la population. Les jeunes du camp de She’fat
ont attaqué le jour suivant le barrage de l’occupation et incendié la tour de
contrôle. L’armée de l’occupation a alors lancé des bombes lacrymogènes et
enrobées de caoutchouc. Le 16/9, des affrontements ont eu lieu entre les
jeunes élèves et l’occupant devant le passage militaire installé devant le
camp de She’fat. Un soldat sioniste a été blessé.
Des
affrontements ont eu lieu à l’entrée du village Izariyyé
après que des sionistes aient se soient approchés du mur pour y faire des
travaux. Les jeunes ont fermé la principale route menant au village et brûlé
des pneus et lancé des pierres contre l’occupant.
Des
affrontement ont eu lieu le 18/9 dans la vieille
ville d’al-Quds, aux portes de la mosquée al-Aqsa. D’autres ont eu lieu dans at-Tur, après la prière du vendredi 18, et dans Jabal al-Mukabbir, au sud de la
mosquée al-Aqsa. D’autre part, 4 membres de la
police sioniste ont été blessés par des résistants qui ont tiré des coups de
feu et lancé des bombes incendiaires dans Jabal al-Mukabbir. Un des snippers de l’occupation a été touché
par le lancement d’un engin incendiaire au cours des affrontements dans Abu Diss, à l’est d’al-Quds.
Le
comité de suivi des masses arabes dans la Palestine occupée en 1948 a
organisé une conférence de presse commune avec le département des Awqaf dans al-Quds, le 27
septembre, déclarant que l’ensemble du peuple palestinien est concerné par la
mosquée al-Aqsa et affirmant leur volonté de
s’opposer à sa judaïsation et la judaïsation de la ville d’al-Quds.
Les
villes palestiniennes de la Cisjordanie ont été le théâtre de plusieurs
manifestations en solidarité avec al-Quds et la
mosquée al-Aqsa. Quelques exemples : dans la
ville de Jénine, une grève générale a été
organisée, à l’appel des forces nationales et islamiques, pendant deux heures
de temps le 29 septembre. Dans la ville d’al-Khalil, également, une grève
générale a eu lieu à l’appel du mouvement Fateh.
Dans Qalqylia, la grève générale des commerçants a
eu lieu, pour dénoncer les agressions sionistes. Des centaines de citoyens
ont participé à un rassemblement à Ariha. A Nablus, une manifestation et une grève générale à l’appel
du comité de liaison des forces palestiniennes ont eu pour objectif la
dénonciation des agressions sionistes contre la mosquée al-Aqsa et les prisonniers grévistes de la faim. Près du
barrage de Beit El, au nord de Ramallah, des
centaines de Palestiniens ont protesté contre la profanation de la mosquée et
en soutien aux prisonniers palestiniens. Des affrontements ont eu lieu à Tulkarm, après une manifestation populaire en soutien à
al-Aqsa, l’occupant ayant réprimé les manifestants
par les bombes sonores et lacrymogènes. La veille, une grève générale des
commerçants avait été organisée dans la ville.
Le
Bloc islamique des étudiants dans la ville d’al-Khalil et dans Nablus a organisé une campagne de soutien à la mosquée
al-Aqsa et ses murabitun,
rassemblant tous les étudiants et appelant à l’unité de la résistance. Au
cours d’une manifestation organisée par le bloc islamique dans la ville
d’al-Khalil, les sionistes ont tiré sur le jeune ingénieur Diya’ Talhami, membre du Bloc
islamique, qui est tombé martyr pour al-Quds et al-Aqsa.
En
Palestine occupée en 1948, plusieurs rassemblements ont eu lieu le 16/9 en
soutien à la mosquée al-Aqsa et ses murabitun : dans la ville côtière de Yafa, dans la ville de ‘Arraba,
dans Baqa al-Gharbiyya,
dans Umm al-Fahm, dans
Deir Hanna. Des manifestations sont régulièrement organisées dans plusieurs
villes de la bande de Gaza, à l’appel des forces de la résistance. Dans les
camps palestiniens au Liban, plusieurs rassemblements ont eu lieu les
vendredis du mois de septembre, dénonçant la judaïsation de la mosquée et le
silence complice des régimes arabes.
II
- Al-Quds occupée : asphyxie et purification
ethnico-religieuse
Le
premier ministre sioniste Netanyahu a mené une incursion dans le quartier de
Sour Baher, le 16 septembre, accompagné de dizaines
de militaires, dans un geste provocateur contre les Maqdissis,
d’autant plus que Sour Baher est à proximité de la
mosquée al-Aqsa. Des centaines de jeunes Maqdissis se sont déployés dans les rues du quartier pour
empêcher cette incursion.
