Retour

 

BALADI – Al-Quds 26 – Octobre 2015

 

Al-Quds au cœur de la Palestine et de la nation :

Soutien à la résistance maqdisie palestinienne

 

Al-Quds vit désormais à l’heure de l’Intifada, la guerre des couteaux et des pierres, cette guerre que les Maqdissis mènent aux côtés de leurs frères dans les autres territoires de la Palestine. Les autorités sionistes ont intensifié leur répression, mais les Maqdissis tiennent bon et, échappant au contrôle de l’Autorité palestinienne et de ses forces sécuritaires, ils ne sont soumis à aucune considération politique, venant d’ici ou d’ailleurs. L’entité sioniste vit dans la peur, ses colons se jettent par les hublots des trains, tombent évanouis ou tout simplement paniquent, rien que de respirer le même air que respirent les Palestiniens. Des colons d’origine arabe, notamment des Juifs yéménites, arborent des T-shirts où ils indiquent leur origine, pour échapper aux coups de poignard. Les forces impérialistes, US et Union européenne en tête, et l’ONU, leur chien de garde, tentent de « calmer » la situation, voulant revenir à une situation de colonisation et d’occupation sereines et sans riposte. L’institution sioniste crie haut et fort qu’elle n’a pas l’intention de modifier le statut de la mosquée al-Aqsa, alors que ses colons la profanent encore quotidiennement, sous la protection des forces sécuritaires. De quel statut s’agit-il ? La révolte généralisée des Palestiniens lui répond : « al-Aqsa est à nous, al-Quds est à nous, la Palestine est à nous. Allez-vous en ».

Les martyrs tombés dans la ville d’al-Quds depuis le 3 octobre : Muhannad Halabi (19 ans), Fadi Aloun (19 ans), Thaer Abu Ghazale (19 ans), Wissam Jammal (20 ans), Ahmad Salah (20 ans), Ishaq Badran (16 ans), Mohammad Ali (19 ans),  Bassem Sedr (17 ans), Ahmad Abu Sha’ban (23 ans), Mutafa al-Khatib (18 ans), Mohammad Shamasne (22 ans), BahaAlayan (22 ans), Ala’ Abu Jamal (28 ans), Mu’tazz Uwaysat (16 ans).

 

I - Al-Quds occupée : résistance palestinienne

La résistance palestinienne s’étend dans tous les quartiers et bourgs d’al-Quds, et dans la vieille ville. Elle prend différentes formes : les opérations au poignard comme celle menée par le jeune étudiant, Muhannad Halabi, membre du Mouvement du Jihad islamique, geste qui a déclenché la révolte dans toute la Palestine. Les manifestations et affrontements avec les forces de l’occupation, qui se poursuivent d’ailleurs depuis plus d’un an, mais plus fréquentes, et plus violentes, où les jeunes poursuivent les forces de l’occupation avec les jets de pierre, de cocktails molotov et toutes sortes de projectiles, et où les forces de l’occupation tirent des balles réelles, des grenades lacrymogènes, des balles en caoutchouc, ou bien tirent et exécutent les Palestiniens. Aucun quartier ni aucun bourg ne sont épargnés et la révolte va s’intensifiant, les jeunes « ayant le souffle long ». La résistance a su transformer le visage d’al-Quds, de ville coloniale en ville de résistance.

Deux quartiers se sont distingués quant à leur résistance : Jabal al Mukabbir et le camp de She’fat, qui sont à présent entièrement bouclés. Dans le camp de She’fat, les jeunes résistent par les armes à la tentative d’invasion des forces sionistes, et dans Jabal al-Mukabbir, les Maqdissis ont décidé, pour contourner le bouclage sioniste, d’utiliser les ânes pour se rendre dans les autres quartiers et bourgs.

Les forces palestiniennes nationales et islamiques dans la ville d’al-Quds ont appelé à une grève générale le dimanche 4/10, pour dénoncer les crimes commis par l’occupation, après l’assassinat du martyr Muhannad Halabi et l’exécution de sang-froid du martyr Fadi Aloun, 19 ans, les 3 et 4 octobre.

