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DOSSIERS PRESSE

Les accords de Genève

«Pas d'annexion de Jérusalem».
Interview de Slimane Khoury, coordinateur palestinien des pourparlers
Par Jean-Luc ALLOUCHE. Samedi 25 octobre 2003

Slimane Khoury a été le coordinateur palestinien de ces pourparlers, au nom de la Campagne populaire de paix. Il exerce des responsabilités au sein du Théâtre national palestinien.
 
- Quels sont vos sentiments, maintenant que ce pacte de Genève est public ?
- Je suis heureux qu'après tout ce temps nous puissions offrir au public ce cadre de travail. Pour les deux parties, il est important de savoir qu'il existe un partenaire pour la paix. Car il n'est pas vrai que ni les Israéliens ni les Palestiniens ne veuillent de la paix ; au contraire, tous deux la veulent.
 
- Pourquoi une préparation si longue, si méticuleuse ?
- Nous nous sommes rencontrés pendant une longue période, depuis la fin des négociations de Taba, en janvier 2001, en gens convaincus qui veulent se consacrer à la paix. Nous avons travaillé sérieusement, car nous pensons que ce document pourrait ramener un peu de calme. Mais c'est juste un modèle. Nous l'offrons à nos gouvernements pour qu'ils tranchent.
 
- Pour les Palestiniens, est-ce un «bon» document ?
- D'abord, il n'y a pas d'annexion de Jérusalem et cette ville peut très bien être la capitale de chacun des deux Etats, avec la partie orientale pour la Palestine, selon, d'ailleurs, la «plate-forme Clinton». De même, il était important, à nos yeux, que l'esplanade des Mosquées demeure sous souveraineté palestinienne.
 
- Sur la question épineuse des réfugiés, êtes-vous satisfait ?
- Nous avons essayé de baser quelque décision que ce soit sur la résolution 194 de l'ONU, qui ouvre un droit au retour et à des dédommagements. Quelle que soit l'option choisie, ce n'est pas exactement ce que nous, Palestiniens, considérons comme le droit au retour. Mais ce n'est pas, non plus, exactement ce que les Israéliens tiennent pour une renonciation au droit au retour...
 
- Quelle a été l'attitude de l'Autorité palestinienne ?
- Nous tentons d'agir afin de convaincre nos gouvernements respectifs. Et qu'ensuite ils signent par eux-mêmes cet accord. Car tout cela n'est que la continuation des pourparlers de Taba, menés par notre gouvernement. Grosso modo, l'Autorité l'a bien accueilli. Lorsque nous disposerons de sa version arabe autorisée, nous la diffuserons publiquement.
 
- Pourquoi cette négociation, dans une situation de belligérance avec Israël ?
- Parce que ni la force ni la terreur ne peuvent résoudre ce conflit. C'est pourquoi nous nous sommes acharnés. Si le gouvernement israélien et le gouvernement palestinien se mettent d'accord sur ce modèle, ou sur un autre, les Palestiniens accepteront une initiative de paix. Celle-là ou une autre.

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