Le
mufti d’al-Quds, sheikh
Mohammad Hussein, a dénoncé l’effacement de l’identité arabe historique de la
ville d’al-Quds, par le biais de la judaïsation des
noms de ses rues. Il a appelé les organisations internationales et les
universités dans le monde à soutenir le maintien de l’identité palestinienne.
La municipalité de l’occupation avait pris la décision le 20/9 de judaïser
les noms de plusieurs quartiers de la ville, en violation du droit international
qui interdit la modification des noms des rues des territoires occupés. Un
responsable de l’Autorité palestinienne considère qu’il faut saisir l’UNESCO
car plus de 300 noms de rues ont été modifiés jusqu’à présent dans la partie
Est de la ville d’al-Quds. La partie Ouest de la
ville avait été totalement judaïsée après 1948. Les anciennes cartes de la
ville permettent de revenir aux noms arabes et les populariser, pour faire
échec à la judaïsation.
La
presse sioniste annonce la construction de centaines de logements dans les
colonies implantées dans al-Quds : 78
logements dans la colonie Nabi Ya’ub, au nord de la
ville, 122 logements dans la colonie « Har
Homa » implantée dans Jabal Abu Ghnaim, 32 logements dans la colonie « Ariel »
et 96 logements dans la colonie « Modi’in »,
alors qu’une autre entreprise coloniale compte construire 142 logements dans
la colonie « Har Homa ».
La
municipalité de l’occupation a organisé un défilé dans les rues de la ville
pour marquer la judaïsation d’al-Quds, le 30 septembre.
Des milliers de sionistes, des colons et des « touristes » en
provenance de 35 pays, ont participé à ce défilé. Il a pris fin dans le
village Ayn Karm, village
dont la population a été expulsée en 48. Pour faire circuler ce défilé, la
municipalité de l’occupation a bloqué les rues de la ville et transformé la
ville d’al-Quds en une caserne militaire.
Un
rapport publié par l’Institut sioniste pour les « Etudes de la sécurité
nationale israélienne » concernant la ville d’al-Quds
et la mosquée al-Aqsa essaie d’analyser les raisons
de la révolte palestinienne, disant que la proximité des quartiers juifs et
musulmans serait une des principales causes, ce qui signifie en d’autres
termes qu’il faut confisquer des terrains pour séparer les colons des Palestiniens,
ce qui veut dire expulser les Palestiniens, en rognant ce qui reste des
quartiers arabes. Le rapport se félicite d’avoir interdit la présence des
« groupes d’études » et des murabitun
dans la mosquée al-Aqsa, car leur présence
entraînait des heurts avec les colons, selon le rapport, qui réclame une
stratégie sioniste pour éviter les heurts et assurer la stabilité dans la
ville.
Les
bulldozers de la municipalité de l’occupation ont procédé le 21/9 à la
destruction de la maison de la famille Abbassi dans
Ras al-Amoud, à Selwan.
Le 20/9, la municipalité a démoli 6 baraques et magasins dans la rue située
entre Anata et Hazma. Le
maire de Hazma a déclaré que le village est exposé
depuis longtemps à des campagnes de destruction de la part de l’occupation
qui impose des amendes à la population.
III
– Al-Quds occupée : répression
Au
mois de septembre, l’occupant a arrêté 294 Maqdissis,
selon le président du comité des parents de prisonniers maqdissis,
Amjad Abu Assab. Parmi les prisonniers, 16 femmes
dont 12 arrêtées dans la mosquée al-Aqsa, 157
jeunes, dont 121 mineurs et 17 enfants de moins de 12 ans, et 135 maqdissis arrêtés à leur domicile.
Selon
Nadi al-Assir, les
autorités de l’occupation ont arrêté, en l’espace de 10 jours, 150 Maqdissis, dont des enfants et des jeunes, âgés entre 13
et 20 ans.
Le
premier ministre sioniste a réclamé la répression la plus dure contre les
jeunes enfants maqdissis, lanceurs de pierre et de
cocktails molotov, après la mort d’un colon en
voiture. Au même moment, la police sioniste a renforcé sa présence dans la
ville pour soutenir les colons qui profanent la mosquée et réprimer les
Palestiniens.
Le
conseil sioniste des ministres a approuvé un plan de répression contre les Maqdissis qui protestent contre la judaïsation. Des
peines de prison allant de 4 à 20 ans sont prévues, ainsi que de lourdes
amendes sur les familles des mineurs qui seraient arrêtés. La décision
d’utiliser les snipers contre les manifestants a été prise. Netanyahu s’est
félicité de ces décisions.