Le mouvement populaire de la jeunesse maqdissie a appelé l’ensemble du peuple palestinien à considérer le jour du vendredi 9 octobre une journée d’affrontement général dans toute la Palestine avec l’occupant. Dans un communiqué, le mouvement a considéré que les menaces proférées par les dirigeants sionistes, au cours de leur conférence de presse à l’encontre des Palestiniens « ne nous font pas peur, et n’arrêteront pas l’intifada du peuple, mais c’est à l’occupant envahisseur de comprendre qu’ils font face à une nouvelle étape, à une génération qui a arraché toutes les branches de l’olivier ».

Les sionistes craignent les jours du vendredi. Le Mouvement du Jihad islamique et le mouvement Hamas ont appelé à une journée de mobilisation et de lutte générales le vendredi 16 octobre.

Des milliers de Maqdissis ont participé au cortège funèbre le jeudi 8 octobre, du martyr Wissam Jamal Farag, 20 ans, du camp de She’fat au cimetière de Anata, dans un mouvement de défi à l’occupant. Le martyr Farag a été tué dans le camp de She’fat, en ébullition. 7 Maqdissis ont également été touchés par des balles réelles et plus de 50 ont été touchés par des balles enrobées de caoutchouc.

La population du camp de She’fat interdit aux forces de l’occupation de démolir la maison d’un martyr. Au cours des affrontements, 7 policiers de l’occupation ont été blessés par les tirs lancés par les les résistants du camp de She’fat. Le martyr Ahmad Salah, appartenant au mouvement Hamas, est tombé.

Le vendredi 8/10, des milliers de Maqdissis ont tenu à accomplir la prière dans les rues et ruelles adjacentes à la mosquée al-Aqsa, suite à l’interdiction aux fidèles âgés de moins de 45 ans d’y entrer. Seuls 7000 fidèles ont pu entrer dans la mosquée.

Alors que la tension s’accentuait dans la ville d’al-Quds, juste avant l’opération héroïque du martyr Muhannad Halabi, La presse sioniste libérale (Haaretz) accusait les dirigeants sionistes de cacher leur impuissance par une politique démagogique et de conclure : « Même si al-Quds se réveillait demain et découvrait du jour au lendemain que toutes les pierres ont disparu et que les milliers de gardiens veilleraient à ce qu’aucune pierre, ni caillou, ne soient introduits vers la capitale, la violence ne cesserait pas, mais prendrait d’autres formes ».

Les conséquences de l’Intifada ne se font pas attendre : les touristes commencent à bouder l’entité coloniale et al-Quds, entraînant des pertes considérables à l’économie sioniste.

 

II - Al-Quds occupée : asphyxie et purification ethnico-religieuse

Les autorités de l’occupation ont accentué la politique de purification ethnico-religieuse de la ville d’al-Quds, sous le prétexte de « restaurer le calme » dans la ville, considérant que le soulèvement palestinien est le fait d’une poignée de jeunes, révoltés à cause de la profanation de la mosquée al-Aqsa. Elles ont récemment expulsé le jeune maqdissi Anan Najib, après l’avoir arrêté et passé sous interrogatoire et détenu pendant 24 jours (dernière arrestation précédée d’autres). Anan Najib a été expulsé de sa ville natale jusqu’au mois de mars 2016.  Il a affirmé que les jeunes Maqdissis poursuivront la lutte, même si certains cadres sont expulsés.

L’occupant a pris la décision de retirer la carte de résidence et la « nationalité » de deux Maqdissis, accusés d’avoir mené une opération contre l’occupant. Il s’agit de la jeune Shourouq Douwayat, de Sour Baher, et de Subhi Abu Khalifa, du camp de She’fat, tous les deux blessés et arrêtés. Une nouvelle mesure de l’occupant visant à vider la ville d’al-Quds des Palestiniens.

L’adjoint du premier ministre sioniste, Silvan Shalom, a déclaré que l’occupant a décidé de supprimer la « nationalité » (israélienne) de 19 familles maqdissies, et la confiscation des terres et maisons des exécutants d’opérations dans al-Quds.

Le tribunal sioniste a autorisé l’association sioniste Elad de gérer un parc jouxtant le mur al-Bouraq, situé sous le pont al-Maghariba. Cette mesure permet d’étendre le contrôle sioniste sur le pourtour de la mosquée al-Aqsa.

