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DOSSIERS
PRESSE
L'ACCEPTATION
ISRAELIENNE DE LA FEUILLE DE ROUTE
Hanane Ashrawi
Un avis autorisé dHanane Ashrawi, présidente
de l'ONG palestinienne MIFTAH et ancienne négociatrice des accords de
Madrid en 1991
le 25 mai 2003
par MIFTAH
Aujourd'hui, la coalition
gouvernementale israélienne de droite a voté à 12 contre 7 (et 4
abstentions) en faveur de l'adoption du plan de paix dit “ feuille de
route ” soutenu par les États-Unis, lequel prévoit que les Palestinien
pourraient se voir “ octroyer ” un État fragmenté sur une partie des
22% de la Palestine historique en l'an 2005, tout en déniant complètement
le droit légitime des réfugiés palestiniens au retour.
Ainsi, 55 ans et 10 jours après la Nakba, Israël adopte officiellement
une décision permettant la création dun quasi-Etat palestinien d'ici à
deux ans, moyennant l'abolition de l'essence-même de la lutte
palestinienne pour la justice et la libération, à savoir l'arrêt
effectif et total de l'occupation illégale de la terre de Palestine
commencée par Israël en 1967 et du génocide sioniste initié contre les
Palestiniens en 1948 et à la suite duquel 800.000 personnes ont été
terrorisées, déracinées et déplacées aux fins de faciliter la création
de l'État d'Israël.
En attendant, la “ généreuse ” acceptation israélienne de la “
feuille de route ” est déjà pré-conditionnée par quatorze réserves
sur les termes du projet. De plus, l'acceptation israélienne avait été
précédée par une campagne menée tambour battant par Ariel Sharon qui déclarait,
il y a une dizaine de jours, quil était hors de question de geler l'établissement
des colonies juives illégales dans les territoires palestiniens occupés.
En outre, Israël se réserverait le droit de décider de la notion d'illégalité
avant d'envisager un quelconque gel de la colonisation. Ce qui
signifierait que ne seraient concernés que les avant-postes de taille réduite
construits en Cisjordanie et certainement pas les monstrueuses
villes-colonies qui asphyxient les villes, villages et bourgs palestiniens
et paralysent directement la vie sociale et économique des Palestiniens.
Ironiquement, cette acceptation étroitement conditionnée de la “
feuille de route ” est actuellement interprétée dans le monde
occidental comme une acceptation officielle sans précédent par Israël d'un
État palestinien. L'heure serait à l'optimisme, et cette décision
serait, nous dit-on, un pas décisif en vue de mettre un terme au conflit
israélo-palestinien.
Or, la situation actuelle ressemble étrangement à celle qui prévalait
juste avant Camp David II, au moment où le dialogue palestino-israélien
se caractérisait déjà du côté israélien par des conditions préalables,
des manoeuvres dilatoires, deux poids deux mesures et une politique israélienne
résolument expansionniste conjuguée à de prétendues “ concessions
territoriales ”.
Il semblerait que la volonté politique d'accepter un véritable État
palestinien, doté de droits territoriaux et souverains à part entière
n'existe pas aujourd'hui du côté israélien. Seule demeure l'acceptation
de l'établissement de batoustans palestiniens soumis aux lois de l'apartheid
israélien.
Version anglaise sur le lien :
http://www.miftah.org/Display.cfm?DocId=2072&CategoryId=3
http://www.miftah.org/Display.cfm?DocId=2072&CategoryId=3
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