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Lundi 20 novembre à Lille

Rencontre-Témoignage avec Salah Hamouri

organisé par l’UD CGT-Nord et l’AFPS 59/62

 

 

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Salle comble et assistance très variée à la Bourse du Travail de Lille, où on comptait 230 personnes pour accueillir Salah.

L'Union Départementale CGT Nord, à l'origine de l'invitation de Salah, avait coorganisé la rencontre avec l'AFPS 59-62.

Stand AFPS tenu par des adhérents, avec produits palestiniens et informations sur les campagnes BDS, pétitions… Nous avons fait 3 nouvelles adhésions.

Un service d’ordre nous a assuré le bon déroulement de la soirée sans perturbateurs.

 

Mireille, présidente de l’AFPS 59/62, a présenté Salah, citoyen de Jérusalem, reçu à nouveau à Lille, mais la première fois depuis sa déportation par Israel de sa terre natale, sa famille, son peuple…

Présentation de Salah par Mireille>>

 

Salah nous a fait un exposé avec tout son talent d’avocat qui a captivé l'auditoire.

 

Il nous a fait partager son expérience de « prisonnier d’Israel » et les analyses qu’il en a faites… à nous, bien en sécurité ici en France.

Nous avons appris que vivre en prison, ce n’est pas rester « sans rien faire » dans une cellule…Les prisonniers palestiniens sont très organisés, ils se sont fixé un emploi du temps pour le déroulement d’activités diverses tout au long de la journée, la cuisine est faite par eux, ils s’obligent à un temps de lecture, il y a des enseignements donnés par les prisonniers diplômés (médecins, ingénieurs,…) et des formations politiques… La prison est un lieu de grande solidarité et les prisonniers élisent leurs représentants.

 

Les enfants prisonniers, c’est un sujet que Salah connait bien puisqu’il a été lui-même enlevé par les forces d’occupation de Jérusalem à 16 ans. "La prison, tu y entres enfant et tu en sors complètement différent, un autre…". Oui, les enfants sont torturés ! Déjà au moment de leur arrestation, toujours violente, où ils sont arrachés à leur famille, à leur vie et à leur maison, c’est une torture. Non seulement pour l’enfant, mais pour toute sa famille. Car la stratégie d’Israel comporte la destruction de la société palestinienne (particulièrement à Jérusalem), et un de ses moyens est la destruction des familles. Des enfants sont aussi torturés physiquement pour les amener à dénoncer des personnes et dans le but d’en faire de futurs indicateurs.

 

Salah a présenté le cas des prisonniers administratifs dont les « séjours » en prison se renouvellent indéfiniment et le cas des malades « soignés » avec des cachets d’aspirine, même contre le cancer. Il a tenu à nous exposer « l’arme » des prisonniers : la grève de la faim ; comment on la décide, comment on en choisit les revendications, comment on gagne par la détermination et la solidarité. Solidarité entre les prisonniers, mais aussi celle, active, des militants « dehors », en Palestine ou dans le monde.

 

En ce qui concerne la situation actuelle, Salah a déclaré que depuis le 7 octobre, on se trouve dans une nouvelle situation par la défaite de la stratégie israélienne. Israel ne peut plus se présenter dans le monde en grand « spécialiste de la Sécurité ».

Du côté palestinien, la mise en veilleuse de l’OLP n’est plus acceptable ni profitable ni d’actualité.

 

Les questions du public ont permis un très riche échange :

À un Palestinien de Gaza qui relevait l’incroyable moral de Salah, il a répondu joliment qu’il possédait une ascendance bretonne et hébronite, ceci explique celà…

À une avocate émue d’entendre ainsi un confrère, de père palestinien et mère française comme elle, il a rappelé le rôle indispensable des avocats dans la lutte pour les droits des Palestiniens.

À un participant d’origine maghrébine qui s’inquiétait de l’invisibilité de la Ligue Arabe, Salah a dénoncé le rôle de soutien à Israel joué en premier lieu par l’Egypte et la Jordanie.

À la question : « Mais tu es Français, la France ne t’a pas aidé ? » Salah a répondu par expérience « Quand la France veut intervenir, elle peut le faire » : Salah avait profité de l’échange de prisonniers avec le caporal franco-israélien Shalit, pour être dans le groupe des prisonniers palestiniens libérés, mais cette fois-ci la France s’est "abstenue", ce qui équivaut à un feu vert français pour sa déportation.

 

En toute fin de conférence, rappel a été fait des prochaines mobilisations et l'importance de lire le témoignage de Salah: " Prisonnier de Jérusalem - Un détenu politique en Palestine occupée". Le livre a connu le succès qu'il mérite. Lecture a été faite par Mireille du passage dans lequel est pointée la collaboration de l'institution carcérale française avec Israël (p.67).

 

La tribune était partagée avec Jean-Paul Delescaut, Secrétaire Général de la CGT Nord, Saïd Bouamama, Charles Hoareau et la soirée modulée par Sam qui anime chaque mercredi sur Radio campus " Un quart d'heure en Palestine".

Ceux-ci ont élargi le discours pour replacer la cause du peuple palestinien comme modèle de lutte anticoloniale, anti-impérialiste et anti-suprématiste, insistant en outre sur la place de la Palestine à la croisée de 3 continents. La course aux guerres et aux armements a été dénoncée, ainsi que le poids de ce coût sur le budget français. Il est nécessaire qu’en France dans les ports, les dockers suivent l’exemple de ce qui se fait dans d’autres pays pour bloquer l’envoi d’armes destinées au massacre des Palestiniens. Oui à BDS. Et continuons le travail pour sortir Georges Abdallah de la prison française.

 

Jean-Paul Delescaut a conclu sur l'Espoir, en reprenant à son compte, et à celui de son organisation, les paroles de Mahmoud Darwich prononcées en 2002 à l'intention du parlement international des écrivains : "... Nous souffrons d'un mal incurable qui s'appelle l'espoir..."

 

Dans l’assistance, beaucoup d’attention et d'émotion pendant l'intervention de Salah, pleine de détermination et de sincérité. Beaucoup d'émotion suscitée aussi par l’échange de quelques mots avec lui au cours des dédicaces de son livre.

De nouveaux adhérents déclarent : « J’ai appris beaucoup de choses qui m ont révolté ! Je vais lire son livre. De le rencontrer a augmenté mon désir d’investissement pour la cause. » et « Je ne connaissais pas son histoire et j'ai été émue et révoltée à la fois...Des droits que nous avons, que nous pensons acquis et élémentaires pour nous...les Palestiniens n'ont en pas ! Et Israël le fait sous les regards du monde entier en toute impunité! »

 

Nous aurions voulu que cette soirée dure bien plus longtemps en compagnie de Salah, un homme libre et engagé, fier et déterminé.  « Je ne veux pas que mes enfants vivent ce que j’ai vécu. Je veux pouvoir retourner dans ma patrie».

 

 

 

 

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