Dans Jabal al-Mukabbir, la démolition de la maison du martyr Ghassan Abu Jamal le 7/10, a causé la destruction partielle de la maison de son frère, Mu’awiya, et des maisons voisines. Les sionistes venus détruire la maison du martyr s’en sont pris également aux maisons voisines, en cassant leurs meubles et en inscrivant sur les murs des slogans racistes.

Au cours du mois de septembre, l’occupant a démoli 46 maisons et bâtiments dans la ville d’al-Quds. L’occupant a annoncé son intention de construire 494 unités locatives coloniales, dont 264 dans Jabal Abu Ghnaym, 24 dans la colonie Pesgat Zeev, 96 dans la colonie Modi’in.

 

L’invasion coloniale dans la vieille ville : « Aqabat al-Khalidiyyé » après quelques décennies de résistance

Nassim Abu Rajab vit dans ce quartier de la vieille ville, avec sa famille dans une maison héritée de son grand-père, datant de 120 ans. Il est aujourd’hui menacé dans son existence, par la présence coloniale qui s’étend au détriment des Palestiniens. Il vit dans cette maison depuis 35 ans, avant que les colons n’envahissent la maison située au-dessus de la sienne. Les colons ont assassiné sa propriétaire, Umm Raed, car elle refusait de vendre sa maison. Elle fut lâchement poignardée. Dans la maison envahie, les colons ont installé une synagogue. Au cours de la première Intifada, en 1990, les colons ont incendié la maison de Nassim 7 fois de suite, ce qui a obligé la famille à aller habiter dans le souk al-Qattanin, pendant 47 jours. Puis revenue chez elle, la famille a été obligée de grillager ses fenêtres, vivant comme dans une prison, pour éviter les jets de pierre et de cocktails molotov dans la maison. Mais les envahisseurs poursuivent leurs méfaits, en brûlant le linge déposé pour sécher, ce qui a obligé la famille à grillager tout l’espace entourant la maison.

Pendant les fêtes juives, la famille de Nassim est obligée de supporter les bruits en provenance de la synagogue, mais la famille ne peut célébrer les fêtes musulmanes, sans autorisation spéciale de la police de l’occupation, ni décorer l’entrée de sa maison. Les enfants ne peuvent plus jouer devant la maison, ils ont été agressés par les envahisseurs. Ces derniers ont kidnappé le fils de Nassim et l’ont enfermé dans la synagogue et sa fille a été aspergée d’insecticide. Cependant, Nassim continue à refuser de vendre sa maison aux envahisseurs (Reportage de Qpress).

 

III – Al-Quds occupée : répression

Pensant pouvoir arrêter le mouvement de révolte qui secoue la Palestine occupée, et notamment la ville d’al-Quds, les dirigeants sionistes réunis en « cabinet restreint » ont pris la décision de réprimer sauvagement les Palestiniens, en démolissant les maisons des combattants qui mènent des opérations, en intensifisant la campagne de la détention administrative, en expulsant les jeunes Maqdissis de la mosquée al-Aqsa, en augmentant le nombre de policiers et de soldats de l’armée dans la vieille ville, en tirant sur les Maqdissis  et en triant l’entrée dans la vieille ville ».

En l’espace d’une dizaine de jours, les autorités coloniales ont exécuté de sang-froid 5 Maqdissis, prétendant qu’ils étaient prêts à mener une opération au poignard. C’est ainsi que le martyr Mustafa al-Khatib, 18 ans, de Sour Baher, a été exécuté le 12/10.

Les forces de l’occupation ont investi la maison du martyr Tha’er Abu Ghazalé, accusé d’avoir poignardé des colons à Tel Aviv. De violents affrontements ont eu lieu dans le quartier de Bab Hatta, dans la vieille ville lorsque ces forces ont lancé des grenades lacrymogènes et des bombes sonores sur les habitants du quartier.

La municipalité de l’occupation appelle les colons de la ville à s’armer pour s’opposer aux Palestiniens. Il a déclaré « nous vivons une phase d’urgence, et nous devons tous porter les armes, le front intérieur est le véritable front ».