L’occupant
a partagé en 4 les quartiers d’al-Quds, sur le plan
sécuritaire, pour maîtriser la ville. Il a fait flotter des ballons de
surveillance sur plusieurs de ses quartiers, mobilisé ses chiens pour
attaquer les manifestants, pris la décision d’alourdir les amendes et les
taxes pour éloigner les maqdissis de la révolte. Il
a équipé ses troupes d’appareils nocturnes, augmenté le nombre de ses « musta’ribins » (soldats se faisant passer pour des
Palestiniens). Selon l’avocat Muhammad Mahmoud, la police sioniste a formé
une unité appelée « Unité de poursuite des lanceurs de pierres »,
pour arrêter les Maqdissis et les interroger sur
leur participation à la révolte.
Le
27 septembre, l’occupant a arrêté 4 enfants âgés entre 11 et 13 ans, dans Jabal Zaytun – at-Tur : il s’agit de
Abdallah Abulhawa, Muhammad Abulhawa,
Mu’az Abulhawa et Khalil Abulhawa, qui ont été emmenés au centre d’interrogatoire
dans la ville.
Le
17 septembre, l’occupant a arrêté 8 enfants, dont Nabil Sedr,
13 ans, devant la porte de la mosquée al-Aqsa, et Mu’tazz et Ahmad Sa’ida, près
de l’enceinte de la vieille ville. Le 21 septembre, 19 jeunes Maqdissis ont été arrêtés pour avoir résisté à
l’occupation. Le 22/9, les forces de l’occupation ont détruit la maison de Wafa Ajlouni, un prisonnier libéré
âgé de 65 ans.
Le
tribunal de l’occupation a prononcé des jugements de deux ans à 5 ans de
prison ferme à l’encontre de quatre jeunes d’al-‘Issawiya,
le 21 septembre : Walid Alyan, Ibrahim Derbas, Mohammad Ubayd,
Mohammad Alyan.
Les
ordres d’éloignement de la mosquée al-Aqsa ont été
prononcés contre des dizaines de fidèles venant des territoires occupés en
48. Parmi eux, dr. Sulayman
Ighbariyé, président du département al-Quds et al-Aqsa, dans le
mouvement islamique, qui a été interdit de se rendre à la mosquée pendant 15
jours. Aghbariyé a déclaré : « nous
devons faire échec à ces ordres par tous les moyens légaux, et les dénoncer
de par le monde, car la politique de l’occupation est une politique
répressive et discriminatoire. Elle vise à s’emparer des lieux saints
musulmans et de la mosquée al-Aqsa ».
Le
17 septembre, les forces de l’occupation ont investi les alentours de
l’hôpital Maqassed, dans al-Quds,
après avoir investi la veille l’hôpital même, avec pour objectif d’empêcher
les ambulances d’y amener les blessés des affrontements qui se déroulent dans
toute la ville et d’arrêter les blessés. Les forces de l’occupation avaient
arrêté le jeune Murad Sarandah d’al-Issawiya alors qu’il se trouvait blessé dans une
ambulance du Croissant Rouge Palestinien.
Le
chef du parti « Israel Bituna »,
Liberman, réclame la comparution de Jamal Zahalka, député palestinien dans le Knesset sioniste,
devant les tribunaux, pour « incitation à la révolte » dans la
mosquée al-Aqsa. Jamal Zahalka,
ainsi que plusieurs députés palestiniens, participent par des visites
quasi-quotidiennes à la mosquée, pour s’opposer aux hordes sionistes.
Le
ministre sioniste de l’intérieur menace de détention administrative les murabitun de la mosquée al-Aqsa.
IV
- Al-Quds occupée : les lieux saints
L’occupant
sioniste a accentué sa guerre contre la mosquée al-Aqsa,
en procédant à son partage dans le temps, après avoir procédé au partage de
son espace entre les juifs et les musulmans. Selon la presse sioniste, le
chef du gouvernement sioniste a commencé l’opération du partage dans le temps
en deux temps, le premier a consisté à expulser les musulmans qui s’y
trouvent en permanence, pour protéger la mosquée, et ensuite, en interdisant
aux fidèles d’y entrer au moment où les juifs le profanent.
Les
autorités sionistes et leurs médias propagent l’idée que les murabitun et murabitat (les
Palestiniens qui protègent la mosquée al-Aqsa)
seraient des groupes organisés, affiliés au Hamas ou au mouvement islamique
présidé par Sheikh Raed Salah, alors qu’il s’agit
de citoyens palestiniens, des Maqdissis ou des
Palestiniens venant des territoires occupés en 48, soucieux de protéger leur
mosquée contre les profanateurs juifs ou laïques (les touristes).
