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Les
accords de Genève
Projet
d'accord de paix signe entre Israeliens et Palestiniens
Haaretz
12 octobre 2003
Amman Une quarantaine
d'hommes politiques palestiniens et israéliens de
premier plan, dont les députés travaillistes Amram Mitzna et Avraham
Burg,
ont signé un projet d'accord envisageant des solutions au conflit du
Moyen-Orient et fournissant une alternative à la situation actuelle.
La signature de cette déclaration d'intention s'est déroulée samedi
dernier
sur les bords de la Mer Rouge, après deux jours de délibérations entre
les
deux parties, a déclaré Atallah Khari, ambassadeur adjoint palestinien
en
Jordanie.
"Le document apporte des solutions sur des sujets comme le statut
de
Jérusalem Est, les frontières, la création d'un Etat palestinien et le
droit
au retour des réfugiés palestiniens qui ont été forcés à quitter la
Palestine après la création d'Israël en 1948", a-t-il ajouté.
Le groupe palestinien était dirigé par Yasser Abed Rabbo, ancien
ministre de
l'Information. Le groupe israélien était dirigé par l'ancien ministre
Yossi
Beilin.
Bien que le gouvernement jordanien ait déclaré qu' "il n'avait
rien a voir
avec cette rencontre", des sources dignes de foi rapportent la présence
aux
pourparlers de Marwan Muasher, ministre jordanien des Affaires étrangères,
ainsi que celle d'autres officiels jordaniens.
Le document est le fruit d'un travail de plus d'un an entre Beilin et
Abed
Rabbo, assistés de plusieurs professionnels. Il est conçu pour permettre
un
accord de paix permanent qui mettrait fin au conflit israélo-palestinien.
Yasser Arafat, président de l'Autorite palestinienne, a donné sa caution
a
ce dialogue.
Le projet a pour base les accords verbaux de Taba, qui sont intervenus
a la
fin du mandat d'Ehoud Barak en tant que Premier ministre en 1999, et le
plan
Clinton, qui prévoyait le droit au retour de Palestiniens dans certains
cas
humanitaires.
Le député travailliste Ephraim Sneh a soutenu le dialogue, mais
critique le
niveau de détails retenus par l'accord.
"Toute discussion entre Israël et les Palestiniens est la bienvenue,
en
particulier quand il s'agit de représentants importants. Mais il est peu
approprié de se mettre d'accord sur des problèmes dans leurs moindres
détails, qui deviendront pour les Palestiniens une base pour de futures
négociations"; a
déclaré Sneh.
Le député du Meretz Yossi Sarid a déclaré vendredi à la radio
militaire
qu'il avait été partie prenante aux discussions sur le projet, mais que
des
raisons personnelles l'ont empêché d'assister à la cérémonie de la
signature
en Jordanie.
Yossi Sarid n'a pas donne de détails sur le contenu de l'accord, mais a
dit
que l'intention n'était pas de tenir l'accord secret. Il a déclaré que
la
"coalition pour la paix" israélo-palestinienne a tenu des
rencontres
régulières. "Nous croyons en ces rencontres, nous pensons qu'il
existe de
quoi discuter, et quelqu'un a qui parler, peut-être aujourd'hui plus que
jamais, et il est malheureux que le gouvernement ne parle pas et se
contente
de tirer", a déclaré Sarid.
"Ces rencontres ne se sont pas déroulées de manière clandestine
ni dans
l'obscurité", a dit Sarid, faisant allusion aux accusations du
Premier
ministre Ariel Sharon cette semaine, selon lesquelles les travaillistes et
la gauche coopéraient avec les Palestiniens "derrière le dos du
gouvernement".
Sarid a expliqué que ces rencontres avaient du être coordonnées avec
l'armée.
"Je ne comprends pas pourquoi le premier ministre est si fâché par
la
rencontre sur la Mer Rouge... Peut-être Sharon a-t-il peur qu'un terrible
secret en sorte : qu'il y a quelqu'un a qui parler, qu'il y a de la bonne
volonté de l'autre cote, et que c'est le moment de rétablir le calme, même
un calme relatif... Contrairement a lui, nous n'avons pas peur."
Dani Naveh, ministre de la Santé (Likoud) a décrit l'accord Beilin
Abed
Rabbo comme un phénomène "qui dégage une sale odeur".
"L'opposition négocie avec les Palestiniens derrière le dos du
gouvernement,
alors qu'un grave conflit nous oppose a eux, que nous sommes en guerre
contre le terrorisme palestinien, dirige et encourage par certains de ceux
que les représentants de la gauche ont rencontres", a dit Naveh.
"Ce n'est pas le rôle de l'opposition de mener des conversations,
c'est
celui du gouvernement, et le gouvernement a des raisons de refuser de
parler
avec ces gens-la, les gens d'Arafat, qui sont depuis trois ans derrière
la
campagne de meurtres et de terreur", a déclaré Naveh.
"Ces hommes, Sarid, Beilin et les autres, ont été il y a dix ans
les
architectes des accords d'Oslo, qui a mon avis nous ont apporte cette
terrible catastrophe", a-t-il ajoute.
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