Les dirigeants de l’occupation ont décidé de confisquer les corps des martyrs, de manière définitive, selon eux, par crainte que les cortèges funèbres qui les accompagnent ne se transforment en manifestations. Avant cette nouvelle mesure barbare, les corps des martyrs tombés dans al-Quds étaient également confisqués, par vengeance et chantage. C’est seulement plus d’une semaine après son martyre que le corps de Muhannad Halabi a été remis à la famille. Entre temps, les occupants ont investi la maison familiale, arrêté des membres de la famille, convoqué les parents au poste d’interrogatoire. Ils ont également arrêté des commerçants de la vieille ville d’al-Quds, pour n’avoir pas secouru les colons poignardés par le martyr Muhannad.

Netanyahu interdit l’entrée de la mosquée al-Aqsa aux députés palestiniens du Knesset sioniste. Dans la foulée des mesures prises interdisant aux officiels de l’entité coloniale de profaner la mosquée, le premier ministre a jugé utile de faire un équilibre » : il a interdit aux Palestiniens l’entrée de la mosquée. Mais les députés, notamment Mohammad Tibi, a refusé l’interdiction et a proclamé : Ni Netanyahu ni la droite ne peuvent nous interdire l’entrée de la mosquée al-Aqsa, qui nous appartient », en ajoutant : nous serons tous ici, demain (vendredi 9 octobre) ».

Netanyahu veut interdire les chants palestiniens, car il considère que leur diffusion contribue à alimenter l’Intifada.

Les forces de l’occupation ont investi Al-Issawiya et Jabal al-Mukabbir le 15/10, et procédé à l’arrestation de 12 Palestiniens. Une jeune fille, âgée de 15 ans, a également été arrêtée ce même jour dans le camp de She’fat, et 4 jeunes ont été arrêtés dans at-Tur et Selwan. Le président du comité des parents des détenus et prisonniers maqdissis, Amjad Abu Assab a déclaré que les forces sionistes ont arrêté 5 jeunes à Tel Aviv.

La répression et les tentatives d’assasinat ciblés ont touché les journalistes. Muna Qawasme, Maqdissie travaillant à Qpress a été la cible d’un soldat de l’occupation et a été touchée par une balle au bras. De même, les journalistes Ali Diwani et Hadeel Nasser ont été agressés et blessés. Des dizaines de journalistes et photographes ont été agressés ou touchés par les balles.

Le tribunal central de la ville d’al-Quds a condamné à la prison ferme plusieurs enfants et jeunes Maqdissis, dont Khaled Meswada, 16 ans, Ashraf Ghayth 15 ans, Ziad Natché, 15 ans, et Rami Natché, 15 ans. 60 enfants et jeunes croupissent dans les prisons de Asharon, Meddigo , Oufik et Moskobiya.

Des enfants ont témoigné sur la torture subie lors de leurs arrestations et détention dans les centres d’arrêt de l’occupation. Le jeune Mohammad Baybars, 17 ans, de Beit Hanina, a été sauvagement interrogé pendant 21 jours, en position de Shabah. De plus, le gardien a violemment poussé la porte sur ses doigts, de manière intentionnelle. L’enfant Ashraf Ghayth, 14 ans, du quartier ath-Thawri, a été sauvagement interrogé par trois instructeurs sionistes qui l’ont frappé sur le ventre et le visage. Le jeune Walid Abu Juma’a, 16 ans, de At-Tur, a été durement frappé sur le dos et le visage, et blessé à l’épaule.

Des centaines de Palestiniens ont été arrêtés, depuis début octobre, avec la nouvelle Intifada d’al-Quds, qui se poursuit. 270 Maqdissis ont été arrêtés entre le 15 septembre et le 7/10, dont 125 âgés de moins de 18 ans. Selon Nadi al-Assir, le nombre de jeunes âgés entre 12 et 20 ans arrêtés les dix premiers jours du mois d’octobre s’élève à 170 Maqdissis. Le centre Wadi Helwe a comptabilisé 300 Palestiniens Maqdissis arrêtés en septembre, dont 16 femmes et 104 enfants (de 13 à 17 ans), et 21 élèves et étudiants âgés entre 8 ans et 17 ans.

