« La
répression ne peut pas tuer le rêve »
Salah Hamouri
les 7, 8 et 9 mai
dans le Nord-Pas de Calais
Salah
Hamouri a rencontré durant trois jours, dans le Nord et dans le Pas de
Calais, les 7, 8 et 9 mai 2012, ceux qui s’étaient mobilisés pour sa
libération. Les rencontres étaient placées sous la responsabilité du Comité
Régional de Soutien pour la Libération de Salah Hamouri co-présidé par
Jean-Claude Dulieu MRAP et Gérard Minet LDH et
coordonné par Jean-François Larosière AFPS Nord-Pas de Calais. Salah
Hamouri était accompagné durant ces trois jours par Jean-Claude Lefort,
coordinateur national du comité de soutien à Salah Hamouri et Président
national de l’AFPS.
Il
a d’abord rencontré, le 7 mai, les représentants du monde du travail (CGT,
FSU, Solidaires) à la Bourse du Travail de Lille, puis les élus et membres
de son comité de soutien au siège de Région Nord-Pas de Calais d’où était
parti l’annonce de sa création en novembre 2008. Après être passé à
Villeneuve d’Ascq une grande réunion populaire s’est tenue, à l’appel de la
Communauté palestinienne du Nord, qui a permis de réunir salle Concorde à
Lille près de 500 personnes. Le lendemain, après un échange avec quelques
jeunes de la Communauté palestinienne du Nord, il a participé à l’hommage à
la Résistance internationale contre la barbarie nazie, puis s’est rendu
auprès des Sans-papiers du CSP 59, dont le soutien au peuple palestinien ne
s’est jamais démenti. L’après-midi il s’est rendu dans le bassin minier pour
des rencontres à Somain, Douai et Auby auprès des élus et amis qui ont
soutenu sa libération et partagent son combat. Ces rencontres se sont
poursuivies, le lendemain, à Seclin, l’Université de Lille 1 et enfin à
Libercourt et Grenay au cœur des cités populaires du Pas de Calais.
C’est
bien le monde du travail, celui des quartiers et cités populaires, celui de
la culture, de la recherche et de l’enseignement du Nord-Pas de Calais qui
a rencontré le jeune Franco-palestinien, libéré par la lutte de sa geôle
israélienne. Cela a contribué une mobilisation exceptionnelle de l’ordre de
800 personnes : élus (parlementaires et élus des collectivités
territoriales), militants et surtout un public de citoyens attachés aux
droits avec une participation notable de la jeunesse. Cela s’est traduit au
plus près des réalités du terrain par de multiples comptes rendus dans la
presse écrite, ce qui a contribué à populariser l’action des prisonniers.
Relevons aussi les rencontres avec Radio Pastel comme radio Campus.
C’est
un message extrêmement fort que Salah Hamouri a délivré aux cours des
différentes étapes. Ce qu’il a subi à partir de son arrestation en 2005 et
son enfermement a permis de mettre à nu le système d’enfermement
colonial que subissent les militants palestiniens. Ce système avait été
aggravé par la loi Shalit qui privait les
prisonniers de livres, de poursuite d’études, de visites, en particulier
pour les prisonniers de Gaza. En n’oubliant pas l’enfermement des femmes et
de 170 enfants, au mépris du droit international.
Les
détenus s’organisent et résistent dans les prisons. Salah Hamouri était
présent dans la région en pleine grève de la faim de 2000 prisonniers
palestiniens, alors que l’urgence vitale existait. Leurs 5 revendications présentées : fin de la détention
administrative, fin de l’isolement carcéral, fin de l’interdiction de
visite pour les détenus originaires de Gaza, fin des mesures répressives,
possibilités de recevoir des livres et possibilité de poursuivre des études,
exigeaient satisfaction. C’est donc
une large mobilisation régionale qui s’est manifestée, en soutien aux
prisonniers palestiniens en lutte pendant trois jours. Cette mobilisation
s’est poursuivie jusqu’au 12 mai, pour l’anniversaire de la Nakba à Lille. Elle
s’est accompagnée de la signature de la pétition pour les prisonniers par
des centaines de personnes. La lutte
des prisonniers vient de se terminer par une victoire. Salah Hamouri a rédigé un message à ce
sujet.
Il
a tout particulièrement insisté sur la nécessité
de la solidarité pour de soutien au peuple palestinien. Pour les prisonniers bien sûr : il est
présent alors que la lutte et l’urgence mobilisent. Mais aussi pour l’application des droits nationaux du
peuple palestinien, sur la base du droit international. Il
situe ce combat dans une perspective historique qu’il situe de la
Résistance aux luttes de Libération Nationale, citant le Vietnam,
l’Algérie, et l’Afrique du Sud de
l’apartheid.
Cette
mobilisation particulièrement puissante dans le Nord-Pas de Calais se plaçait
au lendemain même de l’élection du Président de la République. Celui-ci n’a
pas manqué d’être immédiatement interpellé, par élus et militants,
concernant les prisonniers palestiniens.
Jean-François
Larosière
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Reportage :
Salah Hamouri
en visite dans le Nord Pas-de-Calais
les 7, 8 et 9 mai 2012 >>
Lettre
au Président de la République
Lille le 11 mai 2012
Jean-François
Larosière
Président
A
Monsieur François Hollande
Président de la République
Palais de l’Elysée
Rue du Faubourg Saint Honoré
75007 PARIS
Monsieur le Président
de la République
Je vous fais parvenir, ci-joint, l’appel rédigé en vue d’un
rassemblement à Lille le samedi 12 mai 2012 afin de soutenir les
revendications des prisonniers palestiniens. Deux mille d’entre eux sont
en grève de la faim, certains depuis plusieurs semaines.
Leurs revendications sont légitimes et
conformes au droit. Comment peut-on imaginer qu’un Etat
présenté comme un Etat démocratique, puisse
emprisonner des enfants ? Les priver d’études ? Puisse priver
les détenus de livres ? Les priver de la visite de leurs
familles ? Les contraindre à l’isolement et à des brimades
multiples ? Les détenir administrativement sans jugement ?
Monsieur Salah Hamouri, jeune
franco-palestinien, détenu en Israël en toute illégalité et en toute
illégitimité et récemment libéré après 7 années de geôle, est venu
remercier, dans le Nord-Pas de Calais ceux qui s’étaient mobilisés pour
sa libération. Il vient de nous alerter sur la situation dramatique des
prisonniers, et en particulier sur ceux qui sont contraints à la grève de
la faim, menée en dépit de la répression de l’occupant israélien. Nous
entendons son appel. Il le livre dans tout le pays.
Nous souhaitons, Monsieur le Président
de la République, que vous entendiez cet appel et que vous entamiez les
responsabilités, correspondant à la magistrature suprême de notre
République, par un geste fort en direction des dirigeants israéliens leur
indiquant votre volonté de voir les revendications des prisonniers
satisfaites. Vous traceriez ainsi, à l’aube de vos nouvelles fonctions
une perspective de justice et de paix dans cette région du monde.
Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République,
l’expression de mes sentiments respectueux.
Jean-François
Larosière
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