AFPS Nord Pas-de-Calais CSPP |
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-o- LES CAMPAGNES -o- Interpellation sur l'accord scientifique Justification de l'amendement
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Justification
de l’amendement à la proposition de décision du Conseil concernant la
conclusion de l’accord de coopération scientifique et technique entre
la Communauté européenne et l’Etat d’Israël (COM (2003) 568 –
C5-0478/2003 – 2003/0220 (CNS)) Comme
il est fait état dans le rapport présenté par Mme G.
Quisthoudt-Rowohl, les relations qui unissent l’Etat d’Israël à l’Union
européenne se font à différents niveaux. Cependant, un Etat ou une
organisation internationale ne peut entretenir des relations commerciales
ou scientifiques avec un autre Etat sans prendre en considération le
contexte interne et international autour de ce celui-ci ou encore les
exactions au droit international et droit humanitaire dont il peut se
rendre coupable. L’Union
européenne, en tant que membre du Quartet, est investie dans le processus
de paix. Elle se doit donc de ramener les parties sur le chemin du respect
du droit international, seul garant du succès d’une paix juste et
durable au Proche-Orient. Aujourd’hui, l’Etat d’Israël est en train de construire un mur en Cisjordanie qui, outre le fait qu’il rend la vie quotidienne des Palestiniens quasiment impossible, constitue une mesure d’annexion et porte atteinte à leur droit à l’auto-détermination. Comme le fait remarquer si justement M Koffi Annan, secrétaire général des Nations Unis dans son rapport du 24 novembre 2003 qui donne suite à la résolution de l’Assemblée Générale ES-10/13 du 21 octobre 2003, dans le cadre d’un processus de paix où chaque partie est sensée apporter à l’autre des gages de confiance, la construction du mur ne peut être considérer que comme un acte contre-productif. Face
à de telles violations du droit international public et du droit
humanitaire, l’Europe doit agir et prendre les sanctions nécessaires
pour ramener le respect du droit au Proche Orient.
Depuis 36 ans, en violation de la IVème
Convention de Genève exigeant de la Puissance occupante la protection
de la population civile en territoire occupé, le gouvernement israélien
a poursuivi sa politique de colonisation et mis en place
un nombre infini de mesures aliénant la liberté de circulation
des Palestiniens et leur accès aux facilités et services de base. Parmi
celles-ci, la construction du mur constitue un point culminant.Parmi les
nombreuses violations au droit humanitaire que constitue cette
construction, nous nous contenterons de citer celles conséquentes à
l’existence de la « Closed Area ».
A cause de l’imprévisibilité de la délivrance de ces permis et de la contrainte de cette situation, des centaines de Palestiniens ont déjà quitté la région. Conséquence immédiate de la construction de ce mur, 600 commerces et entreprises ont dû fermer dans la ville de Qalqilya et 12 % de la population a quitté la ville en moins d’un an. Si cette situation doit perdurer, cela aboutira à une violation de toutes les formes de protections contenues dans la IVème Convention de Genève et à un transfert de fait de la population occupée, totalement interdit par la même convention (art. 49.1). De
surcroît, selon ces mêmes décrets, cette même portion de territoire
est accessible sans qu’aucun permis ne soit requis pour les citoyens
israéliens, les résidents israéliens et toute personne éligible à
obtenir la citoyenneté israélienne selon la loi du retour. Celles-ci
peuvent entrer, rester ou s’installer dans cette zone. Une telle réglementation
est une preuve évidente de la détermination du gouvernement israélien
de préserver les colonies implantées en Cisjordanie et dans Jérusalem
Est. A la fin de sa réalisation, le mur incorporera quelques 200 000
colons du côté israélien du mur. Ce système discriminatoire viole tous
les standards des droits humains et plus particulièrement le
paragraphe 6 de l’article 49 de la IVème Convention de Genève qui interdit
à la puissance occupante de déporter ou de transférer une partie de sa
population civile dans le territoire occupé par elle.
Dans le cas de l’Ex-Yougoslavie, l’Union européenne
face au non-respect par le gouvernement de la République Fédérale
d’Ex-Yougoslavie des résolutions du Conseil de Sécurité des Nations
Unies et à sa « politique extrême et irresponsable au point d'en
être criminelle … violant ainsi gravement les droits de l'homme et le
droit humanitaire international » n’a pas hésité à prendre des
sanctions contre cet Etat. C’est notamment sur la base de ces motifs
qu’elle a décidé sur base du Règlement (CE) nº 1901/98 du Conseil du
7 septembre 1998 d’interdire les vols effectués par des
transporteurs yougoslaves entre la République fédérale de
Yougoslavie et la Communauté européenne ou encore par l’adoption du Règlement
(CE) n° 900/1999 du Conseil du 29 avril 1999 d’interdire la vente et
de la fourniture du pétrole et de certains produits pétroliers à la
République fédérale de Yougoslavie.
Le 18 janvier 1990,
en pleine Intifada, le Parlement européen avait demandé le gel partiel
de la coopération scientifique avec Israël jusqu’à la réouverture
complète des écoles et universités palestiniennes qui avaient été
fermées unilatéralement par les autorités israéliennes par mesures de
sanctions collectives. La Commission européenne avait appliqué la
sanction demandée par le Parlement en dépit de l’opposition de
certains membres du Conseil. Ces pressions ont été fructueuses
puisqu’elles ont permis la réouverture des écoles et universités
palestiniennes, du moins pendant quelques mois.
Depuis le déclenchement
de la Seconde Intifada, le gouvernement israélien a mis en œuvre des mesures
de restrictions à la liberté de circulation, assorties de contrôles
personnels vexatoires et d'obstacles matériels à la circulation, dont
les conséquences sont dramatiques pour le fonctionnement des universités
palestiniennes. De surcroît, la fermeture des universités comme mesure
de punition collective ou la réoccupation militaire ont été des
pratiques couramment employées par l’armée israélienne depuis plus de
3 ans. C'est l'existence de l’enseignement universitaire qui est menacée,
comme l'est plus généralement tout le système d'éducation du peuple
palestinien depuis le niveau élémentaire. De surcroît, nous
avons appris dès octobre 2003, suite à un appel de Sari Nusseibeh, président
de l'université Al-Qods de Jérusalem, que le tracé du mur de séparation
passerait au milieu du campus de l'université, le privant ainsi d'un
tiers de sa surface. Après une série de négociations, le tracé du mur
a été dévié de quelques kilomètres. Il empêche chaque jour des
centaines d’étudiants de se rendre à l’université. Pourtant,
l'université Al-Qods, qui compte aujourd'hui près de 6.000 étudiants, a
été ces dernières années a l'avant-garde des initiatives de coopération
universitaire israélo-palestinienne. Face à une telle atteinte
au fonctionnement des universités palestiniennes, nous demandons le
non-renouvellement de l’accord scientifique et technique entre la
Communauté européenne et Israël. |
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