Les colons agressent les Palestiniens, dans al-Quds. Une jeune femme de 18 ans a été blessée par balle, tirée par un colons au sud de la ville. Un groupe de colons ont poursuivi le 9/10 plusieurs voitures conduites par des Palestiniens. Un des conducteurs a été blessé. Les colons ont agressé le 9/10 une famille résidant près de la mosquée al-Aqsa, en pénétrant dans la maison, par les toits.

 

IV - Al-Quds occupée : les lieux saints

Depuis quelques mois, l’occupant propage l’idée que les événements relatifs à la mosquée al-Aqsa sont le fait d’un groupe d’activistes islamistes appartenant au mouvement Hamas et au mouvement islamique de sheikh Raed Salah, pensant pouvoir isoler ces mouvements et se considérer comme étant le protecteur des lieux saints contre « l’extrémisme musulman ». Mais la réalité est autre, puisque même les chrétiens de la Palestine considèrent qu’il faut sauver la mosquée al-Aqsa de sa profanation et judaïsation. Si cette propagande parvient à berner les esprits des impérialistes et de leurs valets arabes et musulmans, le peuple palestinien sait que la défense de la mosquée al-Aqsa est l’affaire de tous.

Pensant pouvoir arrêter la révolte palestinienne, Netanyahu ordonne aux ministres et députés sionistes de ne plus provoquer les fidèles en profanant la mosquée al-Aqsa. La nouvelle décision de Netanyahu ne signifie pas que son institution a abandonné la judaïsation de la mosquée, mais il s’agit juste d’une mesure momentanée, d’autant plus qu’elle intervient après « les fêtes juives », moment où les profanations s’accentuent. Cependant, il semble bien qu’après deux semaines de révolte, les colons sionistes ont pris peur et qu’ils évitent de profaner la mosquée, ce qu’a relevé Jamil Hamami, membre du haut conseil islamique d’al-Quds, qui a souligné que le nombre de colons profanant la mosquée a sensiblement baissé depuis le début de la révolte.

L’occupant empêche les fidèles d’arriver à la mosquée al-Aqsa en l’encerclant par plusieurs barrages. Il a bloqué également l’entrée de la vieille ville, où se trouve la mosquée, par des blocs de béton. Sheikh Ikrima Sabri a dénoncé le siège de la mosquée al-Aqsa et des quartiers de la ville, disant que ce siège signifie que la ville est occupée et qu’il est nécessaire que l’occupation cesse.

Le 8/ 10, 52 colons ont profané la mosquée al-Aqsa, à partir de la porte al-Maghariba, sous la protection renforcée des forces spéciales de l’occupation, au moment où les forces sécuritaires de l’occupation empêchaient les Maqdissis de la vieille ville de circuler librement.

Les autorités de l’occupation ont réservé un traitement spécial pour  les femmes Maqdissies qui veulent entrer dans la mosquée al-Aqsa. Outre la « liste dorée » contenant le nom de plusieurs dizaines de femmes interdites d’y entrer, les sionistes contrôlent spécialement l’entrée des Maqdissies. La journaliste maqdissie Liwa’ Abu Rmaylé a été respoussée le 11/10.

Le 5/10, les forces de l’occupaion ont encerclé dès l’aube la mosquée al-Aqsa, interdisant aux fidèles de moins de 50 ans d’y entrer, ainsi que tous les Palestiniens venant des territoires occupés en 48. Toutes les portes de la mosquée ont été fermées, à l’exception de trois, et les forces spéciales se sont déployées à à l’intérieur des murs de la mosquée. 20 colons ont profané la mosquée en passant par la porte al-Maghariba. Le lendemain, 25 colons ont profané la mosquée.

Le ministère palestinien des Awqaf et des questions religieuses a affirmé qu’au cours du mois de septembre dernier, plus de 70 profanations ont eu lieu de la mosquée al-Aqsa, menée par 1300 colons accompagnés par des officiers des services sécuritaires de l’occupant. Il a dénoncé la mise en place des caméras par les sionistes pour surveiller leurs gestes, ce qui conforte la mainmise sioniste sur la mosquée.

