AFPS Nord Pas-de-Calais CSPP

   

-o- LES CAMPAGNES -o-


-
Suspension de l'accord d'association signé entre l'Union européenne et l'État d'Israël
Argumentaire

3- L'Assemblée Nationale

a- La position de l’Assemblée nationale

L’Assemblée nationale, issue des élections  de juin 2002, n'a pas encore eu de débat sur le conflit au Proche-Orient.
Mais, nous pouvons  rappeler aux députés la teneur  du débat de ratification de l’accord d’association  en novembre 1999. Le vote avait été conditionné par l'espoir de paix né de  l'élection de Monsieur Barak et par la conviction que le droit international serait enfin respecté. Ce  geste représentait un encouragement à la reprise des négociations.
Dans son intervention, Monsieur Hubert Védrine,  ministre des Affaires Étrangères,  avait cité l’article 2 qui stipule que toutes les dispositions de l’accord se fondent sur le respect des droits de l’Homme et des principes démocratiques, et affirmé que la " France" rappellerait " cette obligation chaque fois que cela" serait "utile et nécessaire" ».

b- Les moyens dont disposent le Parlement français

     - Le vote d’une résolution demandant la suspension de l’accord d’association.
Le Parlement français peut voter une résolution demandant la suspension de l’accord d’association UE-Israël tant que le gouvernement israélien ne mettra pas un terme aux violations des Droits de l’Homme, des principes démocratiques et de la règle d’origine.
Cette résolution ne lierait pas le gouvernement, mais ce vote constituerait un signe politique fort et pèserait sur les décisions futures.
Le Parlement français suivrait en cela la résolution du Parlement européen du 10 avril 2002.
Il s’agit donc de convaincre nos élus de la nécessité du vote d’une résolution demandant aux institutions européennes de mettre en œuvre la suspension de l’accord d’association entre  l'Union européenne, ses États membres et l’État d’Israël.
     - Les groupes d’amitié.
Nous pouvons favoriser le travail, la coopération au niveau des groupes d'amitié.
Un groupe d'amitié est un groupe de parlementaires destiné à créer ou à resserrer des liens d'amitié avec des parlements étrangers. Lorsque la France n'entretient pas de relations diplomatiques avec un pays, ce groupe s'appelle "groupe d'étude à vocation internationale".
Lors de la dernière législature, existaient le groupe d'études à vocation internationale sur les Territoires autonomes palestiniens, et le groupe d'amitié France-Israël.
     - Poser des questions orales ou écrites
Il s’agit d’utiliser l’outil des questions parlementaires pour obtenir  une position officielle du Gouvernement :
       -         questions orales au gouvernement.
Elles sont posées par un groupe politique au ministre compétent lors de deux séances par semaine (Question + réponse = 5 minutes).
       -         questions écrites
Elles sont adressées par un député à un ministre. La réponse est obligatoire, et dans un délai de 2 mois. La question, comme la réponse, est publiée au Journal Officiel.

c- Les arguments à avancer.
     1. Il s’agit de placer le Parlement français devant les engagements qu’il a pris lors de la ratification et de lui demander de suivre une ligne cohérente dans ses positions diplomatiques. L’Europe est le premier contributeur financier pour le développement des Territoires palestiniens  et le premier partenaire économique de l’État d’Israël. Au sein de l'Europe, la France a un rôle politique déterminant à assumer ; elle doit pousser le gouvernement israélien à respecter le droit international et à coopérer à l’établissement de la zone de paix et de stabilité prévue dans le cadre du partenariat euro-méditerranéen,  créé  en 1995, à Barcelone. La suspension de l’accord d’association pourrait être un moyen de pression persuasif.
     2. La Commission des Affaires étrangères était censée se réunir au cours de la session extraordinaire de l'Assemblée en juillet dernier et rendre publique  sa position sur le Proche-Orient.
La Commission n'a pas abordé la question : quand connaîtrons -nous la position de la nouvelle Assemblée nationale sur le conflit israélo-palestinien ?
     3. Cependant, le 8 octobre 2002, le Gouvernement a fait devant l'Assemblée nationale une déclaration sur  l'Irak. Des députés, de la majorité et de l’opposition, sont intervenus  sur la situation au Proche-Orient. Ils se sont déclarés en faveur de la création d'un État palestinien et pour le  retrait des Territoires occupés.
La demande, déposée par un groupe parlementaire et acceptée par la conférence des présidents de groupe, d'un débat sur la situation israélo-palestinienne permettrait d'aborder la question de la suspension.
Enfin, les arguments quant à  la complicité française face au non-respect du droit international humanitaire valent  aussi pour l’Assemblée Nationale.

Retour - Argumentaire - Campagnes - Accueil -