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DOSSIERS
PRESSE
Les
accords de Genève
Sondage
Ha'aretz:
le 30 novembre 2003
31%
des Israéliens pour l'Accord de Genève, 38% contre
Par
Yossi Verter Ha'aretz
Haaretz poll:
31% of Israelis back Geneva Accord, 38% oppose plan
http://www.haaretzdaily.com/hasen/spages/366801.html
D'après un sondage d'Ha'aretz
publié dimanche, la veille du lancement de la campagne publique de
soutien à l'Accord de Genève, le fossé entre partisans et opposants à
l'accord est relativement faible, avec 31% des personnes interrogées en
faveur du plan israélo-palestinien, et 38% contre.
L'Accord de Genève, élaboré par Yossi Beilin et d'autres membres du
camp israélien de la paix et par des négociateurs palestiniens, fournit
un canevas détaillé pour l'établissement d'un État palestinien et
comporte des concessions sans précédent des deux parties.
Environ 20% des personnes interrogées ont dit que leur opinion n'était
pas faite, une partie d'entre elles étant susceptibles de rejoindre les
rangs des partisans. Ce groupe va probablement suivre la cérémonie de
Genève, qui s'attirera un certain nombre de critiques dues à son caractère
et au nombre de «célébrités» qui ont pris le train en marche, et
attendra aussi de voir comment le débat se développera dans l'opinion
palestinienne.
Autre résultat intéressant: 13% des électeurs du Likoud soutiennent
l'initiative de Genève, à laquelle tous les leaders du Likoud sont se
sont opposés de façon véhémente, à commencer par Ariel Sharon.
L'impact des initiateurs du pacte parmi l'électorat du Likoud se constate
aussi à travers d'autres résultats de ce sondage, effectue pour
Ha'aretz par la société Dialogue, sous la supervision du
professeur Camille Fuchs: quelque 21% des électeurs du Likoud ont exprimé
leur soutien à la cérémonie qui aura lieu lundi à Genève (la cérémonie
est soutenue par un total de 37% de l'échantillon représentatif).
De plus, tous les électeurs du Likoud n'approuvent pas les noms d'oiseaux
dont on a affublé les hommes politiques à l'origine de l'accord. En réponse
à la question de savoir comment ils définiraient les personnalités israéliennes
qui sont derrière Genève, les résultats donnent: «naïfs» 15%, «hommes
d'État» 23%, «subversifs» 26%, «patriotes» 19%.
Les chiffres ci-dessus alimentent le paradoxe qu'on constate dans tous les
sondages effectués ces dernières années: un certain nombre d'électeurs
du Likoud ont en fait des opinions de gauche. Ils ont voté Likoud pour
différentes raisons (par exemple, une aversion historique pour le Parti
travailliste), mais ils aimeraient voir en Sharon un peu de Beilin, ou au
moins un peu de Peres.
Ces électeurs, avec une proportion non négligeable d'électeurs
travaillistes ou du Meretz, qui considèrent Sharon comme un «assez bon»
premier ministre, aident celui-ci à conserver dans l'opinion un niveau de
soutien assez important: quelque 52% des personnes interrogées qualifient
Sharon de «bon» ou d'«assez bon» (42% le considèrent «mauvais» ou
«très mauvais»).
Quand cette catégorie d'électeurs désespérera de Sharon, celui-ci
perdra la majorité.
Sur la base de ces résultats, on peut comprendre le dernier exercice de
communication de Sharon, intitulé «l'initiative des mesures unilatérales
de Sharon». Le sondage montre que 60% de l'opinion soutient l'évacuation
de colonies isolées comme Netzarim, dans la Bande de Gaza. Environ 50%
des électeurs du Likoud soutiendraient cette mesure.
Sharon sait qu'il dispose là d'une base solide dans l'opinion, mais pas nécessairement
au sein de ses députés à la Knesset. Il sait aussi que s'il évacue
certaines colonies, il aura un large soutien dans l'opinion, y compris
chez les partisans du Likoud.
Sharon n'a pas besoin de ce sondage. Il commande et lit ses propres
sondages. Mais le public n'est pas naïf. Il est saturé de promesses et
de slogans, et en réponse à une question sur la confiance donnée au
premier ministre, seuls 16% de l'échantillon qualifient son initiative de
«sérieuse».
Quelque 39% la définissent comme rien de plus qu'«un exercice de
communication destiné à améliorer la situation de Sharon dans les
sondages», alors que 29% hésitent et choisissent une réponse évasive,
«un exercice de communication destiné à préparer l'opinion à l'éventualité
d'une évacuation de colonies».
Le sondage de Dialogue révèle une surprise: l'initiative Ayalon/Nusseibeh,
la Voix des Peuples, est inconnue à quelque 60% des personnes interrogées,
malgré le fait qu'elle ait été présentée depuis bien plus longtemps
que l'Accord de Genève.
Ayalon et Nusseibeh ne sont pas Yossi Beilin, le sorcier médiatique, et
ils n'ont pas bénéficié du coup de pouce involontaire qu'a donné le
premier ministre avec ses attaques dévastatrices.
Les organisateurs de la campagne, qui disent avoir envoyé une copie de
l'Initiative de Genèveà tous les foyers israéliens, doivent aussi se
demander pourquoi 45% des personnes interrogées disent ne rien avoir reçu.
Si elles l'avaient reçue, le soutien au pacte aurait-il augmenté ou
diminué?
Parmi ceux qui ont effectivement reçu une copie de l'Accord de Genève,
23% disent que la lecture du document les a conduits à s'y opposer; 18%
qu'elle les a conduits à le soutenir.
Environ 25% des personnes interrogées croient que si un accord de paix définitif
intervient avec les Palestiniens, il sera similaire au pacte de Genève.
22% expriment l'opinion contraire.
Cependant, une majorité de personnes interrogées ont peu d'espoir en général:ils
demeurent déçus par Arafat, par les accords d'Oslo, et par tout ce qui
s'en est ensuivi. De sorte que 32% des personnes interrogées disent
qu'aucun accord définitif ne sera obtenu avec les Palestiniens.
Yossi
Verter
Traduit de l'anglais par Gérard
Eizenberg
La Paix Maintenant France
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