V – Déclarations :

Le responsable du dossier d’al-Quds, au mouvement du Jihad islamique en Palestine, le prisonnier libéré Fouad Razim, a déclaré : « les affrontements vont s’étendre à toute la Cisjordanie, dans al-Quds et les territoires occupés en 48, et vont tout brûler sur leur passage ». Il a précisé que la « bataille est aujourd’hui à l’intérieur de l’entité sioniste », ajoutant : « L’occupant vit aujourd’hui un véritable cauchemar ». « Le passage des opérations de résistance de la Cisjordanie et al-Quds vers l’intérieur de l’entié, où se trouvent les villes occupées en 48, confirme que le peuple palestinien, et toute sa résistance, sont unies, et que le rêve palestinien est un, il ne change pas d’une région à une autre ».

Khaled al-Batch, dirigeant au mouvement du Jihad islamique a déclaré, au cours d’une manifestation de soutien à l’Intifada, dans les rues de Gaza : « La résistance n’abandonnera pas les révoltés dans al-Quds, la Cisjordanie et Gaza, et ne permettra pas que l’ennemi isole al-Quds, même si le prix sera élevé ».

Dr. Maher Taher, dirigeant au FPLP, a déclaré que « le mouvement palestinien dans al Quds, la Cisjordanie et les territoires occupés en 48 est le fruit naturel des pratiques de l’occupation et de l’horizon politique bouché ». Il a ajouté : « Nous n’avons d’autre choix que d’affronter l’ennemi qui s’imagine pouvoir nous imposer une reddition, et qui profite des circonstances arabes pour liquider la cause palestinienne ».

Le dirigeant dans le mouvement Hamas, Mahmoud Zahhar, a appelé le 3/10 les citoyens dans al-Quds et la Cisjordanie à porter les armes pour protéger la mosquée al-Aqsa. Il a déclaré dans une interview que « la seule solution pour protéger la mosquée al-Aqsa et empêcher les plans israéliens, est que les Palestiniens de la Cisjordanie et d’al-Quds portent les armes ». Le dirigeant Moussa Abu Marzouk a déclaré qu’il ne peut y voir « aucune négociation ou marchandage autour de notre droit sur al-Quds »

Le membre du bureau politique du FDLP, Talal Abu Dharifa, a dénoncé les déclarations du ministre américain John Kerry, l’accusant de soutenir l’Etat de l’occupation. Il a ajouté que ces déclarations sont « un feu vert à la politique terroriste et sanguinaire du gouvernement de Netanyahu. »

 

VI – Al-Quds occupée : solidarité

Les actions de solidarité avec la nouvelle intifada se développent un peu partout dans le monde. En jordanie, notamment, où le mouvement de refus de la normalisation avec l’occupant, mené par l’Association contre le sionisme, a mené plusieurs manifestations réclamant la fermeture de l’ambassade sioniste dans Amman et dénonçant le silence complice des autorités jordaniennes avec l’occupant. Plusieurs membres de l’association ont été arrêtés, puis relâchés, par mesure d’intimidation. Par ailleurs, plusieurs personnalités politiques ont accusé le gouvernement jordanien de ne pas assumer ses responsabilités envers la ville occupée d’al-Quds et la mosquée al-Aqsa. Elles ont également réclamé l’annulation de l’accord de Wadi Araba entre l’entité sioniste et la Jordanie.

Le Rassemblement palestinien en Allemagne a appelé à plusieurs actions de solidarité avec l’intifada , dans les villes allemandes, à partir du 12 octobre.

Le président turc Erdogan a dénoncé les agissements « israéliens » dans al-Aqsa, affirmant que la mosquée ne concerne pas uniquement les Palestiniens, mais c’est l’affaire des musulmans ».

En Malaisie, des milliers de citoyens ont manifesté devant l’ambassade américaine le vendredi 2 octobre pour dénoncer les agressions sionistes sur la mosquée al-Aqsa et soutenir le peuple palestinien et les Maqdissis notamment.

Au Maroc et au Soudan, des protestations populaires ot eu lieu le vendredi 16/10 concernant la profanation de la mosquée al-Aqsa.

« Parlementaires pour al-Quds » : le congrès constitutif  a eu lieu à Istanbul, réunissant 130 Parlementaires de 30 pays arabes et musulmans.

Une manifestation a lieu à Paris, le 17 octobre, pour soutenir l’Intifada, à l’appel des organisations palestiniennes et arabes dans la ville.

 

 

Retour