Les
fêtes juives représentent un moment intense pour la profanation de la mosquée
al-Aqsa et empêcher les fidèles d’y entrer. Mais
cette année, les autorités sionistes ont accentué la judaïsation des lieux
saints, et notamment de la mosquée al-Aqsa, pour
mettre fin à la présence palestinienne jugée « illégale », à tout
moment de la journée et de la nuit. Les profanations de la mosquée sont
quotidiennes, dès l’aube. Elles sont organisées par les officiels sionistes
(ministres, députés ou forces de sécurité), qui encadrent ou mènent les colons,
des dizaines de colons à chaque profanation. Des milliers de colons ont
profané la mosquée, au cours du mois de septembre 2015, et continuent à le
faire en ce début du mois, et parfois, ce sont des « touristes »
juifs et non-juifs venant de pays européens qui participent à ces
profanations. Des « touristes » français de confession juive ont
même levé le drapeau de l’entité coloniale à l’intérieur de la mosquée, pour
affirmer leur soutien à l’invasion sioniste.
L’occupation
a autorisé les fidèles à entrer dans la mosquée al-Aqsa
le jour de la « fête du sacrifice », le jeudi 24 septembre, mais a
maintenu les ordres d’éloignement de la mosquée à l’encontre d’une dizaine de
fidèles. Près de 50.000 fidèles ont assisté à la prière du jour de la fête,
et près de 15.000 fidèles ont assisté à la prière du vendredi qui a suivi.
Le
28 septembre, les forces armées sionistes ont envahi la mosquée al-Aqsa, équipées d’un véhicule blindé, pour se protéger
contre les jets de pierre (selon leurs dires) lancés par les murabitun. Les envahisseurs au nombre de 150 soldats se
sont lancés à la poursuite des fidèles, les ont frappés, ont tiré sur eux des
bombes lacrymogènes, sonores et enrobées de caoutchouc, avant de les expulser
de la mosquée. Plusieurs fidèles ont été blessés. Cette invasion a provoqué une incendie, vite maîtrisée par les pompiers des Awqaf musulmans. Au même moment, les forces sionistes
empêchaient les fidèles massés devant les portes de la mosquée d’y entrer, en
leur donnant des coups et en les poursuivant dans les rues de la vieille
ville. L’agression s’est également dirigée contre les équipes médicales et de
secours qui se trouvaient devant Bab al-Silsila et contre les journalistes.
Des
actes de destruction et de vandalisme ciblés et intentionnels ont été menés
par les forces de l’occupation lorsqu’elles ont investi la mosquée Qibali, située au sud de la mosquée al-Aqsa, du 13 au 15 septembre. Les portes ont été cassées,
ainsi que des fenêtres ornées et incrustées, les tapis et les piliers
internes ont été endommagés.
Les
jours de vendredi, les forces sionistes empêchent les musulmans d’entrer
librement à leur mosquée, en fixant les limites d’âge (50 ans, et parfois 40)
pour les fidèles. Le fait d’autoriser des fidèles de la bande de Gaza à venir
y prier, n’est qu’une mesure trompeuse de la part de l’occupant, pour faire
croire à sa « gestion libérale » des lieux saints. Mais les
fidèles venant de Gaza sont triés, et comptés. Cette mesure renforce au
contraire la mainmise sioniste sur la mosquée.
Plusieurs
cars transportant des fidèles des territoires occupés en 1948 en direction de
la mosquée al-Aqsa ont été stoppés et interdits
d’entrer dans al-Quds. De plus, les forces de
l’occupation ont prononcé des ordres d’éloignement de la mosquée à plusieurs
fidèles dont la présence dans la mosquée a été jugée
« perturbante » pour l’occupation.
Le
1er octobre, les autorités de l’occupation ont poursuivi leur
encerclement de la mosquée al-Aqsa pour empêcher
les fidèles d’y entrer, et autoriser les colons à la profaner. Des dizaines
de Maqdissis ont tenu à accomplir leurs prières
dans les rues de la ville et près des barrages installés par l’armée de
l’occupation. Un hélicoptère a survolé la mosquée pendant des heures, pendant
que les troupes sionistes quadrillaient la ville.
Un
rapport de Qpress a signalé que près de 10.000
colons (officiels ou non) ont profané la mosquée al-Aqsa
depuis le début de 2015.
