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9 prisonniers palestiniens en grève contre leur détention administrative

Ezzedine, Zahran, al-Zaghari ont suspendu leur grève

Par Samidoun

Le 26 juillet 2019

Traduit de l’anglais par Yves Jardin, membre du GT de l’AFPS sur les prisonniers

 

Le 24 juillet, les prisonniers palestiniens Jafar Ezzedine et Ahmad Zahran ont suspendu leur grève de la faim après avoir reçu l’engagement de la part des forces d’occupation israéliennes de mettre fin à leur détention administrative, emprisonnement sans inculpation ni jugement. Ezzedine s’est passé de nourriture pendant 39 jours et Zahran pendant 32 jours. Eux deux ont antérieurement passé des années dans les prisons israéliennes. Hassan al-Zaghari a aussi suspendu sa grève de la faim le 26 juillet après un accord pour mettre fin à sa détention  administrative et pour ne pas renouveler à nouveau sa détention, en garantissant sa libération dans six mois.

 

Un jour après, les rapports ont établi que quatre prisonniers de plus ont rejoint les quatre prisonniers encore en grève; il y a actuellement 8 Palestiniens en grève de la faim contre l’emprisonnement sans inculpation ni jugement. Les ordres israéliens de détention administrative sont émis pour de un à six mois à la fois, sur la base des soi-disantes «preuves secrètes», et sont indéfiniment renouvelables; des Palestiniens ont passé des années en étant emprisonnés sans inculpation et sans jugement sous le coup d’ordres de détention renouvelés de façon répétée.

 

Huzaifa Halabiya, Mohammed Abu Aker et Mustafa Hassanat sont tous en grève de la faim depuis 26 jours et ont été emmenés à la clinique de la prison de Ramleh après avoir souffert d’une grave détérioration de leur état de santé. Le 22 juillet, Abu Aker et Hassanat ont reçu la visite légale de leurs avocats à Addameer - une  visite qui avait été auparavant refusée en raison d’une mise soudaine en isolement cellulaire en représailles pour leur grève de la faim.

Abu Aker a rapporté qu’il avait été transféré en pleine nuit alors qu’il souffrait de graves maux de tête et de douleurs corporelles à la suite de sa grève. Il a perdu au moins 16 kilos (33 livres) depuis le début de sa grève de la faim et fait état de diverses formes de représailles: il a été privé de récréation et même d’acheter des cigarettes pendant sept jours, les geôliers ont mis de la nourriture dans sa cellule dans des tentatives répétées de l’inciter à manger (en lui disant même «aujourd’hui  la nourriture est  savoureuse») et on lui a refusé des sous-vêtements, une brosse à dents et du dentifrice. Hassanat aussi a rapporté avoir perdu 17 kilos (35 livres) depuis le début de sa grève  et a constaté que les gardes mettaient de la nourriture à sa porte afin de faire pression sur lui pour qu’il rompe sa grève.

Abu Aker et Hassanat, ont, à ce que l’on rapporte, été emmenés le 25 juillet à la clinique de Ramla en même temps que Halabiya, dont l’état de santé était déjà précaire. Ayant survécu à une leucémie, il a aussi souffert, alors qu’il était enfant, de brûlures sur 90 % du corps. Sa fille, Majdal, a maintenant six mois mais n’a pas rencontré son père; elle est née alors qu’il était emprisonné sans inculpation ni jugement sous le coup de la détention administrative.

Pendant ce temps, Sultan Khalouf,  de Burqin, est en grève de la faim depuis neuf jours au centre de détention de Megiddo. Il a immédiatement lancé une grève de la faim illimitée le 18 juillet après son ordre de détention administrative pour refuser son emprisonnement sans inculpation ni jugement sur la base de soit-disantes «preuves secrètes.» Il a été arrêté par les forces d’occupation le 8 juillet et est un ancien prisonnier qui a passé quatre ans dans les prisons israéliennes. Il est marié.

 

Ahmad Ghannam, 42 ans, de Dura près de al-Khalil (Hébron), a aussi rejoint la grève de la faim contre son emprisonnement en cours sans inculpation ni jugement, comme l’ont fait  Ismail Ali, 30 ans, de Abu Dis  à Jérusalem (ville natale aussi de Huzaifa Halabiya), Munir al-Abed, 22 ans, et  Hamza Awad, 23 ans, tous deux du village de Kobar près de Ramalla, emprisonnés sans inculpation ni jugement depuis février 2019. Ils ont lancé leur grève de la faim le 21 juillet pour exiger d’être libérés de la détention administrative.

 

Samidoun, Réseau de Solidarité avec les Prisonniers Palestiniens salue les victoires de Jafar Ezzedine, Ahmad Zahran et Hassan al-Zaghari. Nous savons en plus que de telles victoires sont possibles pour tous les prisonniers palestiniens contre le système de la détention administrative coloniale israélienne. Nous vous exhortons tous à être solidaires de ces courageux prisonniers qui ont mis leur vie en jeu pour retrouver la liberté et pour qu’il soit mis fin au système injuste de la détention administrative. La solidarité internationale peut les aider à être victorieux dans leur lutte ; donc notre participation, nos manifestations et nos pétitions peuvent jouer un rôle pour les aider à obtenir la victoire pour la justice et la liberté.

 

 

 

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