V
– Déclarations :
Les
organisations de la résistance palestinienne ont fermement dénoncé les
pratiques de l’entité sioniste, visant à opérer un partage, dans le temps et
dans l’espace, de la mosquée al-Aqsa. Elles ont
également dénoncé la répression contre les Maqdissis
et les gardiens de la mosquée (les murabitun et murabitat) et appelé la nation à assumer ses
responsabilités. Elles ont appelé, dans un communiqué commun paru le 15
septembre, à une présence massive dans la mosquée les jours du vendredi,
comme elles ont réclamé la fin de la « coordination sécuritaire »
entre l’Autorité palestinienne et l’entité de l’occupation.
Les
organisations de la résistance ont salué les opérations menées par les Maqdissis et les Palestiniens dans la ville d’al-Quds et en Cisjordanie, contre les colons sionistes, que
ce soit l’opération près de la colonie « Itmar »
ou celle à l’intérieur de la ville d’al-Quds. Pour
les organisations de la résistance, ces actes ne sont que la riposte
naturelle aux méfaits de l’envahisseur sioniste.
Le
porte-parole du mouvement Hamas, Sami Abu Zuhri, a
déclaré le 15 septembre, que les pratiques « israéliennes dans la
mosquée al-Aqsa relèvent d’une déclaration de
guerre ». Il a demandé à la « communauté internationale » de
mettre fin au crime israélien avant l’explosion de toute la situation ».
Mohammad
al-Hindi, membre du bureau politique du mouvement du Jihad islamique, a
déclaré que l’occupant profite des crises arabes et musulmanes pour imposer
une nouvelle réalité dans la mosquée al-Aqsa, et
seuls les murabitun et murabitat,
y compris les enfants, la défendent. Il a affirmé que ces fidèles
« défendent al-Aqsa, au nom de toute la
nation, n’ayant pour armes que leur foi, leur volonté et l’esprit de défi
face à l’ennemi agresseur ».
Le
FPLP a réclamé la mise sur pied d’une direction unifiée dans la ville d’al-Quds pour affronter « la guerre systématique menée
par l’occupation contre la ville et ses lieux saints » et a appelé la
population en Cisjordanie de se lever pour affronter l’occupant.
Dr.
Jamal Amrou, directeur du département des archives
dans la mosquée al-Aqsa a déclaré que la situation
dans al-Aqsa est de plus en plus grave, et empire
de jour en jour, ce qui confirme que nous sommes face à une guerre religieuse
ouverte. Il a appelé l’Autorité palestinienne a
annuler les accords d’Oslo, à démanteler l’Autorité et à agir sous les
auspices de l’OLP, avec une nouvelle structure, qui aurait pour objectif la
libération nationale. Il a ajouté : « la Jordanie avait l’illusion
d’une souveraineté sur les Awqaf musulmans et chrétiens
dans la ville, mais l’occupant a réduit le rôle jordanien, et c’est lui qui
décide qui entre dans la mosquée al-Aqsa. La
Jordanie est faible devant les décisions sionistes, même s’il a été informé
de toutes les mesures prises dans al-Quds et al-Aqsa ».
VI
– Al-Quds occupée : solidarité
Alors
que les organisations populaires manifestent en Jordanie en protestation des
attaques sionistes contre la mosquée al-Aqsa, il
semble que le pouvoir jordanien se soit plié aux revendications sionistes,
concernant la présence juive dans la mosquée, comme l’avait d’ailleurs
annoncé sheikh Raed
Salah, il y a quelques mois. Les dirigeants jordaniens protestent du bout des
lèvres, pour rassurer les masses populaires, mais semblent plutôt enclins à
laisser profaner la mosquée al-Aqsa et les autres
lieux saints palestiniens, se soumettant à la force des armes et aux
puissances impérialistes.
Ne
voulant pas assumer leur propre responsabilité envers la mosquée al-Aqsa, les ministres arabes des relations extérieures, ainsi
que la Ligue des Etats arabes, demandent au conseil de sécurité de l’ONU
d’assumer cette responsabilité. Ils considèrent que leur appel est suffisant
et qu’ils ont rempli leur devoir.
En
Algérie, une conférence de solidarité avec al-Aqsa
a été organisée par l’association « Mech’al
al-Shahid » le 22 septembre .
Au Maroc, des manifestants à Dar al-Bayda’ ont
dénoncé la judaïsation de la mosquée al-Aqsa le
16/9.
Le
17 septembre, une journée de solidarité avec al-Quds
et al-Aqsa a été organisée par les radios et
chaînes de télévision arabes, par une diffusion collective et simultanée de
ce qui se déroule dans la ville, pendant deux heures, sous le mot
d’ordre : « la mosquée ne sera pas divisée ».
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